RÉ-OUVERTURE ÉCOLES LE 26 AVRIL : UNE DÉCISION HORS SOL - 2 sur 3

j'aurai pu mettre un autre titre: LES BLAGUES DE BLANQUER LE RETOUR

 Rouvrir les écoles on ne peut être que d'accord mais encore faut il mettre les moyens opérationnels de le faire ce qui n'est pas le cas.

Quitte donc à me répéter je réaffirme que : « Depuis la fin de la première vague, il n’y a donc pas eu les efforts nécessaires pour que des moyens véritables soient mis en place dans nombre d’établissements scolaires et donc permettre de limiter « au maximum les risques de transmission » comme le dit le ministre de la Santé. Les protocoles Blanquer ont certes été modifiés, renforcés ou allégés mais tout ceci sur le « papier » en ignorant complètement de la part du ministre les demandes en moyens des acteurs de terrain.Si on avait consolidé au fur et à mesure les moyens dans un souci de mieux protéger et d’anticiper une  propagation de l’épidémie qui s’est accentuée au fil des mois, nous ne serions pas dans la situation actuelle où en peu de temps, il faut renforcer les protocoles sanitaires pour ne pas fermer les écoles ce qui est impossible car les moyens sont absents ou insuffisants.
Pour mémoire, mes propos sur le présent blog en janvier 2021 :(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/covid-et-couvre-feu-et-l-ecole-dans-tout-ca-1-sur-3-a205165262 et suivants) et en octobre 2020 (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/covid-19-l-ecole-parent-pauvre-de-la-prevention-sanitaire-1-sur-2-a203529418 ) ou en avril de la même année (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/un-plan-de-de-confinement-sans-consensus-chapitre-1-l-ecole-a186167176 ) »

Image par mohamed Hassan de Pixabay

LA BLAGUE DES MESURES RENFORCÉES A L’ÉCOLE

Je suis donc obligé de répéter ce que j’énonçais dans mon billet du 29 mars à savoir que la communauté éducative n’aurait pas sur le terrain, à cette rentrée du 26 avril, plus de moyens de « limiter au maximum les risques de transmission » puisque ce sont toujours les mêmes protocoles qui s’appliqueront et en un mois aucun moyen en plus ou si peu...(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/covid-a-l-ecole-et-renforcement-des-protocoles-une-blague-a207271570 ).

Peu de moyens supplémentaires ont en effet été déployés pour améliorer la protection de celles et ceux qui sont à l’école (et de la même manière au collège et au lycée).

Emmanuel MACRON et Jean Michel BLANQUER s’entêtent à faire croire que les écoles ne participent pas vraiment à la diffusion du virus, alors que le variant anglais, plus présent chez les enfants, est devenu largement majoritaire et qu’il est largement démontré scientifiquement qu’ils sont dans le déni.

Quand néanmoins ils veulent faire de l’ouverture de l’école primaire le premier signe du commencement du desserrement des restrictions pour respecter le calendrier de déconfinement annoncé par le président de la république alors qu’il est clair que nombre indicateurs ne sont pas bons (voir mon billet précédent) et qu’à l’évidence c’est trop tôt, la moindre des choses aurait été de mettre le paquet sur les moyens pour protéger les élèves, le personnel et indirectement les familles. Cela n’ a pas été fait.

Alors que l'École joue un rôle primordial dans le maintien d'une partie de l'économie, la dotation de moyens spécifiques supplémentaires dans le cadre du plan de relance n’est pas mis en oeuvre pour l'Education nationale. Monsieur Blanquer et son président ne font que « parler »...

La suite de mes propos le démontre par constats interposés.

image BiggiBe de Pixabay

LE RENFORCEMENT... DES MESURES RENFORCÉES

La mesure de la fermeture de la classe dès le premier cas de contamination au sein de celle-ci est conservée…heureusement ! D'autre part, si la fermeture d'une classe à partir d'un cas positif au Covid, quel que soit le variant, est enfin étendue à l'ensemble des départements, elle continue à en exclure les adultes qui ne sont pas considérés comme cas contact lorsqu'un élève est positif, pas plus que les élèves ne le sont si le professeur est testé positif. Pourquoi? Est-ce bien sérieux? "

Il y aura des tests pour les enfants en plus. 

D'après l'organisation syndicale"le déploiement des tests salivaires promet d'être accentué de 250 000 à 400 000 hebdomadaires dès la semaine prochaine avec un objectif de 600 000 mi-mai, il reste loin du nombre nécessaire à une prévention d'envergure. Ces tests devraient faire l'objet d'un meilleur ciblage (là où la contamination est la plus importante)...Elle demande "la mise en place immédiate des mesures adaptées (fermeture de la classe, élèves comme personnels déclarés cas contacts) afin d'éviter toute contagion, dès le premier cas Covid avéré "

Les enseignants auront deux auto tests par semaine…
Une bonne mesure… sauf que ce lundi et mardi aucun autotest n’ a encore été distribué aux enseignants dans nombre d’écoles...

Mais ce ne sont pas les tests qui protègent même si c’est un plus pour détecter les cas de personnel infecté. Le mieux serait que tous les moyens soient mis en œuvre pour limier la propagation de la contamination COVID à l’école.

Ce n’est pas le cas alors que cela aurait pu être fait depuis longtemps si le ministre de l’éducation nationale en avait pris les moyens humains et techniques.

Image par Wilfried Pohnke de Pixabay

LA PLUS SIMPLE : LES MASQUES FFP2

C'est le premier exemple d'une mesure de bon sens pour au moins protéger les personnels qui sont au contact des élèves au moins six heures par jour même si ceux-ci ont un masque tout au moins en élémentaire. Que dire des enseignants et ATSEM en maternelle qui se retrouvent face à des enfants sans masque (ce qui est d'ailleurs normal vu leur âge)? Si on avait fourni aux dits enseignants et autres personnels, notamment ceux qui travaillent à la cantine, des masques FFP2, alors on aurait pu croire que l’éducation nationale se préoccupait de la santé de ses personnels. Ce n’est pas le cas. Monsieur Blanquer ne lit-il que les études qui l'arrangent pour ne pas peut-être dépenser trop d'argent pour l'école ou alors il ne s'informe-t-il pas complètement lui et ses conseillers? Au choix...

Je ne comprends pas non plus  pourquoi le personnel ne réagit pas de manière plus virulente...

On le sait pourtant depuis plusieurs mois et ça a été confirmé scientifiquement, la contamination la plus importante se fait par aérosol. Fabien Squinazi, du Haut Conseil de la Santé Publique le rappelait dans un article publié le 12 novembre 2020 sur industrie techno.com :« Les masques chirurgicaux ne suffisent pas face à la contamination par aérosol, il faut renouveler l'air intérieur » « Le masque chirurgical ou son équivalent en tissu est indispensable pour prévenir l’infection par proximité : il retient 90% des particules supérieurs à 3 microns émises par leur porteur, ce qui évite en grande partie que ces grosses gouttelettes contaminent directement les autres personnes. » Il rappelle que les grosses gouttelettes ne vont pas s’évaporer par contre les micro gouttelettes, inférieure à 3 microns vont former un aérosol et passeront la barrière du masque chirurgical qui ne protégera pas des aérosols qui ne sont pas prévus pour un « usage dans la vie quotidienne » où on parle.( Lorsque les médecins les portent - pour protéger leurs patients -, ils parlent peu ou pas du tout.)  Il ajoute que seuls les masques FFP2 sont efficaces. ( Les masques chirurgicaux ,selon les types simple R ou RII, permettent de se protéger à hauteur de 95 à 98 % des projections de la taille de 3 microns. En dessous de cette taille ce qui est le cas des aérosols en suspension les masques FFP protègent contre l’inhalation à la fois de gouttelettes émises quand on est à proximité d'une personne contaminée, et des fines particules en suspension dans l'air, de la taille de 0,6 microns; C'est tout la différence et elle est de taille...source Institut National de Recherche et de Sécurité). Quand on parle, même avec un masque chirurgical, on émet un aérosol qui peut être contaminant. J’en déduis que s’il y a bien un lieu où l’on parle, c’est à l’école… La conclusion vient d’elle -même :les enseignants devraient depuis longtemps être dotés de masques FFP2… Ce qui n’est pas fait.

(On trouvera l’article d’où je tire cette information mais je pourrai citer d’autres sources sur https://www.industrie-techno.com/article/si-les-masques-chirurgicaux-empechent-la-contamination-de-proximite-ils-ne-peuvent-prevenir-la-diffusion-du-virus-en-aerosol-pointe-fabien-squinazi-membre-du-haut-conseil-de-la-securite.62629 .)

Question à monsieur Blanquer: pourquoi ne l'a-t-on pas fait et ne le fait-on pas?

Image par Robin Higgins de Pixabay 

POUR POURSUIVRE SANS CONCLURE...

Ce n’est pas le seul domaine où le ministère est défaillant malgré les promesses de son ministre de protéger les enseignants , les élèves et les familles avec des protocoles renforcés qui ne tiennent pas la route dans certains établissements au regard des moyens insuffisants.Ce n'est pas moi qui le dit mais le témoignage de nombreux acteurs de terrain.

Sur d’autres points, le ministre ne fait pas ce qu’il faudrait pour anticiper :

- le remplacement des enseignants absents 

- l'allégement des effectifs : il n'est prévu qu'à partir de la classe de quatrième...

- l’aération des locaux:  rien n'a été envisagé pour favoriser une meilleure aération des locaux : ni investissement dans des capteurs CO2, ni dans des purificateurs d'air. Ces investissements, nécessaires et reconnus, niés jusqu'à présent par le ministre, sont "renvoyés" vers les communes, départements ou régions.   
Je pensais que ces dernières étaient en liaison avec le ministère pour les problèmes de sécurité sanitaire. Pourquoi n'y-a-t-il pas eu concertation sur ce point important qui pose question depuis des mois?

J’y reviens dans le détail dans l’épisode suivant.