• ELECTIONS DEPARTEMENTALES DU 22 MARS 2015.

    ELECTIONS DEPARTEMENTALES  DU 22 MARS 2015.Faut-il avoir peur du front national ?

    La question est récurrente dans nos médias qu’ils soient radios, télévisés, sur le net ou sur papier suite aux déclarations de Manuel Valls , premier ministre de la France (je cite): «Mon angoisse - puis-je vous parler de mon angoisse - de ma peur pour le pays ? […] Je n’ai pas peur pour moi, j’ai peur pour mon pays, qu’il se fracasse sur le Front national».

    « La peur n’évite pas le danger » comme disait mon père...

    Le premier ministre s’est jeté dans la bataille des élections départementales avec une belle énergie.

    Il attaque par des paroles virulentes le Front national qui lui réplique de la même manière. Mais tout cela ne fait qu’effleurer le sujet.

    Cette question est trop simpliste et une fois encore est destinée à s’appuyer sur des sentiments plus ou moins objectifs qui relèguent la question du Front national à une réponse de l’opinion sans plus de réflexion de fond sur la manière dont on doit traiter du problème.

    Le Front national est un problème par les idées qu’il répand. Il a d’ailleurs une excellente communication adaptée aux publics qu’il veut toucher.

    Le premier ministre a raison de dénoncer le danger mais croit-il que ses déclarations changeront quelque – chose pour la prochaine échéance électorale de ce dimanche ? Je n’en suis pas persuadé. Le front national existe, on lui a permis d’exister sinon il fallait l’interdire. On a laissé proliférer ses idées. C’est la situation actuelle.

    LE FRONT NATIONAL  EST-IL LE VRAI PROBLEME ?

    Dire comme le premier ministre que le front national est un danger pour la France est une chose. C’est une évidence depuis bien longtemps. Mais l’UMP et le PS l’ont utilisé électoralement et ont permis son existence sans chercher à le faire interdire bien au contraire alors que cela eut été possible quand son leader Jean-Marie LE PEN répandait ses idées nauséabondes sans prendre de gants.   On a préféré jouer avec le feu pour cause d’électoralisme tout à tour le PS pour gêner la droite sous Mitterrand notamment puis Sarkozy, il n’y a pas si longtemps, en épousant nombre des idées du Front national pour tenter de battre François Hollande aux dernières présidentielles.

    Mais à jouer avec le feu, un jour il y a un retour de flamme. Ça crame, ça brûle, ...

    Clamer qu’on en a peur c’est comme crier « au feu » ce qui n’a aucune action sur lui. Le feu continuera de se répandre jusqu’à l’arrivée des pompiers. Le problème est que nous n’avons pas de pompiers crédibles.

    ELECTIONS DEPARTEMENTALES  DU 22 MARS 2015.

    (Utilisateur: Zagreb-le-feu  Travail, domaine public)

    LE VRAI PROBLEME C’EST L’ABSTENTION

    Je corrige mes propos de 2014 en disant que la montée des idées du front national auprès de la population est devenu un vrai problème et que c’est sur terrain qu’il faut se battre pour contre argumenter.

    Ce qui est important c’est l’abstention d’une partie des électeurs qui ont voté François Hollande aux présidentielles de 2012.

    Il y a, de fait, une forte abstention à gauche qui est occasionné, n’en déplaisent aux responsables nationaux du PS et autres  ministres en place,  par un désaveu de la politique menée par le gouvernement. Il n’y aura pas la mobilisation d’une réserve de voix sauf peut-être à la marge dans quelques endroits où le vrai militantisme est encore fort. 

    Nous sommes dans une démocratie où les promesses électorales servent de programme pour se faire élire. Une fois élu, ces promesses sont oubliées dans la plupart des cas. Le cas de François Hollande est significatif du phénomène. On peut dire la même chose de Nicolas SARKOZY, président précédent.

    A force de bafouer les promesses, de mentir ou d’agir en contradiction avec les idées clamées, l’électeur n’a plus confiance et démissionne, s’abstient ou cherche une autre voie.

    Il est sûr que l’abstention n’est pas la solution. Cela donne plus de poids en apparence à un Front national qui est élu avec un faible pourcentage de suffrages comme aux dernières européennes.

    Car si on considère ces résultats il faut remettre les choses à leur place :

    Près de trois électeurs sur cinq ont refusé d’aller voter par rejet du système politique. Dans la comptabilisation du vote FN il y a aussi le rejet antisystème.

    Le premier parti de France est celui des abstentionnistes.

    Voyons les chiffres tout au moins ceux des échéances nationales. 

    Elections européennes de 2014 : l’examen des résultats en pourcentage de l’électorat, et non pas en "suffrages exprimés", est clair :

     - FN : 11%

    - UMP : 9%

    - PS : 6%

    - UDI-MoDem : 4%

    - EELV : 4%

    - Front de gauche : 3%

    ELECTIONS DEPARTEMENTALES  DU 22 MARS 2015.soit donc 63% d’électeurs qui n’ont pas voté, ont voté blanc, nul...

    Le FN est passé de 14% de l’électorat au premier tour de 2012 à 11% aux européennes de 2014. C’est l’effondrement des autres partis qui est remarquable notamment par rapport aux dernières présidentielles.

    Tout cela dit non pas pour se consoler mais pour regarde la réalité des chiffres. Le danger est bien là que de voir de plus en plus d’élus frontistes se saisir du pouvoir, progressivement ceci grâce à l’abstention massive mais aussi à la mobilisation de ses partisans ou du ralliement de certains électeurs aux thèses frontistes. Il l’a déjà fait dans certaines villes. Il peut y arriver dans certains départements. C’est pour cela qu’il ne faut pas s’abstenir d’aller voter. La France risque de n’être plus gouverné que par des élus qui ne représentent plus qu’une minorité de la population.

    LES ERREURS DES POLITICIENS

    Pour les prochaines départementales comme d’ailleurs pour les dernières municipales, une première erreur de tous les partis de droite comme de gauche et dont bénéficie le Front national, c’est de faire d’un scrutin local un enjeu national comme cela s’est fait aux municipales. Le front national, bien sûr, joue le même jeu. Il dénonce le pouvoir UMPS. L’utilisation ridicule par Nicolas Sarkozy du sigle FN PS reprenant à l’imitation le slogan de Marine LE PEN est d’un niveau affligeant. De l’invective contre le PS ou contre le FN... et puis ?...

    Lamentable !

    La conséquence est que nombre d’électeurs ne regardent plus le bilan de l’élu local qu’il soit positif ou négatif.

    Ce qui prend le pas c’est le vote pour se « venger » de la politique nationale qui ne convient pas.

    Ainsi on votera pour l’opposition UMP et UDI en oubliant l’incurie de la gestion Sarkozy du quinquennat précédent et qui n’a actuellement aucun programme à proposer si ce n’est quelques idées teintées d’injustice sociale d’il y a sept ans et qui ont fait pschitt. Mais on votera aussi pour le Front national quelque soit son programme tout aussi indigent mais qui flatte les égoïsmes sans apporter de solutions véritables.

    Ou alors on s’abstient car on n’a pas trouvé d’autres voies. Pourtant en cherchant bien on peut en trouver quelques unes. A chacun de s’y atteler mais cela demande des efforts que ne font pas tous les électeurs par manque de conviction, par découragement, par « je m’en foutisme », ...

    Et puis on doit ajouter, pour cette élection, la nouvelle organisation entre les régions et les départements auxquels les gens n’y comprennent rien soit par manque d’information suffisante, soit par manque d’intérêt. Il faut dire que là aussi, le pouvoir a fait n’importe quoi n’importe comment en tout cas c’est ce qui en est apparu pour nombre de citoyens. Les tergiversations sur le découpage de la France en région qui sont apparues incohérentes et qui d’une certaine manière le sont, la nouvelle manière d’élire les conseillers généraux qui deviennent départementaux avec des redécoupages auxquels les électeurs ne comprennent rien non plus sont autant de points négatifs d’autant qu’on peut y ajouter des compétences qui ne sont guère voire pas définies.

    Cette abstention peut porter le Front national au pouvoir dans certains départements ou tout au moins permettre à des frontistes d’être élus.

    Il y aura un basculement des directions des départements au profit de l’UMP/UDI parce que l’électeur qui ira voter a la mémoire courte.

    Le front national existe. Pour le combattre ce n’est pas par l’invective qu’on le fera reculer bien au contraire.

    Il faut se placer face à lui et le combattre en contre argumentant ses propositions pour la France, en montrant véritablement que ses solutions sont nuisibles ou inapplicables.

    Et surtout, il faut faire des propositions efficaces, compréhensibles, explicitées et cohérentes, empreintes de justice sociale et fiscale et pas comme cela s’est fait jusqu’à présent par l’actuel pouvoir. Ce dernier fait des réformes qui ne sont que des réformettes comme les « rythmes scolaires » ou la loi Macron, ou des réformes teintées d’électoralisme et sans finesse comme celle de la santé qui ne résout pas les problèmes de fond du système de santé public actuel qui est en péril.

    Bref, il faut arrêter de faire de la politique basée sur les seules références d’une technocratie médiocre qui n’a pas évoluée depuis des décennies. Mais ce n’est pas le sujet. J’y reviendrai.

    La mobilisation est là et pas ailleurs.

    Le reste, ce ne sont que déclarations fumeuses et inefficaces.

    ELECTIONS DEPARTEMENTALES  DU 22 MARS 2015.

    Comme je le disais en mars 2014 entre les deux tours des municipales « Le Front national s’implante et s’il s’implante c’est qu’il y a de l’espace laissé par les autres partis qui se sont assoupis et ont créé les conditions pour qu’il y ait de moins en moins d’adhérents et de militants de terrain. Sans doute, ceux –ci sont-ils démobilisés parce que souvent avec le cumul des mandats, les baronnies locales vivent sur des acquis qui au fil des années se délitent.  La politique est devenue, dans certains endroits, l’apanage des clans et du clientélisme plus que la défense d’idées et de programmes ou l’opposition de personnes qui veulent le pouvoir. Quand ils l’ont, ils veulent conserver la tête du clan, s’entourent parfois d’appareils technocratiques et se coupent d’une vraie base militante qui n’est plus souvent associée pour faire perdurer le terreau de la mobilisation des idées. Bref, ça ronronne... Les têtes de clans mobilisent de temps à autre ce qu’il reste de militants fidèles pour distribuer des tracts et coller des affiches...quelques mois avant les échéances électorales. C’est un peu caricatural, certes, mais il serait facile de citer de nombreux endroits où cela se passe ainsi. »

    La confiance est rompue et ne sera pas rétablie quels que soient les efforts locaux des militants du PS.  Les abstentionnistes de gauche ne bougeront pas le petit doigt pour aller voter sauf s’ils ont compris qu’il faut peut-être faire confiance à des forces nouvelles qui semblent peu à peu apparaître. Mais ce n’est pas si simple. Mais là est l’avenir... d’un renouveau de la politique.

    A suivre... en attendant les résultats du premier tour de ces élections départementales, en soirée...

    Il paraît  que l'abstention est en baisse ou la participation en hausse, c'est comme on veut.(près de 43 % à 17 h contre 36,38% en 2011). Sursaut mais de qui et pour qui?

    ELECTIONS DEPARTEMENTALES  DU 22 MARS 2015.

    (Lille conseil général , image modifiée par P. Patte, image originale Velvet - Travail , CC BY-SA 3.0)

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