• RETRAITES "MACRON" : UN PROJET DÉSORDONNÉ SOURCE DE DÉSORDRES

    Quand j’entends et vois à la télé lors de micro trottoirs faits par des journalistes interviewant des usagers de la SNCF, de la RATP ou de la route, je constate que les avis divergent quand il s’agit de donner son sentiment sur la grève et la mobilisation contre la réforme des retraites.

    Il y a celles ou ceux qui approuvent le mouvement et le soutiennent même s’il est vrai que cela rend difficile les déplacements   pour aller travailler. Ce sont des citoyens qui ont compris que la réforme-  pour ce qu’en a livré le gouvernement-  ne sera pas à leur avantage quand ils seront retraités ou quand ce sera au tour de leurs enfants et petits enfants.

    D’autres à l’inverse maugréent et disent « qu’ils sont pris en otage ».  Il est à espérer que le mot dépasse leur pensée car être otage* c’est être en danger de mort et pas empêché de prendre le train.

    Je ne jugerai pas ceux qui vont travailler pendant que d’autres font grève. Il y a souvent de nombreuses raisons très diverses  justifiant qu’on ne peut faire grève.

    La seule raison que je n’excuserai pas c’est celle de l’égoïsme vis-à-vis des générations futures.

    RETRAITES "MACRON" : UN PROJET DESORDONNE SOURCE DE DESORDRES

     

    DROIT DE GRÉVE DROIT DE MANIFESTER

    Oui à l’évidence, ceux qui font grève gênent la bonne marche des transports. C’est d’ailleurs l’essentiel de ce qu’on montre à la télé assorti des mots « galère » et  « otage ».

    Il faut quand même rappeler que la grève est un droit  et dans le cas présent  il se pratique pour mener une bataille qui concerne tout le monde sauf sans doute celles et ceux qui croient aveuglément au projet d’Emmanuel  Macron  qui se garde bien d’en donner les détails d’application. On sent le flou parce ce que les membres du gouvernement apparaissent comme ayant des divergences. Quand au députés de la majorité on a vu à l’évidence que face à leurs électeurs dans leur circonscription ils ne savent pas être convaincants pour défendre le projet parce qu’ils ne le connaissent guère pour répondre aux inquiétudes.

    Tout cela sent l’a peu près, le secret quant à des dispositions qu’il ne faut pas dévoiler instillant chez le citoyen qui n’est pas une « quiche » des inquiétudes tout à fait légitimes.  Ce citoyen a raison de manifester et de faire grève pour obtenir des explications ou le retrait d’un projet que personnellement je juge fumeux tant dans la manière dont on veut nous le faire gober que dans sa description pleine de lacunes qui font qu’on ne peut que s’en méfier.

    RETRAITES "MACRON" : UN PROJET DESORDONNE SOURCE DE DESORDRES

    (image par Reimund Bertrams de Pixabay)

    Je ne peux résister à  citer l’expression ancienne «y avoir un loup »  qui a été remise au goût du jour  « quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup » prononcée par Martine Aubry en 2011

    Et ici ce n’est pas un mais  toute une horde de loups qui est prête à nous fondre dessus…  si on n’y prend pas garde. A l’origine l’expression « Loup » est à prendre dans le sens de « défaut de fabrication ». Elle pourrait dater de ‘époque médiévale.

    Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) nous informe  que « loup » vient du latin « lupus », et donne entre autres  explications  : ( CNRTL et le mot « Loup » :https://www.cnrtl.fr/definition/loup)

    • « Défaut, malfaçon, lacune. On n'a pu empêcher qu'il y ait là un trou, un manque au milieu du drame, ce qu'on appelle un «loup» dans l'argot des acteurs et des mécaniciens (A. Daudet, dram.1897, p. 91).Il voyait tout, tous les défauts, tous les «loups» (Vialar,Zingari,1959, p. 71).
    • méton. Objet présentant un défaut. [L'expert] − Vous avez de bonnes choses (...) dans votre petit musée et vous allez flanquer, sous les yeux des amateurs, des loups sans nom! (La Varende,Bric-à-brac,1953, p. 51). »
    • Loup (de fonte). Masse minérale mal fondue qui risque de provoquer une obstruction. Les fours [à l'avant-creuset] ont l'inconvénient de ne pas entraîner assez facilement les matières gênantes, ce que l'on appelle les loups (Guillet,Métall. gén.,1923, p. 258).Surveiller la température de la fonte afin d'éviter la formation de loups de fonte dans le bain, qui mettent la poche hors service (Barnerias,Aciéries,1934, p. 27).

    Le dictionnaire le LITTRE confirme aussi parmi les multiples définitions ou origines de « loup »que « Dans l'argot du théâtre,( c’est  un défaut) qui produit un vide dans l'enchaînement des scènes ; c'est une extension de loup en termes d'atelier (voy. LOUP, n° 10). Les auteurs ont fort bien senti qu'il y avait là un loup, comme on dit en style de coulisse, et ils ont essayé de le faire disparaître dans une histoire de cabinet noir de lettres escamotées à la poste, Daudet, Journ. offic. 3 nov. 1874, p. 7342, 2e col. .On dit aussi qu'il y a un loup quand la scène reste vide dans le cours d'un acte. »

    L’expression est donc bien tout à fait adaptée à ce projet de réforme des retraites car il n’est pas clair et pas convaincant , plein de vides et de flous comme je le disais dans mon précédent billet : « Pour éviter cette mobilisation il eut été facile de mettre tout sur la table clairement et ce depuis  longtemps au moins en octobre...voire avant pour que tout puisse être examiné. » 

    C’est pour cela qu’il faut devant «  le péril imminent »  se tirer « de la gueule du loup »… par l’action et la contestation.

    Tout est là.

    Que des français ne soient pas contents par ce qu’ils ne peuvent se déplacer comme ils le souhaitent se comprend mais dire que ce sont ceux qui font grève et manifestent qui les prennent en otage relève d’un manque évident de réflexion quant aux responsabilités premières de ce conflit.

    LE PRÉSIDENT MACRON ET SON GOUVERNEMENT SONT LES SEULS RESPONSABLES DES DÉSORDRES

    Les seuls responsables des désordres, des perturbations des transports et de la  «  galère » de celles et ceux qui ne sont pas en grève,  ce sont en effet Emmanuel Macron et son gouvernement qui,  avec  le rapport Delevoye,  ont  mis en place un outil d’une tactique  qui contient tout ce qu'il faut pour faire croire que le gouvernement a étudié... avec les partenaires  une réforme sérieuse qui n’est en réalité pas dévoilée dans ses détails ne serait ce que par un texte clair et qui contient des zones d’ombres qui inquiètent.   Et ça fait deux ans ou presque que ça dure ! Et les dits partenaires ne sont pas satisfaits – le mot est faible-  de la manière dont ils ont été traités et écoutés et des réponses peu convaincantes qui leur ont été apportés.

    RETRAITES "MACRON" : UN PROJET DESORDONNE SOURCE DE DESORDRES

    (Image par Gerd Altmann de Pixabay)

    C’est cette inquiétude importante qui a été générée par le pouvoir et par lui seul.  « Au lieu de mettre sur la table tout ce qu’il faut pour prouver sa bonne foi, le gouvernement fait œuvre de diversion sur les  régimes spéciaux, divise les français, accumule   les incohérences,, les contradictions dans ses annonces, les reculs non expliqués.  Le flou s’installe et  les manques d’éléments de réponses aux questions que se posent les futurs retraités ne sont pas dévoilés. Il ne suffit pas de distiller des éléments de langage bien préparés lors d’un séminaire gouvernemental du dimanche pour me convaincre que cette réforme est la bonne.  La méthode Coué reprise par les ministres, les députés pour faire avaler quelque chose de peu précis sur les chiffres, les calculs,... est le signe qu’on essaie de biaiser : système à bout de souffle, injuste, trop complexe , clause du « grand -père » énoncé puis abandonnée,… »

    Cela fait trop et comme disaient  Perceval et Karadoc dans le remarquable Kaamelott d’Astier , La légende du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde : « Sire, Sire ! On en a gros ! »  et ceux qui font grève ou manifestent ne peuvent faire autrement que réagir. 

    Ou alors comme le disait de Gaulle on pourrait croire que « les français sont des veaux » expression qu’il a souvent employée   « quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d'avoir engagé le fer. »  (https://www.denistouret.net/textes/Gaulle.html)

    Tout cela a créé donc le  désordre macronien et pas celui des syndicats qui sont là pour aider à la défense des intérêts de ceux qui travaillent et seront retraités et pas celui de ceux qui manifestent et font grève pour exiger une clarté dont le gouvernement n’a pas voulu faire preuve jusqu’ici.    

    Un projet, le gouvernement  a le droit d’en avoir un mais il doit être mis noir sur blanc et assorti de précisions qui permettent à ceux qui sont concernés de pouvoir juger. Actuellement  ce  n’est pas le cas. 

    Le flou, les approximations, les détails cachés attisent le doute sur les intentions gouvernementales et ce ne sont pas les affirmations et les désinformations actuelles   qui peuvent changer la donne.

    RETRAITES "MACRON" : UN PROJET DESORDONNE SOURCE DE DESORDRES

    (Image par kytalpa de Pixabay)


    LES MUNICIPALES EN LIGNE DE MIRE

    Toute cette ambiance  de  désinformation gouvernementale  destinée à opposer les français les uns contre les autres,   les  concertations qui n’aboutissent pas à grand-chose, les  consultations numériques bidons  puis récemment  de soit disant concertations supplémentaires ne sont que les éléments d’une tactique bien pensée.  Qu’on ne s’y trompe pas, le pouvoir a bien calculé son calendrier pour que la loi soit votée après les élections municipales.

    Après celles-ci, le coup de bâton final sera donné au parlement par le vote de la loi.

    Et pour réagir ce sera trop tard. C’est pourquoi avec raison la mobilisation s’organise.

    Courir deux lièvres à la fois est dangereux  : réforme des retraites et municipales tout en accumulant les erreurs de communication, une soi disant pédagogie qui n’est pas à la hauteur, les grosses ficelles d’une consultation qui ne fait plus illusion, les contradictions, les désinformations, les volte face, les assurances ministérielle du type de celles distillées par courrier par Blanquer aux enseignants du premier degré qui ne sont pas idiots au point de le croire sans avoir fait leurs calculs…. Tout cela n’est que mépris pour les citoyens à qui on reproche de ne pas comprendre une « merveilleuse réforme » qu’on devrait avaler sans en avoir les tenants et aboutissants réels.

    La confiance ça se mérite et pour que la confiance règne toutes les cartes doivent être mises sur la table. Sinon ça sent la « triche ».

    La grande conférence menée hier par Jean-Paul Delevoye n’a apporté aucun élément nouveau digne de pouvoir calmer les inquiétudes justifiées de nombre de citoyens.

    J’attends la déclaration du premier ministre qui annoncera prochainement ses arbitrages en me demandant quand même s’il est le mieux placé  pour arbitrer ou si ce n’est pas lui qui doit être sanctionné par  un carton rouge pour avoir jusqu’à présent fait le nécessaire pour faire de ce projet une usine à gaz qui est en train de préparer une explosion…

    RETRAITES "MACRON" : UN PROJET DESORDONNE SOURCE DE DESORDRES

     ( Louis Figuier, domaine public)

     

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