-
CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE : LES PROJETS ET PROGRAMMES - INTRODUCTION
Après cette débauche d’affaires de François Fillon et Marine Le Pen qui doivent être examinées par la justice et qui ont malheureusement pollué jusqu’ici la campagne présidentielle, il serait plus que temps pour la démocratie de revenir à l’essentiel : les idées.
La seule chose positive que j’ai pu apprécier au milieu de ce grand foutoir, c’est que je sais avec certitude que les deux candidats cités plus haut considèrent qu’ils sont des citoyens pas comme les autres au dessus de la justice de notre pays, l’une ne voulant pas répondre aux questions légitimes des enquêteurs ou des juges, l’autre ne reconnaissant dans la justice que ce qui l’arrange, tous deux avançant des théories de complot médiatico-politique dont ils sont incapables d’ailleurs de fournir la moindre preuve.
Oui, le positif est que ces prétendants à la fonction de président de la république ont montré clairement des aspects de leurs comportements et de leur conceptions du fonctionnement de l’État qui ne plaident pas, à mes yeux, en leur faveur.
Mais à chaque citoyen d’apprécier et de juger.
En ce qui concerne les postulants qui restent, il y a de la matière à réflexion et à jugement avant que de choisir... ou pas.
Il faudra en venir, en effet et enfin, aux projets et aux programmes car en la matière pour l’instant, à mon sens, pour nombre de candidats, les slogans réducteurs et les « à peu près » sont légion.
Il ne faut pas oublier que souvent « le diable se cache dans les détails » comme l'aurait dit Nietzsche philosophe allemand, du XIXe siècle.
J’irai donc voir les détails...
(auteur PublicDomainPictures, pixabay, CC0 domaine public)
NON AUX SLOGANS RÉDUCTEURS ET À LA POUDRE AUX YEUX
C’est tout l’objet que d’observer avec détachement les différents « spectacles » qu’on nous offre.
Ils misent bien sûr par définition sur l’apparence et malheureusement, souvent ça fonctionne, l’idée bien enrobée pouvant être séduisante.
Il est parfois caricaturé les slogans de l’adversaire sans grande argumentation.
Le concurrent peut aussi être attaqué de manière gratuite par porte-parole interposé. Les équipes des candidats n’ont –ils rien d’autre à faire ?
Que les candidats expliquent clairement leurs idées et les confrontent avec celles de l’adversaire. Cela suffira largement aux citoyens qui en ont assez des petites phrases et de la boue insane répandue ici et là.
De même, sur twitter, certains, militants de tous bords, relaient des montages à la limite du bon goût sur l’un ou l’autre des adversaires. Le jugement péremptoire ou l’affirmation sans nuance pour discréditer ou se moquer est souvent la loi, le tout en 140 caractères. Une sorte de défouloir sans doute.
Quel est intérêt pour le débat?
Pour ma part, sauf si cela relaie une information plus complète ou plus argumentée, je zappe car ça n’est absolument pas intéressant et n’apporte rien de positif.
La télé et la radio relaient quelques idées. La presse papier essaye de résumer les positions des uns ou des autres.
Les français sont-ils plus intéressés par le spectacle ou l’apparence que par les programmes ?
Il faut dire qu’ils ne sont pas toujours aidés par certains candidats qui jouent du simplisme dans les propositions qui sont parfois floues voire les modifient au fur et à mesure de la campagne.
Tout ceci dit comme étant une impression générale personnelle.
(d'après image modifiée de acekreations, pixabay, CC0 domaine public)
LE DÉBAT D’IDÉES...
Il va bientôt être organisé un débat le 20 mars 2017, en direct à 21h sur TF1, entre cinq candidats en fonction de leur capacité à réunir 500 signatures d'élus et de leur score actuel dans les sondages : François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. La loi du 24 mars2016 est appliquée...
Quant aux autres, il devront attendre le 20 avril puisque France 2 invitera tous les candidats retenus par le Conseil constitutionnel à débattre ensemble et donc y compris ceux qui ont déjà débattu sur TF1 le 20 mars. Rappel: le premier tour est le 23 avril.
L’inégalité de traitement est déjà flagrante.
Pour le débat entre les candidats, on a vu ce que ça donnait lors des primaires de la droite et de la gauche quand tous les candidats étaient rassemblés: pas de temps suffisant pour développer, des sujets effleurés voir absents. On pourra voir quelques échanges acerbes soit, en bref, un nouveau spectacle qui sera frustrant car il ne permettra pas d’étudier à fond le programme de chacun.
Sont-ce vraiment des débats ?
Les seuls qui en seront vraiment seront ceux organisée entre les deux tours quand il n’y aura plus que deux candidats.
Avant le premier tour, on gagnerait en clarté en invitant chaque candidat, à égalité, à s’expliquer sur son programme sous le feu de questions pertinentes et sans concession de journalistes chevronnés. A la limite, un débat entre deux candidats aux projets différents comme par exemple MACRON/ MELENCHON pourrait être acceptable ou comme LE PEN/ MELENCHON ou HAMON/FILLON ou MELENCHON/ FILLON ou FILLON/MACRON.... les variations sont nombreuses mais le résultat serait certainement riche en enseignements pour celles et ceux qui les suivraient.(auteur geralt, pixabay,CC0 domaine public)
Quand je vois que la majorité socialiste a réduit, par la loi , celle du 14 mars 2016, l’égalité temps de parole de cinq semaines à deux semaines, cela semble bien fait pour ne pas permettre aux électeurs d’approfondir les propositions. Comme je le disais un article précédent « Cette loi enfonce notre démocratie dans une pratique régressive qui ne modernise rien mais au contraire porte atteinte à la justice de l'équilibre de l’expression et des débats pour informer les citoyens avant qu’ils choisissent celle ou celui qui sera chargé de gouverner la France pendant cinq années.
Consacrer 5 semaines pour que les candidats puissent exposer leurs idées et programme devant les électeurs à égalité de temps de parole c’est trop pour le PS alors que l’élection présidentielle c’est une fois tous les 5 ans et qu'elle est très importante pour ce qu'il va advenir du fonctionnement de notre pays.
Avec la loi, au contraire, on a rétréci le champ du débat. » (Les explications plus complètes sur ce blog
http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion3201.asp).
Le citoyen n’est pas aidé.
ESSAYER DE S’Y RETROUVER ENTRE SLOGANS, DÉBATS TRONQUÉS, IDÉES SIMPLISTES...
A écouter les candidats leur projet ou leur programme est bien sûr le meilleur. Jusque là rien d’anormal. Mais encore faut-il que l’on ait tous les éléments pour en juger.
Certains programmes arrivent tardivement comme celui d’Emmanuel Macron après des semaines de spectacles sensés donner les grands axes du projet. D’autres se modifient comme celui de Benoit Hamon qui précise par exemple l’application concrète de son revenu universel qui n’en est pas un ou comme François Fillon qui met en veilleuse quelques axes majeurs de son programme ayant trait à la sécurité sociale.
Les seuls programmes qui ne se modifient pas et qui ont été mis noir sur blanc depuis un certain temps pour peu qu’on les ait lus sont plus faciles à appréhender. Celui de Jean-Luc Mélenchon, est clair. On sait où « le chien est amarré » avec une vision d’ensemble et des mesures concrètes. Pour ce qui concerne Nicolas Dupont-Aignan le moins qu’on puisse dire est qu’il reste constant dans ses propositions nationalistes ou patriotes pour utiliser un terme « à la mode ». Le même élément de vocabulaire d’ailleurs que Marine Le Pen, qui, elle, fait le nécessaire pour habilement mettre en musique dans ses spectacles le programme écrit mais simpliste dont il faut essayer de retrouver les conséquences bien maquillées ou cachées.
Car derrière les projets, les détails comptent et c’est ce que je vais m’attacher à décrypter.
Encore faut –il avoir le temps et le courage de compulser les multiples pages d’écrits que l’on trouve sur les sites des candidats...si on y a accès. C’est énorme !Reste les livres... mais leur lecture reste confidentielle diffusion comparée aux nombre d'électeurs.
Et il ne faut pas se laisser piéger par les mesures immédiates parfois floues ou imprécises sur les conséquences qui flattent ,dans le sens du poil, l’électeur que l’on veut récupérer et qui font oublier l’essentiel : la vision globale pour aujourd’hui mais aussi pour demain au delà du quinquennat.
Entre projet et programme il y a en effet une différence de taille.
J’y reviens... ceci pour éclaircir mon jugement mais il faut faire des efforts car il faut bien dire que la campagne actuelle n'y incite pas au vu de ce que l'on voit, entend ou subodore. On a beau avoir des convictions, on peut être aussi découragé...
« CAMPAGNE PRESIDENTIELLE : UN GRAND « MICMAC »... 2 sur 2CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE : LES PROJETS ET PROGRAMMES – 2 »
Tags : présidentielle, campagne, projets, programmes, introduction