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PRESIDENTIELLE : DEBAT DU 4 AVRIL 2017 OU LA FETE A FILLON ET LE PEN 1 sur 2
Ce débat organisé par BFM TV et C NEWS, chaines télévisées d’information en continue a donc rassemblé pour la première fois lors d’une présidentielle, les 11 candidats à la magistrature suprême devant plus de 6 millions de téléspectateurs.
A la suite du débat du 20 mars 2017 réunissant 5 des candidats choisi par TF1, j’avais émis quelques réserves quant à l’intérêt forcément réduit d’un débat à 11. Ceux que les médias nomment les « petits candidats » et qui n’avaient pu s’exprimer ont pu néanmoins avoir la parole une quinzaine de minutes pour répondre à des questions sur des thèmes choisis en nombre limité et c’est heureux car l’exercice était difficile tant pour les journalistes que pour les compétiteurs. Il y eu en effet quelques moments confus mais le rythme fut assez bon avec des échanges vifs qui ont été intéressants. Ceci dit de manière générale.
(auteur ingenio, pixabay, CC0 domaine public)
QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER ?
Etaient donc en présence, par ordre alphabétique, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) , François Asselineau (Union populaire républicaine), Jacques Cheminade (Solidarité et progrès), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), François Fillon (Les Républicains), Benoît Hamon (Parti socialiste), Jean Lassalle (Résistons !), Marine Le Pen (Front national), Emmanuel Macron (En marche !), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste).
Pour ma part, je n’ai pas appris grand- chose de plus concernant les programmes de celle et ceux qui avaient débattu le 20 mars.
Les autres candidats ont néanmoins pu mettre en valeur de manière rapide et succincte un certain nombre de points qu’ils jugeaient importants de leur programme mais aussi pour certains apporter quelques éclairages intéressants quant à leur perception de la société dans laquelle nous vivons. J’y reviens.
Ils ont permis aussi de faire réagir François Fillon et Marine Le Pen en les plaçant face à leurs « affaires ».
En définitive, il y a eu quelques échanges significatifs qui ont pu confirmer, si ça n’avait pas été fait, la personnalité ou les obsessions parfois pesantes de certains des cinq candidats en tête des sondages.
Les candidats qui selon les sondages ont en dessous de 10% ont concouru donc à participer de manière active à insuffler à cette rencontre un peu de naturel à un déroulement convenu des positions des uns et des autres et notamment chez certains de ceux qui avaient participé au premier débat. C’est ainsi que sur L’Europe, les affaires, le « système », la « vraie vie » certains « petits candidats » ont remis des choses à leur place et ont même pu démonter l’imposture de certaines positions.
L’EUROPE
C’est ainsi que sur le thème de l’Europe on a pu assister à la rencontre des anti européens comme Marine Le Pen qui a dû redire sa position pas tout à fait audible sur un référendum pour sortir de l’Europe. Elle n’a pas su dire avec clarté ce qu’elle ferait au cas où les français, majoritairement contre, voterait NON et donc sur l’effondrement de sa politique économique basée sur le retour au Franc, à la fermeture des frontières et les droits de douanes sur les produits importés...entre autres. Sur le même thème François ASSELINEAU veut un FREXIT en activant, comme l'ont fait les Britanniques, l'article 50 du traité de l'Union européenne. Il a donc critiqué la position de Marine Le Pen de retarder une sortie de l’euro et de faire croire qu’elle négociera la sortie de l’Europe pour essayer de calmer les inquiétudes sur les retombées négatives que cela pourrait avoir. François Asselineau a fait montre de sa connaissance des textes européens, un peu de manière doctorale ce qui a la longue a pu faire sourire. Il a néanmoins mis en avant le texte voté par l’Europe, un rapport qu'il a montré plusieurs fois à la caméra, et qui traite des grandes orientations de politique économique de l'UE c’est à dire l'article 121 du traité sur le fonctionnement de l'Union. On y retrouve bien en effet toutes les sources des obligations que l’Europe veut imposer dans les pays qui la constituent dans le domaine des services publics. Il a conseillé à ses adversaires de le lire et je pense que c’est un bon conseil tant pour les eurosceptiques qui veulent changer ou quitter l’Europe que pour les pro européens qui ne veulent en modifier les règles. Mais sans doute l’ont-ils fait.
(Philippe Poutou, auteur Pierre-Selim , CC BY 3.0) (Nathalie Arthaud,auteurThomas Bresson,CC BY 4.0 )
LA VRAIE VIE
Nathalie ARTHAUD a aussi attaqué Marine Le Pen en affirmant : "Vous ne vous engagez pas sur les augmentations de salaire Mme Le Pen !".
"Quand on est mal payé, que ce soit en Francs ou en Euros, on reste mal payé !" La patronne du Front national n’a pas su piper le moindre mot en réponse.
Les interventions de la représentante de « Lutte ouvrière » furent claires et de qualité, en phase avec la réalité de ce que vivent les gens et la dénonciation des abus du grand capital qui est en grande partie, selon elle, responsable du chômage. Pas faux à mon avis.
Les puissances de l’argent, source des dérèglements économiques et sociaux, ont été mis sur la sellette avec elle et par nombre d’autres candidats puisqu’on retrouve aussi sur cette position de Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon, benoit Hamon, Philippe Poutou, et Jacques Cheminade.
Avec Philippe Poutou, elle est apparue dès le début du débat comme l’une de porte-parole des millions de Français qui travaillent tous les jours dans des conditions souvent difficiles ou qui sont au chômage. Elle a dénoncé l'«exploitation des travailleurs par le patronat» et les grandes entreprises du CAC 40 qui tout en supprimant des milliers d’emplois font des milliards de profits. Pas faux non plus.
Philippe POUTOU a été en effet un de ceux qui dès le début de la rencontre a montré qu’il comptait bien se démarquer. Ainsi il n’a pas pris part à la photo de « famille » avec tous les autres candidats. Il avait fait savoir qu’il n’était pas là pour être élu président. Est-ce à dire comme l’affirme certaines ou certains des commentateurs après le débat qu’il n’y avait pas sa place, allant même jusqu’à critiquer, avec mépris, sa tenue vestimentaire. Pour ma part l’estime qu’à partir du moment où il a passé le filtre des 500 signatures pour se présenter, sa présence était légitime. D’autres ont dit qu’il n’avait pas préparé le débat. J’en doute. Au contraire c’était très bien préparé pour faire entendre ce qu’il avait à dire : Il a eu le mérite et c’était à mon sens dans ses intentions de rappeler un certain nombre de vérités. Ainsi sur les salaires : « Nous, on pense qu’il faut limiter le salaire des politiques. (…) Ils auront peut-être envie d’augmenter le smic car ils seront directement concernés. Il faut arrêter le cumul de mandat, de carrière politique sur la durée. »
A suivre dans la partie 2...
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Tags : débat du 4 avril 2017, présidentielle, 11 candidats, Europe, affaires, Poutou, Fillon, Mélenchon, Le Pen, Arthaud