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Rapport GALLOIS : pour du BRUIT et de la FUMEE
Le rapport GALLOIS a fait beaucoup de bruit. C’est sans doute l’un des objectifs principaux de ces rapports commandés (rappelons- nous celui d’Attali sous Sarkozy) avant de prendre des décisions. On a fait appel à des personnalités « compétentes » qui donnent leurs avis plus ou moins argumentés sur ce qu’il faudrait faire pour améliorer notre machine économique et sociale
. A croire que le président de la république n’avait pas un programme établi, étudié « aux petits oignons »(grelots, bien sûr) pour prendre des mesures à la hauteur des enjeux.Mais peut-être sont-ce les enjeux qui ont changé ? Qui sait ?
C’est une période où l’on devrait redonner aux français un espoir en leur avenir : espoir pour une meilleure justice fiscale et sociale, espoir pour redresser une France abîmée par deux septennats et en particulier par le dernier quinquennat.
Mais au lieu de prendre des mesures immédiates, on sort un rapport, sorte de pare -feu destiné à se couvrir car les experts ont parlé.
Première question générale : Ces experts ou personnalités dont je ne conteste pas les compétences, sont-ils ceux que requière la situation actuelle ? N’ont-ils pas une vision incomplète des problèmes car axé sur un seul thème comme celui de la compétitivité, terme bien flou pour le citoyen « lambda » et qui semble résumer tous les problèmes de notre pays ? Il n’est qu’à voir la composition de la commission Jospin « pour la modernisation de la vie publique ». J’y reviendrai.
LA COMEDIE DU RAPPORT "CONSENSUEL"
(image 1894, le père Peinard, auteur Emille Pouget, domaine public)
Après publication, les décideurs politiques reprennent ou non les recommandations du rapport avec semble-t-il la bénédiction presque consensuelle de la patronne des patrons et de certains médias. Mais est-on allé jusqu'au bout du consensus: que nenni. Qu'importe , seule l'apparence compte.
Tout ce « cinéma » médiatico - politique n’est-il pas en réalité fait que pour justifier des mesures qu’on va prendre et qui sont déjà probablement arrêtées bien avant la publication du rapport ?
J’en suis convaincu.
A part pour servir d’écrans de fumée pour le citoyen qui a bien du mal à s’y retrouver, je crois que de tels rapports ne servent pas à grand-chose- désolé pour ceux qui y ont travaillé- sauf à donner du grain à moudre à certains médias en mal de copie et à un certain nombre – pas tous - de journalistes politico économistes qui se gargarisent du terme « compétitivité » pour nous enfumer de plus belle lors de certains journaux télévisés. Ce sont d’ailleurs toujours les mêmes, les habitués inamovibles du « petit écran » vers 20 heures ou plutôt de l’écran plat comme leurs analyses souvent sommaires.
Pour rester juste, on assiste parfois à un vrai débat - mais plus tard dans la soirée - car des économistes véritables exposent des analyses et des solutions mais on se demande bien pourquoi ces vrais spécialistes ne font pas partie de ceux qui conseillent le président de la république. A les entendre, les propositions du gouvernement sont loin de faire l'unanimité. Je les approuve.
Nos responsables politiques continuent-ils de travailler en vase clos ? On pourrait le penser.
J’ai aussi eu l’occasion de lire des études beaucoup plus complètes qui donnent d’autres points de vue et analyses de nos problèmes économiques.
Ah j’oubliais ! Cette comédie du rapport sert aussi à des politiciens de l’actuelle opposition en mal d’existence plongés qu’ils sont dans leurs conflits de pouvoir pour prendre les rênes de l’UMP en vue des prochaines présidentielles. Que voulez-vous qu’ils fassent d’autre, à part nous raconter des âneries contre les propositions parce qu’elles sont socialistes ce qui est à peu près leur seul argument. Ils énoncent aussi des propositions politicardes fumeuses archi rebattues car utilisées ces cinq dernières années et qui pourraient servir les intérêts des lobbies en place comme celle de supprimer totalement les charges des entreprises. Du grand n’importe quoi !
DES MESURES QUI ME POSENT QUESTIONS.
Sans prétendre vouloir être un grand expert en conseils pour redresser la France et sa « compétitivité », je m’interroge néanmoins sur l’efficacité des mesures annoncées par le président Hollande. Je ne suis qu’un simple citoyen qui essaie de comprendre. J’en ai heureusement le temps ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Pour ce faire, il faut essayer de dépasser l’apparence de la soupe informative qu’on veut nous faire gober à la louche. J’ai donc relevé quelques points qui me posent question.
ET D’ABORD LE CHEQUE EN BLANC DE L’HYPOTHETIQUE "COMPETITIVITE".
La compétitivité est un terme flou ou impropre parce qu’il ne contient qu’une partie de la définition des problèmes que nous avons alors qu’on en fait la seule doctrine incontournable. Dans les mesures annoncées on lie étroitement « compétitivité » avec le terme « coût du travail ».
Et tout est dit : Il faut absolument prendre des mesures pour alléger ce coût nous claironne –t-on. Et le gouvernement de se préparer à les mettre en place en ménageant la chèvre (le MEDEF) et le chou (les syndicats).
Erreur d’une analyse incomplète des problèmes et erreur sur les solutions à appliquer: C’est un non expert qui vous le dit. Et pourquoi pas ?
Il faudrait plutôt considérer d’autres paramètres comme la productivité, les salaires, les conditions de travail, l’innovation, les produits porteurs… avant que de parler de « compétitivité » qui ne peut seulement se baser sur des allégements de charges sans contrepartie ou de crédit d’impôts sans réels contrôles d’utilisation.
Il faut plutôt impulser une vraie relance concrète de l’économie.
Pour cela il faut l’adhésion et des patrons d’entreprises mais aussi ceux qui y travaillent pour que les efforts soient cohérents et vraiment partagés. Ce n’est pas ce qui est en cours de se faire. La pub d'Arnaud Montebourg n'y changera rien.
Le gouvernement va faire la même erreur que le gouvernement de Sarkozy pour la baisse de la TVA dans la restauration : des chèques en blanc. Continuons donc de jouer au POKER !
( image A Waterloo" by Cassius Marcellus Coolidge, 1906, domaine public)
On sait ce que cela a donné au niveau de l’emploi, des salaires et des diminutions de prix. Si des restaurateurs ont joué le jeu, nombre d’autres, en majorité, n’ont fait que ramasser la mise sans produire aucune contrepartie. Le gouvernement précédent n’a pas ciblé ses demandes avec détermination préférant jouer au poker menteur du libéralisme anarchique. Il a servi le bon repas à sa clientèle.Lobbie oblige.
On me rétorquera qu’on introduira dans les conseils d’administration des entreprises un certain nombre de représentants des salariés qui pourraient émettre un avis ou demander des informations sur l’utilisation du crédit d’impôts. Fadaises et billevesées… quand l’utilisation est faite c’est trop tard ! Le chèque est tiré. Il faudrait instaurer un vrai contrôle.
Quand on donne de l’argent, celui de l’Etat, on doit signer des contrats qui peuvent seuls garantir des résultats dans la mesure où chacun s’engage. Ce n’est pas ce qui sera fait. On rejoue donc la même partition « sarkozienne » de la confiance au libéralisme, au nom de la « sainte libéralité » dans l’entreprenariat. Amen !
CES MESURES NON CONTRACTUELLES RISQUENT DONC D’ETRE INEFFICACES POUR UN COUT ASTRONOMIQUE: 20 MILLIARDS D'EUROS!
Les mesures telles qu’annoncées n’auront donc que peu d’effets pour sortir nos entreprises des difficultés qu’elles ont d’exporter et vendre leurs produits sauf peut-être pour celles dont les patrons dynamiques joueront le jeu et qui ne seront pas le jouet d’actionnaires seulement préoccupés à remplir leur porte- monnaie. D’autre part, les mesures sont à prendre tout de suite pour être vraiment efficaces et pas reportées en 2014.
Il faut arrêter de prendre le citoyen pour un « con » en lui laissant croire que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » dans le monde de la "libre" entreprise.
Les politiciens de la majorité actuelle le savent et ne sont pas des naïfs sinon ils ne seraient pas au pouvoir. Il faudrait peut-être tirer les leçons des expériences de l’histoire proche avant que de faire n’importe quoi.
Les électeurs adeptes d’un certain sens de la justice sociale dont je suis ne sont pas dupes.
Après avoir cédés aux exigences des « Pigeons » de l’AFEP ( Association Française des Entreprises Privées ) qui ont su utiliser le net pour faire de la mousse médiatique, nous sommes en train d’assister à une prise en charge tronquée des problèmes de la croissance pour ne pas fâcher le MEDEF alors qu’il faut aider à remettre la croissance en route avec de vraies mesures et ne pas jouer au poker avec l’argent public.
Attention, monsieur le Président Hollande, Le changement n’est pas en marche, il piétine…
(Exemple de carte « joker » issu d'un jeu de 54 cartes , auteur Teuxe, 31 mai 2009, domaine public)
A suivre … LE FINANCEMENT et le GAZ de SCHISTE
Tags : rapport gallois, compétitivité, poker, entreprises, pigeons, croissance, innovation, productivité