• MICHEL BARNIER: UNE  DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE... TRÈS GÉNÉRALE

    Ce mardi 1er octobre ce fut le baptëme du feu du nouveau premier Ministre Michel BARNER.
    En réalité, Michel Barnier a connu le baptême du feu en d’autres circonstances après plus de cinquante ans de vie publique et politique. Et s’exprimer devant l’assemblée n’a guère eu l’air de l’impressionner.
    Ceci dit pour la forme sur laquelle je reviendrai. Pour le fond, comme je le craignais ce fut une déclaration de politique générale … TRÈS GÉNÉRALE.

     

    MICHEL BARNIER: UNE  DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE... TRÈS GÉNÉRALE

    auteurJebulon - Domaine public

    L’AMBIANCE ET LA FORME 

    L’ambiance fut détestable. En entendant les bruits multiples voire des invectives durant tout le discours du nouveau premier ministre, on ne peut que constater que certains députés n’ont pas la notion de ce qu’est l’écoute qui est le moins qu’on puisse demander à un élu de la nation quel que soit ses opinions s’il veut pouvoir débattre, contester ou approuver celui à qui on donne la parole. L’image pour les français et pour l’étranger est celle d’une belle pagaille que n’a pas su endiguer la présidente de l’assemblée dont le rôle est pourtant de rappeler à l’ordre les perturbateurs et exiger qu’au moins le calme soit dans une enceinte où les débats ne peuvent avoir lieu que si l’écoute est maximum. L’image est donc mauvaise et donne l’impression d’un manque de sérieux de la classe politique .

    Pour la forme, le discours de politique générale fut long (près d’une heure trente) mais il est vrai qu’il y avait des « choses » à dire pour un premier ministre dans une position peu confortable, assis entre plusieurs chaises, sur un fil sur lequel il est difficile de garder l’équilibre. Il s’en est bien sorti , gardant son calme sans s’interrompre même au plus fort du brouhaha avec même un certain flegme quand il a fallu répondre aux interventions des présidents de groupe.
    L’exercice difficile fut donc le point de départ d’une politique qui se devrait être nouvelle mais tout en ne fâchant pas ceux qui devraient soutenir l’action du premier ministre qui n’a aucune majorité même relative mais semble avoir plutôt devant lui des députés qui pour beaucoup l’attendent au tournant selon ce qu’il mettra en oeuvre ou proposera . D’autres comme le NFP ont d’ores et déjà pris la décision de censurer le gouvernement. LR qui a accepté la coalition gouvernementale essaie de faire croire qu’il mène le jeu dans une perspective non pas de faire durer le gouvernement mais de faire passer quelques uns des axes très droitiers et espèrent ainsi se refaire une santé en vue des prochaines législatives et de la présidentielle. Il en est de même de Renaissance et de ses alliés qui ne veulent pas qu’on touche à ce qui a été fait ( ou pas!) durant 7 ans. Quant au RN, il joue au parti « sérieux » qui laisse une chance au nouveau premier ministre qu’il place en observation faisant croire à l’opinion qu’il peut le faire chuter à tout moment ce qui n’est pas vrai si on considère qu’il n’ a pas la majorité pour le faire. Et puis, s’il lançait une procédure de censure ce ne serait pas le bon moment au vu de ses problèmes actuels quant à son procès dans l’affaire des attachés parlementaires.

    MICHEL BARNIER: UNE  DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE... TRÈS GÉNÉRALE

    UNE DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE...TRÈS GÉNÉRALE

    Cette déclaration est restée en effet très générale. Les thèmes énoncés méritent effectivement qu’on les traite si on veut avancer. Le tout est de savoir ce qu’on met en actes derrière les mots.

    Le premier ministre affirme partir « avec le gouvernement d’un vote populaire qui vous a élus, mesdames et messieurs les députés. » Et qui « traduit des attentes fortes, urgentes, justifiées […] pour que notre pays retrouve le chemin de l’apaisement, de la fraternité, de l’espérance. »
    C est selon moi la meilleure phrase du discours. Encore faut il annoncer les bonnes mesures pour répondre aux attentes.

    Celles-ci sont en effet fortes et urgentes : hausse du pouvoir d’achat, amélioration de la prise en charge de la santé, une école à la hauteur, justice fiscale. On peut y ajouter la sécurité. Ces attentes sont justifiées. De quelle manière le premier ministre va-t-il y répondre ?

    Là est toute la question. Les députés vont-ils l’y aider ? Je n’en suis pas sûr du tout. Pour ma part, j’ai l’impression que ce sont les partis qui vont empêcher que ces priorités soient prises à bras le corps soit parce que ce serait une ligne rouge pour certains soit que l’on sera limité du fait du manque de moyens que d’aucuns veulent limiter pour cause de déficit.. A vrai dire on va tourner en rond autour de ces 60 milliards car l’épouvantail de la dette est agité. Celui des économies à faire est à la manœuvre puisque le premier ministre propose de trouver ces 60 milliards pour selon lui satisfaire aux exigences européennes. Comment trouver les 60 milliards ? C’est là que le bât blesse car les désaccords sont nombreux sur ce qu’il faut faire. D’ailleurs annoncer d’entrée de jeu ce chiffre comme un objectif à atteindre est déjà prendre une orientation générale inadaptée aux véritables besoins qui devraient se chiffrer à bien plus élevé si on veut améliorer la situation de nos concitoyens dans la vie de tous les jours.

    MICHEL BARNIER: UNE  DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE... TRÈS GÉNÉRALE

    POURQUOI 6O MILLIARDS ET PAS PLUS ? 

    Le gouvernement prévoit en effet un effort de 60 milliards d'euros dans son projet de budget pour 2025. Pourquoi pas plus car si on veut agir il faut une enveloppe plus importante que les 60 milliards précités pour véritablement prendre en compte les besoins des français et pas seulement faire plaisir à Bruxelles.

    Et d’agiter donc la dette publique "colossale" de la France, "véritable épée de Damoclès" qui, si rien n'est fait, risque de placer le pays "au bord du précipice". A se demander pourquoi le précédent ministre de l’économie n’a pas lancé l’alerte plus tôt. Tout cela n’est que de la petite politique de circonstance pour justifier le futur rabotage des dépenses et la baisse des moyens des services publics.

    Le problème de la dette existe mais on le prend par le mauvais bout de la lorgnette en semant d’emblée un pessimisme qui veut dire : « Française, français, vos attentes et bien vous les attendrez encore longtemps... » car non seulement on n’a pas de sous mais en plus il faudra mettre la main à la poche. Les beaux discours de monsieur le premier ministre pour répondre aux attentes des français ne semblent être donc pour l’instant « qu’enrobages » qui ne permettront pas d’y répondre.

    Il eut mieux valu mettre sur le table les moyens qu’il faudrait pour atteindre les objectifs de hausse du pouvoir d’achat, d’améliorations des services de santé , d’éducation et de la sécurité, les chiffrer , faire l’addition et dire voilà ce dont nous avons besoin réellement au lieu de ne se concentrer sur les économies à faire pour rembourser la dette et faire face à l’endettement. C’est cela dire la vérité aux français.

    Car en définitive avec 60 milliards on ne fera rien pour améliorer le quotidien des françaises et des français puisqu’ils serviront à atteindre l’objectif de ramener à 5 % le déficit public en 2025, puis à 3 % d’ici 2029 pour être dans « les clous de Bruxelles » (qui nous « aide » donc en lançant une procédure en déficit excessif ). « Ce freinage (des dépenses publiques ), il est indispensable, sinon on va droit vers une crise financière », a averti vendredi Michel Barnier.

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    CONCLUSION PROVISOIRE...

    Si redresser la barre des finances publiques est une nécessité , il n’en est pas moins vrai aussi que la manière d’y arriver est plus que critiquable car on semble se diriger vers des efforts demandés aux citoyens, ceci de manière indifférenciée. Il me semble que l'on va affaiblir les services publics à l’inverse de ce qu’il faudrait faire et amoindrir le sytème de protection sociale qui est le système solidaire qui permet de pouvoir notamment aider les populations qui en ont le plus besoin à savoir ceux dont la vie quotidienne est fragilisé par nombre de problèmes comme le logement, la santé, la nourriture, le pouvoir d’achat. j’en passe et pas des meilleurs.

    Et justement il faut faire des différences pour mettre en place une solidarité nationale qui demande à chacun une juste contribution par rapport aux moyens qu’il a ou pas et consolider l’action envers celles et ceux des contribuables qui détournent le paiement de l’impôt par des procédés légaux ou non. En bref installer une véritable justice fiscale.

    Ce n’est pas ce vers quoi semble aller Michel BARNIER même s’il claironne et fait claironner que c’est dans cette direction qu’il veut aller. Je dis cela quand j’examine les premières mesures qu’il annonce déjà combattues par le LR et Renaissance qui ne veulent aucune augmentation des impôts , rengaine complètement irréaliste et idéologique qui semble masquer une volonté de ne pas toucher aux injustices fiscales existantes.

    Attendons de voir la suite à savoir le budget 2025 proposé par le nouveau premier ministre soumis au feu des amendements des députés de l’assemblée ce qui montrera la volonté ou non de ceux -ci pour sortir des impasses existantes actuelles en mettant ne place une véritable justice fiscale et sociale.

    C’est pas gagné...

     

     

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