• LE PRÉSIDENT MACRON EST-IL EXTRÊMISTE, CYNIQUE ET FAINÉANT? 2 sur 2

    Après donc avoir répondu à l’insulte « fainéant », il convient de traiter les termes « extrêmes » et « cyniques » des propos du président Macron vis à vis de ses compatriotes.

    Ces mots ne sont pas, à mon sens,  de la même nature c'est à dire injurieuse que le terme de "fainéant".

    LE PRÉSIDENT MACRON EST-IL EXTRÊMISTE, CYNIQUE ET FAINÉANT?

     

     

    SUIS-JE CYNIQUE ?

    Probablement puisque je crois en une certaine forme de liberté qu’est la mienne de ne pas être coulé dans le moule macronien. J’écrivais début juillet sur le sujet en commentant le discours de politique générale du premier ministre, EDOUARD PHILIPPE à l’assemblée nationale :

    « Pour ma part , j’estime aussi que je n’ai à recevoir aucune leçon quant à ma liberté de penser...et à l'éventuel cynisme que je pourrais avoir vis à vis d'un pouvoir qui n'est pas prêt de me le faire abandonner au vu de ses actes, Emmanuel Macron, son gouvernement et ses députés en tête. Cynique, sans doute comme tout le monde, pour un certain nombre de choses mais pas naïf au point de gober les conseils philosophiques d'un président donneur de leçons d'autant que plus le mouvement "En Marche" d'Emmanuel Macron a été construit sur la base du cynisme...de son initiateur. »

    Pour mémoire,  le candidat devenu Président concluait ainsi son discours devant le congrès : « En chacun de nous il y a un cynique qui sommeille. Et c'est en chacun de nous qu'il faut le faire taire, jour après jour. Et cela se verra. Alors nous serons crus. ... »

    Mais tout est question d’appréciation. Définir le cynisme moderne n’est pas aisé. Il existe en chacun de nous et il faut conserver l’équilibre nécessaire pour en faire un atout plus qu’une déroute ou un désespoir.

    LE PRÉSIDENT MACRON EST-IL EXTRÊMISTE, CYNIQUE ET FAINÉANT?

    ( auteur Jean-Léon Gérôme, Diogène, 1860. Portrait romantique qui représente aussi le chien (en grec « κύων ») qui a donné son nom au cynisme - Domaine public)

     Mais chacun d’entre nous peut être cynique en fonction de son vécu, de ses convictions. Celles d’Emmanuel Macron et les miennes n’ont rien d’identiques et les bases de nos cynismes respectifs sont donc différentes. Il n’est pas mauvais d’être cynique mais encore faut-il en maîtriser les abus possibles et les conséquences. Le cynisme peut servir à avancer et à proposer mais ne doit pas être un enfermement.

    «...dans la pratique, le cynisme, lorsqu’il est poussé jusqu’à l’excès, risque de transformer la prétention de lucidité en aveuglement, en prison ou, pire encore, en stupidité. » ( Alex Gagnon dans «  Nous autres, cyniques » - Littéraires après tout).

    Ne serait-ce point là l’abus de cynisme que ferait Emmanuel Macron dans son jusqu’au-boutisme de réformes ou de « transformations » - selon sa nouvelle expression ?

    La question est posée. Il faut maintenant continuer d’observer les actes.

    Deuxième réponse donc à ma question titre : Emmanuel Macron est un président cynique .

    Pour la petite histoire je note qu' Edouard Philippe, actuel premier ministre , au temps où il était  chroniqueur à Libération à partir de janvier 2017, député et maire LR du Havre  pour commenter tous les jeudis la campagne électorale présidentielle, disait :  "Macron n'assume rien mais promet tout, avec la fougue d'un conquérant juvénile et le cynisme d'un vieux routier".

    Alexis Corbière, porte parole de la France Insoumise et actuel député de l'opposition disait lui  : "C’est du cynisme de dire qu’on va changer les choses alors qu' on continue ce qu’a fait Hollande."

    Ceci pour illustrer le propos avec d'autres avis que le mien.

    SUIS JE UN « EXTRÊME »  OU UN « EXTRÉMISTE » ?

    Pour Emmanuel Macron, sans doute, je le suis  puisque n'étant pas d’accord avec nombre de points de son programme. Les critiques argumentées que j’en ai faites le prouvent. Elles n’ont rien d’extrêmes mais sont de bon sens et ouvertes. Je ne me sens donc pas concerné.

    Mais Emmanuel Macron est –il un extrémiste ?

    Une des caractéristiques de l'extrémisme est une pensée dogmatique qui refuse toute alternative aux idées avancées et qui conduit à vouloir les imposer par des méthodes radicales ou violentes. Jusqu'au-boutiste ce qui est une forme d’extrémisme, Emmanuel Macron a expliqué qu’il continuerait à réformer, « faire ce pour quoi les Français [l]’ont élu sans hésitation » : réforme du droit du travail, l’assurance-chômage, la politique du logement et des transports.

    Mais je dois bien rappeler qu’il n’a pas été élu « sans hésitation » ainsi qu’il le clame.

    Il a été élu au deuxième tour avec 43,63 % alors que le vote d’adhésion ne lui été acquis au premier tour qu'avec au maximum 23,75 % des suffrages exprimés soit 8 433 346 voix qui représentent 18,21% des électeurs inscrits..

    Il n’a pas voulu modifier son programme pour les législatives pour essayer de tenir compte des électeurs qui ont voté contre Marine Le Pen au deuxième tour mais n’ont pas adhéré à son projet. L’abstention des électeurs aux législatives est majeure. Elle représente 51, 29% soit   24 401 132 électeurs inscrits.

    C’est donc bien un « jusqu’au-boutiste » comme le confirme ses déclarations puisqu’il estime que son programme n’ a pas à être modifié malgré une adhésion que l'on peut qualifier de faible ou minoritaire de la part des français  et qu’il l’appliquera...

    Quand il affirme « Nous allons le faire, sans brutalité, avec calme, avec explications, avec sens. » rien n’est plus faux.

    LE PRÉSIDENT MACRON EST-IL EXTRÊMISTE, CYNIQUE ET FAINÉANT?

    (auteur stevepb, CCO domaine public) 

    La brutalité est là :

    Il y a brutalité quand on veut gouverner par ordonnances pour aller vite en matière de droit du travail. On me rétorquera qu’il y a eu concertation avec les organisations syndicales. Sans doute mais cela ne veut pas dire négociation et le texte des ordonnances est bien conforme aux objectifs fixés par Emmanuel Macron qui ne dévie pas en donnant une priorité aux revendications du MEDEF. On flexibilise d’abord. La consolidation de la sécurité des salariés est atténuée (exemple de la pénibilité), le rôle des syndicats affaibli et le reste n’est que broutille face à ce qui est obtenu pour les entreprises avoir plus de pouvoir dans les décisions vis à vis des salariés dans l'entreprise.
    Il y a brutalité quand on commence à casser le fondement du système de protection sociale basé sur les cotisations de ceux qui sont concernés en évinçant à terme leurs représentants qui n’auront plus leur mot à dire.

    Il y a brutalité quand on inflige aux retraités une baisse non compensé de leur revenu.

    Les explications ne sont pas convaincantes et le bon sens et la justice n'y sont pas. Quant au calme, je doute que les ordonnances, la précipitation avec laquelle des mesures  ont été prises pour la rentrée scolaire par exemple soient le signe de la sérénité qu'il conviendrait d'installer  quand on veut faire de vraies réformes qui ont du sens et de l'adhésion...

    Troisème réponse à ma question titre : Emmanuel Macron est donc bien extrême et extrémiste.

    POUR CONCLURE :

    En réponse à ma question titre, on peut sans se tromper dire que le président est un extrémiste cynique. Je viens d’en donner mon sentiment argumenté. Le terme « fait néant » ne peut lui être appliqué.
    Le peuple en décidera quand il aura vu les conséquences de ce que président a imposé ou n’a pas encore fait.

    Pour éclairer sa pensée complexe, j’invite donc le président Macron à lire ou à relire Sénèque, Paul Lafargue, Jean-Jacques Rousseau ou Bertrand Russel et d’autres encore qui sur le sujet de la « fainéantise » ou « la paresse » remettent, sans violence, les choses en équilibre face aux pratiques du monde du travail.

    Quant à se sentir insulté, oui sans doute on peut l’être ne serait que par la violence du propos.

    Je reste persuadé qu’Emmanuel Macron est en colère et n’accepte pas d’être contesté ou pas entendu comme aujourd’hui par une large majorité de la population. Il a donc cédé à la violence verbale avec le terme « fainéant » qui rappelle le « casse toi pauv’ con » d’un certain Sarkozy.

    Mais ici, cela m’apparaît plus grave car ce n’est pas à l’adresse d’un seul individu que le président s’est exprimé mais à des millions de français d’une manière qui ne convient pas à la fonction qu’il devrait incarner. Monsieur Castaner et les amis d'Emmanuel Macron peuvent toujours ramer , nombre de « français » ne sont pas dupes et se sentent, à raison, insultés et dévalorisés.

    LE PRÉSIDENT MACRON EST-IL EXTRÊMISTE, CYNIQUE ET FAINÉANT?

    (d'après image de 2204574, CC0 domaine public)

    Si le président est irrespectueux et méprisant vis à vis de ses compatriotes c’est parce qu’il sent qu’il ne parvient pas à convaincre. Il y a là un certain narcissisme qu’a dévoilé sa manière de se placer en président jupitérien qui ne supporte pas la contradiction.
    Ce n’est pas rassurant pour l’avenir s’il ne change pas son comportement de quasi despote soi-disant éclairé. Cela conforte mon avis du 3 septembre 2017 ici-même : (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/rentree-politique-a131426804)

    A suivre...

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