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LAÏCITÉ ET HYPOCRISIE...
Je ne re détaillerai pas ce que j’ai déjà écrit dans les nombreux articles sur le sujet dans ce blog. Chacun pourra s’y reporter pour y trouver nombre de preuves de ce que j’avance.
Mais une énumération mérite d’être faite pour rappel de ce qui a concouru à la progression des atteintes à la Laïcité car si on veut pouvoir donner des leçons encore fait-il soi-même être exemplaire ce qui, pour certains politiques, n’a pas été toujours le cas et ne l’est toujours pas , loin sans faut, malgré de tonitruantes déclarations. Il suffit de constater les actes, les impasses ou les oublis...
Ceci dit, il faut réparer en agissant avec clarté. On peut le faire. Il faut du courage et de la détermination... et se baser sur cet inventaire du passé -sur lequel on ne peut plus rien- pour agir et redresser la barre pour l'avenir, ceci dit pour rester positif.
(Loi de séparation des églises et de l’État. Page 1 - Archives Nationales - AE-II-2991, domaine public)
LES DERNIERES LÉGISLATURES
Commençons par les présidents élus.
A chaque président sa pierre…ou plutôt ses coups de canifs plus ou moins importants dans la laïcité. Il convient de les repérer non pour blâmer car ça ne sert à rien mais pour en tirer les leçons pour agir pour le futur et avoir une société apaisée, excluant toute violence et qui ne se laisse pas déborder par les extrémismes religieux qui mettent à mal l'équilibre de la citoyenneté.
On trouvera ci-après quelques éléments que j’ai détaillés dans l’article: http://quaiducitoyen.eklablog.fr/a-propos-de-la-laicite-4-sur-4-a176031900
LA LÉGISLATURE MACRON:
Élu en 2017, président de la République ...
Si monsieur Macron veut être écouté, il doit balayer devant sa porte.
La dernière action équivoque en date qui peut semer le doute c’est son annonce de participer à la messe donnée par le Pape François, à Marseille , le 23 septembre prochain. Face aux remarques qui ont été faites par certains, il vient de justifier sa présence à la messe en indiquant qu’il serait là en tant que président, « pas en tant que catholique ».
C’est tout à fait ambigu et inutile. Il ne peut justifier sa présence comme Président de la République à cette messe puisque le Pape François n’est pas en visite officielle en France en sa qualité de Chef d’État. (dixit lui même lors de son retour des JMJ). Il n’est d’ailleurs pas reçu officiellement par le Président de la République. Emmanuel Macron ne peut assister à cette messe que comme catholique ce qu’il dément…
Tout cela n'est pas très clair y compris du côté du Pape.
Cela semble une broutille toute en nuance mais cela a son importance quand on veut avoir une attitude claire.
Que le président de la République rencontre le Pape, chef d'état du Vatican, venant en France ne me choque pas. Que l'on cherche des excuses pour assister à la messe donnée à Marseille me semble complètement hors sol. Plus de simplicité et de sincérité auraient levé les polémiques.
Une attitude plus grave peut être dénoncée. Elle date d'environ cinq années.
Dans un article en date du 13 avril 2018 j’évoquai l’attitude du président actuel, Emmanuel Macron, avec ce titre : «laïcité : Emmanuel Macron "président" des catholiques français? ». J’y relatais sa participation, le 9 avril de cette année là, à la conférence des évêques pour un appel au rassemblement des catholiques pour intervenir en politique.
En appelant ainsi les catholiques à agir et s’engager en politique en qualité de chrétien j’estimais qu’il trahissait l’esprit de la laïcité et commettait une faute vis à vis du respect de la loi de 1905.
« En quoi un président de la république est-il légitime pour appeler les chrétiens en tant que tel à se mobiliser pour agir dans le champ politique ?
Ce discours était donc plus qu’équivoque.Le rôle du président de la république est d’appeler tous les citoyens sans distinction à s’engager en tant que tel en politique mais non en tant que fidèle d’une religion quelle qu’elle soit.
Le 9 avril 2018, le Président est donc, à mon sens, sorti de son rôle constitutionnel.
Plus grave encore, en évoquant des « liens abîmés » entre l’Église et l’État qu’il faudrait « réparer », il ouvre une brèche dans le principe de séparation entre l’État et les Églises.
En disant qu’il voulait réparer le lien il est en contradiction avec la rupture que la loi de 1905 a faite avec les Églises séparant celles-ci de l’État.
Il n'y a rien à réparer mais il joue ainsi de la confusion qui pourrait régner dans l’esprit des français : celle de faire croire qu’on peut faire des accommodements avec la laïcité. Ce n'est pas acceptable.
Il me semble se laisser aller à une fluctuation qui va de laïcité qu’il faut faire respecter de manière stricte par la loi de 1905 et une laïcité à qui il veut attribuer un qualification comme « ouverte ». La laïcité n'a pas à être ouverte ou fermée et c'est lui faire injure que de vouloir lui donner un qualificatif. Laïcité un point c'est tout. Le mot suffit à lui même. Le fait même de vouloir lui coller l' adjectif ouvert montre que le Président n'est pas clair sur ce qu'est, pour lui, la Laïcité. Halte donc à l’hypocrisie et à l’opposition artificielle entre la laïcité dite "ouverte" et la laïcité dite "de combat". La liberté est la liberté, elle n’est pas ouverte ou de combat. Par contre on combat pour défendre la liberté comme on peut combattre pour défendre la Laïcité en dénonçant pas exemple les "dérives" de quelques côtés qu'elles viennent.
Il n’y a, de la même manière, pas lieu de dire « liberté religieuse » comme on l’entend souvent ou « liberté athée » comme on ne l’entend jamais mais « liberté de conscience »...qui convient pour tous les citoyens.
Je terminerai par la description de la sape bien orchestrée par Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Éducation, pour fragiliser l’École publique , renforcer l’école privée et ses financements mais aussi aller vers la destruction du baccalauréat, la destruction de l’entité "école primaire", tout cela, malgré des apparences trompeuses, sur fond de gadgetisation rétrograde et d’économie sur la prise en charge des élèves. ( voir mes articles sur L'EDUCATION NATIONALE pour le précédent mandat intitulé "LA CASSE A MACRON VIA BLANQUER").
Par exemple, mettre en place l’obligation scolaire pour les enfants de trois ans qui y vont déjà pour 97% d’entre eux n'a résolu en rien le problème des effectifs mais a permis de faire le BUZZ et de manière larvée, avec l'abaissement de l'âge à 3 ans, aux écoles maternelles privées d’être financées par les communes qui de ce fait voit leurs charges s'alourdir à moins que l'enveloppe globale ne change pas... C'était écrit:
J'en arrête là.
Je vais passer en revue quelques actes aussi graves voire plus sous les législatures Hollande et Sarkozy… Chacun jugera. Je pourrai aussi remonter plus loin dans le temps sous les autres législatures.
J’y reviens donc.
AVANT QUE DE POURSUIVRE…
Emmanuel Macron a encore un mandat de quatre ans à assumer.
Il pourrait encore agir par des mesures fortes de réparations et de mise au point qui redonneraient à la Laïcité sa force initiale plaçant chaque citoyen à égalité dans une France que fragmentent les intérêts religieux notamment extrémistes qui veulent imposer leurs dogmes au dessus des lois.J’y reviens dans un autre chapitre pour proposer, à la lumière de ce que a été abandonné au fil des législatures , nombre de réinitialisations des principes de la Laïcité de 1905 et corriger ce qui n’aurait pas dû être abandonné. Il n’est pas trop tard mais l’oeuvre sera longue et difficile car mis à part les chefs d'Etat qui ont laissé faire, nombre d’élus politiques ont pris de mauvaises habitudes pour contourner la laïcité et il conviendrait en premier lieu d’abandonner cet électoralisme qui brouille tout et en premier chef les citoyens mais aussi permet aux extrémistes religieux d’utiliser les failles créées dans le temps.
Tout cela est affaire d’actes symboliques mais surtout de clarté dans les décisions prises qui se doivent d’être justes et expliquées avec une grande pédagogie.
Une laïcité sans compromissions :
( image créée par P. Patte à partir de l'image symbole de la république française créée par TaniaPS , CC BY-SA 3.0)
L’action à mettre en oeuvre doit reposer sur les forces susceptibles d’y contribuer et exclure dès le départ tout accommodement avec la laïcité comme d’aucuns ont voulu le faire et ont participé grandement à ce trouble dont je parlais ci-avant.
Tags : Laïcité, hypocrisie, législatures