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PRESIDENTIELLE: LEÇONS DU PREMIER TOUR
Ce premier tour historique appelle à quelques premiers commentaires. Sans avoir la prétention d’être un fin analyste comme les divers experts que l’on peut entendre ici et là, quelques remarques me tiennent à cœur d’autant que nous n'en avons pas fini, même après le second tour, car les législatives nous réserverons sans doute quelques surprises. Une chose à la fois. Le premier scrutin s’analyse pour essayer de déterminer ce qui va se passer le dimanche 7 mai 2017...
(Auteur , domaine public Léonard, Les Temps nouveaux)
Résultats : Source ministère de l’intérieur le lundi 24 avril 2017
I – Participation aux scrutins
Nombre
% des inscrits
% des votants
Inscrits
46 316 165
100,00%
Abstention
9 871 871
21,31%
Votants
36 444 294
78,69%
100,00%
Blancs
649 934
1,40%
1,78%
Nuls
290 889
0,63%
0,80%
Exprimés
35 503 471
76,65%
97,42%
Pour mémoire, la participation constatée au premier tour de l’élection du président de la République en avril 2012 s’établissait pour le même périmètre à 80,42%.
II – Résultats métropole et outre-mer actuels (24 avril à 4h00)
Candidats *
Voix
Nombre
% des inscrits
% des exprimés
M. Nicolas DUPONT-AIGNAN
1 686 283
3,64%
4,75%
Mme Marine LE PEN
7 643 276
16,50%
21,53%
M. Emmanuel MACRON
8 433 346
18,21%
23,75%
M. Benoît HAMON
2 253 454
4,87%
6,35%
Mme Nathalie ARTHAUD
231 149
0,50%
0,65%
M. Philippe POUTOU
391 188
0,84%
1,10%
M. Jacques CHEMINADE
64 674
0,14%
0,18%
M. Jean LASSALLE
432 915
0,93%
1,22%
M. Jean-Luc MÉLENCHON
6 972 531
15,05%
19,64%
M. François ASSELINEAU
327 126
0,71%
0,92%
M. François FILLON
7 067 529
15,26%
19,91%
Total
35 503 471
76,65%
100,00%
C’est sans appel.
(auteur PublicDomainPictures, domaine public)
REMARQUES SUR LES SONDAGES
Les instituts de sondage ne se sont pas trompés cette fois sauf pour ce qui est du taux d’abstention qui avait été surévalué aux alentours de 30ù. il n’est en définitive que d’environ 21%.
Pour le reste :
Le dernier sondage quotidien Presitrack diffusé le vendredi 21 avril, donnait Emmanuel Macron en tête des intentions de vote avec 23 % (stable), suivi de Marine Le Pen (22 %, stable) et François Fillon (21 %, +1). Suivent Jean-Luc Mélenchon (18 %, -1) et Benoît Hamon (8 %, stable)
Le 13 avril, à 10 jours du premier tour, l'écart entre les quatre principaux candidats se resserre, selon le sondage mensuel Elabe pour "Les Echos" et Radio Classique. Emmanuel Macron obtient 23,5 % des intentions de vote exprimées, légèrement devant Marine Le Pen à 22,5 %. François Fillon obtient 20 %, talonné par Jean-Luc Mélenchon à 18,5 %.
L'étude quotidienne Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio a mesuré Emmanuel Macron, placé en tête avec 24,5% des intentions de vote, Marine Le Pen à 22,5%, François Fillon à 19.5% et Jean-Luc Mélenchon à 18,5%. Benoît Hamon est crédité de 7% et Nicolas Dupont-Aignan de 4%. Les cinq autres sont en dessous de la barre des 2%. (échantillon de 3000 personnes.)
De son côté, Odoxa a réalisé pour Le Point une étude dans la journée de vendredi auprès d'un échantillon de 992 personnes, Emmanuel Macron demeure en tête avec 24,5% des intentions de vote, Marine Le Pen est à 23%. François Fillon et Jean-Luc Mélenchon sont à égalité à 19% À 7,5% Benoit Hamon progresse de 1,5 point.
BVA a également réalisé une étude pour la Presse régionale et Orange dont le terrain s'est partagé pour moitié avant 21 heures jeudi et pour l'autre à partir de 21 heures et jusqu'à midi vendredi. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent à égalité en termes d'intention de vote à 23, Jean-Luc Mélenchon 19,5% des intentions de vote, François Fillon à 19%.
Tout ceci dit pour la « petite histoire » d’un tournant historique dans la politique française et les élections présidentielles.
(auteur Blandine Le Cain — Meeting 1er mai 2012 Front National, CC BY 2.0) (Flick photo, CC BY-SA 2.0)
UN TOURNANT HISTORIQUE
En effet, les électeurs viennent d’éliminer les candidats des deux partis traditionnels au pouvoir en alternance depuis 30 ans : le PS et les Républicains (ou RPR ou UMP).
Ils ont choisi de mettre en compétitivité pour le deuxième tour Emmanuel MACRON et Marine Le Pen qui disent et font croire qu’ils proposent une nouvelle alternance hors système : Pour le premier une alternative libéro sociale ou sociale libérale avec l’Europe et pour la seconde une alternative « patriote » hors de l’Europe qui est en réalité une alternative nationaliste.
Ces deux alternatives feront bien partie du système de la cinquième république qu’aucun des candidats ne remet en cause (sauf peut-être Emmanuel Macron, à la marge dans le fonctionnement des institutions parlementaires mais sera-ce pour le mandat actuel ? ) ayant bien l’intention tous deux de l’utiliser à plein pour continuer de faire vivre la monarchie républicaine.
Une nouvelle force progressiste de gauche a confirmé sa naissance , « la France insoumise », avec plus de 19% des électeurs que renforceront sans doute dans l’avenir les électeurs de gauche ayant soutenu Benoit Hamon candidat du PS. Elle peut avoir un réel impact dans la campagne des législatives.
Le dit PS n’existe plus puisque nombre de ses leaders non seulement n’ont pas soutenu leur candidat élu mais ont, pour nombre d’entre eux, rejoint avant le premier tour le mouvement « En marche ! » d’Emmanuel Macron et ont de cette façon montré qu’ils n’étaient plus de gauche ni PS mais bien sociaux libéraux. Cela ne m’a pas étonné compte-tenu de la politique qu’ils ont menée étant au gouvernement et soutenu par une majorité de leurs élus à l’assemblée et au sénat. Pour les législatives ce ne sera pas simple pour les investitures s’il y en a...
Quant à la droite et le centre de Fillon et du LR, elle est mal en point car divisée, elle aussi au niveau de ses dirigeants. Le deuxième tour montrera ce qu’il reste de ses électeurs en fonction des reports de voix vers Emmanuel Macron, l’abstention ou en allant vers Marine le Pen. Peut-être se reconstruira-t-elle un tant soi peu pour présenter des candidats aux législatives ? Mais après ?...
(Girouettes, OpenClipArt-Vectors, Domaine public)
LE CHOLÉRA A ÉTÉ ÉRADIQUÉ
Pour faire suite à mon article « d’humeur » du 22 avril, le choléra a été éradiqué... J’entendais par là bien sûr le programme de François FILLON. (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/presidentielle-je-ne-choisirai-pas-entre-la-peste-et-le-cholera-a129959470)
François Fillon recueille de la part de « ses amis » toutes les critiques. Je ne perdrai pas mon temps à les citer. Les médias les ont largement diffusées.
Pour beaucoup, ils sont bien sûr « blancs comme neige ».
Certes , François Fillon a dit lui même qu’il portait toute la responsabilité de la défaite et par l’image qu’il a montré et par l’attitude qu’il a eu pour poursuivre envers et contre tout en maintenant son programme. Sa prétention l’a perdu.
Mais il n’en reste pas moins vrai que la défaite de la droite est aussi de la responsabilité de son parti et de ses alliés qui ont accepté son attitude et n’ont pas voulu imposer son remplacement et un programme plus humaniste.
On voit nombreux de ceux qui, autour de lui, on fait fonctionner à plusieurs reprises leur veste réversible, l'encourager puis dire pis que pendre de leur candidat. Ils sont pourtant totalement responsables de l’échec avec lui et ne devraient pas oublier qu’il est maintenant aisé de retrouver les traces de leur propos dans la mémoire éternelle de l’audio visuel. REPLAY...
Le programme a empêché un vote d’adhésion des électeurs de droite modérés et l’attitude de François Fillon vis à vis de l’argent à éloigné ceux qui n’ont pu l’accepter. Il est à noter quand même, qu’à droite 7 067 529 électeurs ont voté sans état d’âme François Fillon plaçant ainsi l’image ternie du candidat hors de leurs préoccupations. Pas terrible...
Reste à vaincre la PESTE c’est à dire Marine Le Pen et son programme.
En face, Emmanuel MACRON et un programme auquel je n’ai pas adhéré pour nombre de raisons. Je ne le place bien sûr pas sur le même plan par rapport aux valeurs démocratiques et humanistes. Mais je ne suis pas dupe pour le reste sur lequel je reviendrai.
Marine Le Pen qui vient d’abandonner la présidence de son parti pour être plus libre, n’en reste pas moins la cheville ouvrière du Front national, un parti nationaliste qui veut semer l’exclusion, la ségrégation, la division entre les français par des affirmations qui relèvent du fantasme et trahissent les faits tout en attisant des peurs. Un danger pour la laïcité et un pays en paix .J’y reviendrai.
( auteur Ecuador CC BY-SA 2.0 )
UNE NOUVELLE FORCE PROGRESSISTE DE GAUCHE EST NÉE
Il faut saluer la performance de Jean –Luc MELENCHON qui double presque son score de 2012. Il y a eu hélas, le candidat du PS et le peu d’électeurs qui l’ont soutenu, qui sont eux aussi de gauche mais qui ne sont pas allés jusqu’à donner leurs voix au candidat de la France insoumise qui représente maintenant de manière incontestable la seule force de gauche crédible pour continuer de faire avancer les idées progressistes.
Le discours de Jean-Luc MELENCHON, à l’issue des estimations des sondeurs, était, empreint de déception. On peut le comprendre mais c’est une éclatante percée qui a été réalisée grâce à une campagne claire, enthousiasmante et un programme réaliste et progressiste.
Son attente des résultats définitifs, mettant en cause les évaluations des instituts de sondage n’a pas plu aux commentateurs des différentes chaines de télévision. Il n’a donc pas donné de consignes de vote pour le second tour, estimant qu’il n’était pas mandaté pour le faire. Cela correspond et reste cohérent avec la manière dont il a associé ceux qui ont adhéré à son mouvement et avec l’esprit de la sixième république qu’il voulait mettre en place. Il laisse donc le soin à ses 470 000 soutiens de s’exprimer d’ici vendredi sur sa plateforme sur la position à prendre pour voter au second tour.
Ce que je ferai après avoir analysé la situation.Car on pourrait aisément dire « Cette fois, je ne ferai pas comme LE 21 JUIN 2002. Je m’abstiendrai ou voterai BLANC. Que les électeurs qui n’ont pas voté à gauche se débrouillent avec leurs candidats. Je ne participerai pas à être de nouveau le dindon de la farce ! » Il est vrai, qu’à l’époque, Jacques CHIRAC qui a été élu avec un report très conséquent des voix de gauche n’en a absolument pas tenu compte d’un iota dans la politique qu’il a mené ensuite et cela a laissé un goût amer à nombre d’entre nous qui avons connu l’événement.
La situation n’est pas la même. Nous sommes en 2017 et les chiffres ne sont pas identiques à ceux de 2002. Les forces en présence sont aussi très différentes. Les électeurs sont de plus en plus versatiles.Je me pose donc la question pour prendre mes responsabilités. Il faut donc pour y répondre prendre le temps d’analyser et essayer d’avoir une position cohérente qui permette d’avancer... Et d‘aller voter physiquement au bureau de vote.
Rien n’est véritablement écrit pour la suite.(symbole de la République Française, auteur Jef-Infojef — Travail personnel, CC BY-SA 3.0)
LES APPELS POUR UN FRONT RÉPUBLICAIN
Sur la notion de Front Républicain je reviendrai ultérieurement dans l'analyse de la situation avant le prochain vote.
En tant qu’électeur, pour ma part, je n’ ai pas besoin d’appel. Par définition la voix de l’électeur n’appartient pas au candidat ce qui d’ailleurs s’est montré vrai de nombreuses fois.
Je saurai au moment voulu ce que j’aurai à faire, consigne de vote ou pas.
Qu’un des candidats dise pour qui il va voter au deuxième tour ne me dérange pas. C’est son choix et pas forcément celui de l’électeur qui l’a soutenu. Cela n’engage que lui. Ceux qui ont voté pour lui feront ce qu’ils ont envie de faire.Qu’un des candidats appelle à voter pour un autre candidat, pourquoi pas ? C’est net et clair. Après les électeurs font aussi ce qu’ils veulent.
Dans les deux cas ça donne une indication pour information. Je la prend par curiosité. Ça peut aider ou non, selon chacune ou chacun, à déterminer son prochain vote.
Ce qui me fait sourire ce sont les quelques "personnalités" , hors candidats, qui s'estiment assez « importantes » pour croire que leur appel va influencer l’électeur. Peut-être que pour certains c’est le cas. Mais c’est pour le moins autosuffisant et prétentieux voire ringard surtout si comme quelques uns on a trahi sa parole...
On entend aussi parfois, « j’appelle à voter CONTRE ... » pour ne pas dire de VOTER pour l’autre.
POUR CONCLURE PROVISOIREMENT
Il ne faut pas oublier qu’après le deuxième tour ce sont les législatives et partout, il faudra faire valoir les idées concrètes et réalistes que l’on veut faire aboutir pour, du moins en ce qui me concerne, faire élire à l’assemblée nationale un maximum de députés qui pourront être une force de progrès, de propositions et d’action y compris sur le terrain à côté et avec les citoyens.
Et c’est possible...en restant mobilisés et groupés... quel que soit son choix.
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