• CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE 6 : PROJET ET PROGRAMME FRANÇOIS FILLON 4 sur 4

    J’ai donc analysé le programme économique de François Fillon qui est en étroite liaison, bien sûr, avec nombre d’autres points de son projet.   Je reprends ceux qui m’apparaissent essentiels, ne pouvant m'attarder plus, bien qu'il y ait encore de nombreuses choses à exprimer sur un programme qui  me semble , ne serait que du point de vue économique et social, entaché d'erreurs de diagnostics et de solutions, et incompatible avec un véritable essor de la France pour un avenir meilleur pour tous les citoyens. Basé sur la peur du déficit, les efforts et la sueur...des moins nantis en ne demandant aucun effort aux plus aisés, il n'est ni enthousiasmant ni porteur d'espoir pour nos enfants et petits enfants.

    CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE  6 : PROJET ET PROGRAMME FRANÇOIS FILLON 4 sur 4

    (CC0 domaine public 1849)

     

    L’ÉCOLE

    Il est évident que monsieur Fillon n’a pas de vision et d’ambition pour l’Ecole de demain ni celle d’ailleurs d’aujourd’hui.

    Tout transpire le « c’était mieux avant » très racoleur mais absolument vide de sens quand on sait ce que sont les élèves de notre siècle.

    Pour mémoire, je rappelle que François Fillon a été le premier ministre d’un gouvernement qui a supprimé la formation initiale des maîtres qu’il estimait sans doute inutile. Et je ne cite là qu'un point de sa gestion calamiteuse du service public d'éducation avec la semaine de 4 jours, la suppression de 60 000 postes d'enseignants, la tentative de suppression des RASED...

    Il ne suffit pas d’énoncer des banalités sur la « culture commune », citer les bases, « l ‘ouverture au monde », « l’amélioration de l’orientation » et quelques autres idées en terminant par un « il faut restaurer l’autorité de l’enseignant » et autres affirmations pour faire un programme concret qui tienne la route.

    Je n’aborderai pas tout, car ce serait trop long des mesures énoncées qui donnent le ton de la pensée de monsieur Fillon. Il suffit d’en prendre quelques unes.

    Rétablir l’autorité. La vue conservatrice des évolutions de l’école « revenir aux temps jadis », le leitmotiv facile pour revenir en arrière alors qu’il faut aller de l’avant. Retour vers le futur sans donner plus d’explications sur la machine à remonter le temps qui fera qu’en appliquant des recettes du passé on améliorera le présent et le futur : Comment va être pris en compte le développement des inégalités, la révolution numérique, les modes de vie en constante évolution, les rythmes des vacances scolaires, le soutien des élèves en difficulté dès le plus jeune âge... ? Sûrement pas en voulant mélanger dans un gloubi-boulga qui sent le rance des mesures sans queue ni tête qui se veulent autoritaires mais ne serviront pas l’autorité. En tête de ligne des costumes ou des uniformes pour racoler la nostalgie d’une école fantasmée par des individus, soi-disant élites de la nation   mais hors sol,  qui méritent le bonnet d'âne qu'ils vénèrent, le coup de règle sur le bout des doigts qu'ils ont sans doute appréciés ou la mise au  coin qui leur a sans doute forgé le caractère pour peu qu'ils aient  eu à les subir... Lol..

    CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE  6 : PROJET ET PROGRAMME FRANÇOIS FILLON 4 sur 4

    (CC0 domaine public)

    « Moi je veux une école primaire qui transmette les valeurs et les savoirs fondamentaux. Je veux une école du respect et de l’autorité symbolisés par le port de l’uniforme », avait lancé François Fillon à l’université d’été des Républicains à la Baule, le 3 septembre 2016. Depuis, la proposition fleure bon la fausse nostalgie d’une école fantasmé car il n’y a jamais eu d’uniforme obligatoire en France sauf peut-être dans quelques écoles « privées ». La fameuse blouse était fortement conseillée pour se protéger de la craie et de l’encre mais pas pour masquer les habits des uns ou des autres. Il est même étonnant qu’il ne propose pas de revenir sur la mixité, tant qu’on y est, avec la ligne qui sépare dans la cour de récréation les filles et les garçons... J'ai connu...si, si...  Le futur conjugué au passé.

    (mon avis sur l'uniforme à l'école: http://quaiducitoyen.eklablog.fr/l-uniforme-a-l-ecole-le-futur-conjugue-au-passe-a114358162)

    Tout cela n’est que « posture » comme celle qu’il veut montrer avec son air de "présidentiable", le menton haut,  en affirmant dans ses discours qu’il faut instaurer une évaluation du comportement de l’élève au collège afin de prendre en compte l’assiduité en classe, le respect des règles de l’établissement, le respect des autres et d’abord des professeurs et éducateurs, la politesse, l’attention aux élèves malades ou handicapés, la prise de responsabilité. » Et après?  Il faut faire comment dans le quotidien une fois qu’on aura exclu, comme il le propose, les élèves perturbateurs du collège et du lycée, qu'on aura suspendu les allocations familiales... sans doute les mettre ensuite dans des « maisons de corrections »?

    Performance, tri des élèves, excellence, mérite sont quelques uns des mots utilisés qui veulent justifier que les inégalités sociales n’ont rien à voir avec l’échec et que chaque élève quand il ne fait pas d’effort et bien c’est de sa faute. Vive la concurrence et en particulier celle de l’école privée qu’il encense et veut développer face à l’école publique sans doute pour séparer le bon grain de l’ivraie. Examens, sélection, orientation professionnelle précoce, casse de l’éducation nationale par l’autonomie des établissements et de leur chef tant au niveau de ce qui sera enseigné que des personnels qu’on y embauchera. La privatisation de l’école va s’accélérer. Fillon veut par ailleurs favoriser le développement d'établissements scolaires privés, en déplafonnant les fonds qui leurs sont alloués par l'État.

    Questions : A l'école, 75% du temps scolaire seraient consacrés aux « fondamentaux ». L’école élémentaire commencerait à 5 ans avec un apprentissage de la lecture. Quid de la maternelle ? A la fin de l'école comme à la fin du collège, une évaluation déterminerait le passage dans le niveau supérieur.

    Ceux qui n’auraient pas le niveau requis en fin de CM2 pour aller au collège, qu’en fait-on ? François Fillon ne le dit pas. 

    Le brevet deviendrait un examen d'entrée au lycée. Que faire des élèves faibles ? François Fillon a la solution : l'orientation précoce vers l'apprentissage et la voie professionnelle qui quitterait l'éducation nationale pour être confiée aux régions. Et puis il y aurait des établissements de relégation qui seraient créés.

    Les épreuves du bac seraient aussi réduites aux fondamentaux : 4 épreuves au total. Une ineptie de plus qui laisserait tomber tout un pan de l’éducation et de l'instruction de la jeunesse.

    En bref, le projet Fillon c’est la "ringardise" au service d’une éducation à deux vitesses avec les écoles des élites et les écoles où on relègue les autres.

    Que deviendra l’émancipation des élèves pour devenir adulte, de futurs citoyens ayant un esprit critique ayant une connaissance approfondir de leur environnement qui ne peut se résumer à lire, écrire et compter ? 

    Il faut sans doute l'éradiquer pour devenir de bons petits soldats corvéables et taillables à merci qui pourraient gober tout ce que le politique veut lui faire croire !
    En route pour la dictature de l'esprit!

    Ce n’est pas en diminuant le nombre de professeurs qu’on aidera à la prise en charge de ceux qui sont en difficulté.
    Programme obsolète, élitiste et destructeur.  Sans appel! Recalé. Nuisible et dangereux pour l'avenir des jeunes.

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    (auteur colobri5, CC0 domaine public)

    LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ SOCIALE

    Je n’y reviens pas dans le détail, l’ayant en partie traité lors de l’examen du programme économique. Il est sûr que les déremboursements seront  à l'ordre du jour et que la médecine à deux vitesses qui existe déjà va s'amplifier selon que l'on soit "un peu juste" à la fin du mois, étudiant ou sans problèmes financier, qu' on ait une bonne mutuelle ou pas...

    Il est clair que nos services publics de santé souffrent d’un manque flagrant de personnels en nombre et aussi en qualification.  Qui peut nier les constats qui sont faits chaque jour aux urgences, dans les services le jour comme la nuit (c'est encore pire)? La solution n’est pas d’imposer un surcroit d’heures de travail à des personnels qui font bien plus que 35 heures déjà mais leur permettre, en accroissant les effectifs, de se consacrer à leur tâche de soins mais aussi de soutien humanitaire à la personne que ce soit à l’hôpital ou dans les maisons de retraite. Un jour, la marmite va exploser !

    Le projet de François Fillon c’est l’inverse à savoir accroître les difficultés pour les soignants et les patients.

    Il est sûr que l’on peut améliorer l’organisation pour mieux soigner mais pas à partir de la rentabilité ou l’abandon de la proximité pour « mieux soigner ». C'est du "baratin" qui enrobe une doctrine fermée du tout "rentable".  Il faut tout au contraire considérer d'abord  de manière réaliste les personnes qu’il faut soigner que ce soit dans un service de proximité ou pas. Il faut prendre comme base le service à la personne qui en a besoin. Et ce n’est pas en réduisant le personnel ou en prenant des mesures de rentabilisation financière qu’on y arrivera. On organise et après on examine les coûts. Actuellement c'est l'inverse qui est fait et avec le programme Fillon cela s'amplifiera.

    Monsieur Fillon fait un très mauvais diagnostic et délivre un traitement complètement inadapté aux maux.

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    (La centrale nucléaire de Fukushima après le séisme et le tsunami de Tohoku 2011, 16/03/2011 , auteur Digital Globe, licence  CCA-S A3.0 Unported) 

    L’ENVIRONNEMENT ET L’ÉNERGIE

    Il n’y aucun un élan vers des investissements pour une énergie qui tiendra compte de notre sécurité et de l’environnement. Le projet Fillon, tout au contraire, veut conforter l’énergie nucléaire par la prolongation de la vie des veilles centrales nucléaire de production d’électricité. Une hérésie quand on voit, de plus, les problèmes qui ont été détectés sur certains réacteurs dans leurs cuves du fait de malfaçon du métal utilisé... Il n'a jamais entendu parler de Fukushima, le 11 mars 2011 au Japon?

    Un candidat à la présidence de la république qui dit que l’énergie nucléaire est sûr alors que notre parc est de plus en plus vieillissant et que les centrales vont atteindre l’âge de la retraite et qu’on va les prolonger de 20 années, est à mon sens  d'une incommensurable irresponsabilité. D’après lui, l’électricité nucléaire est la moins chère et justifie donc l'impasse sur la précaution et donc la sécurité. Il n’a ici encore aucune vision d’avenir et en reste sur l’immédiateté.

    Il estime que l’objectif de la loi sur la transition énergétique de baisser d'ici 2025 de 75 à 50% la part de l'atome dans la production électrique française est "intenable et contraire à l'intérêt général".

    C’est pourtant une erreur économique de plus car il prouvé que c'est une énergie qui va être de plus en plus coûteuse" en raison d’une part des investissements très importants à faire dans les centrales vieillissantes et d'autre part la forte croissante des dépenses d’exploitation et de maintenance. (rapport de la cour des comptes: http://www.ccomptes.fr/index.php/Publications/Publications/Le-cout-de-production-de-l-electricite-nucleaire-actualisation-2014

    De plus, il veut supprimer le soutien public au développement des énergies renouvelables considérant qu’il faut « laisser faire le marché » car « ces énergies gagnent en compétitivité ». Tout l’inverse que ce qu’on fait dans le monde où de nombreux pays se tournent vers les énergies renouvelables. Tout le contraire de l’Allemagne que pourtant monsieur Fillon aime citer en exemple qui fermera sa dernière centrale en 2002. 
    Pour François Fillon , l’écologie n’est pas une priorité. Il ne conserve du développement que l’aspect économique en oubliant comme d ‘ailleurs tout son programme qu’il faut le lier au social et à l’environnemental.

    Il veut enfin faire "disparaître" le principe de précaution qu’il qualifie de "principe d'inaction". Il y a juste à examiner tous les secteurs qui seraient touchés par cette disparition : le nucléaire mais aussi tout ce qui concerne les produits industriels, les insecticides, l’alimentation, les OGM...

    Une attitude dangereuse pour la population.

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    (auteur Clker-Free-Vector-Images, CC0 domaine public)

    POUR CONCLURE

    Les mesures économiques préconisées répondent-elles aux besoins de notre pays et de ses concitoyens ? Tell est la question que l’on peut se poser. J'ai déjà répondu non et dit pourquoi.

    Pour être plus précis, je pense que ces mesures n’amélioreront pas notre situation vis à vis de l’emploi qui permet d’avoir un salaire, un pouvoir d’achat, de ne pas être au chômage, d’ avoir des offres d’emplois...

    Et où sont les mesures réelles  et leur financement pour pour éradiquer la pauvreté, diminuer les longues queues de celles et ceux qui n’ont pas le moyen de manger à leur faim, permettre d’améliorer la situation des non logés ou des mal logés ?

    Nos services publics de santé, d’éducation et de justice ne vont pas mieux pouvoir faire face aux problèmes qui sont les leurs par la limitation voire la baisse des effectifs. Dire le contraire c'est se gausser des électeurs.

    Hors le terrorisme, la sécurité ordinaire de chacune et chacun sera-t-elle améliorée et comment ? Il faut certes augmenter les effectifs de police et de gendarmerie (qu'il s'est lui même employé à réduire d'au moins 10000 lorsqu'il était premier ministre) mais il y a sans doute d'autres choses à faire. Il décrit un certain nombre de mesures dans son point "sécurité" et qu'il faut examiner dans le détail pour voir si elles sont efficaces comme réorganiser le renseignement (Qu'il a lui même affaibli en le désorganisant).

    Les économies qu'il veut faire  serviront-ils à permettre aux français de pouvoir regarder l’avenir avec espoir pour eux et leurs enfants et petits enfants.

    Le programme de François Fillon, à l’évidence ne le permettra pas car les dépenses faites à partir des économies réalisées de manière injuste diminueront le pouvoir d’achat des moins nantis, ne seront pas plus contrôlées que sous François Hollande et ne favoriseront pas la baisse du chômage bien au contraire. D’autant que la suppression des centaines de milliers de fonctionnaires prévus aggravera le chômage et diminuera l’efficacité des services publics.

    François Fillon pense à « l’envers » et se base sur une conception obsolète de l’économie qui consiste à installer l’austérité en supprimant des recettes fiscales pour soi-disant relancer la compétitivité dans un monde où les parts de marché se rétrécissent. Nous ne sommes plus dans les années 2000 où la croissance était de l’ordre de 5% et qu’on pouvait le faire. La recette n’est pas la bonne et nous fera courir vers la catastrophe. La preuve en est que la croissance mondiale actuelle est à peine de 3%. Où allons nous rechercher les parts de marché ? Pure utopie d’une doctrine économique qui appartient au passé. Les 40 milliards de baisse de charge seront en grande partie, une fois encore, mal utilisés car détournés du but initial sans espoir d’en voir de véritables effets comme pour le CICE que certains grands groupes ont avalé tout en continuant de licencier et de délocaliser. Les autres n’ont eu que les miettes, insuffisantes pour aider véritablement une vraie dynamique d’innovation créatrice d’emplois.

    Il faut donc faire autrement et privilégier le marché intérieur et la relance en ciblant l’investissement novateur et la consommation.

    Il me semble que François Fillon est tout à fait à côté des urgences réelles de notre pays, obnubilé qu’il est par la dette et les directives européennes qu’il ne veut pas remettre en cause.

    Une fois encore il apparaît que ce sont ceux qui sont au chômage, malades ou handicapés qui sont une charge dont il faut amoindrir l’aide parce qu’elle coûte soi-disant trop cher pour les finances publiques.

    Avec monsieur Fillon à quoi sert donc l’Etat ?

    Dans son chiffrage financier il cite un accroissement des budgets des fonctions régaliennes qui selon lui sont la Défense (1,9% du PIB), Justice et pénitentiaire ( renforcer les moyens de fonctionnement et financement de 16 000 places de prison supplémentaires), Police et Gendarmerie , le tout pour un montant d’augmentation de 12Mds d’€ des budgets annuels d’ici à 2022. Pourquoi pas mais il faudrait peut-être dire en ce qui concerne l'armée pour quoi faire. Quant aux places de prison, ce n'est pas ce qui diminuera la délinquance si d'autres mesures de prévention et de réinsertion dans les prisons ne sont pas prises.

    L’éducation et la santé ne sont plus, entre autres, des fonctions régaliennes de l'état pour monsieur Fillon. (Voir son cadrage financier).  Rien d’étonnant puisqu’il veut en privatiser, dans les faits, des pans entiers.

    Il se trompe donc de direction.

    A ne surtout pas suivre...

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