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LA COURSE AUX REFORMES ou LES DANGERS DE LA MACRONITE... 2 sur 2
Quand François Hollande a été élu, porteur d’un certain nombre d’espoirs pour de nombreux électeurs, j’avais quelques réticences face à son programme. J’ai néanmoins fait la part des choses de ce qui, à mon sens, pouvait être positif pour les français et ce qui ne l’était pas. Ainsi par exemple, dans le domaine de l’Education que j’aime à suivre particulièrement, j’avais trouvé excellente l’idée de Refonder l’Ecole. Il est malheureusement apparu que, même s’il y eut quelques avancées positives, très vite l’électoralisme et le manque de courage politique de Hollande et de ses divers ministres de l’Education ont abouti à l’avortement de la Refondation. Pour le reste, très vite je me suis aperçu que le Président qui se disait « de gauche » trahissait les électeurs qui avaient voté pour lui.
(A partir image OpenClipart-Vectors , CC0 domaine public)
Avec Emmanuel MACRON, on peut dire que d’une certaine manière son programme annonçait la couleur de ce qu’il allait faire. Pas de surprise donc sur ce qui se produit actuellement tout au moins pour ce qu’il appelle les réformes. J’ai combattu nombre de ses idées dès le début et je continue à le faire. Et de la même manière que pour François Hollande, je suis obligé de montrer ce que je ressens de la duplicité des pratiques politiciennes de ceux qui sont au pouvoir.
C’est pourquoi, j’en reviens donc à cette flopée de réformes qui sont la concrétisation du programme d’Emmanuel MACRON. Je ne critique pas pour le plaisir de le faire mais, ne pas exprimer le ressenti que j’ai serait malhonnête vis à vis des personnes que je connais dont nombre ne sont pas de mon avis sans doute.(Voir mes écrits à propos des programmes au moment des élections présidentielles de 2017)
C’est pour cela que j’aborde le côté qui m’apparait irresponsable de ce que fait Emmanuel MACRON tant au niveau des « soi disant » réformes que par ses méthodes de gouvernance qu'il utilise et qui me semblent relever de l’ autoritaire.
TOUT CELA EST- IL SÉRIEUX ?
Autant de « réformes » annoncées ou en cours avec l’objectif d’aller le plus vite possible, est-ce, en effet, bien sérieux ? Je ne le crois pas.
Je reviens donc à dire que l’abondance des réformes et leur mise en route avec l’accélération que l’on connaît ne me paraît pas du tout correspondre au sérieux qu’on devrait avoir quand on est en charge de la France et de l’avenir de ses habitants.
C’est en tout cas bien orchestré et pensé pour faire illusion sur la rapidité de la mise en œuvre du programme d’Emmanuel MACRON.
Le gouvernement va en effet très vite et avec une grande brutalité pour ne pas justement que les acteurs aient le temps « de se retourner ».
C’est là que ça devient suspect.
Vu l’importance de ce qui est annoncé pour transformer le fonctionnement du pays, la moindre des choses serait que l’on prenne le temps d'écouter vraiment les avis divergents, les propositions. Tout au contraire, le président se drape dans une légitimité qui lui a été conférée par son élection et sa majorité à l’assemblée nationale.
C’est là qu’il fait une grave erreur comme celle qu’a fait Chirac en 2002 quand il fut, lui aussi ,élu par défaut face à Jean-Marie LE PEN. A relire mes trois articles sur la "démocratie en marche arrière" pour se rafraichir les idées : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/raz-de-maree-a-l-assemblee-la-democratie-en-marche-arriere-1-sur-3-a130471724
La méthode MACRON m’apparaît comme le passage en force de « réformes » qu'il ne veut pas négocier en créant la division des français par le biais de la désinformation, de la mise en exergue les jalousies entre les diverses couches de la population. Un autre mauvais point. Rien de moderne dans cette vieille stratégie politicienne du diviser pour régner...
Je ne puis me résoudre à accepter ces pratiques sauf à faire partie de ces moutons qui suivent sans sourciller un chemin qu’ils ne connaissent pas et qui peut être celui de l’abattoir.
Il y a quelques jours, Emmanuel Macron faisait, par exemple, annoncer par son Premier ministre la réforme des institutions alors même que les discussions ne sont pas finies avec les présidents des chambres. C’est pourtant un sujet complexe qui ne se traite pas à la légère. Le flou est absolu dans les arguments plaidant en faveur d’un meilleur fonctionnement démocratique du pays. Tout cela se travaille et pas seulement avec les présidents des dites chambres. En réalité, le flou me semble servir plutôt à maquiller les intentions véritables qui ne sont pas d’avoir un meilleur fonctionnement démocratique mais bien une organisation qui va accroitre le pouvoir présidentiel et affaiblir le rôle du parlement et donc de la représentation nationale qui n’est pas actuellement suffisante en ce sens qu’elle ne permet pas à tous les citoyens d’être vraiment représentés. Je vais aussi y revenir de manière détaillée pour justifier cet avis.
C’est pourtant, à mon sens, ce que fait le président que de traiter sommairement et de manière intentionnelle le sujet et c’est irresponsable comme donc la précipitation voulue pour toutes les « réformes » qui ne sont que des cataplasmes au service d’une idéologie de destruction des piliers qui essayent de faire fonctionner notre société française et qu'il traite comme obsolètes sous couvert d’un modernisme qui en réalité cache une forme de mise au pas au service d’intérêts qui ne sont pas ceux de toute la population. On appelle cela de la régression sociale et pas comme se plait à le dire dans son livre , le président Macron, "la révolution".
De la Révolution annoncée à la Régression par les actes pour une fausse modernisation issue d'une idéologie et de pratiques qui ont trente ans de retard.
« Aller vite » n’est donc pas un gage de sérieux. J’y reviens.
Car en effet, alors que moi-même j’ai le temps de suivre tout cela ce qui n’est pas le cas d’une grande majorité de français pris par le quotidien, j’ai beaucoup à faire pour décortiquer tout ce qui est annoncé, l’analyser et me faire une opinion. Je ne me contente pas de zapper, le soir ou le week-end les chaines d’info de la télévision comme le font une grande majorité des citoyens. Ceux-ci ont aussi besoin de souffler et il doit leur être difficile de se poser pour aller plus loin que le superficiel qu'on leur sert. Cela se sent et se voit quand, au hasard d’un micro trottoir sur un sujet politique, les réponses apparaissent souvent sommaires avec ce ressenti que la personne interrogé n’a pas toujours eu le temps d’aller au fond des choses et n’exprime en quelque sorte qu’un avis plus ou moins bien fondé. Je me demande à quoi servent ces micro-trottoirs comme d'ailleurs les votes des téléspectateurs du type êtes vous POUR ou CONTRE qui ne peuvent en aucun cas servir de sondages? Illustrer le propos sans doute...
Ces réformes font l’objet de contestations multiples du fait même de la manière dont elles sont élaborées et imposées. C'est encore un mauvais point.
DES RÉFORMES A LA VA VITE ET SANS CONSENSUS
Ce gouvernement va très vite, avec une grande brutalité pour ne pas justement que les acteurs aient le temps "de se retourner". La plateforme Parcoursup a été mise en place avant même que la loi ORE ne soit votée, ce qui pose à mon sens un problème déontologique sur la méthode voire de légalité.
La situation de blocage et d’occupation dans les universités, c’est Emmanuel MACRON et son gouvernement qui l’ont créée par la violence et la rapidité avec lesquelles ils veulent soi disant "réformer".
Pour l’instant, ils restent sourds aux réactions qu’ils ont provoquées.
Après les ordonnances sur le CODE du TRAVAIL, les réformettes ineptes de l'enseignement primaire, la réforme de la JUSTICE en cours, la réforme de la SNCF, L'UNIVERSITÉ et le BAC voici arriver , toujours avec la même méthode celle des INSTITUTIONS et des RETRAITES...
Tout un programme est mis en place en snobant les corps intermédiaires, les acteurs de terrain et la population en général qu'on abuse de ce fait. Autre mauvais point...La gouvernance autoritaire d’Emmanuel Macron casse toute chance de réformer durablement dans la mesure où il n’y a pas de vrais compromis élaborés avec de vrais objectifs de réussite sur le long terme pouvant permettre un consensus large et durable notamment dans l’opinion.
Cela se nomme la macronite aigüe, maladie dont j'ai déjà parlé et qui continue de sévir pour le plus grand malheur de l'avenir des français qu'on divise au lieu de rassembler.
On continue donc comme cela s’est fait sous tous les gouvernements: ces "réformes" vont chasser les précédentes...
L’école par exemple a vu une multiplicité de réformes les unes annulant les autres sous la houlette de multiples ministres qui n’ont fait que faire passer leurs idéologies sans tenir compte du vécu, de l’expérience de ceux qui travaillent au contact des élèves. Jean –Michel Blanquer fait de même, par exemple, avec ce qu’il croit être la vérité pour l’apprentissage de la lecture, le tout en traitant avec mépris - et c'est le plus grave- le personnel qui œuvre depuis des décennies et qui a le mérite d’avancer malgré des réformes dont on n’a presque jamais évalué les résultats. Bien souvent ces réformes ont à peine le temps d’être mises en œuvre qu’elles sont remplacées par la réforme suivante.C’est valable dans tous les domaines y compris celui de la fiscalité qui est une jungle qui non seulement permet à certains d’échapper au juste impôt qu’ils devraient acquitter mais qui est aussi source d’instabilité qui fait que l’on soit simple citoyen ou chef d’entreprise , il est difficile d’aller de l’avant car on ne sait pas si telle ou telle loi ne va pas changer la donne. Pour l'instant Emmanuel MACRON met des rustines au lieu de mettre toute la fiscalité à plat: Augmentation de la CSG, suppression de cotisations sociales pour augmenter le pouvoir d'achat des salariés parce que les entreprises laissent stagner les salaires mais dans le même temps amassent les cadeaux fiscaux de l'État...J'y reviendrai aussi.
En jouant au despote éclairé grâce à sa majorité, il continue dans l’immobilisme créé par le scrutin de type majoritaire qui permet certes une alternance de pouvoir mais qui nuit à une pérennité des réformes construites avec solidité par des vrais échanges et des décisions plus consensuelles.
Emmanuel MACRON a voulu faire croire qu’il n’était ni de droite ni de gauche ce qui n’est qu’un mirage. (Voir http://quaiducitoyen.eklablog.fr/emmanuel-macron-et-son-miroir-aux-alouettes-a130426356
et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/gouvernement-edouard-philippe-ni-moule-ni-poisson-a130218990 ou http://quaiducitoyen.eklablog.fr/la-course-aux-reformes-ou-les-dangers-de-la-macronite-1sur2-a144510120 ).
(auteur geralt,CC0 domaine public)
En réalité, il a construit une "nouvelle force" qui est pour le moment majoritaire pour imposer une vision du fonctionnement de la France qui penche à droite. Le jour venu, ce fonctionnement et les réformes faites seront contestés par une autre majorité qui cassera ce qui aura été mal construit puisqu’en réalité le scrutin majoritaire aura été maintenu. On efface tout et on recommence ou on poursuit si par malchance Emmanuel Macron était réélu...
De toute façon dans les deux cas, c'est une nouvelle impasse pour la France et les français.
Car, au vu de ce que je sais déjà, il me semble qu'Emmanuel Macron ne changera en rien les institutions pour que notre pays améliore le fonctionnement de la représentation nationale. Les soi-disant avancées annoncées de la réforme constitutionnelle comme la réduction du nombre de parlementaires ou une dose infime de proportionnelle, la limitation du nombre de mandats ne sont que des leurres qui peuvent tromper les électeurs sur la volonté de changer la manière de faire fonctionner la démocratie.
Une vraie réforme des institutions est indispensable si on veut un renouveau démocratique dans notre pays et permettre donc de véritables réformes et non des gadgets réformistes au service d'une idéologie qui se dit la meilleure porté par une sorte de despote qui se croit éclairé et qui utilise tous les artifices et les pouvoirs que lui donnent les institutions de la cinquième république. Finalement, l'échec sera celui d'un avenir meilleur et plus juste pour une grande majorité de nos concitoyens et leurs enfants. Je pourrai y ajouter les injustices sociales que je perçois s'aggraver au vu des premières mesures annoncées ou mises en application.
A suivre donc...
Car après le diagnostic, il faut traiter pour qu'il puisse y avoir une chance de guérison...
(auteur ThomasWolter, CC0 domaine public)
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