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POUR EN REVENIR AU 22 MARS EN 1968 ET EN 2018
Cinquante ans après, le 22 mars pourrait-il être une première étincelle comme celle de 1968 qui pourrait permettre la prise de conscience de certains citoyens que la « macronite » est une maladie dangereuse qui risque de se propager comme une véritable épidémie ? Elle est en train de saper les fondements de notre société française dans ce qu’elle a de meilleur : les moyens de la solidarité acquise à la force des combats pour lutter contre les inégalités sociales qui ne sont pas vaincues encore dans notre pays mais qu’on veut aggraver sciemment sous les prétextes fallacieux qu’il faut réduire la dette alors qu'en réalité on dilapide les ressources financières au profit d'intérêts privés. ( Voir mon avis sur http://quaiducitoyen.eklablog.fr/alerte-alerte-alerte-a132406200).
Certes, le contexte n’est plus le même. Mai 68 a permis à notre société d’évoluer dans le bon sens quoi qu’en disent certains de ces dangereux ringards qui voudraient bien que l’on régresse sur certaines libertés, que l’on revienne à leur conception sclérosée de l’école, à la disparition des acquis sociaux pour plus de soumission à l’ultra libéralisme...pour cacher les carences de leurs gouvernances à court terme.
Aujourd’hui donc, si le contexte est différent, il est sûr que le pouvoir actuel qui est à la tête de la France est en train de continuer, à la suite de Chirac, Sarkozy et d’Hollande à détruire les acquis sociaux, les outils de solidarité et de prise de décisions de ceux qui représentent ceux qui travaillent au motif d’une meilleure gestion de la France qu’on veut gouverner comme une entreprise pour la soi-disant « moderniser », mot galvaudé qui ne veut plus rien dire.
UN MAI 2018 IMPROBABLE ?
Malheureusement, même si je constate dans les manifestations qui ont eu lieu un succès des avancées de la prise de conscience qu’on est en train de casser les services publics, la mobilisation est encore très insuffisante. Les hommes et les femmes de 2018 ne sont pas tous de la même trempe revendicative de ceux de 1968.
Là où j’avais pu constater, par exemple, en mai 1968, dans écoles, une cohésion de celles et ceux qui y œuvraient pour demander des évolutions, je note qu’aujourd‘hui, par exemple, une certaine apathie de nombre d’enseignants qu’ils soient du premier ou second degré. Le peu de mobilisation qui s’est accentué au cours des années montre que les pouvoirs en place avec leurs stratégies de division du personnel pour casser l’unité de la corporation enseignante a porté ses fruits.
Aujourd’hui encore, les égoïsmes règnent au détriment d’une solidarité qui se devrait être de mise face à des politiques de plus en plus incapables d’avoir une politique éducative ayant une vision à long terme. Ces derniers préfèrent les annonces et flatter l’électeur dans le sens du poil.
Il suffit de se rappeler la « réforme des rythmes scolaires » qui aboutit actuellement au grand n’importe quoi au détriment des enfants (voir http://quaiducitoyen.eklablog.fr/le-quinquennat-commence-mal-pour-l-ecole-a131557396 ). Nombre d’enseignants laissent faire, les parents de même privilégient la semaine de 4 jours abusés qu’ils ont été par DARCOS puis PEILLON, HAMON et BELKACEM qui ont lâchés l’intérêt des élèves au profit de l’électoralisme et en n'informant pas ou en désinformant. Cela se poursuit avec BLANQUER et MACRON qui ne font que flatter l’électeur "parent". Ils n’ont aucun scrupule à faire n’importe quoi pourvu que cela donne l’impression de changement à coup d’annonces avec les CP à 12 élèves, la maternelle obligatoire à 3 ans,... tout ceci sans concertation et moyens humains véritablement nouveaux. C’est l’ère de la médiocrité du projet éducatif pour la France qui se poursuit sous des apparences d’un renouveau qui n’est qu’un mirage au service d’une politique savamment orchestrée pour berner l’électorat sur les véritables intentions d’un pouvoir qui veut perdurer à tout prix pour imposer une idéologie destructrice contraire aux fondamentaux que nous avons construits pour faire fonctionner notre société y compris avec ses défauts et ses qualités.
Sur tout cela je reviendrai bientôt car l’École est en danger et la machine à anesthésier les personnels et les citoyens est en marche.
(Vector image of the poster made for student and worker's strikes in Paris in 1968. Black and white drawing of a protesters' poster comparing reforms to chloroform. PublicDomainVectors)
Un mai 2018 me semble pour l’instant improbable si les français ne se réveillent pas et continuent de croire aux mirages « macroniens », se laissant aller à la division des français bien organisée par le pouvoir : cheminots VS usagers, retraités VS actifs, travailleurs du privé VS fonctionnaires, population VS chômeurs ... J’en passe. Toute la politique actuelle est basée sur cette vieille ficelle du « diviser pour régner ». Pourtant elle est grosse et nombre de français , hélas s’y laissent prendre (ou pendre).
Sauf à ce que l‘étincelle du 22 MAI 2018 amène une vraie prise de conscience de plus grand nombre qui est vitale et nécessaire, on va, à ce rythme, perdre nos acquis sociaux et les piliers de la solidarité mis en place par les combats des décennies précédentes. La France va vers non pas une évolution constructive pour renforcer ces piliers mais vers une dérive ultra libérale dont on aura beaucoup de mal à se relever si elle aboutit parce qu’on aura laissé faire.
(voir http://quaiducitoyen.eklablog.fr/emmanuel-macron-et-son-miroir-aux-alouettes-3-sur-3-a130436102
LE FORMATAGE DES ESPRITS
La tâche semble difficile tant certains médias concourent à formater les esprits sciemment ou non dans le cadre d'un engrenage de la priorité au"sensationnel" qui fait passer le reste à la trappe comme négligeable.
Il n’est comme preuve que sans cesse l’information chasse l’information. Il n’est qu’à regarder le contenu éditorial de nombre de chaines de télévision pour s’en convaincre : après avoir été saturé par les incidences de la mort de Johnny Hallyday quant à son héritage et qui est une affaire privée, le fait divers dont on fait incessamment la « une » jusqu’à saturation en attendant qu’un autre le remplace. C’est le lot de BFM TV qui se déclare unilatéralement la première chaine d’info de France. Tout est dans la définition qu’à cette chaîne de ce qu’est l’information... Pour ma part je n’y adhère pas, pas plus qu’à l’émission de Pujadas sur LCI « l’Info en question » qui me semble bien souvent orientée pour défendre la politique du président Macron plus que de nous montrer toutes les cartes nécessaires pour se forger une opinion. Chacun jugera.
Il n'empêche que même si beaucoup de temps est consacré à la SNCF et à sa réforme c'est plutôt pour faire passer les interviews des voyageurs qui empruntent les trains, montrer que la grève dérange ou faire croire que les cheminots sont tous des privilégiés. Le simplisme est de rigueur. Mais quel est le temps consacré à disséquer les incidences des réformes Macron sur le maintien d'un service public qui se doit d'être de qualité et amélioré?o Le sera-t-il avec une ouverture à la concurrence? En qui le changement de statuts des cheminots va-t-il faire baisser la dette créée par une gestion anarchique de l'Etat depuis des décennies au profit d'une priorité à la "grande vitesse" irraisonnée qui a accru la baisse des moyens pour entretenir le patrimoine de nos lignes ordinaires?
J'ai le sentiment que même le service public et son journal télévisé du soir sur la 2 et son œil du 20 heures semblent pris dans cet engrenage de l’info superficielle au détriment de la vraie info, celle qui va au fond des choses, pose les vraies questions qui doivent amener chacune et chacun à réfléchir.
Reste heureusement quelques magazines télévisés et quelques organes de la presse écrite ou du net qui font ce qu’ils peuvent pour alerter, documenter, donner à se poser des questions en espérant qu’il pourront continuer à le faire.
La proposition de loi sur le « secret des affaires » vient en effet d’être adoptée à l’Assemblée nationale. Cette proposition de loi LRM pour protéger le « secret des affaires » des entreprises a suscité, à raison, les inquiétudes de certains journalistes, médias et associations.
Je dis certains journalistes car le temps d'antenne consacré à ce sujet par les soi-disant chaines "d'informations" télévisées n'a pas, et de loin, atteint celui mobilisé pour suivre les péripéties de l'"héritage"...
Le texte législatif transpose une directive adoptée par le Parlement européen en juin 2016.
Serait protégée toute information qui n’est pas « généralement connue ou aisément accessible à une personne agissant dans un secteur […] traitant habituellement de cette catégorie d’information », dont la valeur commerciale est due à son caractère secret, et qui a « fait l’objet de la part de son détenteur légitime de mesures de protection raisonnables ».
La semaine dernière, un collectif de sociétés de journalistes (du Monde à l’AFP), de syndicats et d’associations a dénoncé une définition « si vaste que n’importe quelle information interne à une entreprise peut désormais être classée dans cette catégorie ». Il a estimé que des « scandales comme celui du Mediator ou du bisphénol A, ou des affaires comme les “Panama Papers” ou “LuxLeaks” pourraient ne plus être portés à la connaissance des citoyens ». Selon ce collectif, les dérogations prévues à la protection du secret pour empêcher les poursuites de syndicalistes, lanceurs d’alerte ou journalistes sont « trop faibles ».
Pour information on pourra lire le décrytage qu’en fait le Monde
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/02/27/la-nouvelle-loi-sur-le-secret-des-affaires-menace-t-elle-la-liberte-d-informer_5263364_4355770.htmlUne pétition à l’intention des parlementaires a recueilli 548 690 signataires.
On la trouvera ici https://www.change.org/p/ne-laissons-pas-les-entreprises-dicter-l-info-stop-directive-secret-des-affaires-tradesecrets
Elle résume bien les craintes que nous devons avoir pour l’avenir dans le domaine de l’information.
POUR CONCLURE PROVISOIREMENT
Je constate, à l’heure où je termine ce texte, un frémissement, celui des universités qui commencent à être occupées : Paris, Bordeaux, Nantes, Toulouse, Caen, Nancy, Tours, Montpellier...
Les médias viennent de disséquer mai 68 à l’occasion de son cinquantième anniversaire qu’il serait bon de commémorer.
Peut-être aussi serait-il opportun de nous montrer le fond des choses quant au mouvement qui est en train de s’amplifier pour faire face à la réforme des universités. PARCOURSUP qui a été mis en place pour soi-disant faciliter l’entrée à l’Université devrait faire l’objet de la part des organes d’informations de beaucoup plus de précisions et faire connaître les points de vue des lycéens, des parents et des enseignants sur le sujet plutôt que d’effleurer celui-ci par des généralités qui ne nous apprennent que peu de choses. Je viens d’apprendre en lisant le journal « La VOIX DU NORD » que des enseignants refusent de classer les futurs étudiants. Ils ont de bons motifs pour cela.
Dans la santé cela réagit devant la carence des moyens de nombre d’ hôpitaux publics au nom de la sainte gestion de la rentabilité. Malheureusement le personnel hospitalier - comme d'ailleurs celui des EPAHD - peut difficilement agir y compris par la grève compte-tenu qu'il a la charge de vies humaines qu'il ne peut abandonner sans soins. Le gouvernement le sait bien et en profite pour continuer son œuvre de réductions des moyens sur la base de ses calculs technocratiques qui mènent à la catastrophe par les flux tendus qu'ils induisent sur la prise en charge des malades et qui vont déshumaniser de plus en plus l'Hôpital.
La justice est aussi dans la tourmente. Les personnels dénoncent les aberrations de la réforme que la garde des sceaux veut mettre en place. Le justice de proximité semble par exemple menacée ce qui est grave dans une démocratie.
Avec la grève perlée des cheminots pour défendre l’avenir de la SNCF que le gouvernement veut privatiser à terme - quoiqu’il dise- pour l’ouvrir à la concurrence et porter atteinte aux petites lignes au profit de la circulation par bus... ils me semble que les français devraient choisir leur camp : celui de l’avenir de nos services publics au delà de leurs petits égoïsmes qui sont exploités à fond par le pouvoir. Il ne suffit pas de râler encore faut-il agir et voir où va notre France. Après les cheminots on passera aux fonctionnaires que le pouvoir veut discréditer auprès des français...Ensuite on passera aux retraites en opposant travailleurs du privé et du public...Pour l’instant, avec Macron, nous allons dans le mur de la discorde sociale et ses citoyens avec... J’y reviens dans le détail car on ne saurait se contenter d’affirmations sans en donner les arguments qui les justifient.
J’ai déjà largement commencé cette réflexion salutaire que chacun est libre de considérer bien sûr comme il le veut. Pour mémoire sur ce blog les deux derniers articles : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/alerte-alerte-alerte-a132406200 et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/presque-4-mois-a137676882 .
Et bien d’autres encore précédemment...
La convergence des prises de conscience devraient pouvoir aboutir pour peu que le français balaie devant sa porte au lieu de jalouser l’autre sur la base des informations trompeuses et simplistes qu’on ne cesse de lui distiller pour diviser.
A chacun de voir. Pour ma part c’est tout vu...Résistons !
Extrait du discours de Jean Jaurès à la jeunesse prononcé à Albi en 1903
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