• RETOUR A L'ÉCOLE LE 11 MAI : LA BOULE AU VENTRE... 2 sur 2

    Dans l'article précédent, en étudiant le protocole sanitaire pour l'ouverture des écoles aux élèves le 12 mai, je montrai la foule de choses qu'il y avait à préparer alors que ce protocole était paru ce 1er mai et que la semaine suivante, il fallait que les écoles et les collectivités locales préparent une rentrée des élèves pour le 12 mai, ceci sans avoir pu se réunir concrètement avant le 11 sauf en visioconférence qui chacun le sait est  pratique pour travailler sur l'aménagement d'une classe et d'une école... Entre le 1er mai et le vendredi 8 mai férié: 4 jours ouvrables pour des visioconférences , lundi 11 mai pour mettre en place physiquement l'accueil des élèves... DU GRAND N'IMPORTE QUOI !

     Petit visuel pour s'en rendre compte:

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    Le calendrier du ministre est intenable concrètement sauf si on fait fi de la concertation avec les enseignants, de l'information des parents à qui je le rappelle il faut donner confiance. C'est plutôt mal engagé.

    Cette précipitation le gouvernement ne se l'est guère appliquée à lui-même quand il a fallu commander des masques ou même prévoir les scénarios de dé-confinement et notamment pour l"école. Le ministre Blanquer en a donné la confirmation par son impréparation suite aux annonces du président de la République du 13 avril.(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/plan-macron-de-de-confinement-precipite-et-hors-sol-2-sur-2-a185883436)

    Quand on est un ministre sérieux, on ne donne pas des délais impossibles à tenir  tout en ajoutant, pour faire sans doute un effet de manchette de plus,  qu'il y aurait « une personnalisation du parcours de l’élève dans un cadre de fréquentation de l’école non obligatoire..." Le problème est qu'on ne sait pas d''une part combien il y aura d'élèves prêts à revenir à l'école tant qu'on aura pas parfaitement informé les parents des conditions sanitaires  dans lesquelles leurs enfants seront pris en charge  et d'autre part on ne sait pas non plus  combien d’enseignants seront véritablement disponibles.

    Une légèreté  inadmissible pour une reprise de l'école qui, à juste raison, inquiète. 

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    Image par xaviandrew de Pixabay

    LA MISE EN PLACE DES CONDITIONS DU RESPECT DE CE PROTOCOLE  DEMANDE DU TEMPS

    Du temps pour se concerter

    La première chose à faire est pourtant qu’il y ait une concertation enseignants et collectivité locale pour déterminer le futur fonctionnement de chaque école sauf à prendre les enseignants pour des pions et les mettre dans des conditions sanitaires et d’organisation de reprise qu’ils n’auront pas déterminés et sur lesquelles ils n’auront pas prise.  Un peu comme les soignants à l’hôpital qui n’avaient pas le matériel nécessaire ( masques et autres) et que l’on a envoyé au feu sans demander leur avis. Certains en sont morts.

    Ceci étant fait et ça ne peut être autrement fait qu’en y prenant le temps nécessaire et pas grâce à une petite journée de prérentrée le 11, vient le temps de l’aménagement concret et son évaluation par celles et ceux qui l’utiliseront pour d’éventuelles  rectifications pour que tout soit au TOP. 

    Du temps pour aménager

    Il faut en effet mettre en œuvre les décisions concertées d’organisation. Ça ne pourra se faire dans la même journée même si  collectivité a déjà organisé ce qu’elle fera au niveau de la cantine, des transports et autres.

    Du temps pour informer et consulter les parents

    Il est indiqué que les parents doivent être informés de nombre de dispositions prises pour assurer la sécurité sanitaires de leurs enfants . Il est nécessaire de « sensibiliser et d’impliquer les élèves, leurs parents   à la responsabilité de chacun dans la limitation de propagation du virus. »   

    Ça ne se fait pas à la va vite.

    C’est un préalable normal à toute décision   d’envoyer ou non leur enfant à l’école.

    Ce n’est que quand ils sauront cela que les dits parents pourront répondre à la question de savoir s’ils enverront ou non leurs enfants en classe ce qui permettra ensuite d' indiquer les créneaux durant lesquels les enfants pourront être accueillis puisque cela ne peut-être par classe entière. Leur demander sans les informer est une forme de rétention de l'information avant prise de décision. C'est pourtant ce qu'ici ou là on constate pour "aller plus vite" dans certaines villes et écoles.

    Seule la confiance à un dispositif crédible et sûr peut-permettre un vrai retour des enfants à l’’école. Les errances, les  flous et  contradictions du ministre Blanquer dans ses différentes déclarations publiques depuis quelques semaines ont fait perdre cette confiance qu’il faut donc regagner et cela ne se fera sûrement pas avec de la précipitation qui ne peut permettre de mettre en place les conditions d’une école qui assurerait la sécurité sanitaire des élèves…et des personnels qu’ils soient enseignants ou municipaux. Les parents doivent être rassurés.

    Cela ne pourra être fait que  quand tout sera défini.

    Le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, promet que les parents connaîtront les conditions de rentrée de leur enfant entre le 4 et le 7 mai soit entre lundi et jeudi prochain. Encore une communication dont le contenu me semble déconnecté des réalités et des contraintes de la vie quotidienne des écoles. Et de la pression supplémentaire...On voit à l’évidence que c’est impossible : tout est loin d’être prêt et défini dans les écoles. Ce ne pourrait être que du blabla général alors que ce que les parents ont le droit de savoir c'est ce qui localement sera prévu.

    Du temps pour former le personnel

    Les personnels qui seront en contact avec les élèves doivent recevoir une formation. C’est une bonne chose. Les enfants ne peuvent être pris en charge avec un suivi approximatif des consignes. Mais quand cette formation se fera-t-elle avant le 12 mai ? C’est une préconisation qui n’est pas en adéquation avec le calendrier retenu. Elle est pourtant importante.

    Dans la tête d'une prof d'école face à la précipitation qu'on veut lui imposer:

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    Image par S. Hermann & F. Richter de Pixabay

    POUR CONCLURE

    Rouvrir les écoles aux élèves le 12 mai 2020 est impossible dans le temps si on veut que ce soit concerté, tout aborder, tout mettre en place et donc que ce soit sérieux.

    Les enseignants et les parents n’ont pas à subir les pressions ni de l’administration de l’éducation nationale ni de certaines collectivités locales pour des raisons politiciennes  pour que les écoles rouvrent dans la précipitation. Matériellement, la date du 12 est impossible à tenir sauf à prendre les enseignants pour des pions et donc passer au dessus d’une concertation incontournable et considérer les parents comme des gogos irresponsables qu’ils ne sont pas. Le protocole demande que tout le monde soit impliqué. Ça n’est qu’à ce prix que cela peut fonctionner.

    On le constate : les parents sont inquiets et l’expriment, les élèves se demandent ce qui se passe et sont aux aussi inquiets. Le personnel enseignant l’est de même.

    Publié le 24 avril, un sondage Odoxa-Dentsu Consulting montre que  « 64% des parents d'élèves n'enverront pas au moins un enfant en classe à l'issue de la période de confinement ».  

    Alors que le gouvernement invoque la lutte contre les inégalités sociales pour justifier la réouverture des établissements scolaires, il semble d’après ce sondage que la réticence est plus forte chez les parents modestes (moins de 1500 euros net mensuels par foyer). Seuls 17% d'entre eux enverront leurs enfants à l'école. Le chiffre est de 36% pour les parents aux revenus moyens et de 48% pour les plus aisés.  N’y a-t-il pas là un problème de perception pas très lucide du pouvoir?   On sait que la raison cachée est bien de libérer les parents pour des raisons économiques. Un pari dangereux comme je l'ai expliqué dans es articles précédents.(http://quaiducitoyen.eklablog.fr/plan-macron-de-de-confinement-precipite-et-hors-sol-1-sur-2-a185791686)

    Avec un nouveau sondage paru sur le fil du « huffingtonpost », sondage exclusifYouGov   publié ce mercredi 29 avril, on peut remarquer que la confiance ne s’arrange pas : « 76% des personnes interrogées estiment que la reprise de l’école devrait se faire en septembre… ». (https://www.huffingtonpost.fr/entry/deconfinement-75-des-francais-favorables-a-la-reprise-de-lecole-en-septembre-sondage-exclusif_fr_5ea85425c5b69600887cf9f8)

    Ce ne sont que des sondages mais quand même...

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     Image par Med Ahabchane de Pixabay

    Pour retourner   à l’école il faut que la confiance se regagne et que les parents, les élèves et les enseignant n’y aillent pas la « boule au ventre » ce qui actuellement est probablement ce qu’ils ressentent tous au vu de leurs réactions sur le terrain et compte tenu  de la précipitation, le flou et la manière dont cette reprise est organisée...

    A force de discours contradictoires, les parents et les enseignants sont en droit de se poser de multiples questions. Si on prend l'exemple de la contagion par les enfants, entre enfants, les enfants vers l'adulte et vice-versa, la confiance n'est plus au rendez-vous pour croire la parole publique ceci pour de nombreuses raisons dues à la communication gouvernementale et notamment de certains ministres. C'est dommage mais c'est un fait. Les omissions  et incohérences quant au port du masque n'ont pas arrangé cette confiance.  On est passé aussi  de "les enfants sont contagieux" à, selon certains  pédiatres ou infectiologues à "les enfants ne sont pas très contagieux" .Comme on a l'impression qu'on se sert de cette dernière position pour justifier qu'il n'y a guère donc de risques pour les enfants de revenir à l'école,le doute est en droit de s'installer dans la tête des parents et des enseignants qui seront en première ligne avec les enfants dans les écoles,et cela peut effectivement créer des craintes voire des angoisses. "Où est la vérité?" telle est la question qui se pose. Vrai ou faux, la boule au ventre est là quand il y a incertitude.

    Il serait donc  bon de faire le point de toutes les informations sur le sujet au lieu de les délivrer au compte-goutte. Cela rassurerait ou pas mais au moins chacun pourrait se faire une opinion et prendre ses responsabilités.
    Il est donc obligatoire pour moi  de traiter ce sujet majeur dans un prochain article. Les informations que j'ai pu recueillir au fil du temps ou récemment pour faire le point pouvant y aider. Enfin je l'espère...J'ai, comme beaucoup, de nombreux proches qui sont concernés, enfants, adultes parents ou enseignants. 

    Le 11 mai, l'autre sera toujours en embuscade pour trouver ses victimes...

    Pour lors, RESTONS CHEZ NOUS et aujourd'hui comme demain, protégeons nous avec les gestes barrières...

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    Image par fernando zhiminaicela de Pixabay

     

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