• SNCF: INFORMER OU DÉSINFORMER ?

    Là est la question qui me préoccupe en cette période durant laquelle la grève des agents de la SNCF prend une grande place dans les médias en volume papier ou en temps sur les télés et les ondes radios.

    Cette place est-elle dans son contenu à la hauteur de ce qu’elle devrait être pour « informer » véritablement ? Comme citoyen qui a le temps de consulter et de comparer ce qu’on nous distille, je suis en droit d’en douter au vu de ce que j’observe. Chacun bien sûr peut appréhender les choses différemment...

    SNCF: INFORMER OU DÉSINFORMER ?

    « La convergence des prises de conscience devraient pouvoir aboutir pour peu que le français balaie devant sa porte au lieu de jalouser l’autre sur la base des informations trompeuses et simplistes qu’on ne cesse de lui distiller pour diviser. »

    C’est ainsi que je concluais mon dernier article, ayant de nombreux doutes que j’ai commencé à exprimer et que je complète par le présent billet : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/pour-en-revenir-au-22-mars-en-1968-et-en-2018-a140687160

    LA STRATÉGIE DE "L'INFORMATION" TRONQUÉE OU DU DÉBAT FAUSSÉ

    Je conteste la réforme que veut mettre en place le gouvernement MACRON vis à vis de la SNCF, de ses usagers et de celles et ceux qui y travaillent.   D’autres approuvent et c’est bien entendu leur droit.

    Sur le contenu de cette réforme, je reviendrai pour en démonter les nuisances ou les bénéfices avec toutes les nuances nécessaires qu’il convient de mettre face à un sujet compliqué qui engage non seulement l’avenir de la SNCF mais aussi celui de la politique des transports de notre pays et le sort que l’on veut faire à ceux qui travaillent que ce soit dans le privé ou la fonction publique. Après la casse du code du travail qui fragilise ceux qui travaillent, la suite de la mise au pas libérale de notre système social se poursuit. La réforme de la SNCF n'en est qu'une étape que certains français auraient tort de prendre à la légère même si les grèves vont gêner le quotidien. Mais à quoi servirait une grève si ce n'était pas le cas...

    SNCF: INFORMER OU DÉSINFORMER ?

    (Panneau d'avertissement sur un passage à niveau SNCF (Orléans, Loiret, France); Auteur Croquant - GFDL)

    Comme le sujet est compliqué,  il convient donc que l’on soit honnêtement informé en tant que citoyen. Et c’est bien là que le bât blesse.

    Une fois encore, les moyens d’une véritable information ne sont non seulement pas mis en place mais il est clair, pour peu qu’on soit un observateur attentif des médias, que la désinformation règne.

    Tout est bon pour gagner la bataille de l'opinion.

    Le pouvoir en place vend « sa soupe » en fonction de la politique qu’il veut mener et donne "ses explications" pour convaincre de la justesse de son orientation.  Dans le même temps il agit sur deux fronts. Les négociations se bloquent de par la volonté de ne rien céder si ce ne sont des broutilles. D'autre part, à l'assemblée nationale le "rail" est mis à l'ordre du jour sans qu'on attende les résultats des négociations. Faut aller vite... Les députés godillots de LRM auront de toute façon le dernier mot...

    Le citoyen devrait ne pas avoir à se contenter des seuls arguments des politiques que l’on sait, bien sûr, partisans dans le cadre de l’idéologie qui est la leur.

    Le problème est celle du gouvernement est relayée par nombre de médias et journalistes à forte audience qui ne jouent pas le jeu permettant un véritable débat et se complaisent à des artifices éditoriaux que ce soit dans les JT ou émissions où on devrait débattre.

    C’est le cas aujourd’hui avec la réforme de la SNCF.

    Ce fut le cas, d'une autre manière, avec la réforme des rythmes dits « scolaires » lancée par PEILLON sous la précédente mandature.

    Le débat a été tronqué et faussé par manque de véritable information ce qui est grave car l'impression a été donnée que les décisions d'organisation prises ici ou là ne seraient que positives pour l'enfant. On a fait de la pseudo consultation des parents qui ne se sont prononcés en grande majorité que par rapport à leurs envies et non une considération de ce qui serait le mieux pour leurs enfants.

    Les faits  prouvent en effet la connaissance imparfaite voire la méconnaissance de la majorité des acteurs (parents , enseignants, collectivités locales) sur les rythmes, le sommeil, la fatigue (et bien d’autres choses encore) des enfants. Cette connaissance est pourtant indispensable pour débattre et faire des choix en matière de rythme et d’organisation hebdomadaire. Le processus a commencé avec la situation d’organisation de la semaine scolaire, celle de 4 jours, laissée par le gouvernement FILLON et les ministres Xavier DARCOS et Luc CHATEL .

    Ensuite est venu le résultat de l’exercice d’équilibriste de Vincent PEILLON et de ses successeurs, Benoit HAMON et Najat VALLAUD-BELKACEM, pour essayer de mettre en place une semaine scolaire qui, sur fond électoraliste, n’apporte que peu de positif pour les élèves en classe et dans l’organisation de leur temps de vie si ce n’est souvent de la fatigue en plus, parfois des journées longues, des ruptures de week-end néfastes, des problèmes difficiles à surmonter pour des collectivités locales mettre en place des activités péri-scolaires de plus ou moins bonne qualité.

    Pour suivre dans l’ABERRATION sous la présente mandature: le nouveau ministre Blanquer applique la théorie inepte de son "Chef"( Macron): "en même temps" des élèves auront des semaines à quatre jours et demi et des élèves auront des semaines à quatre jours de classe.  Tout cela bien fait pour arranger les communes mais en ne voulant surtout pas prendre position quant à la solution la meilleure pour l'intérêt de l'élève. Vous avez dit Éducation...nationale?

    La réforme des « rythmes » improprement nommés « scolaires » de Peillon et tout ce qui en a découlé et la semaine de 4 jours de Darcos qui revient en force avec Blanquer sont des exemples magnifiques de cette perversité idéologique mêlée d’électoralisme de nos gouvernants.
    Cette pratique fait capoter de bonnes intentions comme ce fut le cas pour l’excellente idée de la refondation de l’École qui n’a pas eu lieu et qui n’aura pas lieu.

    Le résultat : l’Association des maires de France (AMF) s’attend à ce que "80 à 85% des communes" fassent le choix de la semaine de 4 jours à la rentrée scolaire 2018.

    Une aberration pour les élèves... Le pire.  Merci pour eux.

    SNCF: INFORMER OU DÉSINFORMER ?

    (cadran solaire, auteur Greudin, domaine public)

    Pour les détails de cette grande manipulation  quelques articles sur le présent blog:

    - http://quaiducitoyen.eklablog.fr/la-reforme-des-rythmes-retour-sur-un-passe-recent-1-a112419780

    - http://quaiducitoyen.eklablog.fr/le-quinquennat-commence-mal-pour-l-ecole-a131557396  

    - http://quaiducitoyen.eklablog.fr/rentree-politique-a131426804)

    Les manières pour le politique d’arriver à ses fins sont donc différentes mais l’esprit qui concourt à faire influer l’opinion dans le sens qu’on veut est le même. On fait ce qu’il faut pour que la désinformation soit utile pour arriver aux buts fixés.

    On peut désinformer par omission comme ce fut le cas pour la réforme des rythmes dits scolaires.

    On peut désinformer par le parti pris qui tronque l’information en opposant des affirmations contradictoires sans réels arguments et sans faire le travail journalistique nécessaire qui est d’aller au fond des choses pour que chacun puisse peser le pour et le contre. Il y a aussi le plus grave qui est la manipulation de l’information en utilisant le raccourci, le témoignage partisan, le débat aux rapports de force inégaux entre les protagonistes.

    C’est ce qui se passe avec la réforme de la SNCF.

    DES EXEMPLES FLAGRANTS DE DÉSINFORMATION PAR DES MÉDIAS

    Un site a fait un inventaire assez précis de faits médiatiques sur le sujet à propos de la SNCF. J’invite à le consulter. Ce que j’ai vu recoupe assez bien ce que j’ai constaté soit dans la presse soit lors d’émission ou de JT.

    Chacun fera son opinion en recoupant avec d’autres infos.

    Sur ACRIMED  c’est assez bien démontré : « Action-CRItique-MEDias [Acrimed]. Née du mouvement social de 1995, dans la foulée de l’Appel à la solidarité avec les grévistes, notre association, pour remplir les fonctions d’un observatoire des médias s’est constituée, depuis sa création en 1996, comme une association-carrefour. Elle réunit des journalistes et salariés des médias, des chercheurs et universitaires, des acteurs du mouvement social et des « usagers » des médias. Elle cherche à mettre en commun savoirs professionnels, savoirs théoriques et savoirs militants au service d’une critique indépendante, radicale et intransigeante. » (Extrait de la présentation de l’organisation)

    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-1-premiers-tirs-de-barrage

    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-2-debats-televises-ou-guets

    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-3-quand-les-Grandes-Gueules-s

    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-4-les-matinales-radio-a-l

    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-5-la-valse-des-sondages-a

    Mais bien entendu, il faut soupeser tout cela par rapport à d’autres sources.

    Je ne connais pas le contenu de la loi que veut Emmanuel MACRON sur les "fakes news" mais il est sûr que si elle est vraiment faite pour protéger, elle ne doit pas être faite pour protéger seulement les politiques mais aussi tous les citoyens des "bobards" y compris ceux de nos gouvernants pour peu qu'ils les utiliseraient. Comme ça ne date pas d'aujourd'hui... A chaque époque sa manière...Pas sûr que ce soit si simple...

    SNCF: INFORMER OU DÉSINFORMER ?

    (Reporters with various forms of "fake news" from an 1894 illustration by Frederick Burr OpperA man with "fake news" rushing to the printing press. Domaine Public.)

    LES RÉFORMES CONTINUENT D’ÊTRE ANNONCÉES

    Le président Macron poursuit son « œuvre », considérant déjà que pour la SNCF c’est « plié »... Enfin,  c'est tout au moins ce qu'il veut faire croire du haut de son Olympe.

    Hier, il faisait annoncer par son Premier ministre la réforme des institutions alors même que les discussions ne sont pas finies avec les présidents des chambres. C’est pourtant un sujet complexe qui ne se traite pas à la légère. C’est pourtant, à mon sens, ce que fait le président et c’est irresponsable. Aller vite n’est pas un gage de sérieux. Ces annonces ne sont en aucun cas le signe d’un renouveau de la démocratie dans notre pays, bien au contraire. J’y reviendrai très vite.

    Le chef de l’État visite le 5 avril,  à grand renfort de communication, un service hospitalier et un centre pour autistes à ROUEN, pour montrer qu’il continue son travail de président sans se préoccuper des agitations extérieures.

    Interpellé par des acteurs de terrain, il répond par un discours comptable alors qu’il dilapide des milliards en baisses d'impôts ciblées sur les plus riches. Toujours avec le sourire mais aussi à la manière du « monsieur qui sait tout » et qu’il ne faut pas contredire. Préoccupant... glaçant...

    Sa détermination ou sa présomption est forte et on entend bien dans les quelques bribes de réponses qu’il lâche aux journalistes ou à cette responsable d’un service de santé qu’il n’en a cure des observations qu’on lui fait. https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=tQzN4Hp6CiY

    SNCF: INFORMER OU DÉSINFORMER ?

    (Jupiter, carte 2 du tarot de Besançon, 1818, Strasbourg - J. B. Benois -domaine public)

    Jupiter est bien sur son Olympe et estime toujours avoir la vérité même si les faits contredisent ses discours.

    Sur ces sujets de la scolarité obligatoire à 3 ans et la diminution du nombre de parlementaires je reviendrai car ils sont significatifs d’une manière de gouverner qui est plus que jamais celle du passé dans ce sens qu’elle utilise toujours les mêmes grosses ficelles qui, hélas, bernent les français que non seulement on divise mais qui sont mal informés ou ne s’informent pas ou ne considèrent que leurs préoccupations du moment quand ils sont gênés dans leurs habitudes... C'est humain.

    A la revoyure...

     

     

     

    « POUR EN REVENIR AU 22 MARS EN 1968 ET EN 2018LAÏCITÉ : EMMANUEL MACRON "PRÉSIDENT" DES CATHOLIQUES FRANÇAIS? »

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