• RÉ-OUVERTURE ÉCOLES LE 26 AVRIL : UNE DÉCISION HORS SOL - 1 sur 3

    Dans mon billet du 29 mars 2021, j’avais annoncé que l’on allait devoir SE RÉSOUDRE  A FERMER LES ÉCOLES et que ce serait grâce à l'incapacité du ministre Blanquer, du président Macron et de son gouvernement à prendre en temps utiles les décisions qui s'imposaient.(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/covid-a-l-ecole-et-renforcement-des-protocoles-une-blague-a207271570)

    Cela n’a pas pas manqué puisque, après l’allocution solennelle du président de la République le 4 avril, le premier ministre annonçait, le 6 avril, l’extension à toute la France des mesures prises dans les départements à haut niveau d’incidence et la fermeture des écoles pour une semaine avant les vacances de printemps qui étaient regroupées pour toutes les zones et une semaine après les vacances pour les collèges et lycées dont les élèves travailleraient eux en distanciel.

    Les écoles rouvriraient ,elles, le 26 avril. Et le calendrier a été maintenu parce que la situation sanitaire, nous indiquent le premier ministre et celui de l’éducation nationale, est, selon eux, meilleure et que rien ne s’oppose à ce que les élèves du primaire reprennent la classe.

    Quels sont les mesures supplémentaires mises en place par rapport à la situation des écoles d’avant la fermeture pour que ces élèves et les adultes qui les encadrent puissent être mieux en sécurité ? C’est ce qu’il faut examiner ce que je ferai dans le billet suivant.

    DÉCONFINEMENT: ACCÉLÉRER POUR RECULER ENSUITE?

    image geralt CCO domaine public

    UNE RÉ-OUVERTURE PRÉCOCE RISQUÉE POUR LES ÉLÈVES, LES FAMILLES ET LE PERSONNEL 

    Le premier ministre a affirmé ce dernier jeudi: « Le pic de la troisième vague semble derrière nous ». 

    C’est un point de vue qui ne veut pas dire grand-chose. Le mot « semble » utilisé par le premier ministre est empreint d’une incertitude dans laquelle le président de la république et le gouvernement sont plongés quand on regarde les chiffres qui sont pas assez significatifs et clairs pour permettre, comme pour le deuxième confinement, d’affirmer que l’on peut déconfiner et commencer par la ré-ouverture des écoles. Le premier ministre veut suivre le calendrier défini et plutôt risqué d’ Emmanuel Macron qui a des difficultés sans doute à reculer devant les réalités qu’il ne maîtrise pas. In’est plus le « maître des horloges » et ça ne lui convient guère. Cette fois, je pense qu’ Emmanuel Macron fait bien un pari en n’ ayant pas toutes les cartes en main pour le gagner.

    J’estime, en effet, que le contexte sanitaire est toujours très tendu : 30 000 nouvelles contaminations par jour et plus de 5 900 personnes en réanimation. Il y a de quoi être inquiet. Ce n’est pas seulement moi qui le dit. Nombre d’épidémiologistes et de scientifiques du monde médical l'affirment, arguments à l’appui. C’est trop tôt !

    FREINER LE COVID : L’OCCASION MANQUÉE D'EMMANUEL MACRON

    Image par Ahmad Ardity de Pixabay

    Les chiffres :

    le taux d’incidence ( nombre de cas en une semaine pour 100.000 habitants) :

    de 409,7 le 4 avril avant le plan de restrictions il passe à 319,7 le 21 avril, chiffre quasi identique à celui du 5 avril ( 332,6) pour remonter ensuite à 409... Comment peut-on être sûr que l’on est vers une baisse qui va se maintenir avec si peu de différence ?

    (une semaine avant le déconfinement du mois de novembre 2020, cela faisait trois semaines que le taux d'incidence dégringolait (de près de 500 le 1er novembre, il avait été divisé par deux le 18). On était alors certains que l'épidémie reculait sur le long terme : aujourd'hui, c'est loin d'être le cas.)

    le taux de positivité ( nombre de tests positifs chaque jour par rapport aux nombre de tests réalisés) : aucune baisse les 20 derniers jours : il est passé de 7,36 % le 4 avril à 9,6 % le 21. il y a incertitude avec les vacances. Ce taux n’est donc pas à même de servir d’outil de décision.

    Les chiffres dans les hôpitaux :

    premier déconfinement  on passait de 3.578 à 609 nouvelles hospitalisations par jour entre le pic de la vague et le 11 mai 

    second déconfinement de 2.846 à 1.456 

    des baisses conséquentes qui permettaient de « respirer » et de prévoir un déconfinement.

    troisième « déconfinement» (entre parenthèse car il n’en est pas vraiment un) : Le 24 avril, 1.836 nouveaux patients par jour (en moyenne sur sept jours). Le 13 avril, 2.148.  Le 4 avril (début des restrictions) : 1.995 patients hospitalisés en moyenne chaque jour. 

    A l’évidence , les hôpitaux sont surchargés mais on annonce quand même le retour à l’école avec une levée des restrictions pour mi mai et fin mai bien que le taux d’incidence ne faiblit guère ce qui veut dire que la situation des hôpitaux ne va pas s’améliorer, que les services de réanimation vont encore être à saturation :

    entre le 4 et le 24 avril, le nombre d’entrées est entre 435 et 495 ce qui ne baissera pas tout de suite les entrées en réanimation étant « liées mécaniquement au nombre de cas positifs, avec un décalage d'une semaine à 15 jours. »

    Le nombre de morts par jour est important et ne bouge guère depuis le début des nouvelles restrictions du 4 avril : entre 260 et 323 avec une moyenne de 240 depuis novembre 2020.

    RÉ-OUVERTURE ÉCOLES LE 26 AVRIL : UNE DÉCISION HORS SOL -   1 sur 2

    Image par Wilfried Pohnke de Pixabay

    Les annonces se fondent sur l’espoir des avancées de la campagne vaccinale qu’il faut effectivement prendre en compte. Néanmoins, cela ne fera pas baisser l’épidémie rapidement et suffisamment pour mieux la contrôler avant plusieurs semaines ou mois. La vaccination a pris du retard au démarrage et même si le rythme des vaccinations est maintenant meilleur, la vaccination des enseignants vient à peine de commencer et avant que cela atteigne ses effets dans les écoles il faudra plusieurs semaines d’autant que ne sont concernés que les personnels âgés de plus de 55 ans. Pour mémoire il y a  1 145 300 enseignants qui encadrent les élèves… Si on ajoute le délaissement du vaccin AstraZeneca qui ne trouve plus preneur, pas sûr que l’on puisse vraiment compter sur un effet probant rapide de la vaccination. 

    Les annonces ne sont donc pas raisonnables comme la réouverture des écoles puis des établissements scolaires du second degré. 

    Vu les chiffres qui ne sont pas significativement plus bas que ceux d’avant le troisième « non confinement », le bon sens voudrait que l’on attende pour rouvrir les écoles afin de consolider une baisse qui est très lente. Je n’ai pas besoin d’être épidémiologiste pour le dire et c’est ce que d’ailleurs confirme bon nombre de ces spécialistes. 

    Il est trop tôt. 

    La réouverture va à l’évidence remettre de la circulation du virus dans la population par des occasions de contamination entre les élèves et les adultes dans les établissements où les protocoles ne sont pas suffisants par manque de moyens et donc relancer la contamination générale. On peut donc noter qu’il y a plus de 400 entrées quotidienne en moyenne en réanimation...On va réouvrir alors qu’on commence à peine à sentir de très faibles effets. L’ épidémie n’est pas maîtrisée avec 30 000 contaminations quotidienne. Ifaudrait pour cela descendre bien plus bas pour commencer à mieux contrôler avec le testage, le traçage et l’isolement ce que nous ne pouvons faire qu’actuellement à la marge quand un cluster se produit ce qui est insuffisant. Les chiffres le démontrent.

    RÉ-OUVERTURE ÉCOLES LE 26 AVRIL : UNE DÉCISION HORS SOL -   1 sur 2

    Image par DarkmoonArt_de de Pixabay

    POUR CONCLURE… TRÈS PROVISOIREMENT

    Il ne fallait pas rouvrir. Il n’y a rien de changé par rapport à la veille de la fermeture, début avril, ou presque. Dans ces conditions je ne vois pas comment on pourra limiter la contamination à l’école. Qu’on ne s'y trompe pas : les enfants se contaminent entre eux et ramènent chez eux le virus… car les protocoles sont inapplicables dans nombre d’endroits du fait du manque des moyens nécessaires : manque d’aération, trop de brassages, manque de gel hydroalcoolique, difficulté de faire respecter les gestes barrières, manque de remplaçants, de personnels pour doubler certains groupes...Le ministre peut parler, ni les parents et les enseignants ne sont dupes : il n’a mobilisé durant ces vacances aucun moyen supplémentaire efficace pour rattraper des retards d’anticipation qu’il a accumulés au cours de ces derniers mois se retranchant souvent derrière des études qu’il a du mal à intégrer à sa réflexion et qu’il interprète comme cela l’arrange. 

    J’y reviens dans la suite, constats à l'appui...

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