-
RETRAITES MACRON : LE PASSAGE EN FORCE "D'UNE LOI À TROUS" ... 2 sur 2
Tout ce qu'est en train de faire Emmanuel Macron et son gouvernement est donc bien un passage en force destiné à faire cesser les revendications, les manifestations et les grèves. Pas sûr que ça prenne car il me semble que l'opinion publique soutient encore majoritairement le mouvement (60% constate l'institut Harris contre 62% en décembre). Même s'il semble que les rassemblements et les grèves subissent un baisse de participation due sans doute en grande partie à la durée exceptionnelle d'un mouvement qui coûte cher aux participants, il n'y a pas eu la cessation espérée et calculée par le gouvernement avec les fêtes et il y a des éléments nouveaux qui montrent une diversification de la participation à d'autres professions ou catégories professionnelles. Le fait que les syndicats "réformateurs" aient rejoint la négociation n'a pas eu l'impact espéré par le pouvoir... qui continue sa tactique du passage en force.
Je constate également, à voir les médias le montrer, qu'une certaine grogne s'installe de manière non organisée (occupation des locaux de la CFDT, manifestation devant un théâtre où était Emmanuel Macron, slogans anti macron dans les dernières manifestations...). Il n'est pas à espérer que la violence se développe mais c'est le résultat semble-t-il d'une exaspération de nombre de citoyens qui ne se sentent pas écoutés voire méprisés par le pouvoir. Et ici ce ne sont pas les syndicats qui sont à la manœuvre mais bien certaines formes de réactions spontanées à l'image de ce qui s'est, un moment, produit dans le mouvement des Gilets Jaunes qui sont d'ailleurs toujours présents. Emmanuel Macron et le gouvernement ont pris ce risque et la responsabilité d'une montée des rancœurs sourdes qui s'expriment...Cela me semble grave.
(Image par Wendy Corniquet de Pixabay)
LA CONFIRMATION DU PASSAGE EN FORCE D’UN PROJET DE LOI INIQUE
La CFDT, l’UNSA, la CFTC ont beau se féliciter et crier victoire parce que le premier ministre aurait abandonné l’âge pivot de 64 ans, c’est d’une part provisoire jusqu’en avril et ne sera abandonné que si les partenaires sociaux trouvent les moyens de parvenir à l’équilibre de la caisse de retraites (évalué à 12 milliards d’euros, chiffre tout à fait aléatoire…). D’autre-part , comme je le disais précédemment, le futur système « universel » comportera de toute façon un « AGE D’EQUILIBRE » qui est …UN AGE PIVOT que l’on peut nommer « L’AGE DU TAUX PLEIN » !
Ce qui me fait dire que le fameux « retrait » n’est qu’une manœuvre de plus pour manipuler l’opinion publique faisant croire que la position du gouvernement s’était assouplie. Il n’en est rien en réalité mais cela permet de faire croire que l’on négocie, autre nuage de fumée puisque l’on ne négocie pas « le système universel » dont le cadre est bien fixé et que le gouvernement a bien décidé de mener à son terme envers et contre tout.
Et de faire le nécessaire pour continuer de mettre bas la contestation qui n’est pas terminée en prenant, une à une, les professions qui posent problèmes pour négocier avec les représentants. Cela prouve à l’évidence s’il le fallait encore, l’impréparation du projet par le gouvernement qui n’avait jusqu’à présent que fait de la communication en assurant que le système à points, universel, permettrait plus de simplicité et de justice, toute chose rappelé par le premier ministre dans son courrier du 11 janvier aux partenaires sociaux : « …un système universel de retraite, par répartition et par points, «plus fort, plus simple, et plus juste que le système actuel.» «un grand projet de justice sociale».
Et d’ajouter ce qui me confirme là aussi la manière cavalière de traiter un projet qui engagera l’avenir des français sur le long terme à savoir sans en avoir tenu tous les tenants et aboutissants : «Les concertations ouvertes sur la pénibilité, le minimum de retraites, l’emploi des seniors, la gestion des fins de carrière dans les entreprises comme dans le secteur public, permettront de l’améliorer encore. » …Tout ceci à 8 jours donc de la présentation du projet en conseil des ministres et alors qu’il a déjà été écrit et soumis au conseil d’État!!!
A quoi ont donc servi les soi-disant multiples réunions de concertations faites depuis plus de deux années avec le Haut commissaire qui a accouché d’un projet flou, non fini, oubliant toutes les particularités de situations de nombreuses catégories professionnelles et que, du premier ministre au députés LREM, on est incapable de bien expliquer aux français et qu’il faut maintenant corriger à la va vite pour ne pas amplifier la contestation ?…
Machine ministérielle servant à calculer les simulations? ( Image par Michael Kauer de Pixabay)
J’ai eu l’occasion d’entendre le successeur de monsieur DELEVOYE, le secrétaire d’État en charge des retraites, Laurent PIETRASZEWSKI, interrogé récemment par une sénatrice en séance publique qui lui posait des questions simples mais importantes pour et à laquelle il n’a apporté aucune réponse ou en bredouillant des paroles peu compréhensibles et qui a montré à l’évidence qu’il ne connaissait pas bien le sujet tout comme d’ailleurs la majorité des députés LREM ou même des membres du gouvernement quand on les interroge! Aucun chiffre, que des éléments de langage imprécis.
L’intervention de monsieur le secrétaire d’Etat « répondant » à la sénatrice Laurence Rossignol peut être retrouvée sur Face Book. ( https://www.facebook.com/LeDeputeduJour/videos/2891370274247783/UzpfSTE3MDg0ODM0NjA6MTAyMDc0NTQ0MTcwNzQ0NDM/ ). J’invite celles et ceux qui ont le temps à aller sur le site officiel de « Public sénat » pour apprécier les réponses du secrétaire d’état aux autres questions des sénateurs : https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/retraites-les-temps-forts-du-debat-au-senat-148965 .
Ou le compte-rendu écrit de la séance de questions sur https://www.senat.fr/cra/s20200107/s20200107_3.html
Pour ma part, c’est édifiant de flou, de non dits et de non réponses. Chacun jugera mais à mon sens il y a de quoi s’inquiéter d’une réforme que même celui qui en est chargé est incapable de fournir nombre de réponses pourtant légitimes aux questions des élus du parlement.
Cela me conforte aussi dans le sentiment que le flou est toujours le même et que le premier ministre joue , vis-à-vis de l’opinion publique, la posture de celui qui est sûr de lui mais qui ne sait que répéter toujours les mêmes éléments de langage creux. Comme je le disais dans mon article du 11 décembre dernier : « quand c’est flou, il y a un loup ». Ici je confirme qu’il ya toute une meute…. (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/retraites-macron-un-projet-desordonne-source-de-desordres-a178130998 ).
On va donc réunir, en catastrophe les représentants
- Des professeurs,
- Des enseignants du premier degré
- Les avocats
- Les personnels de santé
… et sans doute bientôt les personnels portuaires, ceux de l’énergie, les infirmières libérales …. Pour essayer de négocier ce qui n’a pas été prévu tout en maintenant un calendrier complètement hors sol qui se moque bien des procédures démocratiques :
- Projet non fini passant en conseil des ministres, passage au parlement d’une loi qui est un véritable morceau d’ « Emmental » plein de trous (je ne dis pas gruyère car en réalité celui-ci n’a guère de trous quand il est français et pas de trous quand il est suisse ; l’emmental en a beaucoup plus),
- incapacité à fournir un simulateur de calcul de montant de la retraite. En bref on fera voter une loi à l’aveuglette sur une réforme qui engage l’avenir des français sans que ceux-ci sachent à quelle sauce ils vont être traités.
Comme le dit le premier ministre, c’est vraiment un système « plus fort, plus simple, et plus juste…LOL!
Et les français devraient avoir confiance !
Du grand n’importe quoi !!!
Image du projet de loi sur les retraites:
(Emmental auteur Coyau / CC BY-SA 3.0)
UN SCANDALE DÉMOCRATIQUE
A quelques jours de l’examen du projet en conseil des ministres, celui-ci comportera donc de nombreux trous comme d’ailleurs cela sera devant les assemblées qui devront délibérer…
Je considère que ceux des députés ou des sénateurs qui accepteront de le faire ne seront que des godillots tout juste bons à faire passer un projet de loi qui n’a pas été préparé avec le sérieux nécessaire et avec des « vides » inacceptables. Ils se placeront de fait dans la position d’élus de la nation qui trahissent la mission que leur a confié leurs électeurs à savoir les représenter et non pas se plier au dictat d’un monarque de moins en moins éclairé qu'on suit comme des "toutous".
De qui se moque t-on? Des citoyens bien sûr que l’on insulte par des procédés qui n’ont rien de démocratiques et qui relèvent de la pure manipulation intellectuelle utilisant toutes les ficelles de la mauvaise foi, de la communication tronquée, de l’imprécision, d’affirmations non argumentées, de la division des français en attisant les jalousies de certaines catégories contre les autres, d’omissions de situations de celles et ceux qui perdront comme nombre de femmes mais aussi de précaires. Les faits le prouvent.
Et on veut donc faire passer un projet de loi de cette importance dans de telles conditions !
Le fait d’avoir la majorité à l’assemblée nationale ne justifie pas que l’on puisse agir de cette manière. Les débats sont tronqués d’avance ce qui confirme bien que tout ce qui s’est passé depuis deux ans et en fin d’année dernière n’était que du cinéma, de la mascarade. (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/retraites-la-mascarade-ca-suffit-a178002216 )Honteux pour la démocratie pour peu qu’elle puisse encore exister dans ce pays et Inadmissible !
(Image par karosieben de Pixabay)
A PROPOS DE...
Un petit rappel des promesses d'Emmanuel MACRON en guise de conclusion provisoire : "Je fais ce que je dis..." une vidéo trouvée sur YOUTUBE de LeHuffPost:(https://www.youtube.com/watch?v=1hyG2IGu1oQ)
« RETRAITES MACRON : LE PASSAGE EN FORCE "D'UNE LOI À TROUS"…1 sur 2CONGÉS POUR PARENTS EN DEUIL D’UN ENFANT : UNE MAJORITE LREM HORS SOL »
Tags : retraites, sandale democratqiue, passage en force, projet de loi, assemblée nationale, sénat