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COVID: LES ANNONCES DU 12 JUILLET 21 OU LE RETARD A L'ALLUMAGE - 1 sur 3
En cette période estivale propice aux feux d'artifice, je ne veux bien sûr pas faire référence aux artificiers qui allument la nuit venant, dans le ciel, des milliers d'étoiles et d'étincelles pour rappeler de manière artistique notre 14 juillet national. Ils n'ont pas eu la main qui tremblait pour nous faire apprécier de beaux spectacles.
Non, je voulais plutôt dire mon sentiment sur les annonces présidentielles, leurs portées et leurs mises en oeuvre présentes et futures.
Image par nck_gsl de Pixabay
Je terminai mon dernier écrit la veille des annonces que devait faire président de la République face à l’épidémie en marche rapide du variant Delta en exprimant ceci : « Car il est clair qu’on ne doit pas revenir aux contraintes que sont celles des fermetures totales ou partielles des établissements commerciaux, les couvre feux ou autres générateurs de stress , une nouvelle crise économique ou une saturation des services de soins.
Cela sanctionnerait tout le monde parce qu’on veut que le virus ne se propage pas et contamine ceux qui ne sont pas vaccinés. »
Si je considère donc les mesures annoncées par le président, elles semblent pour d’aucuns de nos compatriotes globalement plutôt « hard » mais reflètent bien l’inquiétude qu’il faut avoir vis à vis de la montée de la contamination.
Sont-ce les bonnes mesures pour éviter les réanimations et les morts ce qui est l’essentiel? L’avenir nous le dira.
Car l'essentiel n'est pas d'éviter la saturation des places de réanimation que nous pourrions avoir mais bien que l'on ait le moins possible de gens qui vont à l'hôpital ce qui n'est pas la même chose du point de vue de la conception du traitement de l'épidémie. Le problème n'est pas de créer des lits de réanimation en plus pour faire face à un afflux de malades mais bien d'éviter qu'il y ait des malades gravement atteints pour remplir des lits...
A mon sens, certaines de ces mesures auraient du être anticipées pour qu’elles puissent aider à atteindre l’objectif d’augmenter le nombre de vaccinés à la hauteur nécessaire pour qu’à la rentrée nous ne retombions pas dans des contraintes de limitation de la liberté de circuler ou de vivre et que nous n'ayons plus toutes les entraves que nous avons vécues lors des mois derniers.
Mais pour nombre de situations on voit bien que les délais d’application sont un peu courts notamment pour les professionnels du tourisme et déjà il est annoncé des reports.
Nous avons donc encore un train de retard… mais c’est devenu une habitude.
Et puis il me semble qu’il y a des oublis ou des points importants qui n’ont été qu’effleurés. J’y reviens.
Image par David Mark de Pixabay
LE VARIANT DELTA MAJORITAIRE
Je l’ai déjà écrit : « En apparence tout va mieux et c’est bien mais il semble néanmoins que le variant "indien" commence à se disséminer sur le territoire et même si on nous dit qu’on le contrôle, il va se répandre et d’ici la fin de l’été sera majoritaire. Ce n’est pas moi qui le dit mais les épidémiologistes. »
C'est effectivement en cours et confirmé chaque jour.
Ce qui est arrivé en Grande-Bretagne doit nous arriver et on voit bien avec les chiffres chaque jour annoncé que le variant indien dit « delta » est beaucoup plus contagieux que la souche initiale. La comparaison s'arrête là car les français sont beaucoup moins nombreux à être vaccinés que les anglais. Nous sommes donc dans une situation sur le fil du rasoir en espérant que celui-ci ne dérapera pas.
Pourquoi donc avons nous attendu pour annoncer des mesures destinées à « booster » la vaccination comme vient de le faire le président de la république ?Un premier effet a été effectivement que les prises de rendez-vous pour une première injection ont explosé sur Doctolib et autres plateformes. Cette « ruée » entraine aujourd’hui un rallongement des délais pour obtenir un rendez-vous et pouvant aller jusqu’à plus de 17 jours en moyenne mais pour certains endroits il faut attendre plus d’un mois. Comme des centres ont fermé ou réduit leur capacité d’accueil on assiste donc à une aberration : Au moment où il faut accélérer la vaccination, les possibilités de vacciner apparaissent plus réduites alors qu’il y a peu on attendait le « client » dans certains centres… Les médias appellent cela « l’effet Macron ». J’espère me tromper et je vois que l’on va se mobiliser sur les lieux de vacances. Est-ce que cela compensera ?
Sans doute est ce bien qu’il y ait un regain de la volonté de se faire vacciner mais je ne sais pas si ce sera suffisant pour atteindre les objectifs d’un pourcentage important qu’il devrait y avoir en septembre pour faire face à un variant qui est déjà là et aura déjà contaminé beaucoup de monde.
La moitié des Français ont reçu une première dose de vaccin soit 54,35% . 42,82% ont reçu toutes les doses requises selon le site « CovidTracker. » Mais nous sommes encore loin du compte pour que le nombre de vaccinés puissent nous permettre de ne pas retomber dans une situation difficile comme celles que nous avons connues depuis mars 2020 avec son lot de souffrances pour tous.
D'après les calculs savants qu'on nous donne, nous aurions suffisamment de doses d’ici fin août pour répondre aux objectifs du nombre de vaccinés qu’il faudrait pour éviter une nouvelle crise épidémique.
La question est aussi de savoir si nous serons capables de les injecter et donc si notre système de vaccination est à la hauteur au niveau opérationnel non seulement au niveau des centres de vaccination mais aussi des moyens de toucher ceux qui sont difficiles à contacter, toucher ou convaincre. Je veux rester optimiste.
Cela me semble être le plus important. Le "pass sanitaire" dont on nous abreuve des bienfaits à longueur de médias est certes une mesure importante qui aura ses effets avec une grande partie de la population , celle qui va en vacances, au restaurants, au théâtre, dans les musées, les concerts, en salle de sport... mais ne sera d'aucun effet sur les populations des oubliés de la fracture numérique et ceux de la fracture sociale, les personnes isolées âgées ou non, les SDF, les migrants,...dont je parlais en introduction. Et ils sont des millions. Ceux-là il faut aller vers eux.
C'est plus qu'urgent. c'est vital pour eux et la collectivité nationale.
Pour utiliser les vaccins , il faut des épaules prêtes à se faire injecter le précieux sérum...Image par Mufid Majnun de Pixabay
DES MESURES TARDIVES
La vaccination est désormais obligatoire pour les soignants et les professionnels aux contacts de personnes vulnérables et/ou fragiles. C’est éthiquement indispensable. Un délai a été accordé jusqu'au 15 septembre pour qu’ils puissent se faire vacciner deux fois. S’ils ne le font pas des sanctions pourront être prises. Pour mémoire on peut quand même rappeler que les soignants ont eu un temps la priorité pour se faire vacciner. Certains n’ont pas voulu le faire. C’est un choix qui entraine maintenant des conséquences. Le fait que ce soit étendu à toutes les catégories de professionnels au contact avec les personnes fragiles est aussi éthiquement et de manière sanitaire pratique une bonne chose. Après chacun prendra ses responsabilités.
La vaccination n’a pas été annoncée comme rendue obligatoire pour tous les français. Ce serait difficile concrètement de le faire. Il faut donc convaincre et inciter. Mais un jour sans doute y viendrons nous car le Covid va continuer de nous perturber sur le long terme d'autant plus que la population mondiale est loin d'être vaccinée. Comme je le disais dans mes précédents écrits :
«La vaccination contre le COVID est incontournable si on veut tous revenir à une vie plus normale. Il est exclu que l'on revienne à des contraintes telles qu'on les a connues pour travailler, aller faire ses courses, voyager, aller au restaurant...
« Retrouver une vie plus normale c’est avoir accès au maximum de ce à quoi nous avions accès et que la vaccination permet.
Si on ne veut pas se faire vacciner il est clair que la décision doit être mûrement réfléchie et prise de manière responsable et conséquente pour soi-même bien sûr et pour les autres à savoir la collectivité nationale à laquelle nous appartenons et selon son degré d’altruisme.
L’objectif est que chacun retrouve ou non une liberté qu’on a perdue. Si on ne se vaccine pas on sera tôt ou tard touché par le virus plus ou moins gravement et quel que soit l’âge avec des répercutions qui peuvent aller jusqu’au COVID long et ses séquelles.
Il faut le savoir et choisir. »
Le choix du PASS SANITAIRE a été fait pour inciter à la vaccination. Il fait espérer que cela produira les effets escomptés mais personne ne doit abandonner les gestes barrières.
Image par Wilfried Pohnke de Pixabay
Il était temps qu’une décision soit prise, celle-ci ou d'autres qui soient efficaces.
Puisque le "pass sanitaire" est une des solutions, ll me semble que nombre de décisions concernant ce pass aurait dues être prises par anticipation dès le mois de mai. Il y a quelques semaines, les dirigeants du pays ont trop laissé l’impression que la maladie était en train de disparaître, les indicateurs étant « au vert ». Plutôt que de claironner victoire il eut fallu appeler plus à la prudence et avoir le courage d’annoncer à cette époque et la vaccination obligatoire des soignants et la mise en place du "pass sanitaire" et un calendrier permettant de le faire appliquer. Cela aurait permis aux professionnels de « se retourner », au citoyen « lambda » de préparer plus sereinement ses vacances... En plein été, on sent déjà que nombre de mesures seront difficiles à mettre en oeuvre notamment en ce qui concerne « les jeunes » à partir de 12 ans qui n’ont eut que récemment accès aux créneaux de vaccination (depuis le 15 juin). Et puis cela a manqué de « pédagogie », d’explications massives en leur direction et leurs parents. Par contre on a mis des contraintes d’autorisations...
Le conseil scientifique avait pourtant transmis aux autorités, le 6 mai 2021, un avertissement :
« Ces variants représentent un risque majeur pour la France à très court terme, risque qui s’accélère s’il est accepté un niveau de circulation non maîtrisée du virus, alors que la vaccination n’a pas atteint le niveau assurant une protection collective » (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/avis_conseil_scientifique_6_mai_2021.pdf).
Il est donc clair qu’ il aurait fallu annoncer les mesures plus tôt pour l’obligation vaccinale des soignants mais aussi les mesures incitatives comme le pass sanitaire. Des semaines ont été perdues en hésitation et tergiversations et cela entraine la précipitation vaccinale chez les non vaccinés qui veulent profiter de l’été. Les délais sont très courts pour espérer pour certains de saisir la liberté du pass sanitaire qui sera mis en place le premier août. Dommage! Le président Macron a de nouveau perdu la maîtrise du temps. S'il se croyait maître des horloges, il devrait faire réviser leurs mécanismes pour que se déclenchent aux bons moments les sonneries de l'espoir d'un été plus "cool"et non stressant et d'une rentrée plus légère.
Il a ainsi fallu, dès après les annonces, faire une première entorse aux mesures en reculant pour les 12 /17 ans le délai de vaccination jusque fin août pour qu’ils puissent aller dans les établissements et manifestations avec leurs parents. C’est nécessaire mais ça manque pour le moins de cohérence...par manque d’anticipation.
J'y reviens dans la suite.
Image par Tumisu de Pixabay
UN ÉTÉ SANS RESTRICTIONS?
Nous allons donc affronter l’été et le Covid avec quelques outils de plus mais cela évitera-t-il des restrictions pour tous, cet été, si on considère la flambée épidémique à un taux jamais atteint encore ? Le "pass sanitaire" est un moyen qu'il faut saisir. Mais pas le seul. Qu'on soit vacciné ou pas les gestes barrières sont indispensables: distanciation, masque à l'intérieur ou dans les zones extérieures "à foule", lavage des mains.
Si on est vacciné on peut encore être infecté mais les risques sont très réduits.De nombreuses études basées sur les bilans de situations réelles le montrent. Ainsi La vaccination protège à plus de 90% de faire un COVID grave ou de mourir et diminue la contagiosité envers les autres de manière considérable. Mais cela veut dire aussi qu'en cette période ou la contamination est particulièrement en hausse du fait d'un variant delta très propagateur , il faut continuer les gestes barrières et notamment parce que la propagation par aérosol est importante et la plus porteuse de virus. Par contre, aller dans un lieu qui sera protecteur avec le "Pass sanitaire" permettra de mieux vivre la convivialité du lieu sans grande crainte d'être infecté.
Il faut espérer que le taux de vaccination sera au rendez-vous pour que nous ayons une rentrée de septembre plus sereine et que quand il le faudra on puisse se passer du pass. Ce n'est pas gagné...
Pour cela il faut donc absolument toucher, convaincre tous ces citoyens à risques non encore vaccinés pour des raisons multiples que sont la fracture sociale, la fracture numérique, l’isolement et la ruralité. Les annonces n’ont pas été très précises sur ce sujet. Il conviendrait de s’y atteler d’urgence.Je suis prêt à entendre toute autre proposition pourvue qu'elle soit cohérente et basée sur la science. Mais pour lors parmi les verbiages habituels de certains politiques et leurs prises de position parfois doctrinaire contre la vaccination ou le pass sanitaire, je n'ai entendu aucune solution de bon sens pragmatique pour éviter la propagation galopante du virus et ses effets sur les non vaccinés.
J’y reviens...
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Tags : Annonces président Macron, pass sanitaire, vaccination