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MACRONITE : ALERTE AUX MIRAGES FISCAUX
Emmanuel Macron ne cesse de vouloir faire croire aux français qu’il agit pour augmenter leur pouvoir d’achat, notamment celui des actifs.
Pour ce faire il fait croire à un certain nombre de mirages qui masquent les réalités dont certains s’apercevront bientôt. Il joue au poker avec les caisses de l'État et le financement de nos systèmes de solidarité.
( auteur Louis Wain (1860-1939), domaine public)
LES MIRAGES
Ainsi a été annoncée
- une hausse de la CSG de 1,7% compensée par une baisse des cotisations sociales
soit en bref le transfert des cotisations sociales vers la CSG
MIRAGE.. qui va détruire notre système de cotisations pour des prestations solidaires.
Transférer le financement des caisses d’assurance sociale des cotisations vers l’impôt, c’est donc priver les salariés et les salariées de leur droit de gestion et laisser les mains libres au gouvernement pour refonder complètement les prestations sociales ou en supprimer certaines.
Ne nous y trompons pas : avec le transfert des cotisations sociales vers la CSG, la réduction des solidarités sociales et la prise en charge collective des risques est ...en marche.
J’y reviendrai dans le détail.
Dans le même temps, Emmanuel Macron fait croire que les mesures qu’il prend vont accélérer la création d’emplois :
-pérennisation du CICE par son remplacement par une baisse des charges (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/interviews-televisees-du-president-macron-2-sur-3-a143620182 )
-suppression de l’ISF pour favoriser l’investissement
-suppression de « exit tax »
-instauration d’une « Flat tax »
-suppression du RSI
MIRAGE... par des coups de poker à l’image de celui de Hollande avec le CICE qui n’a pas produit, loin de là, la baisse du chômage escomptée et à permis à nombre d’actionnaires d’engranger des profits. (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/oui-va-falloir-reagir-1-sur-4-a125039940)(et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/partie-de-poker-hollandais-a106113874 ) . J’y reviendrai.
(Sinapisme Rigollot. Anonyme - Imprimé ancien- Domaine public)
DES CATAPLASMES DANGEREUX POUR LA SANTÉ DE NOTRE SOLIDARITÉ SOCIALE
Avec la loi travail MACRON qui a succédé à la loi EL KHOMRI initié par Hollande pour affaiblir les droits des salariés (voir http://quaiducitoyen.eklablog.fr/hollande-ca-va-mieux-c-est-lui-qui-l-dit-loi-travail-1-sur-2-a126053616 et suivant ), la démolition de la médecine du travail a été entamée, l’inspection du travail est affaiblie et les recours aux prud’hommes plus difficiles, l’indépendance des représentants du personnel et les moyens de défenses des salariés est affaiblie par la casse des CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) et la mise en place d’un référendum auprès des salariés dont l’objectif est de contourner les syndicats trop revendicatifs.
Sous prétexte de fournir du pouvoir d'achat aux salariés, Emmanuel Macron propose une mesure illogique qui pourrait d’ailleurs être jugée anticonstitutionnelle : faire financer des prestations sociales réservées aux salariés par la fiscalité (la CSG) et non plus par des cotisations.
Il s’agit là d’un changement total de conception des droits sociaux.
La prestation sociale est un droit des salariées et salariés, une garantie assise sur leurs cotisations. Cotiser c’est avoir des droits : assurance maladie, chômage, droit à une pension de retraite...Les cotisations sociales sont actuellement affectées obligatoirement à des caisses (retraite, santé, chômage) gérées de façon paritaire par les représentants des salariés et des employeurs.
Par contre, les recettes collectées par l’impôt, comme la CSG, sont affectées librement par le gouvernement selon son bon vouloir.
En conséquence transférer le financement des caisses d’assurance sociale des cotisations vers l’impôt, c’est
- d’une part priver les salariés de leur droit de gestion et laisser au gouvernement le loisir de refonder complètement les prestations sociales , voire les modifier, en supprimer certaines en fonction du budget qu’il veut bien leur allouer !
- d’autre part, réduire la solidarité et la prise en charge collective des risques.
Il est clair que l’exonération des cotisations sociales que ce soit au niveau des employeurs ou des salariés, avec transfert sur la CSG, c’est affaiblir la Sécurité sociale en asséchant son financement par la baisse des cotisations puisque la différence sera ou non financée au bon vouloir de l’état sur la base d’un impôt dont le montant sera fluctuant.
À terme, si des baisses de prestations se font du fait d’un manque de moyens financiers de l’état, la population qui le pourra devra se tourner vers les assurances privées par exemple en ce qui concerne la santé. Et les autres, ceux qui n’auront pas les moyens de payer ne seront plus aidés par la solidarité universelle d’une caisse de sécurité sociale qui aura été mise à mal...et à sac !
LA HAUSSE DU POUVOIR D’ACHAT : UNE ILLUSION
La hausse de la CSG, la baisse des cotisations sociales et la suppression de la taxe d’habitation doivent, selon, Emmanuel MACRON, favoriser la hausse du pouvoir d’achat des français. Ça n’est aussi qu’une illusion et de la poudre aux yeux.
Une potion qui n’ a rien de magique mais qui est un gloubi-boulga infâme destiné à illusionner nombre de français dont certains déchantent déjà comme les retraités mais pas que...
(auteur OpenClipart-Vectors, CC0 domaine public)
Pour les retraités : La perte de revenus est de 1,7% sur la pension brute soit en réalité un recul de pouvoir d'achat net de 1,84% (sur la retraite de base) à 1,86% (sur la partie complémentaire).
Les retraités dont les revenus sont inférieurs à 1200 € par mois ne subiront ni hausse ni baisse… à condition que leur revenu fiscal de référence soit inférieur à 16.000€ par an ! Sauf que pour tout revenu fiscal de couple supérieur à 16.000€, la CSG est en imposition commune. Le conjoint bénéficiaire d’une petite retraite de 500€ par exemple, perdra sur sa pension la CSG, si le revenu du conjoint permet de dépasser le plafond.
Pour justifier cette mesure le nouveau Président met en avant l’argument de la solidarité intergénérationnelle.
Cela veut dire aussi que monsieur MACRON va donc financer la hausse des salaires des salariés du privé grâce à cette ponction sur le retraité, ce nanti qui vit de ses rentes au soleil de l’oisiveté pendant que les autres travaillent...
Ainsi, les retraités perdent beaucoup. Ils – ceux qui ont voté Macron entre autres- sont en train de s’en rendre compte...
Les fonctionnaires : pour l’instant ne font que perdre 1,7% de leur traitement sans compensation. Il pourrait y avoir des dispositions qui leur permettent de compenser.
Les salariés du privé : le 1er octobre 2018, les cotisations salariales d'assurance maladie et d'assurance chômage ( 3,15%) seront entièrement supprimées pour compenser la hausse de la CSG ce qui se traduira par un bonus de 1 ,45%.
Ainsi, pour un salarié percevant le SMIC, soit 1.480 euros brut par mois, la suppression des cotisations chômage et maladie représenterait un gain total de 3,15 % du salaire brut, soit 46 euros par mois.. La hausse de 1,7 point de la CSG équivaudrait, quant à elle, à une perte d’environ 25 euros par mois.
Le gain total pour salarié, soit l’équivalent à 1,48 % du salaire brut, serait de 21 euros par mois, soit environ 252 euros par an. LE PEROU !
Quand on considère les augmentations actuelles du carburant, de l’énergie...
Plus le salaire est important, plus le gain est important.
Ainsi, un salarié du privé percevant 6000 euros brut par mois aurait un gain mensuel de 101 euros soit 1 216 euros annuel. (Le plafond est une rémunération mensuelle de 13.076 euros par mois. Au dessus, cela se réduit, rassurons -nous).
DES NEFLES donc pour les petits salaires.
DE QUI SE MOQUE-T-ON ? Où est la justice sociale ? Où sont les vraies mesures pour les petites retraites et les petits salaires ? La lutte contre la pauvreté, le mal logement ?
(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/alerte-alerte-alerte-a132406200)
La suppression progressive de la taxe d’habitation : Un leurre de plus. Il est clair qu’il faudra trouver les quelques 30 milliards qui compenseront la perte de financement pour les communes. Il paraît qu’une partie est déjà trouvée. Il faudra bien trouver l’argent quelque part ... avec de nouvelles ponctions si on veut qu’au niveau local on puisse assurer des services publics de qualité... à moins qu’on ait en vue de faire payer aux ex-contribuables divers services qui étaient publics...
Car la pompe à compenser les largesses électorales pour les plus nantis a commencé à bien fonctionner : hausse des taxes sur les carburants par exemple pour ne citer que celle-là.
(auteur 1820796, CC0 domaine public)
POUR CONCLURE PROVISOIREMENT
Emmanuel Macron ne fait en réalité aucune réforme fiscale qui devrait allier justice sociale et redistribution juste, à savoir donner plus à ceux qui ont moins pour qu’ils puissent vivre décemment. Au lieu de cela il accentue les inégalités entre les contribuables et les salariés.
Ses soi-disant réformes ou mesurettes sont injustes et très dangereuses. D’une part, elles profitent aux plus aisés sans aucune assurance que cela aidera aux créations d’emplois tout en n’apportant aux autres, et notamment aux moins aisés, que des broutilles ou des nèfles qui ne sauraient changer leur quotidien et en créant un affaiblissement de la responsabilité de chaque citoyen. Il est mis en danger les ressources de la sécurité sociale par la suppression des cotisations nécessaires à un financement solidaire qui ne saurait être remplacé par une dotation fluctuante de l’état qui veut se substituer au droit des citoyens à gérer leur solidarité.
Sous couvert d'une soit disant bonne opération pour les salariés (notamment les plus rémunérés), Emmanuel Macron est entrain d'entamer la remise en cause du principe de l'assurance chômage. J'y reviendrai.
Dire que les retraités bénéficieront de la suppression de la taxe d’habitation n’est pas un argument puisque ça concerne aussi tous les salariés et à terme ce sera aussi un leurre.
Le bon moyen pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés ce serait d’augmenter véritablement le SMIC et les salaires sans diminuer les cotisations sociales ce qui d’une part boosterait la demande intérieure et d’autre part permettrait de conserver le fruit des cotisations pour les dépenses de la solidarité pour l'assurance chômage et la sécurité sociale.
La fausse solidarité se fait sur le dos des retraités dont les salariés les moins nantis ne recueillent que les miettes au profit des salariés les plus aisés mais aussi des entreprises qui non seulement cotisent moins et ne participeront plus à la solidarité sociale mais auront un prétexte de plus pour ne pas augmenter les salaires.
MERCI MACRON !
(auteur 4047369, CC0 domaine public)
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Tags : Macron, fiscalité, mirage, sécurité sociale, CSG, solidarité