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GILETS JAUNES : UN SYMPTÔME FORT D’UNE GRAVE CRISE SOCIALE 2 sur 2
Et puis il y a les pauvres, ceux qui n’ont pas assez de moyens pour vivre, qui survivent grâce aux associations caritatives et leurs bénévoles .
C’est le deuxième fort symptôme de cette crise : la pauvreté grandissante. Nombre de ses représentants sont parmi les « Gilets Jaunes » et eux n’ont rien à perdre...Les français qui le veulent peuvent se réveiller et saisir l’occasion de montrer qu’ils sont là et ne font pas que râler, pour que cette participation de contestation soit plus grande pour dénoncer les réelles injustices engrangées par les systèmes depuis des années.
Et en premier chef, l’injustice qui consiste à ne pas payer le travail à sa juste valeur ce qui entraîne la précarité et nuit à l’économie dans son ensemble.
Les décisions d'Emmanuel Macron de supprimer les cotisations sociales pour augmenter artificiellement les salaires à la place de celles qui devraient le faire, les entreprises, ne vont donc pas dans le bon sens.
J’y reviendrai.
Ce n’est donc pas un hasard que le mouvement est approuvé, selon les sondages, par plus de 70% des français même si dans la rue, ils devraient être plus nombreux pour manifester.
(auteur Jeanne Menjoulet, autorisation 2.0 Generic (CC BY 2.0))
LA PAUVRETÉ, SYMPTÔME INSTALLÉ QUI S’EST BANALISÉ
Je ne vais pas ici détailler et lister toutes les injustices. Je l’ai déjà fait par ailleurs partiellement en en dénonçant les causes dans tous les domaines que ce soit celui de l’emploi, de l’éducation, de la culture, ...
Une injustice me semble essentielle et d’ailleurs liée à nombre d’autres parce que raison première, c’est l’existence de la pauvreté.
Près de sept millions de Français (11,6% des ménages) ont été considérés en 2017 comme étant en précarité énergétique, selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). Mis en place en 2018, un « chèque énergie » a été adressé à 3,6 millions de ménages. C’est un premier pas mais encore une fois c’est une rustine qui ne suffira pas quand on voit le train de mesures annoncées brutalement sans penser à un accompagnement social digne de ce nom.
La campagne d'hiver des Restos du Cœur commence aujourd'hui. Les actions des bénévoles permettent chaque année de nourrir des milliers de nos concitoyens. D'après les responsables des Restos du Nord- Pas de Calais, cet été, la campagne qui ne concerne que les plus démunis a augmenté de 18 % en fréquentation. On ne peut que noter finalement que son existence depuis des années n’a pas produit d’effets significatifs de la part de nos gouvernants qui n’ont pas agi comme il fallait pour que les restos du cœur ne puissent plus exister.
Tout au contraire, les "Restos" comme d'ailleurs les autres associations sont devenus une « institution » et finalement ces soi-disant élites qui nous gouvernent ont réussi à banaliser l’existence des restos et de toutes les autres associations essayant de faire au mieux pour que les français en précarité puissent se nourrir...entre autres car ils ont aussi de multiples actions sur le terrain pour aider à amoindrir les détresses de la précarité.
(auteur user:truthseeker08, CC0 domaine public )
On donne donc des oboles et on arrive à s’en contenter, on a même une réduction d’impôts sur les versements faits aux « œuvres »... Les bonnes œuvres disait –on au temps des dames patronnesses ou des œuvres dites de bienfaisance dans les siècles derniers. Cela n’a guère changé sauf que ça s’est institutionnalisé parce que la lutte contre la pauvreté n’est pas la préoccupation numéro un de nos gouvernants.
Comment peut-on encore tolérer de ne pas mettre en œuvre au niveau de l'État les moyens nécessaires pour faire face alors que ça existe depuis des années ? C'est ce qu'on appelle la solidarité nationale organisée...
Quelques chiffres :
- Plus de 2 000 sans abris décèdent chaque année en France, en moyenne à l'âge de 49 ans...
- Le nombre de "sans domicile" en France est difficile à évaluer, en partie en raison de l'absence d'outils statistiques appropriés, ainsi que par la mobilité de cette population. La crise du logement est l'une des causes principales expliquant l'absence d'accès à un toit. La FNARS* évalue ce nombre entre 150 000 à 240 000 personnes (source Wikipédia)
- Selon l’observatoire des inégalités, la France compte entre 5 et 8,8 millions de pauvres selon la définition adoptée. Entre 2006 et 2016, le nombre de personnes concernées a augmenté de 630 000 personnes au seuil à 50 % et de 820 000 au seuil à 60 %. (https://www.inegalites.fr/Les-seuils-de-pauvrete-en-France et http://www.leparisien.fr/societe/8-8-millions-de-pauvres-en-france-selon-l-insee-11-09-2018-7884741.php )
On nous dira qu’il y a eu un plan « pauvreté ». Certes, mais dans un article publié en septembre 2018, je me posais la question de savoir si on pouvait qualifier ce plan de fumisterie, mauvaise foi ou malhonnêteté (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/la-casse-a-macron-sur-fond-de-jeu-de-bonneteau-1-sur-a148752920 ) au vu des moyens qu'on y mettait:
2 milliards d’euros en moyenne par an débloqués pour près de 9 millions de personnes ...!!??
Par contre, en ce qui concerne le PLAN RUISSELLEMENT ou 1er de cordée qui ne fonctionne pas bien sûr car rien ne ruisselle ou ne ruissellera : 4 milliards d'euros pour la simple suppression de l'ISF offerts aux 1% les plus riches soit 280 000 ménages.On peut y rajouter environ 4 milliards par an en comptant la suppression de la taxe sur les hauts salaires, la fin de la taxation sur le capital, la fin de la taxation à 3% des dividendes. Au TOTAL pour les "premiers de cordée"(comme ils disent): environ 8 MILLIARDS, la même somme en une année que celle pour la pauvreté sur 4 ANS.
Chacun jugera.
(réalisé par P. Patte , sur fond d'ardoise créé par 4Me2Design, CC0 domaine public)
On ne doit pas s’étonner qu’il commence à y avoir une « révolte ». Son expression est celle des GILETS JAUNES...
LA PASSIVITÉ DES FRANÇAIS VA-T-ELLE RÉGRESSER?
Ceux qui participent aux blocages ne semblent pas être les mêmes personnes que les militants des syndicats, pas toujours non plus assez nombreux d’ailleurs, qui participent d’ordinaire à l’une ou l’autre des manifestations organisées par les organisations (mais il y en a sans doute aussi). Qu’on se souvienne de celles de la loi travail pour en être convaincu. Le type d'action ne convient peut-être plus...
Et on peut dire que nombre de français portent là aussi une part de la responsabilité par une certaine passivité ce que d’aucuns d’entre –eux admettent d’ailleurs quand on les écoute. Ils n’ont pas su réagir, sans doute désabusés au fil du temps, pour s’opposer aux diverses mesures prises sous Sarkozy, Hollande et maintenant Macron. D’autres se sont fiés, comme lors des dernières élections, à des thèses nationalistes comme celles de « l’ex Front national » qui n’ apporteront, selon moi, aucune solution crédible..
Les raisons de cette « passivité » sont donc multiples et parmi elles
- l’égoïsme quand on pensait que ça ne nous concernait pas,
- le manque de solidarité quand il s’est agi de défendre le service public comme la SNCF, la gêne personnelle occasionnée prenant le pas sur la préoccupation de l’avenir d’un service public qu’on est en train de démanteler en prémisse de l’affaiblissement de tous les autres.
Combien de français soutiennent réellement le combat des infirmières à l’Hôpital, du manque de médecins... ? Sauf à râler parce que les services d’urgences sont engorgés...ou à manifester quand la ville ou le village est concerné.
Combien d’enseignants font grève pour défendre les moyens de l’Éducation nationale ? Une minorité tandis que les autres semblent ne pas être concernés mais qui râleront quand la suppression de classes touchera leur établissement. On se désolidarise parce que pas immédiatement touché, on ne veut pas perdre une journée de salaire, on a des crédits... On compte sur les autres... On n'anticipe pas. Idem des parents.C'est un constat.
Et cela les politiques le savent.
(homme moderne, auteur dimitrisvetsikas1969, CC0 domaine public)
Il faut dire aussi que nos dirigeants sont des spécialistes pour diviser les citoyens comme par exemple ceux qui sont fonctionnaires et ceux qui travaillent dans le privé. Quand il y a une réforme, ce n'est jamais dans le sens du mieux pour tous mais l'inverse. On le verra bientôt pour les retraites et les pensions de reversions...
Sans doute donc de nombreux français soutiennent par procuration un mouvement qui semble multiple dans ses revendications et va bien plus loin que celles de la baisse des taxes sur les carburants.
Mais en réalité , combien sont prêts à participer et à amplifier le mouvement des Gilets Jaunes par leur présence dans des actions si Emmanuel Macron n’apporte pas de réponses satisfaisantes?Pour finir, il semble important que les gilets Jaunes s'organisent et fassent le tri dans leurs revendications et ne se divisent pas à causse de celles extrêmes qui n'ont aucune chance d'être prise en compte immédiatement comme la dissolution de l'assemblée nationale ou le sénat ou le départ du président de la république. Ils semblent qu'ils aient pu désigner 8 représentants et faire une liste de revendications. Pas facile et méritoire.
A souhaiter qu'au sommet de l'État, on les reconnaisse et que le dialogue s'entame avec des propositions concrètes...
A suivre donc ... dès ce mardi avec les réponses du Président Macron.
* LA FNARS : .Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale. C’est une fédération française d'organismes et d'associations proposant aux personnes en situation de grave détresse sociale un accueil, un hébergement et une aide à la réinsertion sociale.
Créé en 1956, ce réseau généraliste de lutte contre les exclusions fédère 870 associations ou organismes qui gèrent 2 800 établissements et services sociaux accueillant, hébergeant, logeant et insérant 900 000 personnes chaque année. La fédération a une mission politique et de services ; elle représente ses adhérents, les conseille, les informe et mutualise leurs expériences.
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Tags : pauvreté, gilets jaunes, manifestation, révolte, passif