-
LES RÉFUGIÉS ET L'EUROPE
L’EUROPE VA-T-ELLE REELLEMENT SE MOBILISER ?
C'est la question primordiale à régler pour qu'elle n'éclate pas. Pour l'instant on assiste au jeu habituel des influences, des pressions pour qu'un certain nombre de pays acceptent une répartition qui permette l'accueil. L’Europe est divisée.
(L'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg pendant une session plénière en 2014, travail de Diliff, licence CC BY-SA 3.0 )
Des pays ferment leurs frontières. En République tchèque et en Pologne on refuse la solution des quotas obligatoires et permanents. La Hongrie finit de monter son mur pour empêcher le passage des réfugiés y compris en utilisant des chômeurs sous la menace de supprimer leurs allocations s’ils refusent. Ça relève quand même d’une certaine philosophie...qui rappelle le travail obligatoire à une certaine période de notre histoire... Le président Hongrois dit aussi que l’afflux massif de migrants menace les « racines chrétiennes » de l’Europe.
En Slovaquie, le Premier ministre a annoncé que son pays n'accepterait que des migrants chrétiens : une ségrégation égoïste (et d’ailleurs contraire à l’esprit prôné par le christianisme). Certains maires français ont pris la même position... inadmissible!
Des pays notamment ceux de l’Ouest, sont prêts à faire les efforts nécessaires avec néanmoins quelques bémols. Ces bémols sont induits par les sondages faits auprès de l’opinion publique. Les politiciens ont peur pour leur éventuel futur pouvoir, élection futures obligent...
Ainsi la France n’y échappe pas : les arguments avancés sont ceux du chômage de masse et de la montée en puissance de l’extrême droite. Si on peut discuter du bien fondé du premier argument, celui de la montée du front national n’est pas acceptable. Il relève de l’incapacité de nos politiques d’argumenter pour combattre les thèses du Front national qui pourtant ne résistent pas à une analyse approfondie. Cette incapacité est d’ailleurs très claire quand on voit les efforts de Sarkozy pour aller sur le terrain des idées de l’extrême droite ou même de certains candidats des « Républicains »aux régionales qui au lieu de combattre les idées se placent sur des positions similaires à celle du parti frontiste pour tenter de grignoter son électorat potentiel. Ce sera peine perdu. J’y reviendrai.
Les arguments ne manquent pourtant pas pour arrêter la folie infondée des fantasmes créés par les nationalistes de tout poil.
Il y a donc grand risque de division entre l’Est et l’Ouest de l’Union européenne.
(Migrants in Hungary on their march towards Austria. auteur Joachim Seidler, 04/09/2015, CC BY 2.0)
Il faut certes contrôler les flux ne serait-ce que pour orienter les réfugiés et leur permettre de trouver un asile digne mais ça ne doit pas se faire en voulant refouler à priori tout le monde.
Cet afflux de réfugiés –migrants n’est pas facile à gérer mais c’est avant tout l’humanisme qui pour une fois doit être le moteur des décisions que doivent prendre les pays d’Europe. Ça nous changera du moteur des intérêts financiers des divers lobbies.
Il faut mettre en place tout cela et chaque pays doit prendre ses responsabilités d’accueil : la solidarité humanitaire européenne doit enfin s’organiser.
ÇA URGE ! CAR ÇA BLOQUE et les réfugiés commencent à s'entasser aux frontières de la Hongrie. Ils ne reviendront pas en arrière. Des dispositions urgentes sont à prendre pour ne pas laisser stagner une situation qui pourrait devenir humainement catastrophique.
L’Europe récolte la rançon de son immobilisme et de celle des USA face aux développements des situations de guerre qu’on a laissé dégénérer. Elle peut et doit maintenant montrer qu’elle peut faire face à ce qui ne reculera pas si elle n’agit pas.
Elle doit analyser finement les situations des divers pays et proposer des solutions acceptables mais refuser les arguments nationalistes.
Il faut prendre en compte que les plaques tournantes de ces migrations sont la Hongrie, l’ Italie, la Grèce, l'Autriche... et donc aider ces pays pour que le passage des migrants se fasse avec les moyens adaptés au phénomène, moyens qui doivent allier humanitaire et organisation.
(
(5 Septembre 2015: les migrants en route vers l'Allemagne, (© Bwag / communes),CC BY-SA 4.0 )
La communauté européenne a aussi plusieurs actions à mettre simultanément en place.
Elle doit permettre l’accueil des réfugiés dans des conditions dignes. Elle a commencé à le faire en lançant quelques mesures qui doivent s’amplifier et notamment le partage de l’accueil sur des critères clairement définis. Les pays qui se sont rattachés à la communauté européenne par intérêt et qui n’y mettent pas de la bonne volonté , c’est à dire respecter leurs devoirs ,doivent être écartés des aides européennes et retourner à leur isolement nationaliste ou changer de voie.
L'Allemagne a montré une certaine conception de cet accueil qu'il faut encourager mais elle a aussi montré que la solidarité de l'Europe était nécessaire en réinstallant les contrôles à ses frontières car elle ne peut tout faire . Deux attitudes nullement contradictoires qui je l'espère fera se rassembler les états plutôt que les diviser pour agir de conserve. Sinon l'Europe est en danger de rupture ce qui serait grave pour l'avenir tant humanitaire, que social et économique.
La Communauté européenne doit aussi mettre en place la coordination de l’utilisation des moyens militaires énormes que nous avons et y compris avec les USA pour éradiquer les avancées des fascistes terroristes qui se réclament d’un Islam qu’ils ont frelaté.
L'Organisation des Nations unies (?) devraient appuyer des initiatives mondiales en ce sens mais aussi accélérer le mouvement pour une amélioration des conditions de vie future de nombreux habitants pauvres de la planète par des actions intensifiées d'aide au développement.
Facile à dire diront certains mais il faut le répéter car c'est ce qu'on est en droit d'attendre de ces organisations.
SE PRÉPARER AUX FLUX MIGRATOIRES FUTURS
L’expérience aidant, l’Europe pourra aussi se préparer aux prochaines vagues migratoires, celles qui seront occasionnées par la dégradation des conditions climatologiques qui chassent et chasseront de chez eux des populations des territoires les plus exposés aux cataclysmes naturels qui auront lieu dans les décennies qui arrivent. Les prémisses des dérèglements se sont déjà fait sentir pour certaines populations qui vivent entourés d'eau et les habitants et animaux des zones polaires.
"Sur les 22 millions de personnes ayant dû abandonner leur domicile en 2013 à la suite d’une catastrophe naturelle, 31% ont été déplacées du fait de désastres hydrologiques (inondations) et 69% du fait de catastrophes météorologiques (tempêtes, ouragans, typhons)." "Les Nations unies (ONU) évaluent à 50 millions le nombre d’habitants qui pourraient être contraints de quitter leur lieu de vie en raison des conséquences du changement climatique "(source Fondation Hulot)
(Les inondations du tsunami de décembre 2004,en Indonésie, Aceh détruit: des décombres et de l'eau, auteur USAID, Image du domaine public )
Même si des mesures commencent timidement à être prises à l’échelon de la planète pour limiter les effets de la pollution que nous créons, le retard pris dans la prise en charge des problèmes nécessitera de faire face à la dégradation des sites exposés. Ce n’est d’ailleurs pas gagné notamment avec encore nombre d'états gouvernés par des politiciens qui ont à la vue courte.
Les mois qui viennent nous diront si cela avance et pour les réfugiés de la guerre et de la misère et pour ceux des désordres climatiques.
Nous saurons alors si ceux qui gouvernent le monde sont à la hauteur de la protection des populations dans leur ensemble et pas, comme on le pressent parfois, d’une minorité qui détruit l’humain et le vivant pour leurs seuls besoins ou désirs ou leurs idéologies fanatiques, fumeuses et mortifères.
Il faut l’espérer...
A suivre.
(Un ours blanc (Ursus maritimus) bondissant entre deux blocs de glace de la banquise fondante, sur l'île de Spitzberg, archipel norvégien)
Tags : Migrants, réfugiés, Europe, France, humanitaire, flux migratoires climatiques