COVID: LES ANNONCES DU 12 JUILLET 21 OU LE RETARD A L'ALLUMAGE - 2 sur 3

Oui il y a eu un manque d’anticipation pour annoncer les mesures à mettre en place et cela a posé des problèmes dès l’heure qui a suivi les annonces.

Si j’approuve certaines mesures annoncées par Emmanuel Macron, je n’en suis pas moins, comme de coutume, critique si nécessaire comme je l’ai toujours été ici même sur ce blog. C’est ce qu’on appelle la liberté d’expression qui permet aussi de proposer et construire.

J’estime par exemple qu’il ne faut pas se focaliser sur le seul « Pass sanitaire » pour croire que nous allons vaincre le virus même si c’est un des moyens importants d’avancer vers la vaccination mais aussi permettre de ne pas laisser s’effondrer notre économie.

C’est donc tout un ensemble de mesures qu’il faut dès à présent actionner de manière cohérente, claire et compréhensible par tous pour retrouver nos libertés de vivre plus normalement.

LES PROBLÈMES CRÉÉS PAR LE MANQUE D’ANTICIPATION

Ceux des plus de 18 ans qui ne se sont pas faits vacciner à temps auront du mal à utiliser le « pass sanitaire » cet été. Il semble qu’on va leur laisser un délai pour se faire vacciner. C’est normal vu qu’ils n’ont eu accés à la vaccination que mi juin.

J’ai pu entendre certaines ou certains « râler » parce que les rendez-vous n’étaient pas rapides et qu’il fallait attendre plusieurs jours pour en avoir un. C’est vrai mais pour mémoire comme je le disais précédemment, beaucoup de créneaux étaient disponibles en mai et juin et n’étaient pas utilisés… J’ai trouvé choquant cette précipitation «  individualiste » à l’inscription parce que le président avait parlé... Il pourront toujours se faire tester gratuitement pour utiliser le « pass » ce qui est quand même un effort prolongé de la collectivité nationale pour ne pas discriminer les accès. Notre système de solidarité fonctionne mais il faudra quand même à terme arrêter les dépenses de confort quand tout le monde aura pu être vacciné...ou pas. D’autres disent je me vaccine car j’y suis obligé ...si je veux profiter des restaurants, bars,… Est-ce vraiment une obligation alors que c’est le seul moyen de revenir à une vie plus normale pour tous ?

Pour ce qui concerne les professionnels comme les restaurateurs, tenanciers de bars ou autres, certains estiment difficile de mettre en place un contrôle sanitaire de leur établissement au premier août. J’ai pu avoir l’accès à l’outil de contrôle des QR code et cela me semble néanmoins rapide. En 5 secondes on a la réponse. Bien sûr cela nécessite sans doute du personnel à l’entrée de l’établissement mais ce ne me semble pas insurmontable. Bien sûr il faudra refuser à certaines personnes l’entrée du lieu de détente ou de loisirs mais les dites personnes devraient « aider » en ne se présentant pas sachant très bien qu’ils seront interdits d’entrée car ils n'ont pas fait le nécessaire.

Dans la situation actuelle de propagation et de dissémination du virus , laisser entrer dans un bar ou un restaurant le tout venant, toutes jauges confondues, et donc susceptibles de propager la maladie au petit bonheur des aérosols qui se formeront, est une aberration.  C'est donc le pass ou la fermeture. Bien sûr cela peut paraître discriminatoire mais je n’ai pas vu de propositions autres pour y  pallier. 

Ce qui ne va pas c’est le fait que du personnel de ces établissements sera dispensé du « pass sanitaire » jusqu’au 30 Août, faisant perdre à la mesure une partie de son efficacité quant à la confiance qu’on pourrait avoir en allant dans ces établissements. Cela aurait pu être évité en annonçant ce pass fin mai. 

Pour les théâtres, cinémas et autre lieux culturels, salles de sports ou manifestations ce n’est pas compliqué mais il est sûr qu’un effort est à faire au niveau opérationnel. 

Pourquoi les lieux de culte ne sont pas concernés ?

Image par dandelion_tea de Pixabay

Il faut savoir si on veut que de nouveau les lieux de convivialité fonctionnent pour revenir à un chiffre d’affaire digne de ce nom que ne permettent pas les jauges . Celles-ci notamment au niveau des aérosols n'ont pas, sauf exceptions,  des mesures de sécurisation suffisante. Les "jauges" ne permettront jamais un fonctionnement normal. Les aérosols séviront de plus en plus notamment avec le variant delta. On voit déjà le retour des limitations horaires dans les Pyrénées orientales où des mesures de fermetures à 23h sont rétablies. Est-ce cela que l’on veut indéfiniment au gré de l’infection qui court ? C’est invivable et pour les commerces et pour les citoyens. Le pass sanitaire est le seul moyen d’y échapper à preuve les discothèques qui restent ouvertes… en espérant que les propriétaires de ces établissements jouent le jeu du contrôle. Mais à chacun de prendre ses responsabilités. Certains clusters qui viennent d’être déclarés posent question.

Je constate que les manifestations comme celle des « Vieilles charrues » se sont très bien déroulées de l’avis des organisateurs et du public.(7 au 18 juillet) Il fallait pourtant le « pass sanitaire » pour y avoir accès. Les spectateurs étaient quand même 5 000 par jour, moins qu’habituellement vu la jauge mais quand même. La vie a repris. Debout ou assis, masque conseillée…j’ai entendu parler de « superbes moments»… Que du positif ! Idem pour le Festival d'Avignon et des tas d'autres manifestations populaires en France.

Le "pass sanitaire" doit être un outil mais son utilisation doit être cohérente et ne pas laisser prise à des contradictions. 

LES MANQUES DANS LES ANNONCES

Ils sont importants. Il aurait fallu ajouter et mettre l’accent sur ce qui m’apparaît indispensable :

- la démultiplication des mesures « ALLER VERS » avec l’aide des collectivités locales, bus, médecins, pharmaciens, infirmières…

Il reste des millions de gens qui n’ont pu se faire vacciner du fait d’une part de la fracture numérique, d’autre part de la fracture sociale ou territoriale. Ils ont sans doute abandonné ou ne se rendent pas compte de l’intérêt de se faire vacciner parce qu’aussi pour certains hors des circuits de l’information. Il faut donc déployer des moyens pour aller vers eux, les informer et les convaincre. La liste des patients des vaccinés aux médecins est une bonne démarche. Encore faut-il ne pas en rester à négliger les médecins généralistes et faire qu’on puisse leur fournir les vaccins comme le « Moderna » qui ne posent pas de problème de conservation. Mais jusqu’ici on a privilégié l’approvisionnement des pharmaciens à qui on fournissait deux fois plus de doses. Pourquoi ? On a privilégié les « grands centres » où ces gens n’iront pas pour diverses raisons dues à leur situation. Il faut rééquilibrer tout cela. C’est une urgence si on veut que soient vaccinés les plus éloignés de la vaccination.

- des démarches téléphoniques et écrites envers les publics qui ont des comorbidités dont les obèses avec informations des risques et des bénéfices. Mobilisation des CPAM

- l’objectif tous les plus de 70 ans à vacciner à 100 % se doit d’être une priorité

Je ne dis pas que ça ne se fait pas mais c’est encore insuffisant d’après les chiffres que l’on peut consulter.

Il y a encore donc des millions de personnes « à risque » non vaccinées, un terreau propice à la contamination et à la naissance de nouveaux variants.

Espérons que tout sera mis en œuvre simultanément pour décupler l’action. 

EN PARALLÈLE : il faut la mise en place d’une information massive sur les bénéfices risques des vaccins, les risques sur l’économie, le travail, l’école en cas de 4ème vague… mais ça je l’ai déjà dit depuis longtemps. La PÉDAGOGIE, les explications scientifiques doivent être indissociables des mesures pour que celles-ci soient comprises par tous. Si on ne le fait pas c’est une grave erreur.

image géralt pixabay

SE VACCINER OU PAS ?

Pour moi ce n’est plus un sujet. J'ai largement dépassé le questionnement sur la "privation de liberté" dans le sens individualiste du terme au profit de "la liberté "pour tous d'avancer et de préparer l'avenir. Il faut être pragmatique. 

Je pense que nous avons la chance avec la vaccination d’avoir le moyen de nous protéger et de protéger les autres ce que les habitants de certains autres pays du monde n’ont pas et qu’il faudra aider. 

Pour aller vers plus de sérénité dans l’avenir il est clair que la vaccination est la seule possibilité de nous sortir d’une ornière épidémique grave.

Pour cela il faut que la vaccination soit massive car il n’y a pas d’autres solutions pour avancer et retrouver une certaine liberté de mouvements et de vie tout court tant dans les loisirs qu’au travail ou à l’école.

Je suis conscient qu’une partie de ceux qui ne sont pas vaccinés sont dans cette frange encore importante de la population qui pour diverses raisons sociales, économiques ou d’isolement n’ont pas encore pu être touchés par la vaccination. C’est donc auprès d’eux qu’il faut démultiplier l’information et l’action et les aider comme je viens de le décrire dans le chapitre précédent.

Tout en respectant ceux qui doutent et hésitent pour des raisons diverses à se faire vacciner, je constate que nombre d’entre eux sont en train de s’inscrire pour le faire et je souhaite que cela leur serve aussi à s’informer. Qu’ils sachent que sur plus deux milliards de premières doses, s’il y a certes ,parfois, des effets secondaires ils sont d’un effet mineur et que les complications graves n’ont été répertoriées que pour quelques dizaines de cas. Et si en parallèle on met face à cela

- que les vaccins permettent protéger à plus de 90 % des formes graves deux semaines après avoir été vacciné avec une deuxième dose : « L'efficacité vaccinale contre les formes graves (hospitalisation) est de : 92 % avec AstraZeneca, et 96 % avec Pfizer »

- que La Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees) vient de publier jeudi 15 juillet la première étude concernant le statut vaccinal des personnes contaminées par le coronavirus en France : sur la semaine du 28 juin au 4 juillet 80% des cas positifs n'avaient reçu aucune dose de vaccin.

- actuellement "100% des patients qui rentrent en soins critiques ne sont pas vaccinés ou n'ont pas fini leur schéma vaccinal" (Directeur de l’APHP)

- et si on est un peu altruiste il faut savoir qu’être vacciné permet de réduire d’au moins 12 fois le risque de transmettre le COVID,

Ça donne une idée de la juste proportion des bénéfices et des risques. Et les preuves y sont à savoir la réalité des situations et un vrai recul dans le temps.

Les vaccins sont efficaces alors il faut les utiliser. Si nous les avions eu au début de l’épidémie il n’y a aurait pas eu plus de 110 000 morts en France.

Image par soumen82hazra de Pixabay

Je pense donc que nous arriverons à nous sortir de l’ornière non par par des prises de positions stériles ou le suivi de prises de position de politiciens qui utilisent la crise actuelle sans rien proposer mais par la vaccination et bien sûr l’information permanente et ciblée, l’action vers les publics difficiles à toucher, les incitations comme le « pass sanitaire », un respect des gestes barrières à renforcer pour freiner la contagion, des mesures de freinage quand nécessaire mais en cohérence avec le reste des autres mesures. Du bon sens et de l’intelligence ...sinon les messages sont brouillés et apparaissent contradictoires.

Quand aux irréductibles…une minorité, je les laisse à leurs « croyances » qui n'ont rien à voir avec les atteintes à la "liberté". J'ai une notion de la "liberté" qui n'est pas la leur que j'ai déjà eu l'occasion d'exprimer par ailleurs et notamment il y a environ une année le 23 juillet 2020 à propos du port du masque (voir mon billet sur la  critique de la pseudo liberté de celles et ceux qui « font ce qu’ils veulent» : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/codvid-19-enfin-le-port-obligatoire-du-masque-a196736828      et http://quaiducitoyen.eklablog.fr/masque-obligatoire-tout-le-monde-doit-y-avoir-acces-a196989778 ). 

Je disais que "LA LIBERTÉ N’EST PAS FAIRE CE QU’ON VEUT N’IMPORTE OU, N'IMPORTE QUAND ET N’IMPORTE COMMENT". Celle-ci s'exerce jusque la limite où cela ne nuit pas à autrui. Ce qui était le cas quand on ne portait pas le masque quand le bon sens en montrait la nécessité. Certaines et certains ont perdu le sens de ce qu’est « la liberté » quand on vit en société.Quand je navigue sur certains réseaux sociaux, c’est incroyable de lire au milieu de réflexions censées et argumentées, des âneries monumentales : du virus qui n’existe pas ou n'est pas grave, en passant par l’inutilité du masque, les vaccins sont nocifs , le complot pour faire peur et manipuler les populations  et le « je fais ce que je veux » c'est "ma" liberté… sous entendu les autres je m’en fous… Avec la vaccination on retrouve le même phénomène et je n'ai donc pas changé de position. 

Le sujet est clos pour moi. A chacun de prendre ses responsabilités. J'ai pris les miennes.  

Pour lors j'attends la suite. Le texte de loi sur la vaccination des soignants et "le pass sanitaire" a fait l'objet de débats dans les deux assemblées. Un accord semble avoir été trouvé. Je vais l'étudier en l'attente du passage devant le conseil constitutionnel. 

J'aurai aimé assister à une mobilisation commune de tous les responsables politiques pour appeler au minimum, ensemble, à la vaccination...Au lieu de cela on assiste à des tentatives de récupération de la situation par certains chefs de partis  pour se démarquer voire à un silence ou à une neutralité  d'autres pour ne pas se mouiller en appelant à la vaccination...Lamentable. 

A espérer qu'il n'y aura pas d'incohérences dans les mesures à appliquer, les choses étant assez compliquées comme cela pour le citoyen qui a parfois du mal à s'y retrouver depuis des mois entre hésitations, lenteurs, mesures brusques, tergiversations...  

A suivre dans le prochain épisode pour les mises en oeuvre des mesures   mais aussi les autres indissociables envers celles et ceux vers qui il faut aller pour les aider à prendre la décision de se vacciner...ou pas.