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PRESIDENTIELLE : DEBAT DU 4 AVRIL 2017 OU LA FETE A FILLON ET LE PEN 2 sur 2
La fête à François Fillon et à Marine Le Pen s’est poursuivie avec "les affaires" et ceci en grande partie grâce à Nathalie Arthaud et Philippe Poutou , des « pas si petits candidats que cela » quand il s’est agi d'élever le débat vers des moments de vérité quant à la réalité du système mais surtout quant à la vérité de ce que sont certains de ceux qui y participent. Du naturel en grand, rafraichissant mais sans concession...
(auteur golda, CC0 domaine public)
LES AFFAIRES...ET LE SYSTÈME
Philippe Poutou a été le premier à faire référence aux affaires dans lesquelles sont embourbés François Fillon et Marine Le Pen, en y allant fort, sans s’embarrasser de précautions et sans mettre de gants ce qui lui a valu de la part de François Fillon des Ho, Ho...indignés et une réplique menaçante pour l’interrompre : "Je vais vous foutre un procès, vous".
Poutou avait ainsi dit : « Depuis janvier, c’est le régal. Fillon, que des histoires. Plus on fouille et plus on sent la corruption et la triche. (…) », « "un bonhomme qui nous explique qu'il faut faire la rigueur mais qui pioche dans les caisses publiques". » ... « "François Fillon il se dit préoccupé par la dette mais il y pense moins quand il se sert dans les caisses publiques, quand il paye sa famille… »
A faire remarquer que le même François Fillon a été en difficulté aussi par rapport à ses affaires quant à une question posée par Laurence Ferrari, journaliste, animatrice du débat lui demandant des explications sur ses "erreurs". Le candidat de la droite et du centre, l’air exaspéré et en colère a répondu:
"Non seulement je n'ai pas commis d'erreurs madame, mais en plus je refuse de répondre à toute question sur ce sujet, et surtout de la part de journalistes qui pendant deux mois et demi on fait mon procès, on a voulu me faire taire, on a voulu m'éliminer de cette compétition politique, je suis toujours là et je vais vous dire, personne ne viendra m'intimider et ce sont les Français qui porteront un jugement dans un peu moins de trois semaines".
A mon sens c’est un mauvais calcul que de ne pas vouloir répondre sur les erreurs comme les « costumes », l’emploi de membres de sa famille... Il ne redit même plus qu’il a fait des erreurs, il dit qu’il n’en a pas commis , en complète incohérence avec ses propos antérieurs quand il s’en était excusé !
Marine le Pen a été mis dans le même sac que François Fillon par le candidat du NPA :
« On a aussi Marine Le Pen, pareil, on pique dans les caisses publiques, c’est pas ici c’est en Europe. Et le FN qui est antisystème ne s’emmerde pas car il se protège grâce à l’immunité parlementaire, donc peinard. » La candidate du FN a tenté de répondre mais la réplique de Philippe Poutou fut cinglante : « nous, quand on est convoqués, on a pas d’immunité ouvrière ».
Il a ajouté ce qui remet bien les choses en place vis à vis de la candidate, présidente du Front national, parlementaire européenne et qui se vante d’être la candidate de l’anti système : « L’antisystème, c’est de la foutaise. Le problème des politiques corrompus, c’est la professionnalisation de la politique. Les hommes politiques sont déconnectés, surpayés, c’est écœurant. »
Nathalie Arthaud a elle aussi embrayé, peu après, à l’intention des deux candidats touchés par des affaires : « Quand on entend toutes ces leçons de morale, qui viennent d’en haut, quand on entend M. Fillon dénoncer les cheminots qui sont des privilégiés, dénoncer l’assistanat, alors que lui-même s’accorde quand même des largesses on va dire, pour être gentil ».
A Marine le Pen : « vous nous faites des leçons de tolérance zéro en permanence pour les jeunes, il ne faut rien accepter, et vous ne vous rendez pas à la convocation des juges ! », « Quand on est travailleur, quand on est ouvrier, quand on est au chômage, des comptes, on en rend tous les jours, même quand on est malade, qu’on est en arrêt maladie, qu’on a parfois une maladie grave, on est contrôlé, à domicile, on vient voir si on est bien là, si on est bien malade »
Les choses étaient dites pour remettre effectivement à leur place François Fillon et Marine Le Pen dans "le système" et surtout rappeler qu'il ne devrait pas y avoir deux sortes de citoyens.
Rien que pour cela, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou avaient leur place légitime dans le débat qu’ avec leurs interventions , ils ont élevé à un niveau nécessaire pour que chacun remette les pieds sur terre et que les électeurs y voient plus clairs sur la réalité de ce que sont certains de ceux qui se présentent à leurs suffrages.
(auteur LunarSeaArt, CC0 domaine public)
POUR CONCLURE
Il est difficile de tout aborder et j’en resterai aux impressions marquantes pour moi, évoquées ci-avant, de ce débat.
Je ne veux pas oublier de citer Jean Lassale, le député toujours berger dans l’âme dont les interventions peu ordinaires, atypiques et parfois confuses essayaient elles aussi de montrer la réalité d’une certaine ruralité à ne pas oublier et mêlées à un certain sens de l’humanisme.
Le sujet de la laïcité, important s’il en est, a finalement été lancé par Marine Le Pen qui a affirmé « Je veux protéger la culture et l’identité des Français » en soutenant par exemple qu’il fallait « mettre des crèches dans les municipalités ».
Une position que j’estime à l’évidence racoleuse en direction des catholiques traditionalistes et aussi pour, sous couvert de tradition, imposer à tous une laïcité à la carte. Nathalie Arthaud et Jean –Luc Mélenchon ont vivement réagi, à mon sens avec raison, à cette proposition qui met à mal la laïcité dont le Front national se sert sans vergogne à mauvais escient pour exclure et faire de la ségrégation notamment envers les musulmans.
Les autres candidats n’ont rien dit.
Jean-Luc Mélenchon : « Vous voulez mettre des signes religieux dans les mairies ? C’est ça votre vision de laïcité ? »
Réponse de Marine Le Pen : « Ce sont nos traditions monsieur Mélenchon. Je sais qu’elles vous dérangent, je sais même qu’elles vous horripilent. Mais sachez que les Français sont très attachés à leur tradition ».
Réplique de Jean- Luc Mélenchon : « Mais non madame, 60% des Français n’ont pas de religion. Fichez-nous la paix avec la religion. Nous ne sommes pas obligés de subir vos foucades, vos trouvailles, votre façon de nous imposer à tous votre manière de vivre qui n’est pas la nôtre ».
Nathalie Arthaud a clairement dénoncé la fausse laïcité de la présidente du Front National : « la laïcité de Marine Le Pen » sert « en réalité à dénoncer l’islam, se mettre en travers d’autres pratiques religieuses ». Elle affirme que c’est pour le FN le moyen « d’avancer sur votre racisme, votre xénophobie. La laïcité sert de paravent. »
Oui, un débat qui a servi à éclairer les choses et les personnes...
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