• LE PRESIDENT NOUS PRENDRAIT-IL POUR DES GOGOS ?

    C’est ce que je suis enclin à penser quand je vois l’abondance actuelle des agitations du président qui visite, annonce, reçoit, distribue...pour , croit-il, faire oublier le mépris qu’il a eu envers le peuple en ne l’écoutant pas en imposant une réforme des retraites par un passage en force par des moyens dits constitutionnels qui vident ce qui restait encore de la substance d’une cinquième république à bout de souffle qui frise la monarchie au service des fantaisies d’un seul homme.

    LA FRANCE : DÉMOCRATIE, RÉGIME AUTORITAIRE, DICTATURE ?

     

     

    Le dit président, Emmanuel Macron, a beau dire , comme il l’a fait récemment , qu’il regrette de ne pas avoir pu convaincre de l’absolue nécessité de sa réforme comme si il s’en excusait, il continue de vouloir croire que tout cela passera avec le temps et met le paquet sur la communication tout en se déplaçant en France à l’abri dans une bulle qui lui permet de ne pas rencontrer les français sur son chemin en les écartant par des moyens complètement surdimensionnés et jamais encore utilisés tant il a peur de la joute qu’il pourrait avoir avec le quidam citoyen. 

    COMMUNIQUER À DÉFAUT D’AGIR POSITIVEMENT

    C’est ce que fait le président Macron en distribuant quelques miettes financières pour faire croire par exemple que les impôts vont diminuer pour les classes moyennes… En réalité tout cela n’est que brouillard pour masquer les transferts de financement.
    Quand je prends l’exemple de la suppression de la taxe télévisuelle qui finançait le service public il est clair que l’état fera ce qu’il voudra pour financer l’audio visuel public. C’est compensé nous dit-on mais jusque quand ?

    La suppression progressive de la taxe d’habitation, outre qu’ elle a mis le contribuable sur un plan inégalitaire jusque la suppression pour tous, devait être compensé pour les communes. En réalité il n’en est rien. Et l’on assiste depuis à des augmentations très importantes de la taxe foncière qui met là aussi les citoyens sur un plan d’inégalités devant l’impôt puisque finalement un habitant d’une commune qui ne paye pas la taxe d’habitation profite des services municipaux partiellement financés par les autres contribuables, propriétaires payant la taxe foncière.

    La justice eut voulu que l’on réforme ces impôts injustes et que l’on change le système pour que chacun puisse être taxé en fonction de ses revenus et que les élus communaux puissent continuer de maîtriser leurs financements plutôt que de faire une fois de plus une centralisation préjudiciable à l’autonomie des communes.

    Enfin puisque qu’on parle « impôts », plutôt que de faire des annonces quant à des mesures politiciennes électoralistes pour soi-disant baisser l’impôt pour les classes « moyennes », ( dont les critères décidés par l’état sont flous) il eut été préférable de mettre en place une réforme de la taxation qui puisse être équitable pour tous les citoyens et basés notamment sur les revenus des plus faibles au plus importants. Un nouvel échelonnement des tranches d’imposition aurait pu y contribuer . Monsieur Macron est au pouvoir depuis 6 ans et n’a rien fait dans ce sens si ce n’est mettre en place des rustines en guise de mesures fiscales ... ou supprimer l’ISF. La suppression progressive de la taxe d’habitation n’est qu’un nuage de fumée pour masquer la prise de contrôle des moyens des collectivités qui, s’ils veulent avoir des finances pour agir, doivent lever un impôt plus important sur la taxe foncière. Finalement dans une même commune il y a les citoyens qui payent et ceux qui ne payent rien… pour participer aux biens communs.

    LA CASSE À MACRON : SUR FOND DE JEU DE BONNETEAU  2 SUR ...

    (auteur  Clker-Free-Vector-Images, CC0 domaine public)

    SANTÉ ET ÉDUCATION

    On y retrouve là aussi le bricolage habituel et des mesures électoralistes mises en avant à coup de communication.
    Dans le domaine de la SANTÉ, je crois l’avoir déjà dit mais il est bon de le répéter, non seulement il n’est avancé aucune solution fiable mais de plus on est en train de détruire la médecine de ville et de proximité en prenant des mesures inapplicables et peu de progrès sont faits dans le domaine des hôpitaux. On permet même aux personnels qui ne voulaient pas se faire vacciner de réintégrer leurs postes ce qui déontologiquement n’est pas admissible alors qu’on demande au patient qui vient se faire opérer de présenter un test négatif au COVID et que dans le même temps il est comptabilisé que le taux des maladies nosocomiales est en forte hausse notamment du fait du COVID justement.

    Le système de santé est à revoir en écartant la technocratie au profit du traitement des besoins des professionnels et donc des patients.

    L’école est à refonder sans y coller les sparadraps qu’ont l’habitude de d’y mettre les divers ministres successifs et celui qui vient d'être limogé n’y fait pas exception.

    Les cataplasmes de Pap Ndiaye n’ont pas eu l’air d’avoir satisfait non plus le président qui vient de le remplacer par Gabriel Attal. Pour du mieux ? J’attends de voir mais j’en doute surtout quand je l'entends affirmer qu'il est pour le port de l'uniforme à l'école...Du grand n'importe quoi pour débuter dans  une des fonctions ministérielles les plus importantes.  

    Sur ces deux points je reviendrai.

    Le remaniement ministériel ne changera rien si la politique menée à base d’opportunisme ne change pas.

    L’UNIFORME À L’ÉCOLE : FANTASME DES POLITICIENS HORS SOL 2 sur 2

    (Auteur Pixel1, CC0 domaine public)

    LES GRANDES ANNONCES DE RE INDUSTRIALISATION 

    On peut effectivement y voir un nouveau tournant politique. Mais il est un peu tardif . On se demande ce qu’ont fait les gouvernements successifs depuis l’élection d’Emmanuel Macron. 

    Le lancement dans le Nord, par exemple, des grandes usines de fabrication de batteries électriques, semble être une nouveauté. On se demande bien pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt alors que l’on a lancé la voiture électrique sans penser qu’il faudrait accroître la production d’une électricité qui sera de plus en plus présente dans nos vies. L’Europe a décidé qu’à partir de 2035 on ne construirait plus de voitures thermiques. C’est dans 12 ans. Un peu court pour changer . Actuellement la voiture électrique est fait pour ceux qui peuvent l’acheter c’est à dire ceux qui en ont les moyens et c’est une minorité. Pour les autres… Et puis tout cela n’est pas au point : l’autonomie - sauf pour des modèles de grand luxe- n’est pas satisfaisante, les bornes de recharge sont en nombre insuffisant, la recharge n’est rapide que si on multiplie par 4 le prix ou qu’on a installé une borne à domicile si on veut avoir un véhicule en état de rouler pour le lendemain matin.…

    A l’horizon se profile déjà la disparition de nombreux emplois car la construction de la voiture électrique demande moins de main d’oeuvre. On a beau clamer que l’on créera des milliers d’emplois...pour combien de disparitions ? La reconversion n’en est qu’à son balbutiement alors qu’on aurait dû la prévoir plus tôt pour le personnel des usines de fabrication de voitures thermiques mais aussi les garagistes qui pour l’instant ne savent pour la plupart réparer que les moteurs thermiques…

    Tout cela semble fait une fois de plus au gré des occasions d’investissements qui se présentent...ou ne se présenteront pas…

    A suivre car ce n’est pas avec la seule voiture électrique s’on va réindustrialiser la France.

     

    INTERVIEWS TÉLÉVISÉES DU PRÉSIDENT MACRON - 1 sur 2

    (Jupiter Smyrna Louvre , Marie-Lan Nguyen et un auteur supplémentaire — Travail personnel, 

    Domaine public

    EN CONCLUSION

     

    Beaucoup de tapages pour essayer de faire oublier le coup de force de la réforme des retraites…

    Mais il ne faut pas être dupe.

    La mobilisation dans les rues a baissé mais ça n’est pas anormal : une grève coûte cher et ceux qui ont déjà beaucoup donné s’essoufflent. Le salaire mensuel n’est pas étirable. La colère est toujours là et qu’elle se manifeste ou non dans la rue elle marquera dans la durée…

    Le cirque parlementaire organisé par la majorité, le gouvernement et la présidente de l’assemblée nationale pour empêcher de nouveau un vote de l’assemblée s’est poursuivi. Toutes les ficelles légales ont été utilisées pour une fois de plus empêcher que l’expression démocratique se fasse entendre. La dictature constitutionnelle continue de sévir menée par un président et une majorité minoritaire qui agit contre la majorité des électeurs du pays qui rejette la réforme. Si Macron avait eu du courage ,il avait le choix pour que la crise cesse : suspendre la réforme et remettre tout sur la table, laisser passer l’amendement du groupe LIOT et laisser les députés voter ou ou tout simplement organiser une référendum avec une seule question : êtes vous pour ou contre l’âge de la retraite à 64 ans  et le retour à une véritable négociation avec les syndicats sur le sujet du travail.

    Mais hélas , nous avons un président qui se croit éclairé et une première ministre qui ne gouverne pas mais suit et approuve ce que dit et fait le « chef », n’étant plus elle même capable d’assurer une majorité à l’assemblée nationale mais pouvant compter sur une présidente de la dite assemblée nationale qui sait empêcher celle-ci de fonctionner démocratiquement. Un comble !

    Nous avons affaire à une bande de « trouillards » qui pour des raisons diverses mettent à bas la démocratie et ouvre la porte à la prochaine dictature « légale » celle qui ,utilisant les institutions de la cinquième république, fera de celle-ci une république soumise aux caprices de celle ou celui qui sera élu la prochaine fois . Emmanuel Macron est en train de le prouver et ouvre la voie royale au prochain despote après avoir été élu à la suite d’un François Hollande qui nous a abusé et n’a même pas eu le courage de se représenter. Ce même « courageux » politicien du passé relance avec ses amis un courant qui prépare les élections prochaines avec des personnages comme Cazeneuve et consorts qui ont participé à la  débâclé du Parti socialiste. Ils ne remettent pas en cause l’actuelle constitution qui devient au fil du temps obsolète et qu’il serait temps de modifier pour relancer un élan démocratique véritable. Mais ça c'est hors de leur portée intellectuelle.

    La cinquième république n’est plus. Il faut passer à autre chose comme en 1789, on a aboli la royauté.

    Une nouvelle constituante est une urgence. Un président de la République digne de ce nom devrait saisir l’occasion de montrer que c’est un vrai démocrate en utilisant la constitution actuelle pour faire avancer la France sur le chemin d’une vraie démocratie au lieu de bafouer celle-ci par l’utilisation abusive des textes appliqués sans en respecter l'esprit initial. ll a encore quatre ans pour le faire. Mais c’est sans douterons de propos pour lui et ses amis qui ne veulent pas changer le système qu’ils utilisent pour imposer leurs décisions y compris contre le peuple. Et puis, même s’il en avait la volonté face à un sénat à droite qui, lui aussi,  ne veut pas toucher à la constitution mise en place par De Gaulle, je ne vois pas comment il y arriverait. Le gaullisme n’est plus qu’un fantasme. Même si on peut critiquer son action, De Gaulle avait la stature et le mérite de la faire fonctionner en revenant devant les électeurs ce qu’il a fait après 68 ce qui l’a amené à se retirer. Mais ce temps est passé. 

    Nos politiques actuels ne sont plus capables d’avoir cette hauteur démocratique et n’ont pas la stature et l’honnêteté de respecter l’essence des textes car ils veulent à tout prix conserver leur pouvoir , certes légal mais qui ne respecte plus l’esprit de ce que doit être une démocratie.

    Lamentable !

     LA FRANCE : DÉMOCRATIE, RÉGIME AUTORITAIRE, DICTATURE ?

    (Marianne de la démocratie,  Armel Le Coz,  Attribution  (CC BY 2.0) 

     

    « RÉFORME DES RETRAITES : PREMIER MAI UNITAIRE ET APRÈS ?ATTAL MINISTRE HORS SOL ? »

    Tags Tags :