• COVID: LES ENSEIGNANTS DEVRAIENT AUSSI ÊTRE VACCINÉS AU PLUS VITE..

    Dimanche 3 janvier, Jean-Michel Blanquer a affirmé  qu'il serait souhaitable que les enseignants soient vaccinés au plus tard au mois de mars 2021. : "L'objectif c'est de pouvoir commencer au mois de mars si possible, bien sûr en respectant toutes les priorités bien légitimes que le ministre de la Santé peut avoir".(Antennes de RTL puis d’Europe 1). Une bonne intention mais...

    Moins de sept jours plus tard, le ministre, invité   au Grand Jury (RTL, Le Figaro, LCI.), déclarait : "C'est impossible de dire le jour précis. La dynamique est enclenchée (...) Cela aura lieu forcément dans le courant du premier semestre.

    Une fois de plus, comme ce qui devient une habitude, le ministre Jean –Michel Blanquer change de discours tel une girouette qui ne prend d’ailleurs pas la direction du vent. "Le grand critère de vaccination reste celui de l'âge, d'abord celui de la retraite. Quand on arrivera à celui de la population active, les professeurs seront parmi les premiers concernés » peut-être eut-il dû s’informer sur les priorités gouvernementales avant de faire des annonces qu’il contredit moins d’une semaine après ! Et il ressort sa conviction que « dès lors que l'on respecte les gestes barrières et que l'on porte les masques, on arrive à contenir la contamination".  Un revirement  et donc un recul   non expliqué, sans précision de date …

    COVID: LES ENSEIGNANTS DEVRAIENT AUSSI ÊTRE VACCINÉS AU PLUS VITE..

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    L’AVIS DES PROFESSIONNELS ET DES SCIENTIFIQUES

     Les syndicats d’enseignants estiment eux que la date est trop tardive.  

    Déclarations :

    Philippe Vincent, du SNPDEN, le premier syndicat des chefs d'établissement  (du seconde degré) :  « Ça nous parait être la garantie la plus sûre pour empêcher, à terme, une augmentation du nombre de cas et donc la fermeture des établissements que nous voulons éviter à tout prix »

     Jean-Rémi Girard, président du Snalc (syndicat du secondaire) : "Beaucoup d'enseignants souhaitent être vaccinés rapidement car ils sont en contact avec la population - les jeunes - qui sera vaccinée en dernier",

    Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, syndicat représentant les professeurs du primaire : "Il est important que les enseignants soient vaccinés au plus vite.  Ils font partie du personnel en première ligne qui doit être vacciné après les soignants."

    Frédérique Grolet du syndicat majoritaire Snes-FSU :. "Il faut qu'on permette notamment aux professeurs les plus âgés et aux plus vulnérables de se faire vacciner"

    Est-ce à dire que les enseignants sont exposés au virus malgré les protocoles sanitaires en cours et ce malgré l’obligation du port du masque à partir de 6 ans pour tous les élèves?

    Il y a des risques qui ne sont pas niés. 

    L'immunologiste Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, le 24 août 2019, avant la rentrée scolaire le confirmait sur France INFO :  « Il faut que la rentrée puisse se passer. Et j’annonce, d’emblée, qu’il y aura des contaminations à l’école, et qu’on va les gérer, qu’il y aura des enfants qui vont se contaminer et qu’il y aura probablement quelques enseignants qui vont se contaminer. On va le gérer, on va apprendre à gérer ça" .

    COVID 19 : L’ÉCOLE, PARENT PAUVRE DE LA PRÉVENTION SANITAIRE - 1 sur 2

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    LES AVIS DU GOUVERNEMENT ET LES ÉTUDES SCIENTIFIQUES

    Le ministre de l' Éducation nationale :  "Aujourd’hui, les enfants sont très peu ou pas contaminants entre eux, comme l’a indiqué le Haut Conseil de la santé publique dans son avis du 17 septembre" "Aller à l'école n'est pas un risque sanitaire excessif par rapport au reste de la vie".

    Le  Haut Conseil de la santé publique  affirmait à cette époque  "que les enfants sont peu à risque de forme grave et peu actifs dans la transmission du SARS-CoV-2. Le risque de transmission existe surtout d’adulte à adulte et d’adulte à enfant et rarement d’enfant à enfant ou d’enfant à adulte".

    Le conseil scientifique, dans un avis du 26 septembre, avant la mise en place du confinement allégé avec ouverture des établissements scolaires : "Les adolescents de 12 à 18 ans semblent avoir la même susceptibilité au virus et la même contagiosité vers leur entourage que les adultes" avec "cependant des formes moins sévères de la maladie comparé aux adultes, avec une proportion de formes asymptomatiques autour de 50%"

    Il formule en octobre 2019 une mise en garde : "Les études rassurantes publiées pendant l’été 2020 sur le risque modéré d’épidémies en milieu scolaire l’étaient avant tout parce que la circulation du virus en Europe en post-confinement était faible",  mais « la situation a radicalement changé avec la reprise épidémique du mois d’octobre et doit nous conduire à reconsidérer l’ouverture des établissements scolaires".

    Des études :

    En octobre 2019, une étude israélienne et une autre produite par l’État de Hambourg, en Allemagne, révèlent toutes deux que les écoles sont des hauts lieux de contamination. L’étude de l’État de Hambourg, réalisée à partir d’une analyse génétique, conclut que « la grande majorité des transmissions est très probablement due à une seule source d'infection. La possibilité que l'épidémie résulte d'entrées indépendantes peut être écartée avec une quasi certitude »(source site Atlantico)

    Où sont les risques de contamination malgré le port du masque ?

    Si le masque est porté en classe de nombreux enfants vont à la cantine qui est un lieu clos où les élèves se rassemblent et ne portent pas de masque.

    Des mesures ont-elles été prises dans toutes les cantine d’école, de collège ou de lycée quant à l’aération de ces locaux et quant aux véritables distances de sécurité nécessaire entre chaque convive?  C’est d’autant plus important au collège et au lycée puisqu’il est reconnu que « Les adolescents de 12 à 18 ans semblent avoir la même susceptibilité au virus et la même contagiosité vers leur entourage que les adultes". Cela veut dire aussi qu’après l’école on rentre à la maison et on peut contaminer ses parents, ses frères ou ses sœurs si on a été contaminé à la cantine.

    Je n’ai pas eu connaissance d’achats massifs de système d’aération ou de détecteurs de C02 utile pour mesurer « le niveau de CO2 de l’air ambiant qui reflète le niveau de ventilation d’un lieu : ce type de capteur peut déterminer un seuil à partir duquel il existe un risque plus important de contamination dans un lieu clos avec un contaminateur potentiel » ceci  ni pour les classes ni pour les cantines notamment dans les lieux où il est difficile d’aérer vu la vétusté des fenêtres. On a pu voir aussi nombre de cantine où les distances minimales  de sécurité ne sont pas respectées.
    Quelques  établissements organisent  le portage des  repas en classe  mais en définitive cela ne change pas grand-chose, le masque devant être enlevé dans un endroit clos. Quant à la distance de sécurité tout dépend du nombre d’occupants de la classe. 

    Il faut rappeler dans quelles conditions, à chaque fois, le nouveau protocole sanitaire est annoncé par le ministre pour être mis en action par les acteurs de terrain alors que rien n’a été préparé en amont dans un splendide mépris technocratique. Mon analyse à base de faits concrets , le 31 octobre 2019 la veille du confinement « light » :  http://quaiducitoyen.eklablog.fr/covid-19-ecole-et-protocole-sanitaire-le-mepris-technocratique-a204069700

    Il est paradoxal de recommander pour les rassemblements familiaux un nombre de six personnes dans les lieux clos alors que dans une cantine ce sont plusieurs dizaines de jeunes qui se côtoient.

    Pourquoi le lundi 14 décembre, le conseil scientifique a-t-il émis un avis dans lequel il recommande d’autoriser le commencement des vacances de Noël deux jours avant la date officielle de début de vacances ? Nombre d’élèves n‘ont d’ailleurs pas pu le faire compte-tenu une fois de plus de l’annonce tardive de l’autorisation, comme d’habitude avec le ministre Blanquer. 

    Jeudi 17 décembre, le rapport Comcor publié sur le site de l’Institut Pasteur donne le résultat d’une étude menée auprès de 30 300 personnes pendant la deuxième vague de l’épidémie et dans laquelle sont rapportées « des précisions sur les potentiels risques de transmission du virus lorsqu’un ou des enfants sont scolarisés. » Les résultats  montrent «  que les contaminations ont lieu la plupart du temps dans le cadre familial, ils soulignent aussi que les risques varient selon le niveau de scolarité des enfants (maternelle, primaire, collège, lycée, université) » avec un risque élevé et de contagion  si on a des enfants en maternelle, au même titre que des adolescents inscrits dans l’enseignement secondaire. Il y a moins de risques à l’école primaire et à l’université. Rapport ComCor : https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/etude-comcor-lieux-contamination-au-sars-cov-2-ou-francais-s-infectent-ils

    COVID 19 : L’ÉCOLE, PARENT PAUVRE DE LA PRÉVENTION SANITAIRE - 1 sur 2

    Image par Pete Linforth de Pixabay

    Ma conclusion :

    A l‘évidence, il y a risque pour les enseignants et ceux qui encadrent dans la mesure   on ne peut appliquer un protocole sanitaire qui n’est pas adapté dans certains établissements vétustes, dans les classes qui ont peu d’espaces où on ne peut ouvrir les fenêtres pour aérer comme cela est indiqué dans les protocoles sanitaires.

    Il est donc nécessaire de vacciner aussi au plus vite les personnels enseignants notamment tous ceux à risques dans un premier temps et très vite tous ceux en contact étroit avec les élèves et notamment en maternelle où les  enfants  ne portent  pas le masque alors qu’ils peuvent être contaminants pour les adultes.

    Quant à la cantine, c’est un haut lieu de contamination dans certains endroits où il n’est pas possible d'organiser la prise de repas durant trois heures de service et que donc les élèves se retrouvent les uns à côté des autres, parfois  sans la distanciation nécessaire, le masque baissé car il faut manger.

    Jean CASTEX vient de décréter le couvre feu généralisé à 18 heures sur l’ensemble de la France pou tenter de contenir l’épidémie. Les variants anglais et sud africains sont sous surveillance, parait-il. De l’avis de tous les épidémiologistes, l’un des deux va inéluctablement remplacer le virus actuel.

    LES MESURES DE COUVRE FEU GÉNÉRALISÉ A 18H

    Ce n’est encore une fois, à mon sens,  qu’une demi-mesure  qui selon les propos même du Premier ministre fera peut –être ralentir la contagion qui pour le moment progresse. Il n’exclut pas un confinement mais veut l’éviter. Le pourra-t-il ? Rien n’est moins sûr.

    Pour en revenir à l’éducation nationale et au fait qu’il n’y aura pas de confinement ni de fermetures des écoles, il convient de se poser un certain nombre de questions auxquelles n’a  pas répondu, ce jeudi 14 janvier, le ministre Jean-Michel Blanquer.

    Il est resté sur ses splendides certitudes d’un protocole sanitaire de nouveau dit « renforcé »dans les établissements scolaires qui protégerait au maximum les enseignants et les élèves…   

    On peut relire mon avis argumenté à ce sujet et notamment sur le premier protocole dit « renforcé » avec la mise en place du premier couvre feu à 20 heures fin octobre 2020 :  http://quaiducitoyen.eklablog.fr/covid-19-ecole-et-protocole-sanitaire-le-mepris-technocratique-a204069700

    et d'autres infos sur la contagion à l'école sur le présent blog 

      http://quaiducitoyen.eklablog.fr/plan-macron-de-de-confinement-precipite-et-hors-sol-1-sur-2-a185791686  et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/covid-19-l-ecole-parent-pauvre-de-la-prevention-sanitaire-2-sur-2-a203701578.

    Sur tout cela je reviendrai dans mon prochain billet.

    COVID 19 : L’ÉCOLE, PARENT PAUVRE DE LA PRÉVENTION SANITAIRE - 2 sur 2

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