• COVID 19 : L’ÉCOLE, PARENT PAUVRE DE LA PRÉVENTION SANITAIRE - 1 sur 2

    Je l’ai dit dans plusieurs de mes précédents articles : la dernière rentrée scolaire n’a pas été préparée pour prendre en compte les dangers de la propagation du virus dans les écoles notamment au niveau du matériel et du personnel.  Le ministre Blanquer a reconduit les mesures   de juin 2020 puis a simplifié de nouveau les protocoles notamment pour l’école primaire. Malgré cela, à la rentrée, Le ministre Jean-Michel Blanquer affirme que les précautions maximales ont été  prises pour assurer la sécurité des élèves, de leur famille et  des personnels  alors qu’à la lecture du protocole sanitaire il est clair qu’il n’en est rien. Dire que La France a "un des protocoles sanitaires les plus stricts d'Europe"  n’est qu’une affirmation de faire valoir politicienne qui ne sert à rien et qui est de plus inexacte  et démontrée par les faits. Il suffit d’aller voir ailleurs en Europe pour s’en convaincre.  Le protocole sanitaire pour les écoles n’est pas au point et expose les enfants mais aussi les adultes, enseignants et parents à la diffusion du virus. Et ce n’est pas que moi qui le dit. J’y reviens.

    Petit tour d’horizon donc des incohérences et des paris faits par le gouvernement et le ministre de l’éducation nationale sur la non contamination des élèves, des personnels et des parents dans les écoles.

    COVID 19 : L’ÉCOLE, PARENT PAUVRE DE LA PRÉVENTION SANITAIRE - 1 sur 2

    Image par PIRO4D de Pixabay 

    UNE RENTRÉE SCOLAIRE MAL PRÉPARÉE

    Chacun jugera. Je me demande ce qu’a bien pu faire le ministre de l’éducation nationale durant les vacances pour préparer une rentrée pourtant hors norme en cette période.

    J’ai eu l’impression que tout a été fait comme si rien ne s‘était passé ces derniers mois ni le confinement, ni les 56 pages du protocole scolaire pour reprendre en mai, ni les 8 pages du nouveau protocole scolaire « allégé » du 22 juin 2020, ni la reprise de l'épidémie à la fin de l'été.

    Quelles leçons ont été tirées sur la carence en matière de moyens et d’équipements des enseignants et des élèves notamment du primaire quand ils ont dû rester chez-eux. ? Réponse : aucune.

    Si  on devait repasser par un confinement  même partiel, nous en serions toujours au même point à savoir des enseignants qui bricolent avec ce qu’ils peuvent…comme ils l’on fait durant le confinement : leur matériel informatique personnel, leur réseau , leur imprimante…

    Aucune nouvelle mesure n’est prévue.  Ce fut le flou absolu en septembre où sur le terrain on a laissé chacun localement le soin d’organiser une rentrée avec un protocole sanitaire complètement "light" laissant la porte ouverte à de nombreuses interprétations et  qui a encore été changé ensuite. 

    Aucun matériel supplémentaire n’a été commandé pour permettre la distanciation là où c’était nécessaire (pour que chaque élève ait par exemple une table à bonne distance par exemple).

    Trop peu d’enseignants  supplémentaires ont été  recrutés  pour organiser des petits groupes, pour aider à prendre en charge ceux des élèves qui sont restés à la traine durant le confinement et pour remplacer les personnels qui pourraient être touchés par le virus. Va-t-on encore devoir surcharger les classes pour cause de non remplacement ?

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    Les masques : Pourquoi le ministère n’a-t-il pas été capable de commander durant l’été ces masques transparents qui facilitent l’expression pour les fournir aux enseignants de certaines classes  dès septembre. Ils les attendent toujours...

    Pourquoi n’a-t-il pas été prévu de doter les maitresses et maitres des classes de maternelle et élémentaires de masques chirurgicaux plus protecteurs que les masques DIM, inefficaces  distribués tant bien que mal à la rentrée:   tous n’en en pas eu de suite et  pas tous le même nombre? Il parait que la fourniture a été de 5 lavables (bien sûr par l’enseignant lui-même), pour toute l’année, masque qui doit être changé toutes les 4 heures.  Pour mémoire, le masque n’est pas porté par les élèves d’élémentaire et de maternelle et il conviendrait donc que celui porté par l’enseignant (ou l’ATSEM) soit  le plus protecteur possible. Ce n’est donc pas le cas. Mais sans doute pour monsieur Blanquer cette considération est négligeable puisque selon lui, les enfants de ces âges sont très peu contaminants… Ce qui est loin d’être sûr. J’y reviens…

    C’est d’autant plus lamentable voire scandaleux qu’à propos de ces masques « éducation nationale », on peut constater :

    • Que la marque DIM décrit  ses masques comme n’étant « ni un dispositif médical au sens du règlement (UE) 2 017/745 (masques chirurgicaux) ni un équipement de protection individuelle au sens du règlement (UE) 2 016/425 (masques filtrants de type FFP2) ». Selon plusieurs agences régionales de Santé (ARS) et médecins de l'Education nationale, "le port des masques en tissu par les adultes est une protection insuffisante".
    • Qu’il vient d’être découvert que ces masques sont traités à la zéolithe d’argent, un biocide considéré comme toxique pour la santé et l’environnement. Le 8 septembre, Emmanuel Macron s’étouffe devant des étudiants à Clermont-Ferrand alors qu’il porte un masque en tissu blanc…le même que celui distribué à l’ensemble des enseignants, de la marque DIM. La zéolithe est une substance naturelle ou artificielle, synthétisée par l’homme pour neutraliser d’autres structures et pour ce masque les bactéries.   Astrid Avellan, chercheuse, spécialiste en nanotechnologies à l’université d’Aveiro, au Portugal, explique à Reporterre qui a découvert l’anomalie, que  « Le risque de porter ces masques n’est pas inexistant »,« Par ailleurs, on a ici un haut niveau d’exposition, avec une durée de contact et d’inhalation longue (8 heures quotidiennes) et chronique (quasi tous les jours de la semaine). » Une étude menée par l’université de Rouen indique que « l’argent ionique est, selon certains auteurs, excrété dans les urines en deux à cinq jours, alors que d’autres chercheurs montrent une bio-accumulation de granules métalliques dans différents organes : le foie, les reins l’intestin, les glandes surrénales et, dans de rares cas, la moelle épinière ».l’Agence européenne des Produits chimiques, qui décrit la zéolithe d’argent comme « très toxique pour les organismes aquatiques » et entraînant « des effets néfastes à long terme susceptibles de nuire à la fertilité ».
    • On pourra aussi lire sur "Marianne" quelques "histoires" de port de masques et de "quatorzaines" ahurissantes d' incohérence...(https://www.marianne.net/societe/une-protection-insuffisante-l-efficacite-des-masques-fournis-aux-enseignants-par-l-etat-en ) 

    Je ne suis plus en activité mais pour ma part, j’aurai refusé de porter ces masques qui ne protègent pas et peuvent être une source d’empoisonnement ? Nombre d’enseignants achètent donc eux-mêmes leur masque « chirurgical »…

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    Image par Med Ahabchane de Pixabay

    Monsieur Blanquer  continue de faire comme si le virus s’arrêtait à la porte des écoles.

    Cela lui a permis de dire que rien ne s’oppose à ce que tous les élèves aillent  en classe à la rentrée de septembre… C’était  le souhait de tout le monde : Parents, élèves et enseignants. Le problème c’est que cette rentrée n’a pas été préparée comme il se doit pour que tout se passe au mieux et que l’inquiétude est présente tant parmi les enseignants que parmi les parents alors qu’actuellement on a besoin de confiance.

    A titre d’exemple, je citerai les résultats d’une enquête faite par la FCPE Nord ( de la fédération de parents d’élèves FCPE) auprès  de 1 800 familles. A la question « Quel terme désigne le mieux votre humeur lors la rentrée scolaire de septembre 2020 » les réponses ne me semblent pas refléter une grande confiance :  Serein 313,  Vigilant 990, Angoissant 355. On peut consulter l’ensemble de l’enquête sur le site de la FCPE Nord :   (http://www.fcpe59.fr/actus/detail/146  ).  

     Plus de quatre enseignants sur cinq (81%) se sentent mal ou très mal protégés en classe face au Covid-19. C'est le résultat d'une enquête réalisée par la SNUipp-FSU, principal syndicat d'enseignants du primaire, auprès de 10 419 enseignants. La secrétaire générale et porte-parole du syndicat, Guislaine David,   , explique ce lundi 12 octobre sur France info que ce sentiment s’explique notamment par "le protocole qui a été allégé depuis quelques semaines dans les écoles". Il est difficile, dit-elle "d'assurer la distanciation physique entre les élèves" et les gestes barrière que les enseignants ne sont "plus en capacité de faire respecter" vu le nombre des élèves que ce soit en classe ou dans la cour.

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    Image par Pete Linforth de Pixabay

    L’ALLÉGEMENT DU PROTOCOLE

    Le protocole sanitaire allégé n’est pas à la hauteur des risques encourus tant pour les élèves que pour le personnel et les familles. Je vais y revenir dans la deuxième partie de cet article pour expliquer les raisons de ce jugement sévère mais justifié.

    C’est  le même protocole de juin qui est repris à la rentrée de septembre, tout aussi allégé voire même ensuite super allégé…le 22 septembre.  Monsieur Blanquer s’est aperçu que si on fermait une classe à chaque fois que l’on a un cas de contamination au sein de celle-ci, cela faisait sans doute trop de fermetures de classes ou d’écoles.  Il a donc préféré que les chiffres soient meilleurs et que l’on ferme moins de classes. A mon sens c’est le contraire de tout ce qui se fait hors de l’école…et au détriment du principe de précaution. Alors monsieur le ministre Blanquer a allégé de nouveau le « protocole allégé »  avec comme objectif de limiter les fermetures de classe pour cause de Covid-19 qui commençait à apparaître sérieusement ici ou là. Ainsi, lorsqu'un enfant sera testé positif au Coronavirus, cela n'entraînera plus systématiquement une fermeture de classe. Il restera chez lui tandis que sa classe aura toujours cours. Ni l'enseignant, ni les autres élèves ne seront considérés comme des "cas contacts.". Il y aura une fermeture de classe, voire d’école, lorsque trois cas de trois familles différentes seront confirmés dans une même classe. Ces nouvelles règles s'appuient sur un avis du Haut Conseil pour la Santé Publique, qui estime que les enfants sont rarement gravement atteints par le virus, et qu'ils le transmettent "peu." Ce qui n’est pas prouvé ni dans un sens ni dans un autre selon la littérature scientifique connue. La contagiosité des enfants fait toujours débat…

    Résultat : Au 24 septembre 2020, Selon les chiffres officiels, 19 établissements scolaires et 1152 classes étaient fermées   contre 90 écoles, collèges ou lycées et quelques 2000 classes la semaine précédente. Des chiffres dont s'est bien sûr publiquement réjoui le ministre Jean-Michel Blanquer.  Une décrue qui s’explique … par le changement de protocole.

    C’est magique !!!

    Applaudissez ! La magie Blanquer a de nouveau fonctionné !

     

    22 JUIN 2020 :LES MESURES SANITAIRES IMPROVISEES DU  RETOUR A L ECOLE

    Image modifiée Image par Clker-Free-Vector-Images de Pixabay

    Si on peut comprendre que l’on veuille que tous les enfants retournent à l’école et que les parents puissent travailler, ce ne doit pas être au prix de la sécurité sanitaire qui dans les écoles n’est pas en cohérence avec le  resserrement des mesures dans les espaces publics notamment confinés. Nombre de préconisations  du  protocole sanitaire dans les écoles ont même été simplifié  en contradiction même avec les préconisations des gestes barrières et autres précautions élémentaires que pourtant on entend à longueur de journée sur les ondes télévisuelles et autres.  

    C’est sûr, le ministre ne s’est pas cassé la tête pour en bâtir un nouveau à la rentrée sauf à ce que cela puisse servir le retour des parents au travail… Bref on est passé de tout à presque rien. N’a-t-on pas pris les parents et les enseignants pour des imbéciles alors que le virus circulait toujours  et qu’en cette rentrée de septembre, il était toujours bien là et à ce jour sa recrudescence est clairement prouvée. A tel point que le président de la république s’est exprimé  ce mercredi  14 octobre 2020 au vu de la gravité de la situation.

    En ce qui concerne l’école,  le 13 octobre,  le ministre Jean-Michel Blanquer affirme,sur RTL, qu’après les vacances de la Toussaint, le protocole allégé pour limiter les fermetures de classes sera maintenu. Pourtant le protocole sanitaire prévoit en cas de circulation très active du virus que les classes soient  dédoublées . Il précise : "Il faudrait des contaminations encore plus importantes » sous entendu pour que ce soit mis en œuvre.  Pourquoi donc attendre que ça arrive et ne pas prendre les précautions nécessaires ? Il n’a sans doute pas prévu les moyens de dédoubler les classes…

    Pourtant les inquiétudes sont là et pour les parents et pour les personnels .

     

    J’y reviens car à l’évidence, l’école semble être  une préoccupation mineure quant aux  risques  sanitaires tant au niveau des moyens attribués qui ne sont que « peanuts » ( en français des « clopinettes ») face aux milliards déversés aux industries et commerces qu’au niveau de la considération que le gouvernement n’a pas quant au  principe de précaution dont il devrait faire une priorité  pour assurer la santé des élèves et de leurs familles et du personnel.  Il  parie sur une hypothétique faible contamination au niveau des enfants ce qui n’est en aucun cas prouvé de manière certaine quoique puisse affirmer, monsieur Blanquer, ministre d e l’Éducation nationale.

    A suivre donc…

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