• FREINER LE COVID : L’OCCASION MANQUÉE D'EMMANUEL MACRON

    Qui pourrait nous coûter cher du point de vue économique mais aussi humain.

    Je le disais en conclusion de mon dernier billet : « A mon avis, Emmanuel Macron a raté au moins une occasion de prendre les mesures quand il le fallait pour ne pas qu’on se retrouve dans la situation actuelle et future qui sera probablement pire pour la saturation des hôpitaux dans les deux semaines à venir… »

    Plus qu’un pari il a fait un choix de ne pas prendre de mesures fortes, croyant que la contamination pourrait être maîtrisée au mieux pour ne pas saturer les hôpitaux. Il  a été fixé une  jauge de 250 contaminations pour 100 000 habitants pour commencer à reprendre des mesures.

    Car Emmanuel Macron a pris un risque fin janvier début février en n’agissant pas par des mesures fortes comme celle d'un confinement du type de celui de l’automne dernier alors que l’opinion publique était prête à l’accepter . L’occasion était donnée en plus,  avec les vacances des zones qu’on aurait pu rassembler pour renforcer le confinement dans toutes ses composantes  en allongeant les vacances d’une ou deux semaines ce qui aurait sans doute eu le mérite de freiner  au moins la contagion. Au lieu de cela il a préféré prendre des mesures du type couvre-feu le soir qui ont montré depuis leurs limites ou de régionaliser les mesures là où ça flambait comme dans le Dunkerquois  où l’ensemble des élus étaient prêts à aller plus loin  alors qu’on en était à taux de 910… (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/alerte-en-moselle-et-dans-le-dunkerquois-le-pari-de-l-obstination-a206432654

     

    FREINER LE COVID : L’OCCASION MANQUÉE D'EMMANUEL MACRON

    Image par Mote Oo Education de Pixabay

    UNE OCCASION MANQUÉE …MALGRÉ LES AVERTISSEMENTS DES SCIENTIFIQUES

    Le président s’est donc démarqué de ce qu’avaient recommandé notamment le conseil scientifique et nombre de médecins, épidémiologistes et autres sachants. Voulant montrer qu’il était seul à décider, le politique ne tenant plus compte des avertissements pourtant éclairés qui avaient prévu la situation plus que tendue dans laquelle nous nous trouvons actuellement et pour laquelle il vient de trouver une nouvelle approche de confinement « à l’extérieur » qui ne convainc  personne et auquel nombre de français ne croient pas , d’autant moins avec les péripéties du week-end et la communication calamiteuse quant aux mesures à respecter par le biais d’une attestation complètement hors sol qu’il a fallu supprimer… Mais je me suis déjà exprimé sur ce point dans le précédent billet.  Un épisode de plus s’ajoutant à celui de l’arrêt de la vaccination de l’AstraZeneca et qui décrédibilise, hélas, les décisions d’Emmanuel Macron et de son gouvernement.  

    Le président n’a pas joué le jeu de l’information transparente auprès de la population en prenant ses décisions énoncées le 29 janvier 2021. En effet un note de 113 pages du conseil scientifique datée de ce même 29 janvier n’a été mise en ligne sur le site du ministère de la Santé que le 24 février soit près d’un mois après la prise de parole de Jean CASTEX, le même 29 Janvier, pour annoncer la décision de ne pas reconfiner le territoire et de maintenir le couvre-feu.

    Le conseil scientifique  préconisait la mise en place au début du mois de février d’un confinement national “précoce” de quatre semaines.

    Il est clair que la transparence tant claironnée par le ministre de la santé n’a pas ici été respectée et on peut, sans médire, dire que si on a publié le contenu de la note tardivement c’était pour ne pas informer les français de la position du conseil scientifique au moment où des décisions contraires étaient prises. Pourtant, selon le code de la santé publique l’exécutif est tenu de publier “sans délai” les avis du conseil après leur envoi. Pourquoi avoir attendu 26 jours pour publier cette note si ce n’est pour éviter d’informer les francais ?  (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000042522982) Emmanuel Macron a préféré donc ne pas appliquer la loi et a choisi une voie qui montre actuellement ses limites.

    Et pourtant il eut été bien inspiré de le faire et de suivre un minimum les recommandations du Conseil au lieu de faire ce que j’estime un mauvais choix.  

    Je souhaite me tromper n’ayant pas les connaissances en épidémiologie nécessaires pour statuer mais le bon sens et les informations que j’ai pu glaner me font craindre le pire.

    FREINER LE COVID : L’OCCASION MANQUÉE D'EMMANUEL MACRON

    Image par Arek Socha de Pixabay

    POURQUOI C’EST SELON MOI UN MAUVAIS CHOIX

    Ce mauvais choix est apparu comme un pari aux yeux des médias notamment, ce qu’ils ne de cessent de répéter depuis la dégradation de la situation que l’on connait actuellement.  

    Emmanuel Macron a préféré  choisir de ne pas anticiper et d’attendre que l’on atteigne des chiffres de contamination avec une barre qu’il a fixée et qui n’est pas forcément   la bonne. Je remarque qu’actuellement, en Allemagne,  la jauge est au dessus de 100 pour cent mille et qu’il est envisagé de ne pas réduire les restrictions et même de les augmenter avec des mesures fortes. C’est ce que fait actuellement Angela Merkel avec les régions. Il y a, il me semble, une  grande différence d’appréciation du risque avec notre seuil à 250/100 000 pour commencer à s’inquiéter et peut-être agir ce que d’ailleurs on ne fait guère. On a attendu d’être à plus de 400 en Ile de France  et ailleurs pour prendre les mesures que l’on connait de ce dernier week-end et qui, à mon sens et à celui de nombre de scientifiques, ne suffiront pas à ralentir l’épidémie, à soulager les services de soins voire à prendre en charge dans de bonnes conditions les nouveaux malades qui pourraient être trop nombreux.

    Le conseil scientifique  préconisait   (note d’éclairage de 113 pages du Conseil scientifique,) :  un  « confinement strict comme en mars-avril 2020” qui “serait en mesure de réduire fortement la circulation épidémique”, notamment face à la présence des variants. « Si l’on reste sur la trajectoire actuelle, on peut s’attendre à ce que le nombre d’hospitalisations dépasse rapidement celui observé durant la première vague de la pandémie ».

    C'est ce qui est en cours...

    Selon des modèles épidémiologiques établis par l’Institut Pasteur et l’Inserm en étudiant la progression du variant anglais et la manière dont on a pu y donner un coup d’arrêt dans d’autres pays,   « Avec un confinement strict de quatre semaines, on observe une décroissance forte de l’incidence et des besoins hospitaliers, avec environ 5.000 cas détectés à son issue. Si le confinement est retardé d’une semaine, il faudra une semaine de plus pour atteindre l’objectif de 5.000 cas”,   “Cela veut dire que la remontée des cas sera également décalée d’une semaine, laissant plus de temps pour la mise en place d’une stratégie de contrôle et traitement en sortie de confinement”.

    On ne saurait être plus clair.

    Emmanuel MACRON  et son gouvernement ne pouvaient pas dire, premier ministre et ministre de la Santé en tête qu’ils n’étaient pas prévenus qu’on pouvait arriver à la situation qui est celle à laquelle on a aboutit aujourd’hui et sur laquelle nous n’avons guère plus prise . Les faits sont là et les prospectives le confirment.

     

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    Image par Ahmad Ardity de Pixabay

     Les chiffres du Covid-19 continuent de monter chaque jour. C’est ce que montre  le dernier bilan de Santé publique France.( https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19/coronavirus-chiffres-cles-et-evolution-de-la-covid-19-en-france-et-dans-le-monde) . « Sur les dernières 24 heures, on compte par exemple plus du double de nouvelles contaminations par rapport au bilan d'il y a une semaine au même moment. »

    Le seuil des 4 500 malades du coronavirus en services de réanimation a été largement franchi.

    Ce lundi 22 mars, 343 nouveaux décès liés au Covid-19 ont été recensés en France dans les dernières 24 heures, portant le bilan à 92 621 décès depuis le début de l'épidémie. 26 488 personnes sont actuellement hospitalisées, soit 562 de plus.

    Dans les services de réanimation, on passe de 4 406 malades à 4548 malades.   
    En détail :

    4 298 395 cas confirmés par PCR (Ehpad compris), soit 15 792 de plus

    92 621 décès au total (Ehpad compris), soit 343 de plus

    26 488 personnes actuellement hospitalisées, soit 562 de plus

    4 548 personnes actuellement en réanimation, soit 142 de plus

    1 902 nouveaux admis à l'hôpital (+ 976) et 471 en réanimation (+ 275)

    281 885 personnes sorties de l'hôpital, soit 930 de plus

    Taux de positivité des tests : 7,95 %

    Taux d'incidence : 307,8 cas/100 000 habitants 

     

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    Image par Sergey Semenov de Pixabay

     Apparemment le choix a été fait de « vivre avec le virus ». On est en train de commencer à en payer le prix humain à défaut de celui économique qui sera probablement  pour l'étape suivante si on devait confiner comme en mars 2020 mais sans doute plus longuement que si on l'avait fait en février dernier.Je ne le souhaite pas bien sûr mais j'ai des doutes sur l'efficacité des actuelles mesures.

    Quel en sera le prix en nombre de morts supplémentaires ou en handicaps à long terme pour les cas les cas plus graves, là est toute la question sans compter ce que craignent les soignants à savoir les déprogrammations de plus en plus importantes d’opérations ou de soins comme en « Ile de France » où il est prévu de repousser à plus tard 40% des interventions pour augmenter la capacité d’accueil en réanimation  des malades du COVID ?...

    Reprendre le contrôle de l’épidémie est donc plus qu’urgent. Mais au-delà de 5 000 contaminations par jour comme actuellement... c’est impossible de bien tracer et isoler après les tests. Nous n’en avons pas les moyens opérationnels.

    C’est pourquoi on peut légitimement se poser la question à propos des mesures de restrictions  mises en place ce dernier week-end : sont-elles suffisantes face à la montée actuelle des indicateurs du Covid-19 qui montrent à l’évidence une aggravation de la situation et notamment en ce qui concerne l'accumulation du nombre important de formes graves de Covid-19 qui provoque une tension hospitalière qui se révèle dans nombre d’établissements à la limite du supportable?
    On verra dans dix ou quinze jours…mais une fois encore on attend.

    14 autres départements ont des taux d’incidences et de saturation des lits de réanimation qui les mettent en position d’être soumis aux nouvelles mesures. Qu’attend-on pour le faire ? J’entends à l’instant que trois départements ont été choisis par le conseil de défense ce mercredi pour rejoindre les 16 autres… On attend….

    CONFINEMENT VS COUVRE FEU ET MESURETTES - 2 sur 4  - L'ECOLE

    Image par chenspec de Pixabay

    POUR MÉMOIRE ET POUR CONCLURE TOUJOURS PROVISOIREMENT

     Première vague :  le pic des hospitalisations avait été atteint le 14 avril avec 32.292 patients à l'hôpital;

    Deuxième vague au 11 novembre, le nombre de patients hospitalisés des suites de la Covid-19 se rapproche du pic atteint lors de la première vague.  31.946 personnes positives au coronavirus étaient hospitalisées, dont 4.789 en réanimation.

    22 mars 2021 : 26 488 personnes hospitalisées et   4548 malades en réanimation. 1 902 nouveaux admis à l'hôpital (+ 976) et 471 en réanimation (+ 275)A ce rythme, les plafonds vont exploser sous quelques jours dans les services hospitaliers car les effets éventuels des mesures prises ce week-end n’auront au mieux leurs effets que dans dix ou  quinze jours.

    Quant à la vaccination, même si on annonce son accélération ce qui est une bonne chose et on y met apparemment les moyens logistiques, il y a encore trop peu de vaccinés pour que l’effet soit important et, si d’aventure on vaccinait en masse dès à partir d’aujourd’hui dans la mesure où on aura les vaccins pour le faire, il faut quand même trois semaines pour que le vaccin avec  sa première injection protège…

    J’en conclus que les services hospitaliers qui sont déjà au bord de la rupture auront du mal à faire face. C’est ce que disent nombre des chefs de ces services qui sont déjà plus qu’en tension. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et il ne faut pas de calculs complexes pour arriver à cette conclusion de bon sens.

    C’est pour cela que je dis qu’Emmanuel Macron n’a pas fait le bon choix.  

    Il a l’air d’ailleurs de s’en rendre compte vu l’empressement qu’il a à aller sur le terrain pour nous faire croire que c’est la vaccination qui va permettre de ralentir la propagation du virus ce qui est impossible à court terme.

    C’est donc trop tard.

    Dans les écoles ça « flambe » aussi quoi qu’en dise le ministre de l’éducation nationale. On pourrait citer nombre d’entre elles qui ferment ou devront fermer pour cause de manque de personnels atteints par le virus. Mais Monsieur Blanquer n’agit pas et n’a guère agi pour permettre aux écoles de rester ouvertes avec une sécurité accrue. On en voit le résultat.   (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/confinement-vs-couvre-feu-et-mesurettes-3-sur-4-l-ecole-suite-a206070924 et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/confinement-vs-couvre-feu-et-mesurettes-2-sur-4-l-ecole-a205744072 ).

    Il vient même de décider que les scolaires pourraient retourner à la piscine...

    Et ce ne sont pas les promesses du président de vacciner les enseignants mi avril/fin avril qui atténueront le développement actuel de la contamination par le variant « anglais ». A espérer que les doses de vaccins arriveront vraiment massivement pour ce faire mais aussi pour continuer de vacciner en masse les plus fragiles et les citoyens les plus exposés au virus dans le cadre de leur travail.

    DÉCONFINEMENT: ACCÉLÉRER POUR RECULER ENSUITE?

    image geralt CCO domaine public

    A suivre…

    De toute façon qu’y pouvons-nous sauf à continuer de faire le maximum pour ne pas être contaminé et ne pas contaminer les autres…  

    Enfin celles et ceux qui le font ce qui n’est pas le cas de tout le monde… on peut le constater à la télé mais aussi au quotidien dans n’importe quelle ville ou entreprise voire à la sortie de l’école.
    Pour terminer, je crois aussi qu’il n’y a pas assez d'informations et de mises en garde sur la contamination par aérosols, ces micro gouttelettes qui restent en suspension dans l’air plusieurs heures dans les lieux mal aérés et clos. C’est le cas dans certains bureaux,  établissements scolaires,,   cantines,   magasins grands ou petits … Les distances entre les individus ne suffisent pas, l'aération est très importante .Pour ces aérosols le masque chirurgical protège moins bien qu’un FFP2 compte-tenu de la taille de certaines micro particules.

     A force d’attendre on prolonge donc les angoisses…et ce n’est pas la possibilité de faire ce qu’on veut (ou presque) dans un rayon de 10 km de son domicile qui l’atténuera car on ne voit pas où sera le bout du tunnel et c’est là que le bât blesse et les doutes sur la stratégie de limiter la contamination sont là.

    Et ça dure au moins  depuis février… d'où ma mauvaise humeur et ce billet.

    « SITUATION DE CONTAMINATION COVID : LES CONSEQUENCES D’UN PARI ? COVID A L'ÉCOLE ET RENFORCEMENT DES PROTOCOLES : UNE BLAGUE? »

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