• PRIMAIRE DU PS: TROISIEME DEBAT

    Dernier round donc avant le débat final entre les deux tours de l’élection à la primaire dont le premier se déroulera dimanche prochain.

    Cette rencontre m’a semblée plus animée et cette fois ce fut Benoit Hamon qui était visé par nombre ses adversaires notamment avec son revenu universel.

    Des divergences plus marquées se sont fait sentir sur la santé mais aussi sur les prisons.

    Comme pour les précédentes rencontres, je ne commenterai pas les sondages réalisés à l’issue du « match ». Ils ne sont pas fiables. Ce qui est dommage c’est que certains journalistes ou commentateurs de « l’après débat » s’appuient sur ceux-ci pour formuler des remarques et commentaires au lieu de prendre plus en compte leurs propres impressions. Pour ma part, je ne donne aucun pronostic pour déterminer qui a progressé par rapport au début des rencontres. Je fais juste des constats personnels sur la clarté de chacun à exprimer ses idées pour convaincre de voter pour lui ou elle.

    PRIMAIRE DU PS: TROISIEME DEBAT

    (auteur geralt, pixabay, CC0 domaine public)

    Si on prend les propos de chacun des candidats par rapport à la réalité d’une élection présidentielle en mai 2017 car c’est bien de cela qu’il s’agit, lequel ou laquelle pourrait faire un bon candidat crédible pour un électeur qui veut que son pays avance pour une amélioration de la situation de sa population dans tous les domaines nécessaires?

    Pour cela, il convient que celle ou celui qui pourrait être candidat ait d'abord une vision humaniste et progressiste du devenir de la France tout en tenant compte de la réalité des situations dans lesquels se trouvent actuellement ses habitants. Aller vers un horizon éclairé d’espoir d’une vie digne d’être vécu par tous. Pas facile de trouver "l’oiseau rare" qui saura à la fois avoir une vision d’un avenir lointain vers lequel il faut tendre et qui ait un plan d’actions à mettre en œuvre tout de suite pour rectifier ce qui ne va pas dans notre société tout en construisant les premières avancées vers une société meilleure pour tous. Cela demande un ré équilibrage de l’existant.

    Pour cela, il doit être à même de casser la morosité ambiante et enthousiasmer par des propositions éclairées qui ne sont pas illusions mais possibilités réelles de progrès pour tous.
    Cela élimine évidemment tous ces candidats qui prônent le « c’était mieux avant », ceux qui sont partisans et défendent des intérêts contraires à ceux de la population et voulant faire croire qu’avec des mesures d’austérité pour toujours les mêmes on peut faire espérer à un meilleur avenir. Je vise les "Fillon" et autres rétrogrades comme Marine Le Pen. C’est dit.

    Est-ce à dire que les candidats de cette primaire socialiste sont à même de répondre aux critères que j’ai précédemment définis ? A l’évidence pour certains d’entre eux c’est difficile de le croire.

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    (auteur fantareis, CC0 domaine public)

    L’EXEMPLE DU POINT SUR LES SANS ABRIS et la VAGUE DE FROID

    Je salue ici la première question posée par les journalistes. Elle est non seulement d’actualité mais essentielle dans une France où les injustices sociales vitales prospèrent.

    Je place, pour ma part, au centre des préoccupations qu’il faudrait qu’un futur président de la république ait quant aux solutions et au devenir pour ces sans abris.  Car la réponse faite serait symptomatique de sa capacité à prendre en main les problèmes humains de sa population et ici de manière urgente immédiatement et pour le long terme. Bien sûr il n’y a pas que les sans abris, il y a aussi les mal logés, les près de 9 millions de pauvres dont nombre de personnages âgées, d’enfants et de jeunes et tout le reste sur lequel il faudra revenir.

    Quelles ont été les réponses ?

    Les réponses ont été peu convaincantes ou incomplètes , à mon sens, sur les moyens à mettre en œuvre et pour peu que certains candidats se soient préparés, avec leur programme, à traiter le sujet, il faut bien dire que je reste sur ma faim.

    Arnaud Montebourg et Vincent Peillon ont jugé possible un engagement de « zéro SDF ». C’est déjà une bonne chose même si on sait que ce genre de promesse a été faite dans le passé et n’a guère été jusqu’au bout. On peut citer Jospin en 2002, il y a 14 ans... et les zéros SDF morts de Sarkozy. Les années ont passé, nombre d’actions ont été menées pour rappeler le problème mais on peut dire que même si des moyens ont été mis en place, ils ont été et sont insuffisants au regard de l’importance du phénomène.

    Arnaud Montebourg : « Je crois que c’est possible » "Le nombre de SDF est évalué à 140.000 personnes. C'est un chiffre considérable. Nous pouvons atteindre cet objectif. Beaucoup de personnes sont tombées dans la pauvreté à cause de la crise. Une amélioration économique permettra à des gens de trouver un logement et un travail. «  Il estime que l’État doit investir dans des centres d'hébergement d'urgence. « On ne peut pas laisser les gens périr." Il ne trouve pas « idéal » que « l’Etat paye des chambres d’hôtel, parce qu’il n’y a pas de suivi social ».

    Vincent Peillon : « oui, notre pays a les moyens de faire davantage pour ceux qui font moins », quand « tant d’inégalités, ... de mauvais comportements », comme celui de Serge « Dassault », « tant d’argent versé, 400 millions pour Bernard Tapie ou 1,5 milliard pour l’écotaxe ». Quel budget?

    Benoît Hamon : un engagement de zéro SDF lui semble « extrêmement difficile et grave à prendre », sachant que « la pauvreté a augmenté » mais que « le gouvernement n’est pas resté sans agir ». Il propose « d’individualiser » la réponse. Une réponse sans solution pratique.

    Manuel Valls : « Personne ne peut être indifférent aux drames ...Beaucoup a été fait et il faut continuer. Il faut un effort considérable". Lequel ?

    Jean-Luc Bennahmias : Il s’engage à « améliorer l'accès aux services de renseignement et les services du SAMU. Il veut que «  les associations caritatives obtiennent plus de respect et plus de moyens".

    François de Rugy : Rien de significatif de dit. Il se méfie des slogans. Il estime que dernière tout cela il y a « des réalités diverses ». ?!

    Sylvia Pinel : "Il faut renforcer notre hébergement d'urgence ». Elle propose de « laisser agir nos concitoyens pour lutter contre ces difficultés que nous voyons pour faire en sorte que les parcours résidentiels soient plus fluides. » : « Nos concitoyens peuvent agir en louant des logements inoccupés, avec une garantie de l'État". Elle estime que ce n'est pas seulement l'hébergement d'urgence qui peut résoudre la situation. C'est l'ancienne ministre du logement qui parle.

    Ils ont donc presque tous plaidés pour faire plus afin d’améliorer l’hébergement des SDF, surtout par grand froid. Il faut quand même savoir que le problème n’est pas seulement celui du froid mais que c’est tout au long de l’année que des SDF meurent et que la pauvreté sévit dans notre pays. Les campagnes des associations caritatives le prouvent avec l’augmentation de la distribution des repas.

     

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    (auteur OpenClipart-Vectors, Pixabay, CC0 domaine public)

    LA SANTÉ

    Des propositions très diverses. Il est dommage qu’il n’y ait pas un consensus. Ils ne sont pas pour la disparition de la sécurité sociale mais plutôt pour la conforter d’une manière ou d’une autre. Toutes les propositions manquent de cohérence entre elles pour faire un véritable projet et beaucoup sont des affirmations mais on ne voit pas bien la réalité de la mise en place entre les effets immédiats et ceux pour le moyen et long terme.

    Comme je le disais dans mon précédent article « il y a d’autres problèmes concernant la santé comme la prise en charge des malades dans les hôpitaux, les lits, les conditions de travail des personnels soignants , la pénurie de médecins etc.. » et de cela on n'en a pas beaucoup parlé.

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    (auteur stevepb, pixabay, CC0 domaine public)

    ÉCONOMIE, REVENU SOCIAL, DETTE

    Le revenu universel a été au centre des débats. On fait dire à Benoit Hamon ce qu’il n’a pas voulu dire. Le coût du revenu universel si il était mis à terme en place serait en effet plus de 400 milliards d’euros. Les adversaires de Benoit Hamon ont caricaturé la mesure en essayant de faire croire qu’il faudrait doubler le budget de l’Etat pour le faire en reléguant l’idée à une utopie infaisable. Ce n’était pas le propos de Benoit Hamon qui a défendu la mise en place de la mesure pour les plus nécessiteux et en précisant les effets positifs que cela devait amener dans un premier temps à la réduction de la pauvreté chez les jeunes ce qui est effectivement une priorité ; on est loi de la généralisation à tout le monde. Il "crée de l'emploi, cela redonne au salarié pour réduire son temps de travail, donc d'embaucher, et ça éradique la pauvreté, voilà ce que ça rapporte. Ce que je propose, c'est que le revenu universel dès 2018 de 600 euros soit versé à l'ensemble des personnes pauvres éligibles au RSA et aux 18-25 ans".

    Mais cela veut dire aussi que ce n’est pas un vrai revenu universel.

    Quelle place doit trouver le travail dans notre société?  Telle est la question posée entre maintenant où le chômage sévit pour plus de 6 millions de personnes et qu'il y a  8, 8 millions de pauvres  et l’avenir fait de changements quant à la consommation, les postes de travail qui vont se raréfier à plus ou moins long terme.


    La question ne devrait pas être comme cela apparaît dans les débats d’être pour ou contre le revenu universel mais bien de voir avec précision les différentes étapes que l’avenir nous réserve quant au travail. Cela pose la question des salaires et la protection des salariés face au chômage, au revenu que doit avoir chaque citoyen pour vivre dignement et se loger. Cela pose aussi le problème de la création des emplois par les entreprises. Rien n’a été réglé par le pacte de responsabilité et le CICE, il faut en faire le constat et la loi El Khomri a montré qu’une fois encore on a déséquilibré le rapport travail, entreprise et salarié en faisant une mauvaise réforme. Il faut donc avoir une vision large en même temps que l’on se pose la question de la solidarité et la redistribution des richesses qui se devrait d’être plus équitable et qui ne l’est actuellement pas alors que la pauvreté augmente tandis que certains s’enrichissent de manière honteuse.

    C’est de cela qu’il manque dans les propositions faites même si certaines d’entre elles peuvent être à même de faire partie d’un plan de changement : aider tout de suite ceux qui galèrent comme les plus pauvres et les jeunes. La relance économique et écologique (Montebourg) est nécessaire mais encore faut –il en donner les clés. Un plan de relance européen (Peillon) n’est pas inintelligent mais comment le déclencher ? Baisser la dette (De Rugy) dans l’ensemble des pays d’Europe est une autre des solutions immédiates à appliquer mais jusqu’où aller et comment là aussi le déclencher ? Faire payer les banques est aussi à envisager.

    Le revenu universel est une mesure de long terme qui mérite d’être étudiée mais qui ne doit pas pour l’élection présidentielle à venir être l’objet du débat mais plutôt une réflexion qu’il faut se garder sous le coude. C'est pourtant ce qu'il y a eu et qui fait office de proposition phare "de gauche" pour essayer notamment pour Benoit Hamon d'être au deuxième tour de la primaire.

    De tout cela je retire que la préoccupation de la création d’emplois est la priorité chacun avançant des mesures plus ou moins efficaces pour y arriver : aider les entreprises une fois de plus par une baisse des charges ou de l’impôt mais on n’a vu ce que cela a donné avec le CICE et le pacte de responsabilité avec des milliards qui sont partis dans la nature sans qu’il y ait de créations significatives en nombre. C’est la position de Manuel Valls qui veut poursuivre l’action à mener dans ce sens comme d’ailleurs Sylvia Pinel avec des nuances. Des chiffres sont annoncés mais tout cela n’est pas convaincant car on a bien du mal à en comprendre le financement.

    PRIMAIRE DU PS: TROISIEME DEBAT

    (auteur PeteLinforth, CC0 domaine public)

    Je n’aborderai pas ici les questions sur le PROTECTIONNISME, la SÉCURITE, la JUSTICE, les PRISONS et la SITUATION INTERNATIONALE qui n’ont rien apporté de nouveau au débat.

    La PARITÉ a fait l’objet d’échanges « bateau » sans intérêt majeur.

     

    CARTE BLANCHE

    Le « service civique » obligatoire de Manuel Valls dénote d’un certain conformisme du candidat qui ne se démarque là que par une mesure qui ne changera rien pour qu’il y ait plus de brassage parmi les jeunes de notre société. C’est une vieille illusion qui date du temps du service militaire.

    François de Rugy veut comme Benoit Hamon promouvoir le droit à mourir dignement. Rien de bien original. Le débat est déjà sur la table et a fait l’objet d’une loi bien faite, la loi Léonetti-Clayes du 2 janvier 2015 qui a été définitivement adoptée le 2 février 2016 et pour lesquelles il faudra encore du temps pour qu’elle soit mis en pratique avec tous les moyens adaptés...notamment pour les soins palliatifs et  qui pour l’instant n’est pas encore bien appliquée. Il faudrait relier cela à l’organisation de nos services de santé et aux moyens à mettre en œuvre pour y arriver ce qui n’est pas une mince affaire. Alors avant que de faire une nouvelle loi sur l’euthanasie... Combien de droits avons nous que notre société ne permet pas d’appliquer? Pour rester dans les débats de la primaire, je ne citerai que celui de la loi de l’égalité salariale entre femmes et hommes votée depuis 2006 et qui n’est pas non plus bien appliquée...

    Sylvia Pinel veut quant à elle promouvoir un plan pour l'autisme. Elle parle des personnes en situation de handicap et les personnes âgées. Il faut créer des structures d'accompagnements. « On ne pense pas assez à celles et ceux qui accompagnent un proche en perte d'autonomie, c'est 8 millions de personnes".  Pas faux.

    Jean-Luc Bennahmias ne répond pas à la question.


    Vincent Peillon propose "la création d'un service public des maisons de retraite ».  Intéressant.

    CONCLUSION

    Cet article paraitra le jour même du vote du premier tour de la primaire « de la Belle Alliance Populaire ».

    Je ne sais s’il y aura la foule des grands jours.

    Est-ce vraiment un grand jour que de commencer à désigner un candidat de plus qui fractionnera les voix de gauche au premier tour de l’élection présidentielle ?

    Mais c’est le jeu de la démocratie et le fait de la situation actuelle dont François Hollande, Manuels Valls, le parti socialiste et les autres portent en très grande partie la responsabilité.

    PRIMAIRE DU PS: TROISIEME DEBAT

    (auteur felipeblasco, pixabay, CC0 domaine public)

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