• IL FAUT FAIRE BARRAGE AUX VARIANTS DU BRESIL ET DE SUD AFRIQUE

    Un  variant fait des ravages au Brésil et environ entre 350 et 1000 personnes (selon les sources )  venant de ce pays arrivent chaque jour dans les aéroports. Je ne compte pas ceux qui passent librement les frontières françaises sans contrôle et qui circulent par les pays de l’Union européenne.
    Il y aurait des précautions prises dans les aéroports français.

    Cela est-il suffisant pour éviter que ce variant fasse comme celui qui s’est installé et présent à plus de 80% en France, le variant dit Britannique ou Anglais deux fois plus contaminant et létal que le variant d’origine ?

    Le variant brésilien représente certes moins de 1% des cas en France selon les derniers chiffres de Santé publique France du 8 avril dernier.
    Il est jugé préoccupant par les autorités sanitaires.

    Mais que  prend- on véritablement comme mesures pour qu’il ne fasse pas comme le variant britannique ? On ne peut se limiter à fermer les aéroports ou contrôler strictement.
    Quelles stratégies déployons nous pour anticiper une éventuelle progression de la contamination par ces variants?

    GESTION DE LA CRISE SANITAIRE: UN ECHEC PAR PERTE DE TEMPS

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    LES CONSTATS

    Mais que  prend- on véritablement comme mesures pour qu’il ne fasse pas comme le variant britannique ?
    Attend –on que le variant brésilien se confronte au variant britannique en France pour agir ?
    Qu’en est-il  de l’efficacité des vaccins qu’on nous inocule face à ce nouveau variant ? ll semblerait donc  plus contagieux que la souche initiale du Covid-19, voire plus contagieux que le variant britannique. De plus il présenterait  "un impact sur l'échappement immunitaire post-infection et post vaccinal" ce qui veut dire qu’il pourrait être plus résistant aux vaccins comme aux anticorps conférés par une première infection.  Cela pourrait rendre  la campagne vaccinale actuelle et future inadaptée  avec des  risques importants de réinfections.

    La majorité des Brésiliens souffrant du Covid-19 en soins intensifs ont actuellement  « moins de 40 ans » selon ce que vient de déclarer le coordinateur d'une étude de l'Association brésilienne des soins intensifs (AMIB). Cette étude confirme aussi que le variant brésilien pourrait entraîner des formes plus graves du Covid-19. Selon la revue médicale MedRxiv , « le variant brésilien peut s’avérer jusqu’à 2,5 fois plus contagieux que la souche originelle. Son potentiel de réinfection, soit sa capacité à contaminer des personnes infectées par le passé, est estimé entre 25 à 61% ».

    Autant de questions et d’incertitudes  auxquelles il nous faudrait des réponses plus précises que celles que nous avons actuellement et des réactions de nos dirigeants plus adaptés que celles que nous connaissons.

    Tout cela s’ajoute l’information que nous avons de  la menace du variant sud africain qui est actif à hauteur de 35 % en Moselle où la Haute Autorité de Santé a préconisé de ne plus utiliser le vaccin  AstraZeneca  qui face à ce variant perd de son efficacité.Quelles en sont les raisons?

    IL FAUT FAIRE BARRAGE AUX VARIANTS DU BRESIL ET DE SUD AFRIQUE

    Image par Ali Raza de Pixabay

     

    LES MESURES PRISES AUX FRONTIÈRES

    Actuellement, en ce qui concerne les précautions prises dans les aéroports, on sait que toute personne venant du Brésil doit subir un test PCR pour savoir s’il est positif ou non au covid.

     Toutes les personnes en provenance du Brésil souhaitant regagner la France et habilitées à entrer sur le territoire doivent s'engager à s'isoler pendant 7 jours une fois arrivées en France, puis à refaire un deuxième test PCR à cette issue : isolement à l’Hôtel ou chez soi si on a un domicile en France.
    La question est de savoir comment s’effectue le contrôle de cet  isolement même si on demande une déclaration sur l’honneur…

    En clôturant ce billet, j’apprends que le gouvernement a décidé de suspendre les liaisons aériennes avec le Brésil. C’est une bonne chose et il est plus que temps de le faire.  
    Espérons qu’au niveau européen les échanges transfrontaliers seront aussi surveillés.

    Et qu'on est-il pour la circulation du variant sud africain?

    LES MESURES MINIMALES QU’IL FAUDRAIT PRENDRE

    Selon Rémi Salomon, le  président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP, il faut que les mesures prises le soient à l’échelon de l’Europe et pas seulement de la France puisque  des circulations importantes des populations à l'intérieur de l'Europe se font .
    Dans ce cadre, en France mais aussi ailleurs en Europe, selon lui, "La mesure la plus efficace, compte tenu du fait que les tests PCR peuvent être pris à défaut, c'est de faire une quarantaine, un isolement d'une dizaine de jours à l'arrivée des voyageurs".  C’est ce qui se fait déjà au Royaume Uni.

    Il ne faut pas être un grand savant, épidémiologiste ou autre pour reconnaître que c’est une mesure de bon sens.  
    Cela doit aussi s’organiser de la même manière au niveau européen. Où en est-on à ce niveau?

    IL FAUT FAIRE BARRAGE AUX VARIANTS DU BRESIL ET DE SUD AFRIQUE

    Image par Rudy and Peter Skitterians de Pixabay

    POUR MÉMOIRE :

    Rappelons nous que le variant britannique a précipité en deux mois la Grande Bretagne dans une nouvelle phase de l’épidémie. En France cela s’est produit ensuite de le même manière : le 4 janvier, au moins huit cas liés à la mutation anglaise avaient  été identifiés au sein d'un cluster familial à Marseille . L'Agence régionale de Santé a annoncé le lundi que deux cas du variant avaient été confirmés le dimanche à Lille   mais ne suscitaient pas d'inquiétude. les 7 et 8 janvier puis le 21 janvier deux enquêtes dites « flash »  de Santé Publique France ont montré que le variant britannique avait progressé de 1 % à 2 % des cas à 13,2 % entre les deux dates.  

    Le 18 février nous en étions, selon le ministre de la Santé à 36 % des cas positifs constatés avec des taux plus importants de pénétration du virus britannique de 34 à 54% dans certains départements…

    L'histoire va-t-elle se répéter pour les deux nouveaux variants qui sont sur notre sol?

    Santé Public France qualifiait, le 8 avril, de «stable» la situation des variants sud-africains et brésiliens dans l'Hexagone :  seule une centaine de cas a par exemple été relevée en une semaine dans la région Occitanie.  Jacques Izopet, responsable du pôle biologie et chef du service de virologie du CHU de Toulouse affirme à la Dépêche du Midi : «Pour l’instant, il n’y a pas d’inquiétude particulière, mais il faut surveiller». Bruno Lina membre du Conseil scientifique, explique que le variant brésilien n’est pas majoritaire en France en l’absence d’arrivées massives de malades et qu' «il s’efface face au variant britannique ». « Il n’a une transmissibilité que de 20 à 30% supérieure au virus originel, contre 60% pour le britannique.»

    QUELLE STRATÉGIE DE PRÉVENTION EN FRANCE ?

    Mais quelle est, en effet,  la stratégie de la France pour contenir les variants brésiliens et sud africains et pourra-t-on les contrôler? Ne va-t-on pas subir la même progression que celle du variant anglais?

    Est-ce que comme le disait en son temps le professeur Fontanet, vice-président du conseil scientifique, pour le variant anglais, l'état des lieux de la transmission du variant doit être réalisé "au plus tôt" : "Plus vite on agit auprès des personnes qui auraient été affectées par ce variant pour les mettre en isolement strict, s'assurer que tous les contacts puissent être identifiés, plus vite on retardera la propagation de ce variant sur le territoire", explique-t-il. Cette observation permettra de dire "à quelle échéance (...) cette circulation deviendrait problématique". et gagner du temps en poursuivant la vaccination des personnes à risque de formes graves. "Il y a par exemple plus de 6 millions de personnes qui ont plus de 75 ans. Il faut les vacciner rapidement parce qu'on risquerait de se trouver dans une situation difficile pour eux si le variant se met à circuler de façon extrêmement massive." 

    C’est en cours du moins je l’espère.

    Comme je le disais précédemment, les  travaux publiés dans MedRxiv font aussi apparaître une capacité de réinfection : le variant brésilien serait ainsi 25 à 61 % plus susceptible de déjouer l’immunité issue d’une infection antérieure. Est-ce que les vaccins actuels seront encore protecteurs d’une part pour les personnes âgées mais aussi pour les plus jeunes car il apparaît que les moins de 40 ans sont devenus majoritaires (52,2 %) dans les unités de soins intensifs des hôpitaux brésiliens… ?  

    Le variant brésilien représente moins de 1% des cas en France. Au 12 avril, la proportion du variant sud-africain et brésilien est stable à 4%. Néanmoins 6 départements avaient une proportion de suspicions de variant sud-africain ou brésilien supérieure à 10%. Cette proportion était toujours particulièrement élevée en Moselle ainsi qu'en Meurthe-et-Moselle, en Vendée et dans les Vosges.

     Vincent Thibault, chef du service de virologie du CHU de Rennes estime que le variant brésilien ne présente « pas d’atout majeur pour supplanter les autres variants qui circulent aujourd’hui. Ma crainte irait plus vers le variant sud-africain qui échappera beaucoup plus à l’immunité naturelle (infection antérieure) ou vaccinale. »  Et le  virologue de citer une étude à paraître le 29 avril dans la revue Cell, qui compare les différents variants en fonction de la capacité des vaccins Pfizer et Moderna  à les neutraliser :  « Il faut cinq à dix fois plus d’anticorps vaccinaux pour neutraliser le variant brésilien que la souche originelle. C’est 100 fois plus pour le sud-africain. Le variant anglais est lui relativement bien neutralisé. » Le virologue juge « imprévisible » la propagation comparée de ces variants en France, dans les prochains mois. « C’est multiparamétrique. Il faut une bonne symbiose entre l’hôte et le virus. Peut-être que la différence de fond génétique entre un Brésilien et un Français joue aussi. »

    Pas rassurant tout cela.

    Je n’ai que peu d’infos quant à l’efficacité du vaccin AstraZeneca vis-à-vis de ces variants  sauf la décision peu rassurante de la Haute Autorité de Santé de ne plus vacciner avec ce vaccin en Moselle où le taux des variants sud africains et brésiliens est le  plus important.
    Et ailleurs en France , à titre de prévention ne doit –on pas se faire vacciner en deuxième dose par un vaccin ARN plus susceptible de nous protéger ?
    L’objectif ne doit pas, en effet,  être de « fourguer » les doses d’AstraZeneca, actuellement non utilisées, au plus de 55 ans mais de prévoir l’avenir.

    Il faut donc être clair pour lever les doutes ou donner des certitudes. La poursuite de la vaccination par AstraZeneca est en jeu pour nombre d'habitants de plus de 55 ans.

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    Image par Elf-Moondance de Pixabay

    POUR ESSAYER DE CONCLURE

    Tout cela est donc plein d’incertitudes pour l’avenir d’où la nécessité, à mon sens, de suivre les prescriptions des scientifiques :

    • d’Arnaud FONTANET de ne pas relâcher l’attention et le suivi des contaminations par les variants comme il l‘avait recommandé en janvier 2021 pour le variant anglais dont nous n’avons pu limiter à temps la propagation
    • Si on autorise de nouveau les vols venant du Brésil, prendre des mesures de contrôle des frontières qui soient très sérieuses à savoir le test PCR à l’arrivée suivi d’un isolement obligatoire dans un hôtel (Il y en a plein d’inoccupés autour des aéroports) avec comme le préconise le généticien Philippe Froguel « un test à deux et sept jours. Si l’un des deux s’avère positif, il y a un séquençage pour détecter l’éventuelle présence d’un variant. »

    Cela pourrait éviter d’avoir une quatrième vague sud africaine ou brésilienne qui se jouerait des vaccins actuels devenant partiellement inefficaces.
    Il semble urgent que nous prévoyions l’éventualité d’une troisième vaccination par un vaccin adapté aux nouveaux variants qu’il faut dès à présent mettre en œuvre, financer massivement et commander pour ne pas avoir de pénurie. En fin de semaine dernière, une « source à la Commission européenne »  a indiqué à l’AFP que l’UE allait négocier l’achat de 1,8 milliard de doses de vaccins de « deuxième génération », efficaces contre les futurs variants. C’est un peu vague.  A espérer que c’est vrai et que la négociation sera rapide et ne prendra pas des mois comme cela a été fait pour les vaccins actuels qui sont arrivés au compte goutte parce que l’Europe n’ a pas su faire le nécessaire pour financer à la hauteur des enjeux ce qui a retardé dans tous les pays européens la vaccination dont nous avons bien besoin maintenant  et pour laquelle nous manquons de doses et devons  faire une course contre la montre pour vacciner…

    Le professeur Rémi Salomon que j'ai cité plus haut,   pense qu’ "Il y a toutes les raisons d’être inquiets. S’il (le covid brésilien) vient et qu’il prend de l’ampleur en Europe, il peut faire une quatrième vague qui peut être à nouveau très meurtrière »

    Il est donc urgent d'informer clairement pour dissiper les doutes par la vérité  face à l'avenir.

    Les incertitudes sont donc encore nombreuses et la fin de la pandémie est encore loin même s’il faut être optimiste mais ne pas claironner victoire croyant que dès mi mai on va "rouvrir" quelques cadenas.

    Un peut tôt pour le dire et le promettre n’est pas, à mon avis, sérieux…

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