• LA RECONNAISSANCE DE L’ETAT PALESTINIEN

    L’assemblée nationale vient de voter, ce 2 décembre 2014, à une large majorité, une recommandation pour que l’Etat Français reconnaisse l’Etat Palestinien.

    Bien sûr, les réactions ne se sont pas faites attendre. On les connaissait déjà depuis plusieurs jours tant de la part des députés qui allaient voter pour que de ceux qui allaient voter contre.

    Le régime israélien a réagi en condamnant l’initiative, l’Autorité Palestienne* a salué le geste.

    Des politiques se sont exprimés.

    Certains « intellectuels » ont disserté sur le sujet.

    Je mets ce terme souvent utilisé par les médias entre guillemets car il semble réservé à une certaine « caste » qui a sans doute seule le droit ou la capacité de bien « réfléchir ». Le terme « intellectuel » a été bien galvaudé comme d’ailleurs celui de philosophe et il serait bon de trier dans tout cela. Mais ce n’est qu’une remarque en passant. J’y reviendrai surement ayant eu, au cours de mes études passées, l’occasion de me confronter à nombre d’écrits de philosophes et ce fut passionnant car cela m’a permis d’élargir ma réflexion. Et de me donner le goût d'aller de l'avant...

    LA RECONNAISSANCE DE L’ETAT PALESTINIEN

    (La colombe de la paix, Oeuvre de guy Breniaux, auteur Fazland, licence CC-BY-SA-3.0,2.5,2.0,1.0)

    Je me permets donc de donner mon avis sur le sujet non pas pour me rendre « intéressant » mais plutôt pour avoir l’occasion donc d’une réflexion pas toujours facile qui demande une recherche historique dont on ne peut faire l’économie et des références au présent pour essayer de voir quel est l’avenir.

    Avoir encore cette capacité prouve que tous les intellectuels citoyens de base ne sont pas morts et qu’ils n’ont pas été tués par le magma de la superficialité.

    LA FRANCE DOIT, A MON SENS, RECONNAITRE L’ETAT PALESTINIEN

    J’ai déjà exprimé mon sentiment sur le conflit israélo/palestinien ou palestino/islraélien le 28 juillet 2014 au moment de la grave affaire de la bande de GAZA dans un écrit sur le présent blog intitulé « On vit dans un monde de brutes ...» (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/on-vit-dans-un-monde-de-brutes-a108675738).

    Après une brève analyse de la destruction de l’humain je donnai mon opinion à l'emporte-pièce :

    « Il serait temps que l‘ONU prenne les dispositions nécessaires pour exiger l’arrêt de ces affrontements qui ne se font pas toujours d’ailleurs à armes égales entre les deux pays. Il serait temps que les soi-disant « responsables » de ces pays arrêtent de faire les matamores et règlent la situation une fois pour toute dans une perspective de paix pour les peuples de la "Palestine" et notamment par la reconnaissance réciproque des uns et des autres d’exister en tant que nation. »

    Je n’ai pas changé d’avis et je pense donc que la France ferait bien de reconnaître dès que possible qu’à côté de l’état d’Israël , un état Palestinien se doit d’être souverain ceci d’abord par simple soucis d’un respect d’une égalité de traitement de deux peuples.

    Je rappelle aussi que 135 nations ont reconnu l’Etat Palestinien. Il est donc plus que temps que la France rejoigne la liste.

    LA RECONNAISSANCE DE L’ETAT PALESTINIEN

    (Emblème des Nations unies, auteur Spiff, ce travail apparaît dans un document officiel des Nations Unies publié aux États-Unis avant le 17 Septembre 1987, domaine public)

    NE PAS RECONNAITRE L’ETAT PALESTINIEN ET NE PAS AGIR C’EST PARTICIPER A AGGRAVER LA SITUATION

    D’aucuns disent que reconnaître l’Etat palestinien est impossible car ce serait aussi reconnaître l’organisation extrémiste du Hamas qui tient une partie de la Palestine, la bande de Gaza.

    A cela je réponds tout simplement que l'on trouve aussi des extrémistes en Israël.  Les extrémistes des deux bords essayent de radicaliser les citoyens arabes et israéliens.

    Il est plus que temps que la communauté internationale fasse preuve d’autorité et de fermeté avant qu’on atteigne le point de non retour par la haine exacerbée artificiellement entre les deux peuples par des factions irresponsables et sectaires d'un  autre âge.

    Il est clair aussi que tout est bloqué chacune des parties rejetant sur l’autre la responsabilité du blocage d’un processus de paix qui a été de nombreuses fois tentés mais n’a jamais abouti.

    Et pendant ce temps, comme je le disais à l’occasion de l’occupation, en juillet 2014, de la bande de Gaza, cela a comme conséquence « des centaines de morts, hommes femmes et enfants qu’on tue sans vergogne dans le cadre d’un conflit qui dure depuis des générations. ».        

    Pour lors, il n’est juste à constater que cette lutte fratricide est mortelle surtout pour les peuples concernés qui subissent l’incapacité des dirigeants de ces régions à faire la paix, source de progrès et qui doit permettre la vie. Dans ces régions où prédominent différentes conceptions religieuses qui ont le pouvoir y compris politique, les dirigeants devraient avoir comme préoccupation la tolérance, la paix et la préservation de la vie qui est sacrée. C’est tout l’inverse qui se produit dans les actes.  C’est condamnable. »

    LA RECONNAISSANCE DE L’ETAT PALESTINIEN

    (Carte du Plan de Partage de la Palestine proposé par l'UNSCOP et votée par l'Assemblée Générale de l'ONU le 29 novembre 1947. auteur US Central Intelligence Agency, Domaine public)

    Pour ces peuples, la communauté internationale se doit d’agir pour contraindre leurs dirigeants à une entente.

    Cela passe donc par une mise à niveau équilibrée des « parties » qui n’existe pas actuellement. Et le minimum est que l’on ait affaire à deux états RECONNUS pour au moins créer une situation d’égalité institutionnelle en reconnaissant la Palestine comme un état souverain et qui ainsi pourra donc exiger des frontières reconnues à l’international. C’est le premier pas indispensable pour que des négociations sur les territoires se fassent et pour que les frontières existent enfin. Sinon, c’est que l’on accepte la situation de colonisation israélienne et qu’on ne veut pas deux états qui vivent en paix et donc en sécurité.

    Condamnée par l’international, la colonisation israélienne est actuellement en train de s’intensifier. L’arrêt de cette colonisation est une condition essentielle du retour à la paix. Les dirigeants actuels d’Israël ne veulent –ils donc pas de deux états pour discuter d’égal à égal pour trouver des solutions?

    Du côté israélien existe un radicalisme qui n’est plus marginalisé et est relayé par des formations ultra nationalistes (Foyer Juif, mouvement des colons religieux ou Israël Beitenou). Du côté palestinien, le Hamas, entre autres, de la même manière radicalise les problèmes pour ne pas reconnaitre Israël et amène le peuple palestinien à une impasse sans solution d’autre qu’une situation de guerre éternelle...

    L’ONU doit donc intervenir avec le concours des pays qui ont les capacités de faire pression comme les USA, la CHINE, l’URSS et nombre de pays de l’Europe.

    Il faut refuser avec détermination et y compris en mettant en place des sanctions économiques la poursuite de la colonisation de la part d’Israël pour faire pression sur un gouvernement Israélien qui a, dans les faits,  pour le moins abandonné l’idée qu’il y ait deux états vivant en paix. De la même manière, il faut soutenir les initiatives du président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et lui apporter les soutiens et les moyens nécessaires pour que s’arrête la division entre les palestiniens.

    Bien sûr, la résolution du conflit ne se fera pas facilement mais cela ne peut se réaliser que sur des bases saines et non celles actuelles qui ne sont propices qu’à des surenchères de territoires, d’occupation, de colonisation, de guerres armés et qui fait le beau jeu des extrémistes.

    Il y a urgence à agir si on ne veut pas atteindre un point de non retour qui se rapproche à grands pas et qui peut enflammer tout le proche orient.

    LA RECONNAISSANCE DE L’ETAT PALESTINIEN

    (le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, le président des Etat-Unis Bill Clinton et le président de l'OLP Yasser Arafat durant les accords d'Oslo le 13 septembre1993, auteur Vince Musi / The White House — gpo.gov )

    LES REPERCUSSIONS EN FRANCE

    D’autres disent encore que ce n’est pas le bon moment de reconnaître l’Etat Palestinien compte-tenu des tensions actuelles entre les deux « communautés » et qu’il pourrait y avoir des répercussions y compris sur le sol français. Ces arguments, à mon sens, ne tiennent pas. Il y a toujours eu des tensions entre les communautés et, sur le sol français, je suis persuadé que l’écrasante majorité des membres de ces communautés ne sont pas pour exacerber les tensions. Si des incidents ont lieu ce ne sera pas à cause de la reconnaissance de l’Etat Palestinien , ce sera parce que des deux côtés des extrémistes continueront de faire ce qu’ils ont déjà faits, à en rester aux bornes étroites de leur sectarisme . Il faut donc condamner ces attitudes et sanctionner impitoyablement toute dérive, d’où quelle vienne sur le sol français. Nous avons une police et une justice et des lois pour ce faire.

    POUR CONCLURE PROVISOIREMENT

    La pression internationale se doit donc d’être au maximum persuasive tant sur le plan économique que politique pour imposer à l'Etat d' Israël et à l' Etat Palestinien reconnu, l’obligation de reprendre leurs négociations pour discuter des frontières, des droits de chaque peuple et du fameux statut de Jérusalem Est où la juxtaposition des lieux saints des trois religions est un facteur majeur des conflits anciens et actuels.

    Dans toute cette affaire, la communauté internationale doit agir non en prenant parti pour Israël ou la Palestine mais en prenant le parti de la Paix pour les deux peuples.

    Le plus important est que cessent ces terreurs et ces tueries des populations, indignes des dogmes que prônent l’islam, le judaïsme et le christianisme.

     

     

     * POUR S’Y RETROUVER : entre l’OLP, l’autorité palestinienne, la bande de Gaza, les accords de paix non respectés etc...on pourra utilement aller sur Wikipédia pour faire le point des informations et l’histoire de ces peuples et des territoires.

    **Jérusalem-Est représente la partie de Jérusalem située à l'est de la ligne verte qui fut de 1949 à 1967 la ligne de démarcation entre Israël et la Jordanie.

    Cette partie inclut la vieille ville et ses lieux saints (le Saint-Sépulcre, l'Esplanade des Mosquées/Mont du Temple et le Mur des Lamentations).

    La ville a été conquise par l'armée israélienne lors de la Guerre des Six Jours en juin 1967 et est depuis lors sous occupation. En 1982, Israël a promulgué une loi annexant la partie est de la ville à Jérusalem et au territoire israélien. Cette annexion a été condamnée par la communauté internationale... (source Wikipédia)

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