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VACCINATION COVID: LES INCOHÉRENCES DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SANTÉ
Je ne reviens pas sur le fait que les doses de vaccins ne sont pas au rendez-vous. La faute à l’Europe dont la France qui a négocié trop tardivement et aux laboratoires qui ont fait des promesses qu'ils ne peuvent pas tenir. On s’en aperçoit tous les jours avec les retards de livraison.
En France, après moult hésitations, se sont déployés, enfin, des centres de vaccination puis des possibilités de se faire vacciner chez le médecin généraliste et bientôt chez les pharmaciens. Et il sera possible d’amplifier le réseau avec les médecins spécialistes, les vétérinaires et les infirmiers. On a même vu, ce matin, à Paris, dans le cadre d’une grande démonstration médiatique l’initiation à la vaccination des pompiers dans un vaccinodrome…
On ne peut donc dire qu’on a des problèmes sur le terrain pour que les injections puissent se faire.
Les problèmes sont ailleurs dans l'incohérence des décisions prises pour faire fonctionner ces réseaux logistiques … dans le cadre de la pénurie de vaccins.
Je ne peux le passer sous silence après toutes les erreurs qu'on ne devraient plus faire.
Image par DoroT Schenk de Pixabay
LE MANQUE D’ÉQUITÉ DANS LA RÉPARTITION DES VACCINS ENTRE LES RÉGIONS ET DÉPARTEMENTS
La répartition des doses de vaccins selon les régions ou les départements aurait dû, en principe, permettre de recevoir de manière juste les doses si elles avaient été bien réparties.
Or il n’en est rien dans nombre de cas.Au 21 février 2021, il a pu être constaté par des élus de différents départements qu’ils étaient moins bien servis en vaccin contre le coronavirus que leur voisin. Les données publiées par le ministère de la Santé le confirment. Le gouvernement a maladroitement et tardivement tenté de l’expliquer par sa stratégie. De fait , comme par exemple dans le Pas de Calais ou à Dunkerque il a fallu essayer de rattraper un retard qui ne l’est toujours pas alors que les besoins sont importants vu la propagation importante du virus qui a contraint à un confinement du week-end dont on ne sait pas véritablement quand il prendra fin et si il sera efficace.
De nombreux patients sont transportés dans d’autres régions pour libérer des lits de réanimation dans des hôpitaux qui sont saturés avec du personnel fatigués …
Image par torstensimon de Pixabay
UNE STRATÉGIE DE DISTRIBUTION DE VACCINS ASTRAZENECA INCOHÉRENTE
Faire organiser la vaccination par les médecins généralistes pour le vaccin AstraZeneca était une bonne idée en direction des publics de 50 à 75 ans souffrant de comorbidités. Les listes des patients sont faites par les praticiens parmi leur patientelle dont ils connaissent l’état de santé. La priorisation de la vaccination des plus fragiles était donc conforme aux objectifs du gouvernement. La vaccination a pu commencer avec cependant peu de doses attribuées aux médecins via leurs commandes auprès des pharmacies.
Alors que cela commençait à bien s'organiser avec en parallèle des centres de vaccination dans certaines villes pour ce même vaccin, avec prescription médicale, la Direction générale de la Santé veut associer, pour augmenter le potentiel de vaccination les pharmacies au système mis en place. Soit.Mais on se rend compte dans les faits qu’à partir de là tout est décidé en dépit du bon sens.
Alors que les vaccins manquent on annonce aux médecins qu’ils ne pourront avoir les doses qu’ils ont commandés et que ce sont les pharmaciens qui commenceront la vaccination ce 15 mars !
Première incidence, les généralistes doivent annuler leurs rendez-vous de vaccination.
Si le fait de mettre dans le circuit les pharmacies est une bonne idée pour vacciner un maximum de monde, dans la pratique mettre en action un nouveau circuit de vaccination, ceci dès les 15 mars, est une aberration alors que l’État est incapable de fournir les doses pour vacciner un maximum d’ayant droits prioritaires, les 50/ 75 ans avec comorbidités.
Il est de plus annoncé des retards de livraison de ce vaccin Astrazeneca.
Je me demande comment sont prises de telles décisions que j'estime ineptes de la Direction générale de la Santé.
On met la charrue avant les bœufs, une fois encore dans la plus complète incohérence.
Cette décision lamentable qui ne tient pas compte de la réalité alors que la direction de la Santé a, en principe, tous les éléments pour prendre des décisions cohérentes, a eu un impact : faire naître la colère chez les médecins généralistes et créer un conflit inutile avec les pharmaciens. Est-ce le moment de diviser alors qu’il faut faire preuve de discernement pour agir de manière cohérente et utile pour avancer vers une augmentation des possibilités d'injections vaccinales dont nous aurons besoin?
Les médecins qui se sont organisés et qui ne pourront honorer les rendez-vous pris doivent les annuler.
Cela pourrait avoir un autre impact : sur la bonne volonté des médecins généralistes et qui pourrait amener un découragement de prendre en charge une organisation pas facile à mettre en place mais qui tenait debout. Ils sont pris pour des pions...
Image par bartekhdd de Pixabay
UN COUP PORTÉ A LA POLITIQUE DE LA VACCINATION DES PLUS FRAGILES
Le gouvernement fait de la communication pour faire oublier que nous n’avons pas les doses de vaccins nécessaires : Vaccinodromes sur l'Ile de France y compris avec l’aide des pompiers, autorisation aux pharmaciens de vacciner alors que ce n’est pas encore nécessaire…
La vaccination par AstraZeneka chez le médecin généraliste touchait, comme cela se devait en cette période de pénurie de doses, les patients fragiles prioritaires de 50 à 75 ans comme d’ailleurs dans les centres de vaccination et ceci sur prescription médicale.
En pharmacie, il n’est pas besoin de prescription médicale et on injectera le vaccin sur la foi de la déclaration de celui qui voudra se faire vacciner en remplissant un questionnaire. Sans mettre en doute le professionnalisme des pharmaciens, comment les déclarations faites peuvent –elles être médicalement vérifiées ? On me répondra sans doute que ceux-ci connaissent leurs "clients" à qui ils délivrent des médicaments. Mais-est-ce suffisant pour juger de l'état de santé prioritaire du patient qui veut se faire vacciner? Je ne le crois pas.
C’est là qu’on s’aperçoit que les technocrates de la direction générale de la Santé et son directeur sont à côté de la plaque et anticipent ce qui n’ a pas à l’être. Que les pharmaciens puissent prescrire la vaccination comme d’ailleurs le pourront les infirmières libérales, ce ne peut être que quand on aura des doses à profusion pour que toutes les personnes âgés de 50 à 75 ans puissent l’être, comorbidités ou pas. Ce n’est pas la situation actuelle vu la pénurie de doses et celle qui arrive faute de livraisons qui sont retardées.
Le manque d’intelligence pratique de ces décisions est flagrant et quand Le syndicat des médecins généralistes MG France a réclamé lundi dernier, par communiqué, la démission du directeur général de la Santé, il a eu raison car les décisions incohérentes prises sont graves et peuvent nuire à la stratégie vaccinale décidée pour les plus fragiles.
Tout cela ne concourt pas, en effet, au respect des publics prioritaires à vacciner qu'il faut protéger d'urgence.
Le syndicat des médecins n’a pas été entendu. Le dit directeur général de la santé intervenait même, hier encore, à la télévision pour ne rien nous apprendre que ce qu’on sait déjà et n’ a absolument pas fait œuvre de regret par rapport aux décisions prises.
Le gouvernement le soutient donc dans ses incompétences décisionnelles.
Lamentable.
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