• ELYSEE : DEUX ANS DEJA !

    (Palais de l'Elysée, auteur Ex13, 2009,licence Creative Commons paternité – partage à l’identique 3.0 (non transposée)

    ELYSEE : DEUX ANS DEJA !C’est le même titre ou presque que j’utilisai, à la même époque l’année dernière pour donner mon sentiment sur une année de législature conduite par François HOLLANDE.

    Je peux redire ici les mêmes phrases : « Ca passe vite...et ça ne va pas assez vite le " ré enchantement" annoncée de la France. Pire, le fait est que ça déchante. »

    Je disais aussi « Des mesures ont été prises...on ne peut dire que rien n'a été fait. Mais dans certains domaines, ce n'est pas complet ou en recul par rapport à ce qu'on pourrait attendre d'un président élu par une majorité de gauche. »

    (Voir http://quaiducitoyen.eklablog.fr/elysee-un-an-deja-a87089539)

    Sans doute croyais-je encore naïvement que la barre allait se redresser vers bâbord. Espoir perdu. Un an plus tard, ce n’est plus du désenchantement qui m’anime mais la conviction que François Hollande et sa majorité n’ont pas fait le travail rapide et nécessaire pour, d’une part conserver auprès des français l’élan et la confiance de mai 2012 et d’autre part, prendre les mesures justes et indispensables pour faire avancer le pays vers les véritables solutions des problèmes qu’il avait : manque de dynamisme d’investissement de nos entreprises, dette publique, salaires trop peu élevés, ...

    IL Y A RECUL SUR LES ENGAGEMENTS DE CAMPAGNE PRESIDENTIELLE

    Il ne s’agit pas là de me mettre à la place des gouvernants qui ont voulu être élus pour faire une politique qui se devait d’être « pour plus de justice sociale. »

    Je ne suis pas de ceux qui disent qu’il n’y a rien de fait depuis deux années. Ce serait trop facile et réducteur.

    Quelques promesses ont été tenues ou sont en passe d’être tenues y compris d’importantes. Selon Libération du 3 mai 2014 elles sont au nombre de 31. Chacun peut aisément s’y reporter pour juger en fonction de ses attentes de l’avancée des 60 propositions. (http://www.liberation.fr/politiques/2013/05/03/un-an-de-hollande-le-grand-inventaire-des-60-promesses_900454#emploi)

    Mais, j’estime le bilan tout à fait décevant.

    ELYSEE : DEUX ANS DEJA !

    (François Hollande, auteur Manuel Canevet, 11/09/2006, licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 2.0 générique)

    Un certain nombre de promesses de campagne, même si elles n’allaient pas assez loin à mon goût, avaient le mérite d’exister mais ont été transformées ceci, non pas à cause de la crise mais par le fait d’orientations pour lesquelles François Hollande n’a pas été élu.

    Certains engagements ont été mal mis en oeuvre comme la refondation de l’école avec le désastreux décret sur les « rythmes scolaires ». Rien ne changera si le nouveau ministre de l’éducation nationale, Benoît Hamon, continue d’être aussi sourd que son prédécesseur sur la nécessité de réécrire le décret. Mais, de cela j’ai traité longuement dans ce blog et je n’y reviens pas.

    La réduction de l’espoir est la même quant à la loi qui devait traiter de La sécurisation des parcours professionnels ou l’interdiction des licenciements boursiers. Les mesures n’ont pas recueillies l’accord d’une vraie majorité d’organisations syndicales, le gouvernement et le parlement ayant cédé à la pression du MEDEF pour en définitive ne pas aller au fond de la sécurisation. Quand aux licenciements boursiers, les mesures ne sont que molles et symboliques et absolument pas dissuasives.

    (Voir http://quaiducitoyen.eklablog.fr/les-deputes-ont-vote-la-loi-flexi-securite-a82191396)

    Pour le reste, à savoir le traitement du chômage et donc la relance de l’emploi, le pacte de compétitivité et celui de responsabilité et de solidarité ne sont guères porteurs d’espoirs. L’impression a été donnée que finalement François Hollande et le patronat et notamment le MEDEF avaient trop de connivence sur les mesures à prendre et que le patronat veut bien que l’on diminue ses charges mais ne s’engage à rien. Les partenaires sociaux sont donc divisés et tout cela ne peut redonner la confiance.

    L’annonce des 50 milliards d’économies à faire sur le budget de l’Etat pour financer les baisses des charges des entreprises a terminé de troubler les esprits d’autant qu’une assurance d’une réelle contrepartie ne peut et ne veut à l’évidence pas être donnée par le patronat. Cela prouverait, s’il en était besoin, l’insuffisance des mesures annoncées pour relancer la productivité et l’emploi et donc inverser la courbe du chômage. On annonce environ 200 000 créations d’emplois. Un peu chère la mesure qui met en péril et le pouvoir d’achat des français et nos services publics.

    IL Y A DONC ERREUR DANS LE TRAITEMENT DES PROBLÉMES NATIONAUX ET EUROPÉENS

    Les erreurs de François Hollande, de Jean-Marc Ayrault, Manuel Vals, des deux gouvernements et de la majorité des assemblées parlementaires dans le domaine de l’économie et de l’emploi sont pour moi une évidence auxquelles j’ajoute celles qui ont été faites au niveau européen et en premier chef la ratification du pacte budgétaire européen, officiellement appelé traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Le signer c’était nous livrer pieds et poings liés à une commission européenne chargée de le faire appliquer et nous mettre dans un carcan manquant de souplesse et d’humanité. Ce traité ne prend que des mesures pour « rassurer »  les marchés.   Le même que celui qu’a signé donc le président Sarkozy et qu’a fait entériner le président Hollande.  Tel que conçu, ce traité n’annonçait pas des mesures pour une vraie relance de la croissance et les 120 milliards du pacte de croissance, seule concession obtenue pour le signer, n’y changent rien. 120 milliards : ridicule ce n’est même pas 1% du PIB européen !  

    François Hollande n'a donc pas vraiment« renégocié » le TSCG. C’est la première promesse de campagne qu'il n’a pas tenue.

    Il a raté le moment où il fallait que la France fasse preuve de fermeté y compris en s’opposant à un pacte qui a mis en place l’austérité en Europe.

    ELYSEE : DEUX ANS DEJA !

     (Auteur image San José, 18 juin 2006,GNU Free Documentation License, Version 1.2 )

    Avec les différents pactes annoncés ensuite en France (compétitivité, responsabilité et solidarité) qui ne résoudront rien, sauf à la marge, c’est en réalité l’austérité qui est mise en place progressivement en France dans la lignée de la politique que François Hollande a approuvé en signant le, pacte budgétaire européen, austérité que subissent divers pays comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce.

    Austérité, le grand mot est lâché et je n’en ai pas peur car il faut la dénoncer.

    AUSTERITE ? VOUS AVEZ-DIT AUSTERITE ?

    Dès qu’un journaliste interroge le nouveau premier ministre ou un autre ministre sur le plan de 50 milliards de réduction des dépenses, ce sont les dénégations automatiques, bien concertées. Que nenni, ce n’est pas de l’austérité. Ce sont des mesures justes, voyons,... qui touchent tout le monde avec justice et les petits revenus sont protégés. Blabla, blabla... L’austérité c’est la diminution des revenus, des salaires, des prestations sociales....

    Ces messieurs dames ont donc peur de dire le mot « tabou » : AUSTERITÉ !

    Et pourtant, ça en est y compris avant l’annonce du rabotage des budgets.

    Nos gouvernants ont peur du mot. Ils savent sans doute que le français est imprévisible alors ils prennent des précautions de langage qui ne font et ne feront pas le poids devant la réalité des faits. J’y reviens de suite, aux réalités.

    Il y a un an j’écrivais un article intitulé «Où est amarré François Hollande ? »(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/ou-est-amarre-francois-hollande-a103519715).

    ELYSEE : DEUX ANS DEJA !

    (Bollard  pour amarrer un bateau , auteur Alex Mcgrégor,12/04/2010, licence CCP P-P2.0 générique)

    Aujourd’hui, c’est clair, il ne navigue ni n’est amarré à bâbord. Son quai et sa dérive seraient plutôt ceux des démocrates libéraux de Bruxelles dont il applique la politique sans se rebeller. 

    Ce n’est donc pas la faute de l’Europe, ce serait trop facile. C’est d’abord la faute de la France et de ses dirigeants (Sarkozy puis Hollande) et de l’Allemagne en premier chef mais aussi de tous ceux qui ont signé ce fameux traité qui est appliqué à la lettre par la commission européenne qui a mandat de le faire respecter.

    LE PLAN D’ECONOMIE DE MANUEL VALLS EST UN PLAN D’AUSTERITE

    Oui, ils ont peur du terme...une peur ancestrale qui date de 1789, celle de la révolution.

    Ce n’est pas un hasard, si avant les annonces on a assisté à des ballons d’essai pour tester la réactivité des « masses » populaires.

    Premier exemple récent : les APL pour les étudiants. On a lancé l’idée de les supprimer pour tous ceux qui ne sont pas boursiers. Les réactions ne se sont pas faits attendre et de manière unanime de la part des organisations étudiantes... On se souvient des premiers tests de la droite et du CPE... Ca risque d’être encore plus...hard pour le gouvernement d’autant qu’on pourrait y ajouter d’autres revendications comme le coût de rentrée dans les universités, le coût des logements ...

    Deuxième exemple : le SMIC jeune. L’idée a été lancée d’abord par le patron des patrons, Pierre GATTAZ, en symbiose actuelle avec François Hollande qui lui même recevait des économistes « qualifiés de gauche » par les médias et pro smic jeunes. Enfin, je cite l’ex directeur de l'OMC (Organisation mondiale du Commerce)  et « socialiste » Pascal LAMY qui entonnait le même hymne à la gloire du SMIC au rabais pour les jeunes...

    Tout cela pour tester mais aussi pour essayer de faire passer au bon peuple « la pilule » des mesures. Le procédé est classique. On lance des rumeurs et au moment voulu, lors de l’annonce donc du plan d’« austérité », on les dément avec force: Il ne saurait en être question ... Comment peut-on penser qu’un gouvernement « socialiste » puisse prendre de telles mesures !

    Information bien orchestrée avec l’utilisation des médias, friands de ce genre de ballons sondes... Mais ça permet de faire illusion pour dire « on est de gauche ! On ne fera pas ça ! »...

    Viennent aussi les propositions des députés socialistes « plus à gauche ». Ils « négocient » avec le premier ministre par l’intermédiaire de leur chef de groupe qui est acquis aux mesures proposées par le gouvernement.

    Dans sa grande « bonté », Manuel VALLS fait un geste « significatif » ou « fort » pour les petites retraites en dessous de 1 200 euros !

    Mais sur le gel des prestations sociales, les points d’indice des fonctionnaires, que nenni.

    Peut-être si la croissance reprends...Faudrait pas abuser !

    On continue de nous prendre pour des cons.

    Les 40 députés socialistes qui se sont abstenus auront-ils, un jour, le courage d’aller plus loin ? Ce serait plus significatif qu’une protestation « rosée ».

    L’INJUSTICE DES EFFORTS DEMANDES                                                     

                                                                                                                     (auteur image Frood, domaine public)  

     

    ELYSEE : DEUX ANS DEJA !Manuels VALLS et son prédécesseur se gargarisent d’affirmation sur la justice des efforts essayant de persuader le français que tout le monde est soumis à ceux-ci.

    C’est totalement faux.

    Comme il est faux de dire que l’on n' entre pas dans l’austérité puisque les revenus ne diminuent soi-disant pas. Il ne faut pas être « Enarque » pour s’apercevoir que,même si l’inflation est faible, les mesures prises pour augmenter les impôts réduisent le pouvoir d’achat y compris pour les classes moyennes, ces dernières étant toujours et encore plus en cette période, les vaches à lait les plus faciles à traire du système fiscal.

    Pour ce qui concerne les retraités dont les pensions seront gelées, ils ne font pas non plus toute la population.

    Qu’en est-il, en effet, de l’effort des actifs du public et du privé?

    Si on regarde bien la situation, le gouvernement utilise bien la politique du "diviser pour régner".

    Ainsi quand il annonce le gel du point d’indice des fonctionnaires qui l’est d’ailleurs depuis plusieurs années (2010), l’injustice est flagrante. N’en déplaise à certains qui sont anti fonctionnaires, j’affirme que la justice tant proclamée voudrait qu’on gèle les revenus de tous les salariés français y compris ceux du privé. Pourquoi ne serai-ce qu’une partie des salariés qui ferait des efforts s’il faut en faire ? Parce qu’ils sont fonctionnaires ?

    Les autres sont- ils de sous citoyens qui ne doivent pas participer à l’effort de redressement national ? Un peu facile la tactique.

    Poursuivons donc dans l’absurde ...

    Je propose donc qu’on gèle aussi les salaires du privé à partir de la même hauteur de ceux du public.

    Et puis, mais là ce n'est pas si absurde,  pour continuer à faire que l’égalité de l’effort soit, je propose qu’il y ait le gel des dividendes des actionnaires pour que les marges servent à investir... quand il y en a.

    Pour faire bonne mesure, il faut taxer toutes les transactions financières rapportant des bénéfices, remettre à plat les tranches d’imposition, plafonner les salaires les plus élevés...

    Les mesures annoncées sont donc insuffisantes, mal financées  et ne permettront donc pas de solutionner nos problèmes car elles sont improductives pour la relance et créeront une austérité injuste qui mènera à la récession.

    Même s’il est vrai qu’il faut maîtriser les dépenses de l’Etat et faire des réformes structurelles, les solutions sont aussi ailleurs. Cela passe par l’accroissement des recettes par une véritable justice fiscale et des mesures pour lutter notamment contre la fraude.


    J’y reviens....

    « DECRET SUR LES RYTHMES : CE QU’ON POURRAIT FAIRE ...QUESTIONS A FRANCOIS HOLLANDE ET MANUEL VALLS »

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