• Où est amarré François Hollande ?

    Où est amarré François Hollande ?

    (Bollard  pour amarrer un bateau , auteur Alex Mcgrégor,12/04/2010, licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 2.0 générique)

     

     

    Une chose est sûre : on ne sait plus trop où la « gauche » des espoirs de 2012 est amarrée. En tout cas, le bateau de François Hollande a rompu les amarres de la confiance et aucun lamaneur* n’a pu, pour le moment, mettre le navire à son quai faute de prise. 

     

     

    Ce n’est pas tant le fait que le chômage ne baisse pas et qu’il ne baissera pas d’ici la fin de l’année qui m’interpelle même si la situation est grave et qu’il faut tout faire pour y remédier. Il ne faut pas s’illusionner : ce n’est pas d’aujourd’hui  que les destructions d’emplois sévissent. Elles sont le résultat de nombre de facteurs complexes. Même si la conjoncture mondiale est en cause et si l’Europe n’a pas fait le nécessaire pour protéger le travail, la responsabilité revient aussi aux gouvernements successifs qui n’ont pas pris la mesure de ce qu’il fallait faire et à nombre de chefs d’entreprises qui n’ont pas su s’adapter aux évolutions nécessaires (par exemple la filière porcine en Bretagne) ou qui ont choisi la voie du dividende et des aides faciles comme certains « gros céréaliers » pris dans l’engrenage du système de l’agro alimentaire et de la malbouffe..

    Les solutions sont difficiles et on ne remonte pas la pente du chômage d’un coup de baguette magique. Pour cela il faut renverser la table  et ne pas se contenter de demi-mesures dont nombre de français – pas les plus nantis - perçoivent bien qu’elles sont peu efficaces malgré des moyens dégagés dont il doivent subir le financement par l’impôt et qui eux ne peuvent se permettre de discuter.  Il y a d’ailleurs deux poids et deux mesures parce qu’on permet aux clubs de foot de discuter …leur imposition ! (Voir mon article  du 22 novembre 2013 : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/foot-a-gogo-a103323873)

     Alors que de bonnes décisions et directions sont prises dans certains domaines comme la santé ou la justice et qui correspondent « un peu » aux espoirs attendus, ce qui m’interpelle c’est pourquoi nombre d’orientations sont déviées de leurs objectifs initiaux comme ceux de la  « refondation de l’école », une meilleure justice fiscale, le non cumul des mandats, ...  Ca déboussole, fracture la confiance donnée et en définitive, on peut se demander à quoi se rattacher sérieusement parce qu’on sent pas pour le moment une énergie convaincante du « pouvoir » d’un véritable changement pour une meilleure justice sociale. 

    On ne met pas le paquet  là où il le faudrait à savoir l’essentiel : l’emploi et le pouvoir d’achat, les mesures d’urgence pour que chaque français ait au moins à manger  voire un toit car la pauvreté continue de sévir. Je ne dis pas qu’il n’y a rien de fait et que tout peut être réglé d’un claquement de doigts mais la dimension de l’action n’est pas à la dimension de la situation.  J’ai l’impression qu’on raccommode ici ou là sans remettre à plat. On ne peut certes tout faire et donc il faut faire des priorités et avoir un vrai plan à court moyen et long terme et l'expliciter clairement. 

    Quand je vois que le ministre Arnaud Montebourg doit dire qu’il va créer un fond pour pallier au fait que des banques ne font pas leur travail pour prêter aux entreprises, c’est un signe que le pouvoir ne fait pas ce qu’il faut pour obliger ces organismes à faire leur travail de base : contribuer à aider au fonctionnement de l’économie mais pas d’abord faire de l’argent avec l’argent.  Ce « geste » à l’initiative du ministre est louable mais n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins.

    Pourra-t-il permettre, par exemple,  à la cristallerie d’Arques de passer la crise en l’aidant de ce fond. J’ai des doutes...
    À quand donc les mesures promises pour faire un véritable contrôle du fonctionnement des banques pour qu’elles fassent leur métier ? Les propos du ministre sont en effet significatives : il n’y a pas eu de vraies mesures pour contrôler les banques et leurs actions.

    Pendant ce temps, une partie des 20 milliards destinés à la compétitivité sont en train de disparaître sans effet et justification au profit de grandes entreprises qui n’en ont pas besoin alors que la priorité aurait dû être d’aider et d’accompagner les petites et moyennes entreprises au potentiel créateur qui est le vrai nœud de la relance de l’économie et de l’emploi.

    Où est la cohérence ? 

     Mais je me suis déjà exprimé en son temps sur le sujet, en novembre 2012, sur  entre autres  http://quaiducitoyen.eklablog.fr/rapport-gallois-pour-du-bruit-et-de-la-fumee-a59052867)

     

    NON A LA CONFUSION DES GENRES et à la POLITIQUE DE LA NON REFLEXION

    Je ne rentrerai pas dans le jeu stérile de ceux qui veulent donner une leçon au pouvoir en place en semant la confusion entre le national et le local et qui feront des prochaines élections municipales une sorte de terrain de vengeance. C’est complétement idiot et c’est pourtant ce à quoi jouent l’UMP et le Front national, voire l’UDI et le MODEM voulant faire transformer l’électeur en « godillot » au service de la plus mauvaise des causes : l’électoralisme à tout prix.  Cela n’apportera aucune solution aux problèmes actuels si ce n’est préparer la route pour porter au pouvoir une droite extrémiste ou les mêmes politiciens usés et leurs conseillers aux recettes obsolètes. Ces derniers ont prouvé depuis de nombreuses années leur incapacité à apporter au peuple une meilleure justice sociale dans un pays qui a des atouts qu’on n’utilise pas car il faut favoriser telle ou telle faction ou clientèle.


    L’élection municipale a un autre enjeu, bien local et ne saurait être confondue avec les enjeux nationaux : l’électeur doit se prononcer sur le travail accompli de l’équipe municipale sortante quelle que soit son étiquette et choisir entre les divers projets des listes qui se présenteront. En tout cas, c’est ce que je ferai. Aller aux urnes locales pour sanctionner le pouvoir national est un non sens démocratique dans lequel, j’espère, l’électeur ne tombera pas pour répondre aux sirènes débiles et destructrices des états majors politiques nationaux. (D’autant qu’aucune de ces formations ne proposent de solutions sérieuses aux problèmes nationaux actuels).

    Une liste locale qui utiliserait ce procédé est pour moi disqualifiée d’avance quelle que soit son "étiquette".

     

    CENTRE ET CENTRE : UNE NOUVELLE DROITE

     Alors que l’UMP court sur les terres idéologiques du front national , le rapprochement des partis de Jean-Louis BORLOO et François BAYROU annonce une nouvelle "stratégie" (manoeuvre?) électorale en vue des municipales et européennes. C’est un Centre qui  a dans ses perspectives, de par sa charte, de travailler avec la droite mais pas avec la gauche. Ce n’est donc plus un Centre.

    On ne peut que constater que les uns comme les autres mettent sous le coude des convictions qu’ils affichaient et en particulier François BAYROU qui après avoir voté à gauche se retrouve avec un partenaire de centre droit qui pourra éventuellement travailler avec l’UMP.  Il semble que si on regarde le parcours du Président du MODEM, quelles que soient ses grandes qualités d’analyse, il fait ce qu’il faut pour exister : Après avoir été un ministre sous un gouvernement dirigé par le RPR, il a tenté de se rapprocher de Ségolène royal en 2007, il vote Hollande en 2012 et s’allie avec un ancien ministre de Sarkozy en 2013. Ca sent le manque de conviction et les « experts médias » auront beau essayer de justifier cette nouvelle attitude sous couvert de tactique électorale, ce n’est pas convaincant.  Le « nouveau » tandem veut proposer une « Alternative »…  Il n’y a que le rapprochement qui est nouveau : les deux "personnages" quelles que soient leurs qualités respectives ne le sont pas.  Quant à l’alternative… je demande à voir !

     Ils ont quand même un mérite, celui de ne pas se servir des idéologies « puantes ».

    En tout cas, ça sent bien là  les municipales à plein nez et les européennes à grande vitesse. Dans ce dernier cas d’ailleurs, c’est bien joué.  L’attelage des « deux B » risque de rassembler  dans l’illusion, pour les élections européennes, nombre d’électeurs mécontents de l’UMP et du PS qui ne veulent pas du front national et qui ne savent plus où tremper leur bulletin.  Le seul problème est que je ne suis pas convaincu du tout par les conceptions libérales européennes des « deux B ».

     

    Rien de nouveau  donc sous le soleil de novembre ce qui malheureusement est valable pour tous les partis. 

    Mais ce n'est qu'un point de vue...

    Où est amarré François Hollande ?

    (artiste Théodore Géricault, le radeau de la méduse, collection musée du Louvre, image et oeuvre Domaine public)

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