• MUNICIPALES EN JUIN : Y A POURTANT PAS LE FEU! - 1 sur 3

    En plein pic d'épidémie de coronavirus, dans son allocution du 16 mars 2020, Emmanuel Macron avait annoncé, le report du second tour des élections municipales. Le code électoral indique, dans son article L56, que le second tour doit intervenir "le dimanche suivant le premier tour". Cela n’ a pas pu se faire et c’est bien compréhensible.

    Je pense qu'organiser le premier tour était une "connerie" qui n'a pas permis à chacun d'aller voter avec sérénité. La campagne a été bâclée et le taux d’abstention a battu des records. Avec des mesures sanitaires très strictes, pour parait-il, limiter la contagion, le premier tour des municipales a connu un taux d’abstention de 57% ! Les masques n’étaient pas  recommandés… on sait maintenant pourquoi et il faudra y revenir car l’histoire de ces « protections » qui sont devenues aujourd’hui indispensables selon le conseil scientifique et le gouvernement, est maintenant connue…

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    Image par Reimund Bertrams de Pixabay

    30 000 conseils municipaux ont donc été élus malgré cela dès le premier tour. L’élection est faite, on ne peut y revenir.  Mais il  en reste encore plus de 4 800  à élire par 16, 5 millions d'électeurs,  notamment dans les grandes villes où le rapports de force sont plus compliqués et les listes plus nombreuses que dans les petites villes ou les villages . Il conviendrait que ces élections soient faites dans de bonnes conditions qui puissent permettre une vraie campagne électorale débarrassée du poids du danger de l’infection pour qu’elle ait lieu vraiment comme d’ailleurs le vote qui doit pouvoir être exempt du soucis d’une éventuelle contamination. 

    A regarder de près, il convient donc de remettre tout cela à zéro. Le premier tour est déjà loin et le virus a fait un certain nombre de ravages qui font que les situations locales ont changé. 

    Organiser un second tour en juin ?  Je suis donc très circonspect sur l’éventuel choix de cette période d’une part  pour des raisons sanitaires mais  aussi pour des motifs démocratiques et par respect pour les électeurs.

    Mettre ou ne pas mettre son bulletin dans l’urne d’ici la fin du mois de juin telle est donc bien la question.

    Pour ma part je réponds  sans  hésiter NON.

    L’AVIS DE CERTAINS FUTURS MAIRES OU ÉLUS MUNICIPAUX

    Il est partagé.  

    Il y a ceux qui respectent les électeurs et estiment qu’on peut attendre que la crise se soit atténuée et reporter un scrutin qui n’est pas la préoccupation première de la population.

    Et puis il y a les autres, les pressés quoi qu'il en coûte, et par exemple les 36 élus, maires ou conseillers municipaux qui ont appelé dimanche dernier dans une tribune parue ce  dans le JDD à « organiser le deuxième tour des élections municipales dès le mois de juin ». « Ne transformons pas le confinement sanitaire en un confinement démocratique qui serait néfaste à l'avenir de la France ». Ils affirment : "Alors que notre pays vient d'entamer l'étape cruciale du déconfinement, des millions de Français attendent d'avoir un maire, une équipe municipale et communautaire en place, capable de prendre des décisions capitales pour nos écoles, nos transports, nos emplois". ( site ATLANTICO https://www.atlantico.fr/pepite/3589653/elections-municipales--36-maires-signent-une-tribune-pour-que-le-second-tour-du-scrutin-se-deroule-en-juin-anne-hidalgo-christian-estrosi-vote-calendrier-electoral-confinement-covid-19-coronavirus-)

    D’abord, ce type de déclaration me semble méprisant pour tous les élus, maires nouveaux ou encore en fonction et conseillers qui ont fait et font encore le maximum sur le terrain pour aider leurs concitoyens dans cette crise et qui n’ont pas épargné leurs efforts pour ce faire et justement dans le domaine des transports, des écoles, des emplois mais aussi de la santé et de la solidarité, entre autres . Leur première préoccupation n’a pas été de continuer la campagne électorale...  J’y reviens.

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    Image par Gérard Floury de Pixabay

     LE PREMIER TOUR DES MUNICIPALES DU 15 MARS  A ÉTÉ BIAISÉ

    On peut dire aussi « faussé, décalé et trompeur par rapport à la vérité. » 

    Les  propos  des signataires de la déclaration que j’ai citée précédemment,  relèvent clairement d’un manque évident de réalisme. La première préoccupation des français n’est pas d’avoir un maire.  Ils aspirent  plutôt à  ne pas être atteint pas le virus , prendre le cap d’une autre manière de vivre avec le virus, sortir de réanimation, se préoccuper de leurs aînés, pouvoir conserver leur travail, faire garder leurs  enfants, trouver du travail, nourrir leur famille voire survivre  et retrouver progressivement une certaine liberté de pouvoir prendre l’air …

    En bref, il y a bien d’autres choses à faire que d’avoir comme priorité d’aller voter pour choisir un nouveau maire.  Il faut d’abord surmonter la crise sanitaire qui annonce  une crise économique et la crise sociale sans précédent qu’il faudra aussi surmonter et cela c’est aux politiques de s’y atteler plutôt que de s’attacher à mettre en premier plan une élection municipale qui peut être aisément reportée quand la situation sera à l’étale.  

    On perd son temps en débats inutiles et en palabres, en déclarations qui n’apportent rien aux problèmes qui actuellement sont à régler. Le gouvernement devraient peut-être accélérer la remise en état de notre système de santé et en urgence au niveau des moyens qui dont encore en tension, au niveau des personnels qui sont fatigués et qui méritent mieux qu’une médaille, ceci pour faire face à une deuxième vague éventuelle qui pourrait arriver cet été ou à l’automne voire après.

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    Image par David Mark de Pixabay


    L’avis de ceux qui espèrent être maires, les associations d élus, les chefs de certains partis consultés par le gouvernement est donc à mon avis" hors sol".
    A mon sens, ces élus ou candidats ont tout faux dans la mesure où les élections du premier tour ont été biaisées et ne reflètent pas  le vrai vote potentiel des électeurs au vu de l’abstention qui n’a jamais été aussi forte pour une élection municipale. Ainsi en 2014, l’abstention se situait à 38,78 % c’est dire la différence avec les 57% constatés en cette année 2020. On aura beau me dire, « ils »n’avaient qu’à venir voter, on ne peut, vu l’ambiance sanitaire du scrutin du mars  et de la campagne qui a  précédé, reprocher à des citoyens de ne pas être allés voter ne serait-ce que par précautions ou véritable peur d’être infectés par ce virus sinistre qu’on ne connaissait pas. Il était là et faisait déjà des morts en France mais aussi ailleurs…et la contamination a bien été présente dans les bureaux de vote ou autour de ceux-ci. Les faits sont là.

    Pour mémoire, le 14 mars 2020, veille des élections,  la France passe en stade 3.  Le premier tour des municipales est néanmoins maintenu alors qu’il est annoncé solennellement, dans le même temps, par le Premier ministre que les lieux publics "non indispensables à la vie du pays" seront fermés dès le samedi 14 mars, à minuit. Ceux-ci incluent les commerces, les restaurants, les cinémas, les discothèques et les cafés. Resteront ouverts les pharmacies, marchés alimentaires, stations essence, banques et bureaux de tabac.

    Jérôme Salomon, directeur déclare en effet  que la France a désormais enclenché le stade 3 de l'épidémie de coronavirus : «Nous sommes face à une épidémie débutante et rapide sur le territoire national, nous sommes donc désormais en stade 3. ».

     Pas de quoi rassurer.

    Les chiffres non plus n’ont pas rassurés : le site qui recense  les cas de coronavirus indique qu'au 14 mars, la France comptait 4.500 cas et déplorait 91 décès.
    Dans le même temps, le 13 mars, le Maroc et l'Autriche coupent les lignes aériennes avec la France. Des centaines de voyageurs y sont bloqués. La Turquie ferme ses frontières aux citoyens de neuf pays européens : la France, la Belgique, l'Autriche, le Danemark, l'Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas, l'Espagne et la Suède. Les turcs ne peuvent plus se rendre dans ces pays, et les voyageurs qui y auraient séjourné pendant les 14 derniers jours se verront aussi refuser l'entrée. L’Espagne, deuxième pays d’Europe le plus touché, a emboîté le pas à l’Italie en adoptant des mesures extrêmes de confinement. Pour enrayer la propagation du virus, les frontières se ferment de plus en plus. En bref, la veille du scrutin du 15 mars, les français connaissant la situation : La pandémie avait déjà contaminé plus de 150 000 personnes dans 137 pays et en avait tué 5 764. Les plus touchés après la Chine en nombre de décès étaient l’Italie avec 1 441 morts, l’Iran (611 morts), l’Espagne (183 morts), et la France (91 morts).

    C’est assez clair de voir les raisons qui ont fait que des citoyens ne sont pas allés voter et que les résultats du scrutin étaient finalement biaisés.  L’élection aurait dû être annulée ou ne pas se tenir.

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    Image par Free-Photos de Pixabay

    Aujourd’hui,  même si la contamination semble baisser, il n’en reste pas moins vrai qu’on comptabilise en France 28 215 décès au jeudi 21 mai au soir, selon le ministère de la Santé  et que chaque jour on nous rappelle que le virus est toujours bien présent et pour encore un bon bout de temps d’où les gestes barrières et …enfin le port du masque. Ce dernier n’ a d’ailleurs pas été très respecté quand on lit la presse du jour lors de ce jeudi de l’Ascension notamment dans les zones de croisements de foule à forte densité comme les digues ou dans les espaces verts où se formaient des groupes, certes de moins de 10 personnes. Quand aux bords de fleuves divers dans certaines agglomérations, autant dire que la distanciation physique était plutôt absente.  On connaîtra sans doute les résultats des effets du dé-confine ment en cette fin de mois. A espérer qu’il sera bon. Pour lors, certes les chiffres ont baissé mais on dénombre encore 83 décès en plus sur les dernières 24 heures. 17 583 personnes (contre  20 463 il y a une semaine) sont hospitalisées pour une infection COVID-19 et 271 nouvelles admissions (contre 542 il y a une semaine) ont été enregistrées en 24 heures. Le virus est encore bien présent.

    L’AVIS DES CITOYENS

    Je le disais précédemment, la première préoccupation des français n’est pas d'élire un maire et vu les problèmes qu’ils doivent affronter on comprend aisément pourquoi.   

    D’après  un sondage (BVA pour Orange et RTL) publié mardi 19 mai, seulement 27 % des Français sont favorables à ce que le deuxième tour ait lieu au mois de juin comme le demandent la cinquantaine de maires sortants… On verra pourquoi ci-après.  Pour 47 % des personnes interrogées, le second tour de ces élections doit se dérouler au mois de septembre.  25 % des Français sont même disposés à patienter une année supplémentaire pour reporter ce scrutin au mois de mars 2021. De toute façon si la date choisie se trouve après le mois de juin, il faudra refaire le premier tour car il se sera passé plus de trois mois entre les deux.  Alors pourquoi se presser ? En mars 2021, la sérénité se sera peut-être remise en place… C’est en tout cas mon avis.

    Les politiques qui soutiennent que le deuxième tour doit se faire alors que la situation est celle que l‘on connait et que je viens de décrire ne sont pas réalistes.

    J’y reviens dans la suite…

    D’autant que je viens d’apprendre que le premier ministre a annoncé le choix du gouvernement, le scrutin se déroulerait le 28 JUIN 2020… une date bien propice de plus à accentuer l’abstention.  Y A POURTANT PAS LE FEU !

     

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