DÉCONFINEMENT: EMMANUEL MACRON A PUBLIÉ SON CALENDRIER - 2 sur 3

Je reprends donc le calendrier publié par le président Macron pour « déconfiner » progressivement jusqu ‘au 30 juin 2021.

image geralt CCO domaine public

L’ÉTAPE ZERO 

L’école donc qui a repris, à mon avis, trop tôt. Ce pourrait être une faille de taille quant aux éventuelles incidences sur la réussite de la baisse de la contamination pour aller vers une vie plus normale. Le président l’a nommé : « L’étape zéro, c’était la réouverture des écoles le 26 avril. Nous avons assumé cette priorité éducative et cette stratégie de vivre avec le virus, y compris face à un haut niveau d’incidence, supérieur à celui de nos voisins. » S’il assume la priorité éducative , il assume donc aussi les graves erreurs faites par son ministre de l’éducation nationale de ne pas avoir mis tous les moyens nécessaires pour faire de l’école un lieu plus sûr où « vivre avec le virus » comme il dit serait moins risqué. Mais sans doute n’est-il pas conscient de ces réalités ou fait-il semblant de ne pas s’en préoccuper estimant que ce que les acteurs du terrain qui l’ont averti depuis des lustres ne sont pas crédibles. Si c’est cela c’est du mépris.

J’ai eu l’occasion de m’exprimer dans mes précédents billets sur le retour à l’école des élèves qui se poursuit ce lundi avec ceux des collèges et lycées, tout cela sous couvert de protocoles que j’estime pour une partie fantôme. (Voir mes précédents billets ou articles).

Dans la mesure où, comme pour les autres périodes d’arrêt en 2020, les trois semaines sans classe n’ont pas été mises à profit par le gouvernement pour rendre possible une école qui pouvait être mieux protégée du COVID, cette école va continuer de fonctionner en mode dégradé tout en prenant le risque de compromettre le freinage de l'épidémie. Comme je le disais sur ce même blog en octobre 2020, « le gouvernement a fait donc un choix  qui n’est pas celui du principe de précaution. A partir du moment où il y a doute sur la contamination des élèves et par les élèves, des mesures différentes devaient en tenir compte…. »

Que le président décide de rouvrir les écoles pour les motifs qu’il cite, je suis d’accord mais encore faut-il qu’il s’assure que son ministre mette en oeuvre tous les moyens pour que cela se fasse dans les meilleures conditions possibles. Ce n’est pas le cas. Il fait donc bien un pari dans ce choix.

Je ne suis évidemment pas contre que les écoles soient ouvertes si on y met les vrais moyens pour la sécurité sanitaire véritables des élèves et des encadrants . Mais depuis un an le ministre n’a fait que sortir des protocoles divers et variés sans mettre les véritables moyens de les appliquer partout . Pour ma part, j'estime toujours que l'école reste bien le parent pauvre de la prévention sanitaire face au COVID 19.  (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/reouverture-ecoles-le-26-avril-une-decision-hors-sol-3-sur-3-a207574484)

Comme rien n’a évolué au niveau des moyens, cela n’aidera pas à desserrer l’étau des contraintes bien au contraire. Ouvrir l’école dans ces conditions c’est trop tôt.

L’ouverture de l’école fait partie d’un tout. Est-ce raisonnable de le faire actuellement ? Non, car nous partons de très haut du point de vue contamination et même si le président en a conscience et qu’il dit ne pas faire de pari il est clair qu’il prend nombre de risques qui auraient pu être acceptés si tout ce qui était possible pour sécuriser l’école avait été fait ce qui n’est pas le cas.

CE 3 MAI : COLLÈGES, LYCÉES ET SUPPRESSION DES DISTANCES DE DÉPLACEMENT

LES COLLÈGES ET LES LYCÉES ont donc repris leur fonctionnement à peine modifié avec la demi jauge. Je n'y reviens pas. Les remarques sont les mêmes que pour l'école.

DISTANCE DE DÉPLACEMENT: La mesure était destinée à limiter les brassages. Elle est supprimée brutalement et laisse la possibilité à tout le monde d’aller où il veut.

De 10 à 30 kms autorisés on passe à l’illimité…

J’apprécie bien sûr de pouvoir aller plus loin sans autorisation.

Mais pour ma part j’aurai choisi de supprimer cette restriction de manière plus progressive   en commençant par le déplacement autorisé dans le département du domicile et ceux limitrophes ce qui n’était déjà pas si mal  par rapport à ce qui existe. 

On aurait pu ensuite, à la lueur de l’évolution des taux d’incidence et de la situation dans les hôpitaux, desserrer progressivement la limitation pour permettre dans de meilleures conditions épidémiologiques d’assurer un été où les gens pourraient aller en vacances.

Image par Sterna Is de Pixabay

LE 19 MAI:COUVRE-FEU RETARDÉ, TERRASSES ET LIEUX DITS DE "CULTURE"

Le couvre-feu repoussé à 21 h est un point positif pour notamment les gens qui sortent du travail aller faire leurs courses, tous les commerces étant ré-ouverts.

La réouverture des terrasses avec des jauges limitées à 6 par table peut être le moyen de donner un bol d’air et aux clients mais aussi aux commerçants pour leur permettre de remettre en route leurs activités. Encore faut-il que les collectivités qui ne percevaient plus de taxes sur ces terrasses prolongent un certain temps encore l’exonération ce qui a l’air de poser problème dans certaines villes comme PARIS. Les jauges étant ce qu’elles sont, il faut tenir compte que le poids de la taxe pourrait empêcher l’ouverture.Et puis certains doivent trouver du personnel ce qui n'est pas si simple. Il faudra aussi que les propriétaires des dites terrasses fassent respecter scrupuleusement les jauges et que les clients respectent les gestes barrières.  Il y va là de la responsabilité de chacun de ne pas aggraver la situation de contamination. Il faudra néanmoins continuer de contrôler.

Pour la réouverture des musées, avec des jauges limitées, cela ne doit pas poser de problème si on applique strictement les protocoles et une aération suffisante que pourraient apporter les purificateurs d’air.

Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève, jugeait sur BFMTV que "le 19 mai, c'est trop tôt pour certaines choses". Il ajoute dans L'Humanité que "lâcher les freins trop tôt pourrait faire redémarrer l’épidémie". Il dit cependant qu’ "Il y a des points positifs. La réouverture des terrasses, avec des tables de six personnes, peut être une bonne idée, les activités en plein air présentant globalement peu de risques. Je pense également qu’une éventuelle réouverture des lieux culturels à partir du 19 mai peut être une bonne mesure."

Image par Sabine van Erp de Pixabay

Il en est de même de la réouverture des salles de cinémas et de théâtres avec des jauges limitées. Il semble indispensable de contrôler les flux d’air et le renouvellement de celui-ci. Quand on reste assis deux heures dans un lieu confiné, nul doute que les « aérosols » peuvent faire des dégâts et que le masque chirurgical ne protégera pas parfaitement. Comme je le disais dans un de mes billets précédents, « Les moyens sont techniques et connus : détecteurs de CO2 et purificateurs d’air. Il faut espérer que nombre de responsables de salle y ont pensé à défaut d’une ministre de la Culture qui aurait pu par exemple, comme son collègue ministre de l’éducation nationale lancer des initiatives mobilisatrices sur un sujet qui est pourtant vital et aider à la prise ne charge de matériels adaptés. »

Je rappelle de nouveau que dans « une note datée du 28 octobre 2020, le conseil scientifique avait pourtant demandé d’examiner de plus près les purificateurs d’air, « présentés comme des mesures alternatives à l’aération des espaces fermés recevant du public ». Le faire aurait pu être utile et pour les écoles mais aussi pour les théâtres, cinémas, musées… 

Pourtant aucune étude nationale n’ a été commandée et réalisée. Nous sommes en avril 2021. Six mois après, cela n’a pas été fait alors que la solution est possible et que son application le mérite amplement.  Je pose la question aux ministres concernés : Pourquoi ? Leur devoir aurait été de promouvoir ces initiatives.

« Dès le 19 mai, il nous faut retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et responsables : notre convivialité, notre culture, le sport… ». Il ne suffit pas de le dire, encore fallait-il anticiper pour que les moyens se mettent en œuvre au lieu de se contenter d’observer l ’évolution de la contamination et d’attendre.

Tout n’a donc pas été fait, loin de là, pour accompagner la vaccination et reprendre peu à peu une vie plus normale. Cela risque d’être plus long que prévu si on utilise les freins annoncés. A défaut, on pourrait aller vers une quatrième vague à l’automne après un été de relâchement sans vigilance de la part du gouvernement mais aussi des citoyens.

Pour le mois de juin, qu'en sera-t-il ?  

Examen demain sans pessimisme mais avec réalisme.