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PRIMAIRE DU P.S. : PREMIER "DEBAT " - 2 sur 2
Sans vouloir entrer dans tous les détails de cette rencontre suivie quand même par près de 4 millions de téléspectateurs ce qui n’est pas négligeable, je ne m’attarderai pas sur les avis subjectifs des journalistes et des observateurs pour dire qui a gagné ou qui a perdu lors de cette première rencontre. On peut néanmoins remarquer que celui qui a mis un peu de fantaisie c’est Jean-Luc Bennahmias qui a joué le jeu même s’il avoue à demi-mots qu’il sait qu’il n’est pas l’un des favoris. Il n’a peut-être pas assez préparé non plus la rencontre au vu de ses propos sur son propre programme. Sylvia Pinel ne m’a pas semblé trop à l’aise mais il est sûr que l’exercice est difficile même pour une ex-ministre. Les autres étaient très sérieux, plus détendus. Mais tout cela est subjectif. Je n’étais pas sur le plateau.
Je vais donc me contenter de lister quelques points qui me semblent importants d’être notés.
(auteur Pexels, pixabay, CC0 domaine public)
L’AFFAIRE DU 49.3
Chacun est resté sur ses positions. Ce point n’a pas été finalement l’occasion de « taper » sur Manuel Valls de la part de ses adversaires . Tout avait été dit avant la rencontre par médias interposés. Chacun a eu la sagesse de ne pas renchérir et a exprimé "a minima" sa position sur le fonctionnement démocratique de nos institutions. Il fallait en trop peu de temps revoir le fonctionnement de notre démocratie. On a entendu parler d’une sixième république, des mesures pour limiter le nombre de mandats, de diminuer le nombre de sénateurs et de députés, de tirer au sort des sénateurs, de désignation à la proportionnelle, de référendums, de prise en compte du vote blanc, tout cela de manière partielle comme d’autant de moyens techniques certes très intéressants mais trop peu explicités.
Il est à espérer qu’on reviendra sur ces points des plus importants pour l’avenir de nos institutions et pour améliorer le fonctionnement démocratique de notre pays. Je n’ai non plus rien entendu sur les articulations qu’il pourrait y avoir quant aux régions, département....
(image modifiée de succo CC0 domaine public)
LA LOI EL-KHOMRI
Pas de surprise sur les positions des uns et des autres.
Manuel Valls défend la loi comme d’ailleurs Sylvia PINEL et François de Rugy. Pour Sylvia Pinel « cette loi a été soutenue par certains syndicats réformistes : le compte pénibilité, le compte personnel d’activité et le droit à la déconnexion sont de bonnes mesures ». François de Rugy aurait voté la loi à l’Assemblée s’il n’y avait pas eu le 49.3.
Ils mettent en avant les côtés positifs comme le droit à la déconnexion ou le compte d’activité mais restent sur leur position de privilégier les accords d’entreprises qui prévalent sur les accords de branche.
Avec raison, à mon sens, les autres proposent d’abroger la loi et d’en refaire une autre qui permettra de revenir sur l’inversion des normes et de consolider la situation du salarié notamment s’il était licencié. Nombre de propositions sont faites qu’il faudrait approfondir et mettre dans un plan d’ensemble pour relancer notre économie. Montebourg semble avoir le projet le plus cohérent même s’il n’a pas eu le temps de développer.La loi EL KHOMRI a été un des points fondamentaux de la division des socialistes et des verts et c’est un des points essentiels avec le pacte de responsabilité et le CICE qui font, à mon sens l’échec de la politique menée pour la reconquête de l’emploi sans compter tout ce qui n’ a été mal fait de la fiscalité pour financer un certain nombre de mesures (Voir mes propos entre autres sur http://quaiducitoyen.eklablog.fr/il-faut-financer-autrement-le-pacte-de-responsabilite-a106174180 et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/pacte-de-responsabilite-suite-a106621548 )
LE REVENU UNIVERSEL
Le temps a été trop court pour que sérieusement le débat puisse être vraiment abordé. Ce n’est pas tant le thème du revenu universel lui même qui est important que celui du travail, du chômage, de la pauvreté, de l’autonomie des jeunes qui sont les clés de l’avenir pour une société plus juste pour tous. L’échange a été trop caricatural vu la formule imposée pour le débat. C’est très dommage.
C’est pourtant le débat qui me semble être le plus important à développer que de mettre en place un projet pour une solidarité nationale active qui permet que chacun puisse vivre dignement. Que cela passe par un revenu universel ou pas, là n’est pas la question. Il faut trouver un outil ou un processus équilibré pour compléter nos outils actuels comme la sécurité sociale dans le domaine de la santé mais aussi l’éducation qu’il faudra refonder car elle ne l’a pas été durant ce quinquennat.
Si on compare avec la primaire de droite, il est clair que la philosophie n’est pas la même, le programme rétrograde de Fillon ne parle que de redresser la France (on se demande comment avec ses mesures) en demandant des sacrifices aux mêmes et on ne fait que crier à l’assistanat sans proposer de solutions dignes pour tous. J’y reviendrai bientôt.(auteur fantareis, CC0 domaine public)
POUR CONCLURE EN ATTENDANT LA PROCHAINE RENCONTRE
Si d’aventure donc j’allais voter pour désigner le candidat devant représenter le PS et consorts pour la présidentielle, je serai à même de ne pas voter pour un certain nombre d’entre eux.
Aucune surprise là non plus si je dis que je ne voterais pas pour Manuel Valls même s' il apparaît aux yeux de certains journalistes comme le plus présidentiable ayant exercé le pouvoir en tant que premier ministre. Je sais que cela compte mais justement il fut le premier ministre de François Hollande et est donc comptable d’un bilan qui n’est pas satisfaisant, plus négatif que positif dans nombre de domaines que ce soit du point de vue de la fiscalité, de la lutte contre le chômage ou la refondation de l’école qui n’ a pas eu lieu même s’il a été recréé des postes d’enseignants. Il assume d’ailleurs le bilan.
De même, je ne voterais pas pour Sylvia PINEL et François de Rugy qui ont soutenu la politique menée. La loi El Khomri qu’ils soutiennent tous deux plaide en leur défaveur.J’ai trouvé intéressant quelques éléments énoncés par les autres pour aller de l’avant dans la réorganisation du fonctionnement démocratique de la France ou la réflexion à mener par le biais de l’exposition du revenu universel de base qui le moins qu’on puisse dire demande un débat approfondi mais a le mérite de poser le problème de celles et ceux qui ont du mal à vivre dans une France où l’injustice sociale fait encore 9 millions de pauvres et compte des milliers de mal logés et sans abris. C’est un enjeu de société vital qu’il faut prendre avec la vigueur qui s’impose.
Il faut espérer que la prochaine rencontre sera moins aseptisée et un peu plus riche en explications et propositions au moins sur l’Europe, l’éducation, la lutte contre la pauvreté.
Pour ce qui concerne la question d’un éventuel rapprochement avec les autres candidats de gauche avant le premier tour et à l’issue de la primaire par le vainqueur, il est clair que Manuel Valls, Sylvia Pinel et François de Rugy y sont opposés. Pour ce qui est d’Arnaud Montebourg, la réponse n’est pas claire. Jean Luc Bennahmias ne s’est pas prononcé.
Je note un point positif de la part de Vincent Peillon ou Benoit Hamon qui ont estimé envisageable voire nécessaire de rencontrer les autres candidats de la gauche, verts compris.
C’est peut-être avec eux qu’il y a un espoir de voir une gauche rassemblée autour d’un candidat unique avant le premier tour. Mais aucun ne dit qu'il se désistera en faveur de Mélenchon ou Macron ce qui selon l'un ou l'autre n'est pas la même chose.Cela semble pour l’instant difficile à envisager pour eux tant que la primaire n’est pas terminée car il est évident qu’aucun des candidats ne peut, à raison, dire qu’il ralliera tel ou tel ce qui occasionnerait immédiatement une démobilisation de ceux qui pourrait aller voter les 22 et 29 janvier.
N'oublions pas que derrière tout cela, il y a aussi l'avenir du parti socialiste qui est en jeu.
A suivre donc...
Tags : primaire gauche, débat, El khomri