• PACTE DE RESPONSABILITE ...suite

    Le pacte de responsabilité a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours tant lors du voyage de François Hollande aux Etats Unis qu’à son retour et le moins qu’on puisse dire est que le président de la république ne ménage pas sa peine pour rencontrer les patrons. Il accueillait récemment des patrons étrangers à l’Elysée pour « vendre » les vertus de la France. Le problème est de savoir si tout cela va servir la création d’emplois. On peut l’espérer mais l’apparence et les annonces sont-elle garantes de l’efficacité d’une action qui doit d’abord avoir lieu sur le terrain des entreprises à l’aide de mesures bien ciblées, fines et prenant en compte la diversité des situations? (Voir mes écrits sur http://quaiducitoyen.eklablog.fr/pacte-de-responsabilite-infos-de-derniere-minute-a106186858)

    PACTE DE RESPONSABILITE ...suite

    ( Air Force One, auteur US Air Force, domaine public)

    LE VOYAGE  AUX USA et LES PATRONS DE l’ETRANGER A l’ELYSEE

    François Hollande voyage et s’en est allé au USA pour être accueilli comme peu de chefs d’Etat l’ont été par un Barak OBAMA qui cherche un allié sûr en Europe, la Grande-Bretagne n‘ayant plus la même force au niveau Européen qu’il y a quelques années. C’est tant mieux pour les relations entre les deux pays.
    Qui gagne quoi et qu’il y a t-il d’autre derrière tout ce déballage de grandes amitiés ?

    Pour les Etats Unis, l ‘Europe est un peu le gendarme par délégation du Moyen Orient et sa force de frappe la France, comme pour le Mali et la Centre Afrique.

    La visite et les démonstrations d’ « amour » parfois indécentes aux patrons français expatriés va-t-elle changer quelque chose ?

    Et puis, au lendemain de son séjour, François Hollande recevait un panel de patrons de grandes entreprises étrangères pour leur faire l’article et démontrer l’intérêt qu’il y avait à investir en France.  Pourquoi pas. Tous les moyens sont bons pour redonner à notre pays une image qui se ternit au fil des années (Ça ne date pas de ce quinquennat) et remettre les choses au point n’a jamais fait de mal.  Il fallait rappeler nos atouts. C’est fait.

    Quant à dire que cela va permettre une ruée pour investir en France, c’est une autre affaire si rien d’autre n’est fait pour consolider notre attractivité. On y reviendra.

    PACTE DE RESPONSABILITE ...suiteLe problème est que dans le même temps, le Président du MEDEF, Pierre GATTAZ qui arbore fièrement son Pin’s « 1million d’emplois »se permet, durant le voyage aux USA,de tenir des propos pour le moins contraires à ceux tenus par le président de la république française vis à vis du pacte de responsabilité, jouant au jeu du dire tout et son contraire d’un jour à l’autre ce qui décrédibilise et la France et son patronat qu’il soit disant représente. 

    C’est un peu guignolesque que cette attitude qui consiste à dire : on prend les 50 milliards et dans le même temps ne s’engager à rien en contrepartie, mot dont monsieur Gattaz ne veut pas entendre parler.

    Il faudrait d’abord trouver ces fameux 50 milliards dont on ne nous toujours pas indiqué où on les trouvera dans les finances de l’Etat.  Attend-on la fin des municipales pour nous annoncer les ponctions douloureuses qui seront faites sur les budgets et qui auront une incidence sur les services publics ? On a déjà senti le souffle du « Haro sur le fonctionnaire » lancé en guise de sonde par Vincent PEILLON, ministre de l’éducation nationale ou le président du groupe socialiste de l’assemblée nationale et le rapport de la Cour des Comptes.

                                                                                                                                                                                                  (auteur Jules-Alexandre Grün, domaine public)

    Coïncidences, tests ou préparation du terrain ? 

    LES PRISES DE POSITION DU MEDEF

    Elles sont dans la droite ligne du grand espoir de la manne des 50 milliards sans contreparties qui propulse donc certains dirigeants patronaux du MEDEF à en vouloir encore plus. 

    Pour eux, l’annonce du pacte de responsabilité et les 50 milliards semble être la perspective du « Grand Soir » de la victoire pour flexibiliser le marché du travail sans contreparties, affaiblir les protections  du salarié ou du chômeur, laisser le statut des stagiaires en l’état sous prétexte qu’on doit « déstresser les patrons » soumis à des règles difficiles qui font perdre du temps mais quitte à stresser plus les salariés ou les chômeurs.

    Mieux, 50 milliards ne suffisent pas. Il est souhaité 60 milliard d’ici 2017 soit  35 milliards en abaissement du coût du travail et 25 milliards en abaissement des impôts. La réalité est que le Medef annonce la création d’un million d'emplois sur cinq ans contre 100 milliards d'euros de baisse de cotisations et d'impôts mais ne veut pas s'engager par écrit sur des objectifs chiffrés. Il s'engage par contre à "diffuser l'esprit d'entreprendre au sein de la sphère publique "!  Super, quelle belle promesse ! A croire que cet esprit ne règne donc pas chez les chefs d’entreprises. Le Medef s'engage à "contribuer à la simplification de l'environnement législatif et réglementaire", " à "élaborer une vision argumentée d'une France qui gagne en 2020" et à "lancer dans les branches une dynamique commune d'objectifs concrets spécifiques".

    Beaucoup de « baratin » là aussi et peu de propositions concrètes  si ce n’est alléger les charges. Mais à quoi serviront effectivement les allégements? Flou, mystère, ambiguïté sur les résultats.

    Avec l’annonce du pacte de responsabilité, le MEDEF et son président fantasment sur tout ce que l’on pourrait faire modifier.

    (L’Organisation du travail 1847, auteur Louis Blanc *, 1811-1882, domaine public)

    PACTE DE RESPONSABILITE ...suiteAinsi le MEDEF veut éviter la loi sur la  réforme des stages (qui a quand même été votée à l’assemblée nationale) pour essayer de faire cesser les abus envers un nombre important de stagiaires qu’on utilise sans vergogne dans certaines entreprises pour occuper certains postes sur lesquels des salariés devraient être affectés.

    Il en est de même pour remettre en cause la loi sur la pénibilité qui aurait comme mérite de commencer à avancer sur un sujet qui en a bien besoin.

    Les propositions récentes du MEDEF, la CGPME et l'UPA pour « réformer en profondeur » le système des assurances chômage pour soi-disant mieux inciter les chômeurs à retrouver un emploi ajoute de l’huile sur le feu : proposer de fragiliser les droits à l’assurance chômage en cette période est une ineptie puisque de toute façon les entreprises ont du mal à proposer des emplois.

    Enfin, le patron du MEDEF a refusé  l'idée d'un «observatoire des contreparties» annoncé par François Hollande. Il veut l’appeler « Comité de suivi du pacte » parce que c’est moins agressif.  Ça en dit long sur la détermination du MEDEF de vouloir qu’on contrôle les avancées de l’utilisation de la manne publique.
    On pourrait continuer ainsi avec la demande de suppression des cotisations sur la valeur ajoutée des entreprises.  La contribution économique territoriale et la cotisation foncière des entreprises  qui a remplacé la Taxe professionnelle est aussi dans le collimateur ce qui veut dire qu’une entreprise ne participerait plus aux financements des services, routes et investissements dont elles ont besoin et qui sont créées par les collectivités territoriales.  Le MEDEF veut le beurre et l'argent du beurre.

    LE PACTE DE RESPONSABILITE N’EST QU’UN LEURRE QUI VA RALENTIR L’ACTION

    Un MEDEF ambigu, des syndicats sceptiques : le pacte est mal engagé.  Le MEDEF ne s’engagera pas sur des chiffres.  

    Les estimations de créations sont très difficiles à chiffrer et varient selon les cibles qui seront choisies.

    D'où la nécessité pour le gouvernement d'être très précis et d'avoir des exigences ciblées ce qui n'est pas fait. J’ai regardé l’avis de certains économistes.
    Ceux-ci  évaluent le nombre d’emplois créés entre 300 000 et 1,5 millions selon qu’on cible les emplois à basse rémunération proche du SMIC ou à rémunération plus haute.

    Si la cible est générale, comme cela a l’air de l’être, il est clair que l’impact sera plus faible en nombre de créations d’emplois. Les 35 milliards annoncés par la suppression des cotisations familiales toucheront tous les salaires. Tout dépendra donc de la manière dont l’entreprise utilisera le revenu dégagé par la baisse des charges et des impôts. Si le gouvernement n’impose pas des cibles précises pour l’utilisation de la « manne » dégagée il sera difficile d’appréhender des résultats. Certaines entreprises n’utiliseront-elles pas d’abord « le plus dégagé » pour que les marges de l’entreprise soient restaurées et qu’on évite de licencier? Va-t-on investir ? Va-t-on créer des emplois et surtout lesquels ?
    Rien ne sera mesurable donc si on ne cible pas et qu’on laisse partir les milliards dans la nature sans bien savoir de quelle manière ils seront utilisés.

    PACTE DE RESPONSABILITE ...suite

    (auteur U.S. Air Force photo,  Un Lockheed MC-130 éjectant des leurres, domaine public)

    Le véritable stress de certains des chefs d'entreprises (pas tous) n’est il pas aussi dû à la pression faite par les actionnaires qui exigent un taux de rentabilité maximum de leurs actions ?

    UN PACTE QUI N’EN EST DONC PAS UN

    Le "pacte" est un mot d’origine latine qui désigne un accord. Dans le vocabulaire juridique, on utilise le mot “pacte” pour désigner une convention qui doit donc faire l’objet d’un document qu’on appelle contrat qu’il faut que toutes les parties signent et s’engagent donc à respecter.

    Le MEDEF veut bien d’un pacte mais demande en fait que seul l’Etat s’engage. Ce n’est donc pas un pacte.

    Dans ces conditions, François Hollande ferait peut-être bien de rectifier le tir et arrêter les frais d’un soi - disant pacte qui n’est juste bon qu’à faire de la surenchère patronale et ...à stresser les salariés et les chômeurs.

    Les entreprises et notamment les PME, PMI et PE ont besoin de clarté et pas le flou entretenu par le MEDEF et le gouvernement dans le cadre d’un hypothétique « contrat » qui ne verra pas le jour et qui nous a déjà fait perdre beaucoup de temps.

    IL FAUT QUE L’ETAT AFFIRME SON AUTORITE PAR DE SOLIDES MESURES

    Le président de la république aurait eu à gagner à s’adresser directement à la nation en exposant clairement des objectifs concrets, des étapes, des cibles, des objectifs et des mesures différenciées au lieu d’annoncer une négociation sur « un pacte responsabilité » qui n’en est pas un.

    Seule l’action compte et la finesse de la mise en place d’une politique de mesures fortes et concrètes de relance de l’emploi en direct avec les entreprises et les salariés qui puisse redonner dynamisme et confiance.

    Pas besoin du MEDEF pour le faire.

    François Hollande a la majorité à l ‘assemblée nationale. Il suffit d’expliquer les objectifs concrets à la population et aux entreprises et de faire voter les dispositions nécessaires et les faire mettre rapidement en application ce qui évitera l’échec par la surenchère et de ce fait une perte de temps pour une négociation qui n’aboutira pas, les positions d’un MEDEF ambigu et des SYNDICATS sceptiques n’étant pas compatibles.

    Dans ce contexte, une politique de l’emploi ça ne se négocie pas, ça s’impose par des mesures concrètes et réalistes et adaptées donc bien ciblées et dans le cadre de procédures d’urgence que notre législation permet.

    ASSEZ DE TEMPS PERDU, PASSONS A L’ACTION : C’EST CELA GOUVERNER ET PRENDRE SES RESPONSABILITES.

     Et c’est MAINTENANT et pas après les municipales.

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