• GRANDE CONSULTATION CITOYENNE : L'ESPRIT, LA LETTRE ET LES ACTES- 2 sur 4

    Alors que le président de la République commence sa tournée auprès des maires de France, j’ai donc largement le temps de lire le contenu de sa lettre que beaucoup dans les médias commentent mais que tout le monde n’a pas lu sauf à n’avoir que cela à faire depuis sa parution. De plus tout le monde ne regarde pas la télé, n a pas internet... C’est en tout cas ce que je constate autour de moi. C’est dire qu’il faudra du temps pour que les français qui décident de la lire,  prennent vraiment connaissance du contenu, l’assimilent, y réagissent et décident de participer ou non aux échanges ou à la consultation.

    De toute façon, les 5 personnalités qui doivent être garantes de l’impartialité des remontées ne sont pas encore nommées ce qui est pour le moins un flop dans le lancement. C’est pourtant un des éléments importants pour décider si cette consultation-débat vaut la peine qu’on y participe.

    Il n’y a toujours pas de réponses dans la circulaire du premier ministre sur la manière dont les fruits du débat remonteront pour être pris en compte. Quels fruits seront mis dans la corbeille? C'est aussi la grande question.

    CAMPAGNE PRESIDENTIELLE : UN GRAND « MICMAC » OU UN VAUDEVILLE?

    (auteur Pexels, pixabay, CC0 domaine public)

    ÉCHOS DE LA PREMIÈRE RENCONTRE PRÉSIDENT / MAIRES

    Pour les détails il suffit de se reporter aux découpages de la journée du 15 janvier que l'on retrouve dans les médias, sur le net notamment..

    Je ne note ici, pour m’éclairer, que ce que j’ai remarqué de significatifs  dans les actes ou les paroles du président ceci dit de manière partielle car je n'ai pas assisté à toute la démonstration présidentielle.

    La rencontre a commencé à 15h au gymnase de Grand Bourgtheroulde (Eure) pour écouter plus de 600 maires normands exprimer les doléances de leurs « administrés ».

    Je passe sur les bruits de "couloirs" quant aux diverses sélections qui auraient pu être faites notamment quant au choix de celles ou ceux qui devaient prendre la parole. Il faudrait être dans ces couloirs pour savoir ce qu'il en est vraiment.

    Avant cela, le président avait fait un détour « surprise » par Gasny pour assister au conseil municipal. Il aurait écouté mais parlé aussi et entre autres dit,en aparté, selon les journalistes présents, que
    "Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent".

    Si cela est vrai, pas sûr que ce soit très habile d’avoir de tels propos qui pourraient être mal interprétés en cette période très sensible, un peu comme ceux exprimés lors de la "Galette à l’Élysée" la semaine dernière.

    Passons. Chacun jugera.

    Le président  aurait dit aussi, en introduction, que si « des sujets intelligents » émergeaient pendant le débat, ils « pourront être débattus ». « Il ne doit pas y avoir de tabou »... « Je veux que ce soit un échange libre et que vous me disiez ce que vous avez sur le cœur ».

    Dont acte. Le tout est de savoir ce qu’est un sujet intelligent. La flatax, le CICE , l’ISF, la CSG, la non indexation des retraites sur l'inflation sont-ils des sujets intelligents ? Mais comme il n’y pas de tabou, cela pourrait être abordé...intelligemment.

    Pas difficile.

    Emmanuel Macron demande aux maires d’être des facilitateurs.

    Bon courage à elles et eux. J'ai perçu qu'ils n'avaient pas l'intention de porter la responsabilité de l'animation de ces débats mais que nombre d'entre eux n'étaient pas contre prêter des salles pour que les échanges se tiennent.

    GRANDE CONSULTATION CITOYENNE : L'ESPRIT, LA LETTRE ET LES ACTES- 2 sur 3

    (auteur Clker-Free-Vector-Imag CC0 domaine public)

    Je n’ai ensuite pas assisté à toute la séance de rencontre avec les maires qui a duré près de 7 heures. Qui d’ailleurs a pu y assister à part ceux présents dans la salle et des journalistes?

    Quatre chaînes de la TNT s'étaient mobilisées toute la journée et jusque la fin du lancement de la fusée et ensuite pour l'analyse "à chaud" des commentateurs : LCI, BFM, CNEWS et FRANCE Infos...

    J’ai pris l’antenne vers 21h30. J’ai alors pu voir une sorte de show durant lequel le président Macron a répondu aux questions des maires.

    Il fut confirmé qu’il n’y avait pas de tabou quant à l’abord d’un sujet. Même sur l’iSF mais que néanmoins, pour ce dernier, il faudra attendre une évaluation des retombées pour éventuellement y revenir si nécessaire...

    Sur le fond des propos, j’y reviendrai avec le contenu de la lettre.
    Sur la forme, j’ai assisté à un jeu de questions/réponses et pas à un débat.

    Car « débattre » cela veut dire échanger et essayer d’en tirer accords, désaccords, divergences et convergences... Ensuite il faut en faire une synthèse. Il n’y en a pas eu.

    Mais ça n’était pas l’objet du déplacement. C'était un lancement du "grand débat" par une communication menée par un président bateleur d'estrade, rôle où il est très à l'aise. Il a sans doute voulu montrer qu'il avait  la grande forme et qu'il pouvait répondre sur tous les sujets avec une certaine précision et beaucoup d’aisance,...bref qu'il connaissait ses dossiers et ceux des maires.  Il faut bien dire que le spectacle, car c’en était un, valait le coup d’œil. En cela l'opération a été réussie.

    CAMPAGNE PRESIDENTIELLE : UN GRAND « MICMAC » OU UN VAUDEVILLE?

    (auteur 383961, pixabay, CC0 domaine public)

    Le lancement a donc été fait avec brio reste à voir quel impact il a eu sur, d’une part les maires dont il est souhaité qu’ils soient les facilitateurs des débats locaux et d’autre-part sur les citoyens pour qu’ils y participent.  Quant aux Gilets Jaunes, ils avaient été relégués derrière nombre de barrières sous la surveillance des forces de l'ordre pour ne pas créer de troubles qui auraient pu être préjudiciables à la démonstration présidentielle.

    Un point qui peut sembler "positif": le président a souhaité qu’on ne parle pas de cahiers de doléances mais plutôt de cahiers de droits et devoirs: « Ce doit être des cahiers de droits et de devoirs, les doléances c’est comme si un souverain devait donner des choses, en démocratie y’a un budget (…) des élus, élus par le peuple et après le peuple peut exprimer des souhaits et expressions de droits et devoirs ». Il définit donc , avec raison, que des doléances s’adressent à un souverain en monarchie et que le mot doléance n’avait pas sa place en république. Mais peut-être que l’expression"cahiers de doléances" est venue tout naturellement au niveau local parce que justement nous vivons dans une sorte de monarchie républicaine où le président de la République a tous les pouvoirs et s’en est jusqu’ici bien servi... Il aurait pu aussi parler de cahiers de revendications...
    Question de vocabulaire...

    Quant à l'allusion au budget, il sera bon d'y revenir. Ce n'est pas un mot dit de manière anodine car c'est là où les désaccords iront bon train. Qui dit budget dit financement et si le président maintient son cap économique et notamment sa répartition des dépenses et sa conception de la fiscalité, pas sûr qu'on pourra déboucher sur des changements significatifs pris en compte pour une plus grande  justice sociale.

    LE CONTENU DE LA LETTRE ET LA RÉUNION AVEC LES MAIRES

    Il est donc  intéressant de comparer l’esprit du discours tenu hier par le président de la République et le contenu de sa lettre aux français.

    Les deux se superposent mais aussi se complètent ou se précisent.

    J’y reviendrai donc dans la suite...

     

    CAMPAGNE PRESIDENTIELLE : UN GRAND « MICMAC » OU UN VAUDEVILLE?

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