• COMME HOLLANDE, MACRON JOUE AU POKER AVEC L'ARGENT PUBLIC - 1 sur 2

    Dans mon dernier article, j’affirmai qu’Emmanuel MACRON jouait aussi au poker avec l’argent public, comme l’a fait son prédécesseur François Hollande (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/macronite-alerte-aux-mirages-fiscaux-a144695010).

    Emmanuel Macron veut faire croire que les mesures qu’il prend vont accélérer la création d’emplois.

    Je n’en citerai que deux pour illustrer le propos :

    1. la pérennisation du CICE par son remplacement par une baisse des charges (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/interviews-televisees-du-president-macron-2-sur-3-a143620182 ) est IRRESPONSABLE vu les résultats
    2. La suppression de l’ISF pour favoriser l’investissement est un LEURRE qui ne fera que renforcer les avoirs des plus fortunés.

    En réalité donc ce ne sont que des « coups de poker » car comme l’a dit lui-même le Président à une question qui lui a été posée lors de son interview télévisé :

    Quelles garanties avez-vous que les 6 milliards d’euros de cadeaux aux plus riches n’iront pas dans la spéculation ? » Il répond qu’il n’en a pas !

    C'est bien là qu'est le problème. Pas plus que François  Hollande, son prédécesseur, Emmanuel Macron ne veut demander des garanties à ceux à qui il donnera de l'argent public.

    C'est irresponsable.

    LA PÉRENNISATION DU CICE PAR UNE BAISSE DES CHARGES

    MIRAGE... pour continuer d’assister certaines entreprises à l’image du coup de POKER de François Hollande qui a initié le CICE qui n’a pas produit, loin de là, la baisse du chômage escomptée mais à permis à nombre d’actionnaires de certaines entreprises d’engranger des profits y compris en licenciant du personnel .

    GATTAZ annonçait : Nous allons créer UN MILLION D’EMPLOIS !

    (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/oui-va-falloir-reagir-1-sur-4-a125039940)(et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/partie-de-poker-hollandais-a106113874 ) .

    BILAN du CICE 

    Le cinquième rapport du comité de suivi et d’évaluation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE ) du 3 octobre 2017 laisse apparaître des effets très limités sur l’emploi. Il a pourtant coûté 62 milliards d’euros AU FINANCES PUBLIQUES depuis sa création avec des effets très limités. (Source France Stratégie, organisme chargé d’analyser les politiques publiques pour le compte du gouvernement) :

     « extrêmement coûteux pour la nation […] pas efficaces dans la lutte contre le chômage »

    Il révèle un impact plus que limité sur l’emploi. :

    - De 2013 à 2015, le nombre total d’emplois créés ou sauvegardés est évalué à 108 000. - - En s’appuyant sur plusieurs études, la réalité est bien moins précise : une fourchette comprise entre 10 000 à 200 000 emplois en trois ans. Un écart de 1 à 20.

    Les prévisions budgétaires du projet de loi de finance 2018 comptabilisent les sommes effectivement dépensées par l’État tous millésimes confondus, c’est à dire à la fin du processus .   

    Je n'invente rien. Il suffit de consulter les publications officielle que j'ai citées.

    MONTANT DE L’ARDOISE

    EMMANUEL MACRON JOUE AU POKER MENTEUR  AVEC L’ARGENT PUBLIC - 1 sur 3

    (ardoise vierge de geralt , C00 domaine public, données des recherches de l'auteur de l'article)

     

    DES ENTREPRISES QUI ONT TOUCHÉ LE CICE LICENCIENT...

    tout en versant des dividendes aux actionnaires. Le tableau ci-après donne quelques exemples des licenciements pratiqués ou prévus. Mais ce n’est qu’une partie de l’iceberg.

    On retrouve tous ces chiffres en plus détaillés et commentés en tapant "en recherche": Bilan du CICE, emplois créés, aides publiques... Les différentes éditions des journaux en ligne du Monde à Libération, Marianne, le Figaro, l'Humanité  ou tout autre y compris syndicaux qui s'inscrivent en résultat donnent des chiffres précis avec des nuances, certes, mais il suffit de recouper. Les exemples ci-après peuvent être étendus...

    EMMANUEL MACRON JOUE AU POKER MENTEUR  AVEC L’ARGENT PUBLIC - 1 sur 3

    (ardoise vierge de geralt , C00 domaine public, données des recherches de l'auteur de l'article)

    C’est donc le contribuable qui finance des licenciements sans que ce soit contrôlé.

    Comment l’administration a-t-elle pu verser de l’argent public pour le maintien des emplois à une entreprise qui en supprime  si ce n’est parce que les gouvernements passé et actuel n’ont pas donné les instructions nécessaires pour que des sanctions soient prises en cas de dérapages?

    Apparemment cela faisait partie des objectifs :

    il est précisé sur le site economie.gouv.fr que "l’administration fiscale ne contrôlera pas l’utilisation du CICE : un CICE qui ne serait pas utilisé conformément aux objectifs d’amélioration de la compétitivité de l’entreprise ne fera donc l’objet d’aucune remise en cause par l’administration fiscale". 
    Selon le rapport de l’organisme officiel d’évaluation (France Stratégie) il y a pourtant

    • "absence d’impact de court terme du CICE […] sur l’investissement, la recherche et développement et les exportations"
    • cette aide accordée aux entreprises en fonction de leur masse salariale et ciblée sur les salaires jusqu’à 2,5 smic «aurait plutôt joué positivement sur les salaires des cadres et professions intellectuelles supérieures». Ce qui veut dire que si ce sont les plus bas salaires qui permettent à une entreprise de toucher le CICE, ce sont les plus hauts qui en auraient profité.

    Au vu donc des résultats de ce qu’a donné le CICE façon Hollande sur 6 années, ce n’est même plus un coup de POKER mais plutôt un jeu de poker MENTEUR* où l’irresponsabilité met à mal nos finances publiques qui assistent des entreprises qui ne jouent pas le jeu, licencient, n’investissent pas et n’augmentent pas les salaires pour un meilleur pouvoir d’achat de leurs collaborateurs (...comme ils disent). Mais comme on ne leur a pas demandé que ce soit sous conditions de garanties actées et contractualisées...

    ( mon avis en février 2016http://quaiducitoyen.eklablog.fr/oui-va-falloir-reagir-1-sur-4-a125039940 )

    En 2019, les entreprises bénéficieront donc à la fois du CICE (puisqu'elles le perçoivent "en décalé") et de la baisse de la charge.

    Question au Président: Où va-t-on trouver l'argent...magique?

    En remplaçant le CICE par une baisse de charges en 2019, Emmanuel MACRON pérennise un système qui permettra sans doute d’améliorer les marges de certaines entreprises mais sera très loin de contribuer à la baisse du chômage et à la création d’emplois. Les mêmes erreurs produiront les mêmes effets.

    LA GABEGIE DE L’ARGENT PUBLIC VA DONC CONTINUER DE PLUS BELLE  avec la complicité de notre gouvernement et du Président de la République.

    Comme cela vient d‘être démontré, le CICE avec ses 99 milliards d’argent public n’a en réalité créé que peu d’emplois (200 000 est un maximum soit 250 000 euros l’emploi ! ) par rapport aux emplois créés depuis 2013.

    Cela n’ a pas agi sur l’investissement ni sur les exportations.

    OÙ VONT LES BÉNÉFICES ?

    Dans le même temps, je constate que «  la France est le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires.  C'est aussi deux fois plus que dans les années 2000 où les entreprises ne versaient pas plus de 30% de leurs bénéfices à leurs actionnaires. Engie est la championne toute catégorie en ayant reversé aux actionnaires sous forme de dividendes, trois fois le montant de ses bénéfices réalisés sur la période 2009-2016. » (diverses sources dont OXFAM http://www.oxfamfrance.org/communique-presse/justice-fiscale/profits-record-cac40-plus-des-deux-tiers-des-benefices-ont-ete)  

    EMMANUEL MACRON PRIVATISE L’ARGENT PUBLIC - 1 sur 3

    Deuxième grand perdant du partage des profits : l'investissement dont la baisse significative fragilise à terme la santé économique des entreprises françaises. En 2011, alors que les bénéfices étaient en baisse de plus de 10 %, les entreprises du CAC 40 ont augmenté les dividendes versés aux actionnaires de plus de 15 % (+5,9 milliards d'euros) et sacrifié leur capacité à investir en la diminuant de plus de 38% (-17 milliards d'euros) »

    (Voir détail rapport OXFAM France sur le sujet : http://oxfamfrance.org/sites/default/files/rapport_oxfam_cac_40_-_annexe_3_-_resultats_par_entreprise.pdf). 

    Les champions des dividendes parmi les groupes français : « En valeur absolue, ce sont évidemment les plus grosses capitalisations boursières de la place de Paris qui ressortent du lot. Total distribue à ses actionnaires plus de 6,6 milliards d’euros, Sanofi près de 3,8 milliards, LVMH autour de 2 milliards et demi. Les banques - BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole - se démarquent aussi par leur largesse(....)

    Deux entreprises du CAC40 - Carrefour et LafargeHolcim - distribuent des dividendes bien qu’elles aient enregistré des pertes comptables en 2017. Trois autres - Engie, Veolia et TechnipFMC - distribuent des dividendes supérieurs à leurs bénéfices. (Engie étant une habituée de la pratique.)" . Ces entreprises qui versent aux actionnaires plus d’argent qu’elles n’en gagnent  s’endettent donc pour satisfaire les portefeuilles des actionnaires qui spéculent ensuite sur les marchés financiers.

    Cette approche qui est une vision à court-terme de maximisation des dividendes est critiquée par des fonds d’investissements eux-mêmes, à l’image de BlackRock*, inquiet de cette obsession du rendement immédiat de l’actionnariat qui peut compromettre la croissance à long terme : « La primauté donnée à la rémunération des actionnaires a pour corollaire une baisse significative de l’investissement qui risque de fragiliser à terme la santé économique des entreprises françaises », expliquent les auteurs du rapport. Cela veut dire que pour rémunérer les actionnaires, les entreprises du CAC 40 ont sacrifié leur capacité à investir.

    Emmanuel MACRON et ses divers ministres savent tout cela.

    De ce fait j'estime que nous sommes bernés.

    L'ARGENT PUBLIC "MAGIQUE "POUR LES PLUS NANTIS :

    EMMANUEL MACRON PRIVATISE L’ARGENT PUBLIC - 1 sur 3

    DE QUI SE MOQUE-T-ON?

    Le bon moyen pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés ce serait d’augmenter véritablement le SMIC et les salaires sans diminuer les cotisations sociales ce qui d’une part boosterait la demande intérieure et d’autre part permettrait de conserver le fruit des cotisations pour les dépenses de la solidarité pour l'assurance chômage et la sécurité sociale. Nombre des grandes entreprises peuvent le faire.

    Ce n’est pas la solution qu’a choisi Emmanuel MACRON. Il préfère soi-disant faire confiance au patronat comme l’a fait Hollande au détriment des finances publiques qu'il assèche et porte les économies sur des pans entiers de nos services publics qui vont continuer de se dégrader.

    Après la SNCF que le gouvernement veut ouvrir à la concurrence, prétexte au changement de statut des salariés de l'entreprise, ce sont les nouveaux recrutés de la fonction publique qui auront un statut précaire. 
    C'est sur point que la lutte actuelle des cheminots a un sens profond et qu'il faut soutenir. De plus l'ouverture à la concurrence permettra la privatisation de nombre de lignes. Pas d'illusion: celle-ci devant permettre à des actionnaires de faire des profits, cela n'améliorera ni l'état des rails, ni le prix des billets bien au contraire. Suffit de regarder ce qui se passe en Grande-Bretagne...

    Quels sont les arguments d'Emmanuel MACRON qui va de la sorte affaiblir les services de l'État? Aucun que j'estime valable pour ma part, l'objectif étant une fois de plus de faire des économies... J'y reviendrai.

    POURQUOI?

    Emmanuel Macron va donc appauvrir les retraités et va faire des économies pour étrangler les finances des services publics régaliens et non pour abaisser la dette mais pour pallier à la carence des dites entreprises qui ne jouent pas leur rôle vis à vis de leurs salariés à savoir verser des salaires décents mais qui, pour certaines, comme je l'ai montré plus haut, versent des dividendes trop importants à leurs actionnaires au détriment de l’investissement et de la recherche qui devraient être les moteurs du développement.

    Mais ce n’est pas tout, le POKER MENTEUR** se poursuit avec les diverses suppressions de taxes des plus riches et notamment d'une partie de l’IMPÔT sur la FORTUNE.

    Et où en est la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales? (Mes propos du 30 novembre 2013 me semblent à quelques nuances près toujours d'actualité http://quaiducitoyen.eklablog.fr/pour-un-vrai-changement-dans-l-action-fiscale-et-sociale-a103712760)

     A quand l’instauration d’une taxe sur les transactions financières monsieur le Président?

    Quand ferez-vous exiger que les aides publiques aux entreprises,  la suppression de l'ISF et autres cadeaux fiscaux soient conditionnées par des investissements et non par des dividendes? 

    Le gouvernement préfère sans doute  étudier les propositions de BERCY qui a formulé récemment des « premières pistes d’économies » portant sur des dispositifs d’aide aux ménages, en général, et aux personnes démunies. Le Monde.fr (du 18 mai 2018) dévoile un "document technique" de l'administration qui s’intitule « Transformer les prestations sociales » et qui devraient tous nous inquiéter si sa mise en œuvre y compris partielle était effective. Coup de sonde de Gerald Darmanin et de son gouvernement pour voir les réactions? En tout cas à suivre.

     

    La suite à la prochaine édition...

     

    * BlackRock est une société multinationale de gestion d'actifs dont le siège est situé à New York. Fondée en 1988, elle est devenue le plus important gestionnaire d'actifs au monde, avec plus de 5 000 milliards d'euros fin 2016. Les principaux clients de l'entreprise sont des investisseurs institutionnels. La société, premier actionnaire d’une société américaine sur cinq, possède des bureaux à travers 30 pays dans le monde. (Source Wikipédia)

    ** Le Poker menteur est un jeu de dés basé sur le bluff qui se joue à partir de 2 joueurs, mais qui trouve son piment à partir de 5 joueurs. Le bluff est une technique de jeu consistant à jouer comme si l'on avait un jeu différent de celui détenu en réalité. (source Wikipédia). (sens propre)

    D'après le Wiktionnaire, au sens figuré (Politique): Action ou manoeuvre visant à tromper quelqu'un.

                                            A chacun de choisir sa définition.

    EMMANUEL MACRON PRIVATISE L’ARGENT PUBLIC - 1 sur 3

    ( auteur Louis Wain (1860-1939), domaine public)

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