EN ROUTE POUR LES LEGISLATIVES 2022

EMMANUEL MACRON PRÉSIDENT POUR CINQ NOUVELLES ANNÉES...

Emmanuel Macron remporte l’élection assez largement grâce aux citoyens qui n’adhèrent pas à son projet mais voulaient faire barrage au RN. L’écart est moins important qu’en 2017.

Marine Le Pen a été battue mais elle gagne en nombre de suffrages ce qui montre à l’évidence que citoyens de plus en plus nombreux n’ont pas peur de voter à l’extrême droite ce qui est pour le moins inquiétant et amène à se poser des questions sur l’avenir.

(auteur Gouvernement français, CC BY-SA 3.0 fr)

DE QUELQUES CHIFFRES

Emmanuel Macron obtient un pourcentage important par rapport à son adversaire : 58, 54 % des suffrages exprimés ou 38,52 des inscrits soit 18 779 641 voix (20 753 978 électeurs  en 2017).

Marine LE PEN  est créditée de 41,46 % des suffrages exprimés ou 27,28 % des inscrits soit 13 297 760 voix (10,5 millions en 2017). Une forte progression.( (par rapport à 2002 , en 2017 il avait presque doublé :5, 5 millions pour Jean-Marie LE PEN).

L’écart est moindre qu’en 2017.

C’est aussi une progression de 8 996 583 pour Emmanuel MACRON entre le premier et le deuxième tour et 5 163 932 pour Marine Le Pen (en 2017 : 3 000 842 voix).

La montée a été moins contenue qu’en 2017 : le chiffre est inquiétant pour la France et nul doute que pour les législatives, le parti de l’extrême droite va compter, il suffit de regarder les résultats circonscription par circonscription pour s’en convaincre.

Emmanuel Macron a donc été élu par un panel de 18 779 641 voix dont nombre d’entre eux n’adhérent pas à son projet et qui ont voté pour barrer la route à Marine LE PEN. Monsieur Macron ne devrait pas l’oublier et ne pas essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Si je m’en tiens aux chiffres du 1^er tour, Emmanuel Macron a recueilli 9 783 058 voix (8 433 346 soit 23,75 % en 2017) sur son programme. Au deuxième tour, il est évident que nombre de votants en plus l’ont fait , non pour approuver le programme d’Emmanuel Macron mais pour faire barrage à l’extrême droite représentée par Marine LE PEN soutenu par le RN et le parti d Eric Zemmour, lui aussi d’extrême droite.

Le programme en l’état du président reconduit ne peut en convenir à ceux qui sont favorables, comme moi, notamment à une certaine justice sociale facteur de progrès pour nos concitoyens mais aussi à une vraie planification écologique, une meilleure représentation des courants de pensée des français à l’assemblée nationale, un âge pour partir en retraite qui permette d’avoir encore le temps d’en profiter, une école refondée … j’en passe mais j’y reviendrai.

Il devra donc en tenir compte et ne pas faire comme lors de cette dernière mandature.

L’abstention a été de  28,01 % (25,4 % en 2017) la plus forte abstention au second tour depuis 1969.

Le cumul de l’abstention et des bulletins blancs est de 32,58 % (31,79 %en 2017) soit près d’un tiers des inscrits : 13 656 109 abstentions + 2 228 044 blancs = 15 884 153 ( en 2017 si on ajoute les 6,35 % des bulletins blancs soit 15 121 140 voix dont 3 019 724 de blancs.) Cela confirme que des choses ne vont pas dans le fonctionnement démocratique de notre pays.

( Palais Bourbon, La façade septentrionale (2009). auteur kimdokhac — Flick, CC BY 2.0)

LE TROISIÈME TOUR

Autrement dit les législatives…

Il est clair que si les français veulent du changement dans le sens que j’ai énoncé plus haut, il faut qu’ils se mobilisent pour se garantir de pouvoir faire pression pour modifier le programme actuel d’Emmanuel Macron.

Je peux lui reconnaître que cette fois a pris acte de ce "vote barrage" en s’adressant aux Français qui n’ont pas voté pour lui : « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non par conviction pour notre projet, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Je veux ici les remercier et ce vote m’oblige pour les années à venir ». Pour les abstentionnistes il a déclaré : « Je pense aussi à tous nos compatriotes qui se sont abstenus » « Leur silence a signifié un refus de choisir auquel nous nous devrons aussi de répondre ».

Ce n‘est pas le cas de certains de ceux , ministres ou responsables divers de LREM, qui juste après l’élection commentaient en affirmant que les français avait choisi le programme du nouveau président. Double langage donc.

Je note néanmoins qu’ Emmanuel Macron promet, non pas « la continuité », mais « l’invention collective d’une méthode refondée pour cinq années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse ».

A suivre de très près...

Car les mots ne sont rien face aux actes.
Le mode d’élection actuel à l’assemblée nationale qui ne permet pas une vraie représentation des électeurs, pourra -t-il être suffisant pour ceux qui ne sont pas d’accord avec le projet pour qu'il soit possible d'obliger à faire évoluer celui-ci et donc peser réellement ?

J’en doute.

En effet, pour ouvrir l’ère d’une cohabitation il faudrait que « la gauche » ou le RN dont c’est l’intention obtiennent la majorité des députés à l’assemblée à savoir 289 sièges sur 577.
Est-ce possible ?

Jean-Luc Mélenchon a lancé le défi aux électeurs par la formule « Élisez moi Premier Ministre »…

il faudrait pour cela qu’il y ait un formidable sursaut des électeurs dans au moins 289 circonscriptions pour obtenir l’objectif.
Il existe des projections qui se basent sur les résultats des présidentielles. Elles ne sont pas à mon sens fiables dans la mesure où le vote a lieu pour un parti ou une personnalité locale ce qui n’a rien à voir avec la présidentielle. Tout juste peut-on pressentir qu’il y a deux blocs qui peuvent espérer obtenir un plus grand nombre de députés qu’en 2017 : La FI et le LR.

Pour le reste…

Pour être qualifié pour le second tour, il faut 12,5% des électeurs inscrits. Le jeu des quadrangulaires, triangulaires ou autre permet d’avoir plus de chance de faire élire une majorité de gauche même si le combat serait rude.

( boulier écolier auteur Mcannac — Travail personnel, GFDL)

Dans combien des 577 circonscriptions la gauche serait-elle éliminée dès le premier tour si elle demeure divisée ? Où pourrait-elle se maintenir si, au contraire, elle se présente unie ? Peut-être... 

J’approuve que La France insoumise ait lancé un mouvement d’UNION auprès des autres partis qui se situent à gauche pour se faire élire sur un programme de gouvernement. Les pourparlers sont en cours.

L’Union semble pourtant difficile. Pour s’unir il faut avoir un accord sur des objectifs communs. S’il apparaît qu’avec le PC et EELV cela pourrait se faire, il semble qu’avec le PS ce soit plus difficile ce qui ne m’étonne pas vu ses positions sur un certain nombre de sujets comme la retraite, les institutions, la loi travail (Il ne faut pas oublier que c’est le parti socialiste ,sous la législature Hollande, qui a mis en place la loi El Khomri qui a commencé à casser le code du travail . (Voir mes propos sur le sujet : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/loi-el-khomri-les-jeunes-les-cons-et-les-bulots-vous-saluent-bien-a125447012 ou http://quaiducitoyen.eklablog.fr/il-faut-retirer-le-projet-de-loi-el-khomri-3-sur-3-a125378146 ).

Chacun veut bien sûr obtenir un nombre maximum de députés.

POUR CONCLURE

Je répète que je trouve complètement inconséquent et lamentable de ne pas avoir fait l’union pour les présidentielles ce qui aurait permis non seulement d’éliminer Marine le PEN du deuxième tour mais aussi permis d’ offrir aux électeurs un vrai débat politique entre deux projets tout à fait différents.

L’union pour les législatives, c’est bien mais n’est-ce pas trop tard ? C’est à craindre.

(auteur 95C, CC0 domaine public)