• O.G.M.*: la vérité va-t-elle germer?

    O.G.M.*:  la vérité va-t-elle germer?A la une de la presse, une  étude indépendante -  de chercheurs français -montre de spectaculaires  tumeurs sur des rats nourris avec un maïs OGM de Monsanto importé en Europe. Très secrètement, ces chercheurs ont suivi durant deux ans des rats témoins et 200 rats qu'ils ont répartis en trois grands groupes d’expérimentation.  

    En bref, les résultats montrent  que les OGM sous forme de maïs sont très dangereux pour la santé.

                                                                                                                                         (inconnu domaine public)

    Bien sûr, il faut confronter les résultats de ces expériences avec d’autres qui devront être menées par des structures scientifiques indépendantes.  On ne saurait se contenter d’une seule étude si bien menée soit –elle. Ça pose néanmoins question.

    En plus d’alerter, cette étude a déjà le mérite de poser de nouveau  les problèmes du fonctionnement de l’Europe vis-à-vis de la sécurité alimentaire.  

     On peut en  effet  se poser quelques questions légitimes en tant que citoyen consommateur.Si tout cela s’avérait vrai, à quoi servent les commissions européennes comme l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments)censées évaluer et  nous protéger de la toxicité des aliments que l’on met sur le marché européen ? 

    O.G.M.*:  la vérité va-t-elle germer?Nous apprenons que ces organismes soit disant compétents devraient savoir que trois mois d’expériences ne suffisent pas pour démontrer l’innocuité d’un produit tel que les OGM  et l’autoriser à envahir le marché. Est-il normal de la part des autorités sanitaires compétentes de n’avoir pas exigé  des tests sur le  long terme   alors « qu'on est à 15 ans de commercialisation des OGM dans le monde", comme le dit  M. Séralini, directeur de l’étude ? C’est plus qu’inquiétant.


    Et en attendant, quelles mesures sont prises ?   

    Bruxelles a parait-il promis de "tirer toutes les conséquences" si l'EFSA estime qu'il ressort "des faits scientifiques nouveaux" de cette expérience de deux ans dirigée par le professeur Séralini et qui a été financée à hauteur de plus de trois millions d’euros. Ce qui n’est pas rien.

    Il semble que l’on doive attendre que l’EFSA se prononce pour que Bruxelles agisse.

    Ce type de promesse « molle » peut nous faire douter de la bonne volonté des instances européennes de se saisir véritablement du problème face à la puissance des lobbies des OGM américains.

     Rappelons que l’EFSA est fort contestée dans sa capacité à juger de la chose.

    O.G.M.*:  la vérité va-t-elle germer?Ainsi en prospectant ici et là, j’ai découvert que l’EFSA avait été mise en cause dans un  rapport publié le 14 février 2012 publié par Corporate Europe Observatory et Earth Open Source. Ces deux instances  critiquent avec vigueur l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments : « Notre enquête montre que les intérêts industriels ont pénétré au cœur même de l'EFSA. La fréquence des conflits d'intérêts au sein du conseil d'administration et des panels d'experts, ainsi que le fait de se baser largement sur des études de l'industrie, sapent la capacité de l'EFSA à agir conformément à l'intérêt public en matière de sécurité alimentaire. Le fonctionnement de l'EFSA doit être complètement révisé » ( Nina Holland, de Corporate Europe Observatory.)                                                            (© james morane 2012)

    Faits marquants qui montrent qu’il y a doute vis-à-vis de cette « Autorité », la Commission Européenne a revu le règlement fondateur de l'EFSA en 2012 et la Cour des Comptes Européenne doit publier prochainement son rapport sur les conflits d'intérêt à l'EFSA ainsi que pour d'autres agences de l'UE.

    Nous sommes donc en droit de douter de la décision de Bruxelles de se fier aux conclusions de l’AFSA. Cela a-t-il vraiment changé depuis février 2012 ?

    Que faut-il faire en France ?

    O.G.M.*:  la vérité va-t-elle germer?La France a saisi l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses).

    Le principe de précaution s’impose et le gouvernement français en la matière ne doit pas faire preuve de timidité.    

    Inutile d’attendre l’avis de l’Anses si ça prend des mois. Il faut prendre des mesures d’urgence de  précautions en attendant des confirmations ou des infirmations. 

    Suite au conseil des ministres, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé: «On va agir à l'échelle de l'Europe pour que les conditions des protocoles d'autorisation soient modifiées dans un sens beaucoup plus strict qu'aujourd'hui, pour faire en sorte qu'on tienne vraiment compte des risques qui sont encourus sur ce type d'OGM».

    La situation n’est donc pas anodine et la déclaration confirme que tout n’est pas clair.

    (image domaine public)

    Il faudrait donc tout de suite :

    - réformer l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée d'évaluer les OGM.

    - revoir les protocoles d’évaluation de la toxicité des OGM et autres produits qui ne semble pas fiables et qui sont remis en cause par l’étude.

     
    Les enjeux sont importants et entre autres …

     …pour la santé des habitants de l’Europe qui ne peuvent se contenter d’une sécurité alimentaire à minima

    O.G.M.*:  la vérité va-t-elle germer?…pour l’élevage français qui devra peut-être revoir de quelle manière il nourrit les animaux destinés à la consommation.

    Dommage que les éleveurs français aient été conduits à pratiquer une alimentation à base d’OGM parce qu’il leur a été assuré par l’EUROPE qu’elle était sans danger : il y a des OGM dans l'alimentation de 80% des élevages français. Les éleveurs français sont  dépendants à 40% pour les besoins en protéines, essentiellement du soja. Sur le marché mondial, le produit standard est OGM.

    (image PD domaine puiblic)

    Conséquence : un quart seulement du cheptel français n'est pas nourri aux produits OGM.

    Si les conclusions sur la santé des rats nourris au maïs étaient extrapolées aux autres OGM et donc au soja, il faudrait cesser les importations avec toutes les conséquences que cela aurait pour les élevages français : coût de l’alimentation, approvisionnement, compétitivité…  
     

    Plutôt que d’être à la merci d’importation d’OGM pour le bétail, n’eut-il pas été plus prudent de poursuivre un développement de la culture alimentaire pour les animaux sur les sols français dont certains sont en friche ? La question est posée.  

     O.G.M.*:  la vérité va-t-elle germer?L’Europe fait elle bien son travail de surveillance de la sécurité alimentaire occupée qu’elle est à traiter plutôt de la finance et des équilibres budgétaires des marchés ?  Je suis en droit d’en douter.

     En cette période où on parle de l’adoption d’un nouveau traité budgétaire, nous devons regarder à deux fois avant que de donner une confiance nouvelle à l’Europe qui ne se préoccupe pas beaucoup du bien-être social et sanitaire des peuples.  C’est une autre histoire mais tout est dans tout. 

    A suivre de très près…

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    « Olé! Olé! Meuuuh!Et on remet deux thunes dans le bastringue... »

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