• Non cumul des mandats: le recul

    C’était en sommeil depuis l’appel de Martine Aubry aux parlementaires socialistes les invitant à respecter leurs engagements devant l’électorat.  Une centaine de parlementaires  socialistes ou apparentés (sur  environ 436  les deux chambres parlementaires confondues) se sont exécutés.  Bravo à eux. Les autres ont prétexté qu'il fallait attendre la loi pour mettre tous les parlementaires à égalité.

    Non cumul des mandats: le reculOn reporterait maintenant à 2016-2017, l’examen de la loi.  Cela a été annoncé ce dernier vendredi, par Manuel Valls, ministre de l’intérieur.

    Mais les parlementaires socialistes n’avaient pas besoin de cette loi et auraient dû montrer l’exemple pour la fin septembre 2012.  Des arguments  qui ne tiennent pas la route  ont été avancés pour ne pas respecter leur engagement (voir mon article sur le sujet : http://quaiducitoyen.eklablog.fr/cumul-ou-non-cumul-that-is-the-question-a52431165

     

    UNE NOUVELLE MAUVAISE JUSTIFICATION.

    Si ce qu’annonce Manuel Valls s’avère confirmé, cela constituerait un revirement de l’engagement du premier ministre qui avait promis la fin du cumul des mandats en 2014.  

    Comme il fallait bien trouver une nouvelle justification parce que nombre de parlementaires ne veulent pas du non cumul, Manuels Valls a expliqué que le faire en 2014 provoquerait de trop nombreuses démissions  de députés ce qui reviendrait en quelque  sorte à une mini dissolution de l’assemblée. ( ?!) Il affirme que ce serait « une faute » !
    Le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui s’est prononcé sans équivoque  pour le non cumul avant les élections municipales de 2014  fait tomber cet argument qui ne tient pas. Le président des MJS, Thierry Marchal-Beck, a rappelé clairement dans une interview au Journal « le Parisien »   qu’  « En juin 2012, les élus du Parti socialiste ont signé une lettre qui les engageait à  abandonner  leur mandat local le moment venu. »

    Il ne s’agit donc pas pour eux d’abandonner leur poste de député ou de sénateur  mais bien de laisser la place à d’autres militants sur le terrain pour prendre des responsabilités en vue des élections futures comme les municipales.

    Que l'on arrête donc d'essayer de nous manipuler.   

    Non cumul des mandats: le recul

     

    (Pigeons domestiques vulgaires, du groupe des pigeons dits voyageurs, 1904,auteur:Wilhelm Kuhnert published by Julien Salmon (1844-1921), domaine public)

     

    LE MYTHE DE L'HOMME PROVIDENTIEL 

                                                                                                                         (auteur: Henri Buguet, 2011,domaine public)

    Non cumul des mandats: le reculC'est ce mythe qui affaiblit depuis des décennies le fonctionnement démocratique de notre pays au niveau national et  local. Il instaure de plus un mépris envers tous ceux et celles (par centaines sur tout le territoire) qui ont la capacité et l''envie de prendre des responsabilités mais qui ne le peuvent pas car on verrouille le système pour faire perdurer les baronnies du pouvoir local.  

    Comme je le disais dans mon article du 19 septembre 2012 qui redevient d’actualité :  

    « Il faut arrêter de faire croire que tel élu qui est député, maire, président d’une structure intercommunale est l’homme providentiel autour de qui tout doit se faire.

    L’homme providentiel  n’existe pas. C’est un leurre. C’est tromper la démocratie et le citoyen que de faire croire que seul le maire de telle ville peut être candidat au conseil général ou à la présidence de la structure intercommunale. Il faut arrêter de faire croire que seuls ceux qui ont le plus de mandats sont les plus à même d’être les meilleurs candidats pour l’élection qui vient. Ils sont les plus connus, …on connait la chanson. C’est cette méthode qui empêche l’accès de plus de personnes aux responsabilités politiques. »

    Que ceux qui trustent les postes  laissent de la place aux autres qui sont tout aussi capables qu’eux de prendre des responsabilités.  C’est ce qu’attendent les jeunes socialistes mais aussi d’autres personnes pour agir sur le terrain.

    Ne pas respecter l’engagement pris mettrait à mal l’évolution future de la démocratie et jetterait le discrédit sur la nouvelle majorité qui n’en a pas besoin. Elle accentuerait la déception chez celles et ceux qui veulent accéder aux moyens effectifs  de faire changer positivement les choses. Et là, oui, monsieur Valls, ce serait une « faute »dont la majorité actuelle porterait l’entière responsabilité et qui montrerait que les promesses n'étaient que de fausses convictions électoralistes. 

    Les citoyens  qui ont voté pour François Mitterrand et les députés de gauche demandent que les promesses soient tenues! J'en suis. 

    Le parti socialiste a en main tous les moyens de faire le changement pour plus de  démocratie ayant la majorité au sénat et à l’assemblée nationale.

    Il faut refonder la politique et le fonctionnement démocratique de notre pays qui inspire de moins en moins confiance  à la population.

    Il n'y a qu'à lire les courbes montantes de l'absentéisme aux élections nationales pour s'en convaincre.
    L’action politique ne se joue pas seulement à l’assemblée nationale.
    Elle se fait aussi sur le terrain. Avec du sang neuf, avec des élus locaux disponibles qui ne sont pas des cumulards ou des petits barons locaux qui veulent tout diriger, on avancera vers plus de vraie démocratie c’est-à-dire une démocratie vraiment partagée.

    La date limite du changement sur ce point c'était le 30 septembre 2012!

    Ça urge !  

    Non cumul des mandats: le recul

    Il suffit d’observer la montée du pourcentage des français déçus qui vont  rejoindre, c’est un fait,  certaines thèses du front national parce qu’ils perdent confiance : près d’un tiers  (32%) se disent d’accord avec les idées défendues par le FN et  35%  adhérent aux constats exprimés par Marine le Pen mais, heureusement, pas encore aux solutions qu’elle propose.

    Et si la majorité élue par ceux qui lui ont fait confiance ne respecte pas ses engagements, elle portera la responsabilité de la montée du populisme qui peut mener au pire.

    La crédibilité du président de la république, de son gouvernement et de sa majorité parlementaire dépend du respect qu'ils ont a de la parole donnée à celles et ceux qui les ont mis au pouvoir.

    A bon entendeur, salut!

     

    « Les allocations familiales sur la sellette de l’austérité ?Refondation de l’Ecole : la Loi à l’assemblée. »

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