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HARO SUR LES CHÔMEURS... 1 sur 2
Va falloir réagir...
Je reprends, en plus bref, le titre d’un de mes écrits de janvier 2013 « Haro sur les travailleurs et les chômeurs ? » à propos des recommandations que faisait à cette époque la Cour des Comptes quant aux indemnités de chômage. J’en ai simplement enlevé le point d’interrogation. (http://quaiducitoyen.eklablog.fr/haro-sur-les-travailleurs-et-les-chomeurs-episode-deux-a66909335)
( Pôle emploi, auteur Lulu97417, 19/06/2010, Domaine public)
J'écrivais aussi le 2 janvier 2016 sur ce même blog:
"Haro sur les chômeurs. Ils ont trop de droit trop longtemps. Il faudrait donc modifier un peu tout cela. Cela semble être le discours de Jean-Marie LE GUEN, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement avant les négociations entre partenaires sociaux pour examiner les règles de l’assurance chômage.
Tout cela n’est pas dû au hasard car dans le même temps, Pierre GATTAZ, président du MEDEF, décréte « l’état d’urgence économique » et réclame un code du travail qui pourra permettre de licencier plus facilement. Il faut selon lui le retour de la confiance afin que les entreprises embauchent, le développement de la formation initiale et continue ainsi que de l'apprentissage, et enfin "l'agilité" tous azimuts. Parmi les mesures proposées : ZERO CHARGE pour le premier emploi pour 2 ou 3 ans, Comme pour le pacte de responsabilité il promet, si ses mesures sont acceptées, un million d’apprentis.
Ça rappelle les promesses d'embauche d’un million sur cinq ans qu'il avait annoncé en septembre 2014. On a vu depuis que les dizaines de milliards annuels du pacte de responsabilité partent dans la nature de manière irresponsable et sans contrôle et que les chômeurs sont 250 000 de plus. .../...
La pression est donc en train de se mettre en place vis à vis des partenaires sociaux syndicaux pour une fois de plus tenter de réduire les droits de ceux qu’on veut faire passer pour des nantis qui ne travaillent pas : les chômeurs...."
(L’intégralité sur http://quaiducitoyen.eklablog.fr/humeurs-semaine-2-de-janvier-2016-2-sur-2-a119853018)
image - Jacques-Martin Hotteterre (1674-09-29, † 1763-07-16)- domaine public
Nous passons donc à la phase suivante puisque l'idée est bien officiellement reprise par le gouvernement, Manuel Valls en tête et ceux qui sont à la manœuvre : Michel Sapin, ministre des Finances et des comptes publics, Myriam EL Khomri, ministre du travail, Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique...
L'objectif est de réduire ce qu'ils appellent le déficit de l'assurance chômage.
A mon sens, François Hollande et son gouvernement ont un déficit de réflexion et de vocabulaire.D'une part, quand on parle d'assurance chômage, on ne parle pas de déficit mais des moyens qui ne sont pas mis en œuvre pour faire face à un chômage qui a amplifié depuis des années et qui ne baisse pas.
D'autre part, le déficit c'est celui aussi de la recherche d'autres pistes que celle de la dégressivité des allocations des chômeurs en une période où justement ceux-ci ne trouvent pas de travail parce que les bonnes mesures n'ont pas été prises pour dynamiser l'emploi.
On voit bien que ce sont les propositions du MEDEF qui sont privilégiées.
Sous l'examen de la dégressivité pour les allocations est sous entendu que cela favoriserait la recherche d'emploi par les chômeurs comme si ceux-ci étaient une majorité à ne pas vouloir travailler et "profiter" d'un régime d'allocation trop généreux qui en ferait des nantis. Honteux!
Myriam El Khomri : "toutes les pistes devaient être étudiées pour négocier les nouvelles règles de l'assurance chômage, y compris la dégressivité des allocations".
Toutes les pistes...vraiment ? Je n’en suis pas du tout convaincu.
Je vais en proposer d’autres.
Je découvre ce jour un des points du programme économique que vient de dévoiler Nicolas Sarkozy pour les primaires de droite: la dégressivité des allocations chômage à savoir "réduire de 20% les allocations au bout de 12 mois, puis de nouveau de 20% au bout de 18 mois", sans toucher à la durée maximale d'indemnisation."
Pas d'étonnement: il veut mener une politique de droite...c'est dans l'ordre des choses contrairement à Hollande, élu par la gauche qui réforme... à droite.
Je reviendrai plus tard sur ce programme économique sarkozien... Chaque chose en son temps.
(OpenClipartVectors Pixabay CC0 domaine public)
DE L’UTILISATION POLITICIENNE DES CHIFFRES
On fait croire qu’en France des emplois sont délaissés par des chômeurs en sous entendant qu’ils préfèrent vivre de l’assistanat plutôt que de chercher du travail, généralisant ainsi le cas particulier que chacun peut trouver autour de soi à l’ensemble des chômeurs. Cela s’appelle de la manipulation.
Si on parle chiffre, cela varie de 350 000 à 500 000 selon la source selon qu’on est du gouvernement, du MEDEF ou s’i l’on est un politique qui veut proposer de réduire les indemnités chômage pour « obliger » les chômeurs à chercher un emploi.On cite aussi le chiffre de 150 000 emplois non pourvus...
Selon François Hollande, en 2013 : « personne n’a la véritable statistique ».
C’est pourtant à partie de ces chiffres imprécis que l’on construit auprès des français le sentiment que les chômeurs ne cherchent pas assez de travail. Et c’est ce qui sert de prétexte pour proposer, comme le fait le MEDEF et qui est pris en compte par le gouvernement, la diminution progressive des indemnités de chômage pour accélérer le retour à l'emploi alors que la vérité est toute autre : on veut faire des économies sur les revenus de ceux qui sont en grande majorité en difficulté pour atténuer le coût de l’assurance chômage alors que le gouvernement est incapable de prendre les mesures pour inverser la courbe de ce chômage. Honteux parce que le gouvernement sait très bien que cela n'aura aucun effet si ce n'est mettre les chômeurs et leur famille encore plus en difficulté pour vivre.
Il faut donc arrêter de faire du simplisme pour monter une fois encore une partie des français contre les autres. Politiques, MEDEF, gouvernement, journalistes brassent des chiffres dont ils ne sont sûrs ni de l’origine ni de l’exactitude pour en faire des arguments au gré de la démonstration qui les arrange.
Selon le site alternative économiques, un article web du 2 septembre 2014 apportait des précisions intéressantes sur le sujet (http://www.alternatives-economiques.fr/offres-d-emploi-non-pourvues---la-machine-a-fantasme_fr_art_633_69300.html) . Il montrait entre autre que si le taux de chômage dans la France était élevé c’est parce qu’il n’y avait que peu d’emplois à occuper.
Rappel des chiffres officiels de décembre 2015: 6 175 300 demandeurs d'emploi dans la seule France métropolitaine (6 510 300 dans la France entière). Manque de toute façon environ 6 millions d'offres d'emploi...
Les propositions de dégressivité de l’allocation chômage ne reposent donc que sur des partis pris libéraux. S’il persiste à les proposer, le gouvernement montrera son incapacité renouvelée à gérer les problèmes de l’emploi autrement qu’en affaiblissant encore ceux qui sont dans la difficulté, les chômeurs. Ses précédentes mesures sont sans effets, incontrôlées et coûteuses pour l’état. Les assistés ne sont pas les chômeurs mais certaines entreprises qui n’en ont par ailleurs pas besoin.
Aux dernières nouvelles, l'INSEE vient de montrer que la mesure, qui a existé dans les années 1990, n’a pas fait ses preuves : "la dégressivité aurait ralenti le retour à l’emploi".
Halte aux inepties politiciennes !
Oui, va falloir réagir...
(auteur geralt CC0 domaine public)
Tags : Haro, chômeurs, assurance chômage, indemnités dégressives