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RENTREE SCOLAIRE: Confusion, discrimination,disparités, échec et continuité...
(Dessin noir et blanc d'un homme se grattant la tête, domaine public)
Ce sont, hélas, les seuls mots que j’ai pu trouver pour qualifier le thème majeur de la rentrée scolaire, repris par tous les médias et qui est « la réforme des rythmes scolaires ».
Cela ne doit pas faire oublier le reste en positif ou en négatif à savoir les conditions matérielles de la rentrée dans les classes pour accueillir les élèves quel que soit le degré d’enseignement , les places d’accueil en maternelle, les moyens des RASED, la mise en place de la formation initiale des enseignants notamment du premier degré, ...
J’y reviendrai.
La confusion, c’est celle installée par certains politiciens qui cadenassent les écoles, opération purement médiatique et heureusement minoritaire qui n’agit pas dans l’intérêt des enfants mais par pur soucis de créer le BUZZ sans poser les problèmes de fond de la soi-disant « réforme des rythmes scolaires ».
Les enfants ont le droit d’avoir leurs heures de cours. Ce n’est pas les enfants, les parents et les maîtresses – maîtres qu’il faut prendre en otage.
Depuis deux années que cette réforme est annoncée, il aurait fallu peut-être proposer autre chose que les superficiels sondages sur le mercredi ou le samedi qui se sont souvent substitués à de vraies réflexions partenariales sur le sujet de l’organisation du temps de l’enfant.
Derrière cette mauvaise volonté, l’objectif est de faire réagir les citoyens contre la réforme des rythmes scolaires même si la commune a les moyens de mettre en œuvre les activités périscolaires.
Il aurait été moins stérile et plus intelligent, depuis deux ans, de travailler sur une information des parents sur le sommeil par exemple et la nécessité de travailler le samedi matin plutôt que le mercredi et de mettre en place une vraie concertation qui aurait pu aboutir à de véritables projets partenariaux cohérents et dans l’intérêt de l’enfant. Même s’ils n’entraient pas dans le cadre du décret, ils auraient pu peser pour faire fléchir la position des ministres.
Pour l’instant, ces attitudes électoralistes se font au détriment des élèves et ne changeront rien à la situation générale.La discrimination qui s'installe de fait, c’est au niveau de celles des villes qui font payer les heures d’ATP et le périscolaire, les unes parce qu’elles n’ont pas de moyens suffisants, les autres parce que le gouvernement n’est pas de leur orientation politique. C’est notamment le cas de certains maires « UMP » dont le gouvernement qui était au pouvoir a mis en place l’aberrante semaine de 4 jours « DARCOS » et qui porte une part de responsabilité de la situation actuelle des rythmes hebdomadaires. J'y reviendrai.
La discrimination c’est aussi les disparités qui existent donc entre les situations des différentes écoles face à l’application des « rythmes scolaires » et qui accroissent les inégalités déjà existantes (fournitures scolaires notamment) selon que la commune est riche ou pauvre ou que le conseil municipal fait de l’école publique ou non une priorité.
La discrimination c’est aussi celle du petit caillou que j’ai lancé en juin dans la mare ou l’océan de la réflexion ( propos dans mon article http://quaiducitoyen.eklablog.fr/humeurs-educatives-de-juin-2014-a108388994)
« Pourquoi l‘école privée n’est-elle pas tenue de mettre en œuvre la « réforme »des rythmes ? Pourtant, la plupart de ces écoles sont sous contrat d’association avec l’Etat.
Le gouvernement de "gauche"(?) accentue la concurrence entre l’école publique et l’école privée qui s’organise comme elle veut sans doute au nom du « saint libéralisme » qui semble être la nouvelle doctrine du parti socialiste.
J’attends, comme beaucoup d’autres, une réponse sur un sujet qui semble gêner le gouvernement et qu'il n’aborde pas ... Laisse-t-on volontairement la situation en l’état pour permettre à l’école privée de recruter des élèves dont les parents seraient mécontents de l’école publique et de la mise en place des rythmes dits "scolaires » ? Le doute est permis. »
La discrimination c’est aussi celle INSULTANTE envers la nouvelle ministre de l’Education nationale que certains politiciens stigmatisent de manière honteuse et scandaleuse par le sexisme de leurs propos qui peut aller jusqu'au racisme. Certains aussi, et pas des moindres à l’UMP, rajoutent aux troubles de la rentrée des références aux ABCD de l’égalité dont la ministre s’est faite la défenseuse ces derniers mois. (voir aussi http://quaiducitoyen.eklablog.fr/tous-a-poil-suite-a106525778 et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/tous-a-poil-a106431166) )
Une attitude stérile qui ne propose rien pour refonder l'école dont ils ont contribué à détruire les conditions de fonctionnement par les massives suppressions de postes et le peu de formation des enseignants qui existait.
(auteur Hollem, Howard R, domaine public)
L’échec c’est celui de la mise en place généralisée des rythmes dits « scolaires » inadaptés, trompeurs, mis en place à la va vite par un décret pondu par un ministre « sourd » qui n' apas écouté les acteurs de terrain et un gouvernement électoraliste et imbu de ses vérités, complètement en dehors des réalités du fonctionnement des écoles.
La continuité de l’échec, c’est celle menée par le ministre Benoît Hamon qui, au lieu de reconsidérer sagement le décret n’a fait que renforcer, sous couvert de souplesse, les inégalités criantes des mises en place.
(voir notamment mes propos sur http://quaiducitoyen.eklablog.fr/non-monsieur-hamon-le-debat-sur-les-rythmes-n-est-pas-clos-a108295922 ou http://quaiducitoyen.eklablog.fr/rythmes-scolaires-la-non-reforme-continue-a107547044)
La continuité, c’est aussi une ministre nouvelle, Najat Vallaud-Belkacem, qui a l'air d'avoir l‘intention de poursuivre sur les rythmes « scolaires » les errements de ses prédécesseurs, solidarité gouvernementale oblige, puisqu’elle se félicite d’une bonne réforme.
Je n’oublie pas de dire que la « non réforme des rythmes scolaires » n’est qu’une des facettes de la refondation qui a bien du mal à se concrétiser sous ses autres aspects.
Mais j’y reviendrai.
Pour la rentrée scolaire, le tableau est plutôt noir et je ne vois pas beaucoup de vert se pointer à l’horizon pour y écrire de véritables et profonds changements positifs pour améliorer les apprentissages des élèves ...
Mais je suis un optimiste raisonnable... car la réalité c'est quand même une très grande majorité des enseignants et des élèves qui travaillent comme ils peuvent et avancent comme toujours, quel que soit le gouvernement.
"Les ministres passent, nous on reste..."
Je continuerai donc de dire ce que je pense.
(auteur Greudin, domaine public)
Tags : rythmes scolaires, temps de vie de l'enfant, Najat Vallaud-Belkacem, confusion, discrimination, école privée