• COVID 19:MESURES ET VACCINATION : UN COMBAT QUI SEMBLE IMPROVISE

    Après de nombreuses hésitations, tergiversations  le président de la république, lors de son allocution du 16 mars 2020, avait utilisé à 6 reprises  l’expression « nous sommes en guerre », sonnant la mobilisation générale contre un « ennemi(…) invisible, insaisissable qui progresse ». Il annonçait un certain nombre de mesures radicales dont le « confinement » qui a par la suite permis de « freiner » la contagion sans pour autant l’arrêter mais permettre néanmoins de mieux contrôler l’avancée du virus et aux services de santé de travailler avec moins de tension.

    Il n’en reste pas moins vrai qu’au 31 décembre 2020 on comptabilisait 64 765 morts en France.

    Alors que nombre de craintes pour la suite se font sentir et que de la même façon qu’avant mars, , les médecins, épidémiologistes et autres professeurs alertent sur les dangers actuels d’un retour à une situation tendue notamment du fait des réveillons, la seule décision qui a été prise est de placer 15 départements en couvre-feu à 18h au lieu de 20 heures comme si cela était suffisant pour éviter un troisième confinement  strict en janvier ou février. J’espère que cela sera efficace mais j’ai des doutes. 

    Dans son allocution du 31 décembre, on est loin de la mobilisation générale de mars tant dans le ton que  dans les mesures prises. Pourtant la situation l’exigerait.

    COVID 19 : MESURES AU 15 DÉCEMBRE - SERONT-ELLES EFFICACES ?

    Image par AURELIE LUYLIER, You're Welcome! de Pixabay

    L’ENNEMI INVISIBLE, INSAISISSABLE QUI PROGRESSE
    Invisible, il ne suffit pas de le dire. Encore faut-il prendre les moyens de le rendre visible par les tests ce qu’on a été jusqu’ici incapable de faire par manque de cohérence dans la stratégie. Insaisissable ? Là aussi si on n’anticipe pas c’est sûr et c’est ce qu’on ne fait pas suffisamment d’une part pour prendre des mesures qui auront des effets avant que la situation ne s’aggrave et si on ne met pas es moyens nécessaires pour le « saisir » avec une camagne de vaccination à la hauteur ce qui n’est pas non plus fait. J’y reviens.

    La situation au 1er janvier 2021 montre à l’évidence qu’il progresse ( plus de 10 000 cas par jour ce qui ne peut pas être contrôlé pour la prise en charge de l’isolement) et que les incidences sont toujours importantes :  64.765 morts au total dont 133 morts supplémentaires en 24 heures et selon Santé Public France 19.348 nouveaux cas confirmés en 24h (chiffre incomplets ). La France compte actuellement 24.2630 personnes hospitalisées et 2.609 malades en réanimation,  2194 clusters dont 817 en Ehpad

    Toujours selon Public Santé France,  « de plus en plus de départements redeviennent des zones de vigilance du fait de la circulation active du virus. Ce vendredi 1er janvier 2021, 51,9 % des lits de réanimation sont occupés en France. 100 départements sont en situation de vulnérabilité élevée, toute la France est en état d'urgence sanitaire.

    Concernant l'évolution de la situation au vendredi 1er janvier 2021, il y a 19.348 nouveaux cas confirmés. Il y a donc au total au moins 2.639.773 personnes atteintes par le coronavirus depuis le début de l'épidémie en France. Il y a, au 1er janvier 2021, 7.242 nouvelles personnes hospitalisées ces 7 derniers jours en France, dont 1.133 nouveaux patients qui ont été admis en réanimation133 personnes sont décédées en France depuis le dernier bilan soit 64.765 décès au total dont 44.985 (+133) à l’hôpital et 19.780 en Ehpad. »

     

    Une fois encore , je fais le constat qu’au sommet de l’état on prend des mesures après des pressions des élus locaux dont certains demandaient plus de restrictions au vu des situations de propagation du virus et de la tension dans les services hospitaliers : le taux d’occupation ( chiffres officiels de Santé Public France) des lits de réanimations est déjà de 89,4% en  Bourgogne France-Comté, 70,1 % en Auvergne-Rhône- Alpes, 65,7 % en Provence-Alpes Côte d’Azur et 65,4% dans le grand Est.

    Quinze départements sont donc en couvre-feu avancé à partir de ce 2 janvier soit à 18h au lieu de 20 heures, mais d'autres pourraient suivre prochainement. Ce « pourraient » m’interpelle : va-t-on attendre pour prendre des mesures que l’on atteigne les % des 15 autres départements ? Dans les Hauts de France il est annoncé 56,4%.  Pourtant des mesures ne sont pas prises là aussi.   Alors que dans l’ouest, les pourcentages sont plus faibles, a-t-on anticipé que cela pourrait augmenter plus vite qu’on ne croit avec le brassage des vacances ? On sait pourtant que ce brassage est un facteur de propagation. Pourquoi a-t-on autorisé les déplacements inter régionaux ? N’eut-il pas été plus sage de n’autoriser les déplacements qu’au sein de la même région ou à la rigueur entre les départements qui se touchent ?    Que ce soit un couvre feu élargi ou toute autre mesure dont je ne suis pas à même de juger de l’efficacité, la prévoyance voudrait qu’on anticipe mais malheureusement ce gouvernement et le ministre de la santé n’anticipent pas une fois de plus. Tout cela relève d’un manque de courage politique car on ne veut pas trop gêner la population. Va-on attendre d'être dans la situation de la Grande -Bretagne qui doit maintenant confiner très strictement au moins jusque mi-février? 

    COVID 19 : L’ÉCOLE, PARENT PAUVRE DE LA PRÉVENTION SANITAIRE - 1 sur 2

    Image par PIRO4D de Pixabay 

    Manque d’anticipation aussi de la part de l’éducation nationale et de son ministre Jean-Michel Blanquer. Il a bien sûr entendu parler du virus qui sévit en Grande-Bretagne et de sa possible contamination plus importante que le virus actuel notamment pour les enfants.

    Néanmoins , ce dimanche il a déclaré   que les élèves iront à l'école comme prévu... Vu les précédents qui ont suivi certaines déclarations du dit ministre ces derniers mois, peut-être cela veut-il dire que mardi ou jeudi on fermera les écoles? ou la semaine prochaine? Comme prévu... bien sûr, sans doute peut- être...LOL.. Sur le variant anglais il fait donc l'impasse alors qu'il pourrait affecter plus les enfants. Il parle de mesures sanitaires pouvant être renforcées... sauf quand ce n'est pas possible dans certains collèges ou lycées (nombre de lavabos insuffisant, aération difficilement applicable...alors que depuis juin ces problèmes  auraient pu être résolus...en y mettant les moyens).

    Faire reprendre la classe dans les conditions actuelles est une aberration. Il fallait attendre au moins une à deux semaines pour anticiper la montée de la contamination et ne pas en rajouter. Un mois de janvier difficile se prépare avec son lot de mesures restrictives et pour les soignants des problèmes de tension dans la prise en charge des soins, de tous les soins. Suffit pas d'alerter. Il faut anticiper et prendre les mesures ad hoc avant d'avoir à prendre des mesures d'urgence quand il n'en est plus temps c'est à dire trop tard...comme souvent.

    Quant à la vaccination, je constate là aussi un manque flagrant d’anticipation.

    VACCINS COVID 19: MON POINT DE VUE - 3 sur 3

    Image par Ri Butov de Pixabay

    LA CAMPAGNE DE VACCINATION

    On ne peut appeler campagne ce qui se passe depuis la date officielle du démarrage qui en réalité n’a à ce jour permis de vacciner qu’un peu plus de 500 personnes.

    Dans mon billet d’ « Humeur » du 22 décembre 202, je me posais quelques questions auxquelles je viens malheureusement, de fait, d’avoir des réponses peu satisfaisantes. J’estimais en effet qu’il était nécessaire qu’une communication transparente, appuyée sur des éléments factuels vérifiés soit faite et que ce soit fait rapidement pour informer de  manière non partisane  les français sur les bénéfices/risques des vaccins qui seront à disposition pour la vaccination. C’est indispensable mais à n’a pas été fait à ce jour bien au contraire…

    VACCINS COVID 19: MON POINT DE VUE - 3 sur 3

    Image par Gerd Altmann de Pixabay

    La lenteur de la vaccination actuelle est en effet  un mauvais signal envoyé aux citoyens qui veulent se faire vacciner (44%) et les autres hésitants, d’autant que les justifications de cette lenteur ne tiennent pas debout et peuvent provoquer une suspicion préjudiciable alors que la campagne devrait être menée tambour battant par le gouvernement . .

    Je n’entrerai même pas dans la guerre des chiffres comparatifs avec nos pays voisins. Ils parlent d’eux –mêmes : au 31 décembre : 332 personnes ont été vaccinée  en France alors que dans le même temps, l’Allemagne a vacciné plus de  100 000 de ses compatriotes…

    Cela demande des explications qui ne nous sont pas données sauf à nous débiter des fadaises pour défendre la lenteur qui semble organisée sciemment d’après le ministre de la santé et le professeur Fischer, le monsieur vaccin chargé de l’opération.

    Dire : «"Notre démarrage est beaucoup plus lent mais notre approche est en phase avec la réalité des doutes des Français",   "la santé publique, ce n'est pas que du médical, c'est aussi du sociétal".

    C’est une première erreur : tous les français ne doutent pas : ils sont 44% au moins à vouloir se faire vacciner soit près de 30 millions d’habitants. Alors qu’on nous dit que notre objectif  de vaccination d’ici l’été est d’environ 20 millions où est le problème ? Il faut démarrer tout de suite pour lever les doutes et plus on aura de gens vaccinés plus de gens voudront se faire vacciner.  

    Par son attitude, le  gouvernement donne crédit à la minorité des anti vaccins et des complotistes qui ne dépassent pas les 10%. Le reste de ceux qui ne veulent pas se faire vacciner sont les hésitants et ceux qui veulent avoir des informations qui ne sont pas   données dans une campagne de communication claire nette et précise au niveau informatif et digne de ce nom qui aurait dû être entamée dès la mi décembre. Cela n’a  pas été fait, je le répète.

    Dire  aussi, comme le fait Olivier VERAN : "Je revendique que notre stratégie de vaccination débute par les plus fragiles, et s'accorde le temps de bien informer nos aînés et leur famille, et de recueillir leur consentement. C'est une condition de confiance pour réussir la vaccination en France." ."Nous avons fait le choix de vacciner les personnes âgées en Ehpad et non pas de les faire se déplacer. Et donc ça prend un peu plus de temps au démarrage, ce délai je l'assume. Ce qui compte c'est qu'à la fin du mois de janvier nous aurons rattrapé le décalage »pour justifier la lenteur ne sont  pas des arguments sérieux .Je ne conteste pas qu’il faille vacciner les plus fragiles mais  pourquoi la vaccination en France n’a commencé que dans deux Ehpad ?   Le lendemain, le vaccin était  administré à des résidents de deux autres établissements. Passe que le premier jour on ait voulu faire un démarrage symbolique mais après ??? Pour info, si on en reste qu’ au Ehpad, près de 600 000 personnes vivent aujourd'hui en France dans l'un des 7200 Ehpad (dont 43% sont publics), des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, et 400 000 personnes y travaillent. Qu’est-ce qui justifie que l’on ne puisse pas faire démarrer la campagne dans plusieurs endroits en France en même temps et permettre la vaccination de plusieurs centaines de personnes à la fois y compris en prenant les précautions nécessaires ? Pourtant les doses de vaccins nous les avons...

    RIEN NE JUSTIFIE ce qui se rapproche d'une INCURIE si l’état a bien préparé cette vaccination.  Dans mon billet du 22 décembre j’effleurai le sujet : « Il ne  reste pour la France  qu’à être opérationnel : en principe l’état doit nous montrer qu’il est à la hauteur au niveau organisationnel ce qui serait une première preuve de la confiance qui pourrait être retrouvée et  en espérant que les doses nous seront  fournies en nombre suffisant. Je ne nie pas que ce ne doit pas être simple entre le vaccin à maintenir en dessous de -70°, le transport, l'acheminement dans les Ehpad, la prévision du nombre  d'injections à bonne température pour ne pas gâcher la marchandise, le personnel en nombre suffisant...et plus tard les autres lieux de vaccination ». 

    VACCINS COVID 19: MON POINT DE VUE - 3 sur 3

    Image par Gerd Altmann de Pixabay

    Même si le fait de dire que d’ici mi février ou fin janvier (les dates changent au gré des intervenants ministériels …) « 1 million de personnes des Ephad seront vaccinées », est transparent, la transparence devrait aller jusqu’à nous donner les indications de ce qui est mobilisé tant au niveau des moyens humains que matériels. Cela serait une bonne justification.  Mais cela semble caché.  Les réactions vives du terrain qu’on entend ici ou là parmi les maires ou dans certains établissements  hospitaliers me font dire  que sur le plan logistique nous n’avons pas préparé grand-chose. Cela laisse le goût d’un manque d’anticipation, une fois encore, d’une campagne de vaccination dont on n’a pas préparé les éléments logistiques ad hoc.

    Quand la Haute autorité de santé (HAS), qui a élaboré la stratégie française de vaccination contre le Covid-19 , a défendu ce lundi 4 janvier que   « le choix de commencer la campagne de vaccination par les Ehpad était justifié par le fait que ces établissements représentaient “30% des décès” du Covid-19. » et qu’“Il faut que les Français comprennent la logique de tout ça (...) Un tiers des morts pour 1% des Français, c’est ça le nœud du problème », ce n’est pas ce qui est contesté . Dire ensuite qu’“On doit vacciner vite ceux qui en ont le plus besoin. Les autres viendront après” le moins qu’on puisse dire c’est que justement en une semaine ça n’a pas été vite et a juste montré notre incapacité à mettre en branle un vrai dispositif de vaccination.

    Quand sur France Inter, Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations de la HAS affirme que  “Pour nous, la stratégie reste la même. La mise en œuvre de la stratégie doit probablement s’accélérer,(…) Il n’a jamais été demandé qu’il y ait cette lenteur”. Je veux bien mais ça ne donne aucune justification de la lenteur. Ce dimanche on n’était qu’à   516 vaccinés !!!

    Incompréhensible car sans justification.

    Dire aussi “Je crois qu’il faut être extrêmement positif et rappeler les éléments optimistes de cette vaccination et arrêter de se flageller, de la même manière qu’aujourd’hui il faut arrêter de dire que c’est un désastre(..). Il ne faut pas exagérer: on a commencé à vacciner il y a une semaine, on ne peut quand même pas parler de désastre” c'est nier la réalité de notre incurieCela apparait évidemment comme un désastre aux yeux des élus, de nombre de soignants et de citoyens en général dans la mesure où cette lenteur est  comme le signe d’une impréparation  et d’un manque de mise en œuvre d’une logistique adaptée. Bref le gouvernement apparait, aux yeux de l’opinion, comme incapable de mener la campagne  avec toutes les séquelles que cela peut avoir y compris sur l’augmentation de la suspicion chez les gens hésitants  envers l’efficacité ou la dangerosité du vaccin alors que ça n’a pas lieu d’être.

    COVID 19:MESURES ET VACCINATION : UN COMBAT QUI SEMBLE IMPROVISE

    Image par Capri23auto de Pixabay

      

    EN CONCLUSION :

    Faut changer de braquet d’urgence mais en est-on capable ? Dire comme vient de le faire, ce jour à 16h30, Olivier  VERAN :   « Plusieurs milliers de personnes » ont été vaccinées aujourd'hui en promettant une   montée en « puissance » durant la semaine avec une centaine de centres qui seront aménagés d'ici la fin de la semaine pour les soignants… n’est pas une preuve de notre capacité à atteindre d’ici fin janvier le million de vaccinés. Nous devons savoir comment on va atteindre ce chiffre… Car selon mes calculs arrondis en 28 jours (en comptant dimanche dernier), il faut plus de 35 000 vaccinations par jour. Qu’on nous dise d’une part comment et avec quels moyens. D’autre part il serait nécessaire de nous indiquer quelle est la logistique qui sera mise en place à partir du mois de février pour vacciner ce qui est prévu d’ici fin juin soit 19 millions de personnes sur 150 jours ce qui fait une moyenne de 126 666 personne par jour…

    J’attends donc ces précisions car je ne peux me contenter des « à  peu près » des actuelles  déclarations faites dans l’urgence d’une situation lamentable.

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