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GRANDE CONSULTATION CITOYENNE: L'ESPRIT, LA LETTRE ET LES ACTES - 1 sur 4
Le président de la République vient de publier une lettre qu’il adresse aux citoyens.
Dans mes écrits précédents, j’ai dit combien je regrettai les paroles provocantes, injustes et insultantes du Chef de l’État vis à vis des français qui selon lui sont "beaucoup trop" à ne pas faire l’effort nécessaire pour assumer leurs devoirs et avoir des droits. Ceci dit en résumé mais sans équivoque. Mépris et suffisance sont les deux mots que j’exprimai pour manifester ma colère vis à vis de propos inadmissibles venant d’un président de la République qui lui ne fait pas l’effort nécessaire pour se placer dans la position que devrait être la sienne d’apaiser les graves tensions actuelles dont l’expression visible sont les manifestations des Gilets Jaunes mais qui en réalité sont plus profondes dans l’ensemble de notre société.
Je confirme ma colère avant la lecture de sa lettre...
COMPTES ET DÉCOMPTES
Cette colère je l’ai ressentie, samedi, lors des manifestations des Gilets Jaunes à travers la France. Le mouvement est remonté en puissance avec des points positifs comme une certaine structuration et un encadrement pour éviter des débordements.
Une remarque, le ministre de l’intérieur a bien mis en face des manifestants un déploiement très important de forces de l’Ordre : 80 000 sur tout le territoire. J’ai aussi vu le chiffre officiel donné pour le nombre de manifestants : 84 000, plus que la semaine dernière si on en reste au chiffrage officiel.
De ces COMPTES ET DÉCOMPTES (source la Voix du Nord de ce dimanche 13 janvier) je retiens qu’en gros, qu’il y a presque un agent des forces de l’Ordre pour un manifestant! Pourquoi donc tant de débordements?
J’ai l’étrange impression qu’on (la source autorisée qu’est le ministère de l ‘Intérieur ?) nous prend encore une fois pour des imbéciles ou bien les comptages officiels ne sont pas les bons ce qui revient au même... En tout cas ça pose question.
N’y aurait-il pas plus de manifestants que ce qu’on veut bien nous dire ?
LA LETTRE ET L’ORGANISATION DE LA CONSULTATION
La lettre a été publiée ce dimanche soir.
J’ai décidé donc de la lire même si les dernières déclarations du président citées plus haut et celles de son ministre de l’intérieur ou d’autres ministres ne me motivent pas pour le faire, les "mots de la galette" et les actes étant à mon sens en contradiction avec le dialogue que le président annonce aussi vouloir renouer avec les français.
Je considère cet écrit comme la lettre de la dernière chance du président de la République de mettre en œuvre un vrai processus de dialogue et de construction d’une autre politique.
C’est la première étape.
Puis-je et dois-je, à partir de ce document participer à la consultation débat ?
Ai-je la garantie que ce débat et cette consultation seront « menés avec l’honnêteté nécessaire et que les conclusions amènent des propositions dignes de sortir de la crise par le haut.. »
Ai-je la garantie que les rapporteurs feront le vrai travail qui est celui de faire remonter sans blocage ce qui sera exprimé et voulu ?
Il restera à « voir ce que le président de la république en fera. » Est-ce que sur ce point il s’engage dans sa lettre à n’avoir aucun a priori ?
J’attendais donc aussi de savoir qui allait coordonner et organiser l’opération.
Car ce n’est pas une mince affaire. Je le sais pour avoir moi-même tant sur le plan local au niveau associatif que sur le plan régional face à une multitude de partenaires, il est difficile de faire exprimer les choses sans tomber dans le déballage inutile et de tirer des synthèses qui sont agréées par l’ensemble des participants. Cela demande une fameuse organisation et des animateurs compétents.
Et ensuite... vers l'Élysée par qui et comment seront faites les synthèses des expressions?
Jusqu’ici ce n’est plutôt que le flou artistique.
(auteur kellepics,domaine public)
Les maires sont mis en avant pour organiser les débats locaux mais les réticences sont nombreuses chez ceux-ci et on peut les comprendre.
Le pilotage et l’animation sont ides points importants pour m’assurer, comme je le disais dans mon écrit précédent, que le débat et la consultation soient menés avec l’honnêteté nécessaire et que les conclusions amènent des propositions dignes de sortir de la crise par le haut.
Nous n’avons pas de temps à perdre à participer à des travaux qui ne serviraient à rien si ce n’est de défouloir. Ce serait stérile, trompeur et inefficace.
Après l’abandon, via une polémique, bien organisée, sur son salaire, de la présidente de la Commission Nationale du Débat Public qui devait en assurer la Présidence et l’animation, rien n’indiquait comment serait organisé le débat et qui sera garant de sa bonne tenue, des prises en compte des expressions...
La CNDP arrête sa contribution au grand débat, la présidente de cette organisme l’ayant précisé : « la commission a constaté que sa contribution s’arrêtera au lancement du grand débat national, c’est-à-dire le 15 janvier".
J’apprends ce midi que deux membres du gouvernement, la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, et le ministre des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, vont piloter la grande consultation. Des personnalités "indépendantes" pourraient être responsables, concrètement, de la tenue des débats, en devenant des "garants".
Faire piloter cette consultation par deux ministres est-il judicieux? Je ne le pense pas. Ça sent le contrôle... Cela a-t-il été fait dans l'urgence? Sans doute.
Qu’est-ce qu’une personnalité indépendante et comment sera-t-elle garante ?
Des noms ont déjà circulé mais je ne m'y attache pas, des démentis ayant été faits. Là aussi c'est le flou ou peut-être l'improvisation encore...
Bref c'est pour le moins le grand bazar.
( Henri Rousseau Le Navire dans la tempête Orangerie RF1960-27,
Travail personnel, 2002-12-18 - CC BY-SA 3.0)
PARTICIPER OU PAS?
A la veille du lancement de la consultation c’est donc bien encore le flou qui règne et le fait que deux ministres piloteront la consultation n’est pas de bonne augure si on veut qu’il y ait la neutralité et l’indépendance nécessaires.
Tout cela sent l’amateurisme et confirme mon sentiment que toute cette opération a été improvisée à la dernière minute par un président aux abois.
Edouard Philippe, premier ministre doit préciser, aujourd'hui, les contours de la consultation dans un communiqué attendu ce lundi en deuxième partie de journée.
A espérer que ça deviendra plus clair car, au vu du cafouillage actuel, pas sûr que beaucoup de citoyens ne seront pas circonspects quant aux résultats de la consultation qui pour l’instant n’est pas organisée techniquement pour être opérationnelle au niveau des débats locaux.
En l’attente....
...je vais continuer de lire la lettre en y prenant le temps nécessaire et sans me laisser parasiter par les commentaires des hommes et femmes politiques qui se sont très vite exprimées et ceux des journalistes, experts et autres observateurs des médias.
Un citoyen...
qui fait son travail de lecteur mais qui ne sait pas encore où la consultation est amarrée...pour monter dans le bateau si d'aventure, les écrits du capitaine lui semblent de nature à calmer sa colère.
(Bollard pour amarrer un bateau , auteur Alex Mcgrégor,12/04/2010, CC BY-SA 2.0)
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Tags : consultation, letrtre, débat, Macron, organisation, animation