• SANTÉ : LA CASSE DU SERVICE PUBLIC, "ÇA N'EST PAS BIEN"... - 1 sur 4

    Comme pour l’Ecole, la CASSE du Service public de Santé se poursuit.

    Comme le dit Agnès BUZIN en direction des personnels soignants en arrêt de maladie : « ÇA N’EST PAS BIEN. »
    ÇA N’EST PAS BIEN car le Président, le premier ministre et sa ministre de la Santé sont très conscients de la situation.  Que font-ils pour y pallier par des mesures fortes et immédiates pour répondre à l’URGENCE des situations des personnels et des patients de certains  hôpitaux que ce soit aux "urgences" ou dans d’autres services ?  On entend des discours qui invoquent des solutions peu convaincantes, accompagnés d'actes qui ne sont pas à la hauteur des problèmes dont le règlement urgent est une priorité absolue.
    Les réponses de la ministre de la Santé aux membres du congrès des urgentistes de ce jeudi n’ont pas convaincu. La grève continue...( Voir https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-ministere-ne-convainc-pas-la-greve-des-urgences-se-renforce  )

    HOLLANDE 3 ANS: BILAN SANTE et MEDECINE 1 sur 4

    (Emblème du SAMU, travail de Miguel Martinez Almoyna, domaine public)

    ÇA N’EST PAS BIEN...

    Le président Macron joue en effet une fois encore entre les déclarations et la réalité des mesures. C’est sa tactique qui fonctionne pour ceux à qui cela est destiné à savoir une partie du grand public. Mais les principaux concernés ne sont pas dupes.  C'est encore la même manière de procéder que pour les annonces faites à l’issue du grand débat : faire croire à  « des efforts extraordinaires de l’état » en utilisant le jeu de bonneteau habituel et le flou artistique que le président, prenant brusquement de la hauteur, laisse le soin au gouvernement de dissiper. Ici c’est  en l’occurrence sa ministre de la santé Agnès Buzin.

    Il est annoncé : un budget de  l’hôpital qui passe de 80 milliards d'euros à 82 milliards d'euros en 2019. Les tarifs et dotations des établissements de santé seraient en hausse de 0,5%  pour 2019  ce qui, aux dires du gouvernement, représente « la plus forte hausse du financement de l’activité des établissements de santé depuis 10 ans. »  Ca c’est pour le Grand public…
    Alors pourquoi donc
    la grève démarrée le 18 mars aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris et a progressé dans toute la France ?  Le  6 juin 2019, 80 services d’urgence étaient  en grève sur les 650 services d’urgences en France. Et ça s’amplifie…

    Pourquoi des aides soignants sont –ils en arrêt de maladie ?

    A force de ne pas être écoutés, les personnels en viennent à des attitudes extrêmes qui sont le signal d’une détresse et d’un ras le bol incommensurable.

    La réponse de la ministre Agnès BUZIN a été,  ce mardi 4 juin sur France Inter, de condamner ces arrêts de maladie pris à l’issu de  trois mois de grève  pour protester contre leurs conditions d'exercice et à laquelle il n’ a pas été répondu.

    « Ça n'est pas bien »... a-t-elle dit…

    Si les soignants réagissent ainsi, il y a des raisons. Trois mois sans réponses ou presque relève d’un  silence qui peut être interprété comme un certain mépris. 

    Non , madame la Ministre ça n’est pas bien…de votre part non plus !

    Ça veut dire aussi : Débrouillez-vous avec ce que vous n’avez pas c'est-à-dire les moyens de faire votre métier… Et de réquisitionner du personnel en congés pour accentuer les divisions… 

    VŒUX DU PRÉSIDENT : AU DELA DU RÉEL, MACRON CONTINUE

    (auteur geralt, CC0 domaine public

    Le gouvernement persiste et signe dans l’erreur.  Il garde son cap budgétaire : « Notre système de santé ne souffre pas d’abord d’un problème de sous-financement, il pêche par un vrai handicap d’organisation »,  dixit Emmanuel Macron.

    La ministre quant à elle reste dans sa tour. Sans doute est-elle frappée d’autisme pour croire en ce qu’elle pense et qu’elle a exprimé à diverses occasions notamment lors d’une de ces visites dans un établissement public en avril de  l’année dernière : «…l'activité des hôpitaux en France a baissé de 2%. Il y a moins d'activité dans les hôpitaux, alors qu'on augmente les budgets." Une affirmation tout à fait contradictoire avec les faits puisque  le plan "hôpital en tension" a été activé dans 97 établissements. La ministre ne reconnait pas que les hôpitaux publics sont au bord de la rupture.

    Des réponses, pour l’immédiat, il n’y en pas. Les problèmes seront pris en charge « dans le plan santé 2022 ». Et d’ici là ?

    Des queues de cerises. Comme je le disais plus haut, lors du congrès annuel de la société française de médecine d’urgence (SFMU), ce 6 juin, la ministre de la santé et des affaires sociales qui  a annoncé 5 actions « pour répondre aux difficultés actuelles des services hospitaliers d’urgences », n’a pas convaincu. 

     

    Et vous, la santé ça va?

    Après des propos « solennels », dans son discours, Agnès Buzyn s’est voulu rassurante en utilisant le langage « langue de bois »  habituel qui est destiné au grand public mais qui n’abuse pas les professionnels : « Face à la détresse que vivent beaucoup de services d’urgence, il faut répondre à des enjeux immédiats, qui représentent autant d’impatiences légitimes. N’ayons pas peur des mots : le quotidien est devenu insupportable pour beaucoup d’entre vous." ( voir ici https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/crise-des-urgences-la-reponse-dagnes-buzyn  )

     Un exemple de réponse de la ministre  « aux enjeux immédiats » et au « quotidien insupportable » , c’est la création d’une mission dont les «  travaux devront s’inscrire dans le cadre du plan Ma santé 2022 » comme si les problèmes n’étaient pas connus, qu’on y avait jamais réfléchi pour les prendre en charge. Une mission pour gagner du temps , tenter de calmer le jeu…un peu la même tactique que pour le grand débat… pour dans doute jouer sur le pourrissement du mouvement…

    Je redis donc : Madame la ministre, ÇA N’EST PAS BIEN. Revenons donc aux réalités qui mettent en danger les soignants, les médecins dans l’exercice de leur profession qu’ils doivent assumer sous tension et les patients qui viennent à l’hôpital pour une urgence et qui pour certains d’entre eux ressortiront peut-être les « pieds devant », comme on dit, alors que dans des circonstances normales ils auraient pu être sauvés. Ce n’est pas moi qui l'affirme mais ceux qui sont au cœur de l’action et subissent ce qu’il faut bien appeler les inepties de gestion des gouvernements. J’y reviens…

    CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE  6 : PROJET ET PROGRAMME FRANÇOIS FILLON 4 sur 4

    (auteur Clker-Free-Vector-Images, CC0 domaine public)

    LES FAITS RIEN QUE LES FAITS

    Oui les patients sont en danger !  Ce n’est pas moi, en effet, qui le dit.  En janvier 2019, 14 chefs de services hospitaliers ont alerté « sur le risque de sur accident aux urgences » et ont réclamé  «  un grand plan pour les urgences saturées » (tribune publiée dans Le Monde). Ils demandent aussi que la prise en charge  des  patients âgés soit une priorité et de leur dédier des unités et qu’il y ait  une prise en charge via une file d’attente distincte.  Philippe Juvin, chef de service des urgences à l’hôpital Georges Pompidou à Paris : "Nous voyons aujourd’hui que les patients âgés demandent un savoir-faire et des moyens supplémentaires. Dans les files d’attente aux urgences, on mélange les sujets âgés et les jeunes. Or les sujets âgés ont besoin de plus d’attention, et d’être pris en charge plus rapidement". Il rappelle  que "l’encombrement des urgences augmente la mortalité, et notamment chez les sujets âgés".

    Cela confirme les propos d’août 2018 du docteur François Braun, président de Samu-Urgences de France. Il rappelle qu’ « en vingt ans, la fréquentation des urgences a doublé, passant de 10 millions à 20 millions de passages aujourd'hui. Sans qu’il n'y ait deux fois plus de personnel ni deux fois plus de matériel. Et en été, la pression s'accentue plus encore. » (Le nouvel observateur du 11 août 2018). Selon le docteur Braun "Lorsque vous êtes hospitalisé dans un service d’urgences en surcharge, votre risque de mortalité augmente de 9%. Pour les patients les plus graves, ceux sur lesquels il faut qu’on agisse le plus vite et le mieux, cette augmentation du risque de mortalité est de 40%. »

    Ça rassure...

    Chacun a pu suivre dans les médias ces cas de morts par insuffisance de prise en charge... Des enquêtes ont été diligentées...

    Quand j’ai entendu la ministre s’exprimer, jeudi dernier,  en affirmant que cela n’était pas bien…ce qu’ils faisaient, les soignants, en étant en congés de maladie,...Et elle, madame la ministre,  elle ne se culpabilise pas de comprimer  les moyens des hôpitaux publics en faisant croire que l’état faisait un gros effort budgétaire ?  Les chiffres sont pourtant clairs. Après  960 millions de coupe budgétaire en 2018, la  circulaire Buzin  a indiqué qu’il faudra réaliser 663 millions d"économie en 2019.  Il est prévu de supprimer entre 800 et 1 000 postes par an d"ici 2022 (selon plusieurs sources). C'est sûr que cela sera mieux pour l'organisation des soins, la possibilité pour les soignants de faire mieux leur métier, d'avoir du temps à consacrer aux besoins des malades... Mais de qui se moque-t-on?

    OUI VA FALLOIR RÉAGIR - 2 sur 2

    (karosieben, CC0 public domain)

    La santé des soignants et des patients est donc en danger. Combien de burn out, d'épuisement des soignants, de morts sur les brancards aux urgences faudra-t-il pour satisfaire aux économies sur les services publics ? 

    Quelques FAITS et sans esprit de généralisation (et dont on peut trouver des exemples nombreux dans les médias depuis de nombreux mois pour ne pas dire de nombreuses années) qui existent ici ou là où ça ne se passe pas bien:

    • Plus de 80 services d’urgences en grève.
    • Des soignants qui en ont ras-le bol des conditions de travail imposées au-delà du raisonnable supportable dans certaines structures hospitalières
    • Des agressions du personnel soignant
    • Des suicides
    • Des urgences hospitalières qui accueillent les patients dans des conditions anormales pouvant mettre leur vie en danger. On pourrait citer des morts.
    • Un manque de lits dans certains hôpitaux, des couloirs encombrés de brancards, des patients qui attendent des heures pour être pris en charge…
    • Un nombre de box d'examen insuffisants
    • Une pression organisationnelle et comptable qui fait que le soignant peut avoir des comportements maltraitants et donc une relation soignant/soigné(e) qui doit être au coeur du métier en passe d’être abandonnée ou l’est déjà dans nombre d’endroits
    • Un manque d’infirmières
    • Un manque de médecins

    La liste est longue et ici inachevée et pourtant  les réponses du pouvoir sont toujours les mêmes, complètement « hors sol ». 

    Elles sont hors sol car elles ne répondent pas à la résolution immédiate de problèmes qui ne peuvent plus attendre.   C’est ce qu’on appelle aussi LES URGENCES…qui ne sont pas à solutionner à moyen terme mais en prenant des MOYENS EXCEPTIONNELS.  C’est possible.

    J’y reviens...

    A suivre...pour ne pas continuer de se faire anesthésier...

    HOLLANDE 3 ANS: BILAN SANTE MEDECINE 2 sur 4

    (auteur Elkan, O., artiste, courtoisie de l'Académie de médecine, domaine public)

     

     

     

     

     

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