• REFORME DES RETRAITES : EMMANUEL MACRON ET LE MEPRIS DU PEUPLE?

    Ce mardi 28 mars, il pu être constaté plusieurs éléments sur l’évolution de la situation sociale et le mouvement contre la réforme des retraites :

    - une baisse de la participation, élément sur lequel joue le gouvernement pour sans doute espérer que faciliter le pourrissement permettra d’éteindre le mouvement. A mon sens, si c’est l’intention, il se trompe…

    - une augmentation très sensible de la participation des jeunes (lycéens et étudiants)

    - un refus de la proposition des syndicats de faire une pause, de les recevoir et de mettre la réforme en suspens pour discuter

    - une intersyndicale qui reste unie

    - un déploiement des forces de l’ordre jamais vu y compris ce mardi pendant lequel finalement il n’y a guère eu de désordres en comparaison avec la précédente manifestation et les affrontements violents aux bassines de Sainte-Soline.

    Est-ce à dire que mouvement commence réellement à s’épuiser et que la colère s’apaise ?

    Je ne le crois pas, bien au contraire.

    HUMEURS DE MARS 2019 ( 3 ) -

     

     

    BAISSE DE PARTICIPATION ?

    Elle est probablement due à plusieurs facteurs.
    Le premier est que faire une demi journée ou un jour de grève coûte cher. Il faut savoir que nombre des manifestants ont déjà supporté plusieurs jours de grève sur le mois de mars. Il y a donc un phénomène d’alternance ou de relais qui ne veut absolument pas dire que la mobilisation baisse.

    Le phénomène de crainte des violences est un facteur important de non participation. Je connais des personnes qui ont fait grève mais qui ne sont pas allées à la manifestation par peur de prendre un « mauvais coup » ou des gaz dont les forces de l’ordre semblent user sans trop de parcimonie. Il y a aussi les grenades de désencerclement qui sont avec les lacrimos des armes classées « armes de guerre ».

    LA CASSE A MACRON: INVENTAIRE - 1 sur 3

    (auteurWenPhotos, CC0 domaine public)

    UN APAISEMENT DE LA COLÈRE ?

    Sans nul doute la colère n’est pas tombée. Et les diverses déclarations faites ici ou là par les membres du gouvernement n’apaisent rien et notamment celles indiquant qu’on veut bien réunir les organisations syndicales sur le sujet du travail mais l’âge de 64 est tabou et il est annoncé qu’on n’en rediscutera pas.
    L’augmentation importante du nombre de jeunes dans les manifestations montre au contraire un accroissement de la colère.

    LE REFUS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE JOUER LE JEU DE L’APAISEMENT

    Alors que le président de la République devrait appliquer ce qui est de son rôle devant la crise à savoir apaiser les esprits par le dialogue, celui-ci jusqu’à présent n’a fait qu’attiser le feu. Il n’est qu’à se reporter par exemple à ses déclarations lors de son dernier entretien télévisé.

    Et il recommence… en ne recevant pas les syndicats et en déléguant à la Première ministre la tâche ingrate de ne pas répondre à la véritable question du retrait de la réforme.
    La réunion sera sans doute un coup pour rien si ce n’est une tentative de communication de plus pour faire croire à l’opinion publique que la porte est ouverte. Mais les gens ne sont plus dupes...

    Une fois encore le président Macron n’applique pas ce qu’il a pourtant affirmé et ce qui vient d’être justement rappelé dans les médias à propos de sa rencontre avec les lecteurs « enfants » de PIF GADGET à qui il a accordé une interview réalisée le 20 février juste après la cinquième journée de mobilisation intersyndicale (le 16 février) et publiée ce mercredi 29 mars.

    Cela a bien sûr suscité de nombreuses réactions.

    Pour quelles raisons cette date du 29 mars pour faire paraître une nouvelle prise de paroles en pleine aggravation de la crise et après avoir refusé de recevoir les syndicats ?

    Lors de cette interview, Mélina, une élève en classe de quatrième pose une question en lien avec l’actualité du moment : « Pouvez-vous quitter votre poste en plein mandat, et comment ça se passerait si vous le quittiez ? »

    ponse du président : « Si tu le quittes, c’est qu’il peut y avoir une énorme crise et que tu es empêché ». « À ce moment-là, tu remets ton mandat aux Français, et le peuple vote à nouveau ».

    Alors que le chef de l’État n’envisage ni référendum sur les retraites, ni dissolution de l’Assemblée nationale ni une démission cela pourrait paraître comme une provocation de plus dans la mesure où il n’estime donc pas que la crise est énorme. Il réaffirme donc par là son inflexibilité sur les retraites d’où le choix , à mon avis, de cette date pour publier l’interview.

    Comme gage d’apaisement il y a mieux ... 

    Et pourtant , quand il lui est demandé ce qu’il aime dans son métier, il répond : « L’échange, la rencontre, essayer de comprendre ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans les grands choix que je mets en œuvre. » Soit « tu as pu apporter des solutions » et c’est « satisfaisant », dit-il, « soit ce n’est pas le cas, et ce sont les moments qui te touchent aussi, qui sont frustrants parce que tu vois que les choses ne vont pas assez vite. »

    Il est sûr que pour lui, son objectif est de se débarrasser de cette réforme le plus vite possible...mais sans comprendre que ça ne fonctionne pas. Et il la passe en force.

    LE POURRISSEMENT PROGRAMMÉ PAR LE POUVOIR ?

    Est-ce donc le pourrissement qui est programmé par le pouvoir tablant sur la lassitude, la longueur, … ? On pourrait le croire. Cet interview en est peut être la démonstration puisqu’il confirme par là, en ne rendant pas la parole au peuple, qu’il considère que cela va se tasser avec le temps...

    RENTREE POLITIQUE...  RENTREE POLITIQUE... 

     ( à partir de Flick - Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0))  (Expression du mépris  - Inconnu                          

                                                                                   Popular Science Monthly Volume 36, Domaine public)

     POUR CONCLURE :

    Nous sommes dans une situation quasi explosive d’autant plus grave qu’elle couve partout et que ce n’est plus seulement le refus de la réforme des retraites qui est maintenant la seule cause de la colère mais bien la situation globale actuelle quand s’y incluent le pouvoir d’achat, les salaires bas mais aussi l’utilisation du 49.3 qui a montré l’utilisation des outils constitutionnels hors de l’esprit pour lesquels ils ont été faits.

    Continuer de mépriser les citoyens en restant sur le piédestal du Jupiter ou en jouant au « despote » qui se croit éclairé en disant de manière claire que les dits citoyens n’ont rien compris aux enjeux et aux pourquoi de la réforme à 64 ans , c’est pour moi montrer qu’il ne joue pas son rôle de président de la République qui doit être de concourir à rassembler, trouver des compromis pour que son pays continue de fonctionner. 
    Si pour l’instant, les blocages ne sont pas importants, ils augmentent chaque jour. Croire que jouer le pourrissement de la situation par le découragement des citoyens n’éteindra pas la colère rentrée de ceux-ci et pourrait favoriser aujourd’hui ou plus tard une explosion dont on ne connaît pas encore le détonateur ni l’ampleur . Ce n’est pas souhaitable.
    Ce pari du président est insultant et périlleux pour la population et le pays.


    A suivre...

    INTERVIEWS TÉLÉVISÉES DU PRÉSIDENT MACRON - 1 sur 2

    (Jupiter Smyrna Louvre , Marie-Lan Nguyen et un auteur supplémentaire — Travail personnel,

    Domaine public)

    « 49.3 ATTISER LE FEUPROMULGATION DE NUIT DE LA LOI RETRAITE !!!LE MEPRIS MACRONIEN »

    Tags Tags : , , , , , ,