• EMMANUEL MACRON AU PIED DU MUR

    Les entretiens ont eu lieu avec les forces politiques représentées à l’assemblée nationale.
    Emmanuel Macron poursuit donc son jeu de l’arbitre médiateur qui cherche une solution à une situation qu’il a largement provoquée sous prétexte de clarification.
    Il est sûr que c’est clair : les électeurs veulent du changement.
    Mais ce n’est pas nouveau. Ils l’avaient déjà exprimé par leur vote lors de l’élection présidentielle en ne donnant pas la majorité au Président sortant. Ils ont confirmé leur demande en votant aux européennes. Ils ont conclu avec le résultat des élections législatives qui a abaissé fortement la représentation du parti du président et diminué celle de LR. Par contre la poussée du RN a été forte. Les électeurs ont placé en tête le Nouveau Front populaire.

    EMMANUEL MACRON AU PIED DU MUR

    Dorat les Prôneurs ou le Tartuffe littéraire page de titre EO Delalain 1777, Date 20 May 2008 ,Source bibliothèque personnelle Author Faman,https://en.wikipedia.org/wiki/en:GNU_Free_Documentation_License

    LE REJET DE LA POLITIQUE D'EMMANUEL MACRON

    Tout cela n’est pas un hasard. Le rejet de la politique d’ Emmanuel Macron est clair.

    Le problème est que le président s’accroche à vouloir poursuivre dans la voie de son projet initial et qu’il n’a pas voulu, malgré les désaveux flagrants de sa politique, infléchir celle-ci en prenant en compte ce qu’on demandé les français à l’issue des présidentielles et qu’il était facile de discerner. Il avait tous les pouvoirs pour le faire en prenant des initiatives par le biais d’un gouvernement qui aurait pu proposer des projets en phase avec les souhaits des français et par exemple le pouvoir d’achat, la sécurité, l’école et la santé ce qui ne l’empêchait nullement de poursuivre les points pouvant être estimés positifs comme la loi sur la fin de vie, la proportionnelle aux législatives....
    Cela aurait été plus intelligent que de dissoudre l’assemblée nationale, perdre du temps et faire croire qu’il allait mettre la clarté à l’ordre du jour.

    Il a, à mon sens, failli à ses responsabilités de l’homme d’état qui doit oeuvrer pour tous les citoyens et a préféré mettre le pays dans l’angoisse pour maintenir son poste de « maître des horloges » et faire croire de manière illusoire qu’il était toujours aux commandes. Il a fait l’inverse de ce qu’il devait faire en fuyant sa responsabilité et en continuant d’être le partisan de la défense d’un certain nombre d’intérêts qui ne sont pas ceux d’une majorité de la population.
    La suite peut être l’immobilisme s’il ne prend pas les bonnes décisions et veut continuer de s’acharner à vouloir poursuivre les mêmes objectifs en essayant de garder un éphémère contrôle qui va lui échapper au profit d’un chaos futur, celui de retrouver le RN en position d’accéder à tout le pouvoir.
    Il a réussi à faire élire la même présidente de l’assemblée nationale et garde son équipe ministérielle en pensant que le JO allait calmer le jeu chez les électeurs. Il a eu beau manoeuvrer avec certes beaucoup d’habilité pour gagner du temps et peaufiner la suite, il est maintenant au pied du mur.

     

    EMMANUEL MACRON AU PIED DU MUR

    QUELLES SOLUTIONS ?

    Puisque le président n’a pas daigné infléchir sa politique et a préféré jouer à celui qui veut faire croire qu’il est l’arbitre, il n’a pourtant plus qu’une solution celle de nommer un premier ministre et un gouvernement qui doit s’attacher à répondre aux préoccupations et besoins urgents des français tels qu’ils l’ont exprimés dans les urnes.

    Des noms circulent mais quelle est la légitimité de chacun ? Et sur quel programme ?

    Il me semble cohérent d’affirmer que la candidate présentée par le nouveau front populaire est portée par les électeurs qui ont voté pour la coalition qui a fait entrer le plus grand nombre de députés sur la base d’un programme clair aurait dû avoir la possibilité de tenter de gouverner la France même sans une majorité absolue. Cela aurait permis de constater dans les votes de députés leur sincérité à vouloir que l’on réponde aux premières préoccupations des français.

    Aucune des autres formations n’ a fait de même. Elles semblent toutes ressasser la litanie du « nous ne voulons pas d’un gouvernement dans lequel se trouve des membres de LFI". Cette option vient d’être levée. Qu’est-ce qui empêche donc de nommer Lucie CASTETS à la tête d’un gouvernement pour tenter de remettre la machine France en route ?

    Le président et ses soutiens n’ont en réalité aucun argument pour ne pas nommer la candidate du LFP si ce n’est un jugement quant au programme qui ne leur convient pas car celui remet en cause les inégalités sociales et le partage des richesses notamment en remettant l’impôt là où il devrait être à savoir celle d’une participation de tous à la hauteur de ses moyens.

    J’en tire au moins trois conclusions :

    - le président a eu peur que Lucie Castets réussisse à faire fonctionner la France en soumettant au vote des députés des propositions qui pourraient faire consensus chez nombre d’entre eux comme par exemple le pouvoir d’achat...

    - le président en ne voulant pass du programme du NFP méprise donc les millions d’électeurs qui ont porté à l’assemblée le groupe politique le plus important

    - le président rompt le front républicain qu’il a accepté pour écarter le RN et faire élire nombre des députés qui le soutiennent. Même chose pour LR.

    ELECTIONS EUROPEENNES : JE VOTE...

    On voit donc là toute l’hypocrisie d’Emmanuel Macron et de ses soutiens mais aussi celle des autres : LR qui ne veut pas attenter aux intérêts de ceux qu’ils représentent faiblement d’ailleurs et dont le chef, Laurent Wauquiez, n’a comme objectif que la présidentielle. C’est pour cela qu’il se refuse à participer à toute coalition gouvernementale.Il propose un pacte législatif squelettique. En quoi celui-ci est-il plus crédible que le programme du NFP ? Il aura du mal avec son contenu à faire croire aux français que le LR est le seul parti pouvant être crédible à la prochaine présidentielle car selon eux la France est majoritairement à droite. Le dernier verdict des urnes montre que la droite LR n’ a pas la cote. Une très mauvaise analyse donc qui ne tient aucun compte de la complexité des motivations des votants. L’ex groupe Renaissance et ses satellites sont tous ancrés dans leur blocages vis à vis du NFP et espèrent avec la complicité d’Emmanuel Macron pouvoir continuer la politique dont les français ne veulent plus.

    Quant au RN , il jour le jeu du parti « blanc comme neige » qui donne des leçons de démocratie. Beaucoup d’électeurs s’y laisse prendre d’autant plus que la coalition présidentielle ne cache pas qu’elle veut conserver d’une manière ou d’une autre la main en ne touchant pas à ce qu’elle a mis en place et compte bien être épaulée de manière opportuniste par un LR à la tête duquel pourtant seule la tactique politicienne pour placer un candidat au présidentielle est la priorité. 

    QUE VONT DONNER LES CONSULTATIONS ?

    Pour ma part je n’attends RIEN de cette pseudo consultation des partis qui n’est qu’une séquence de communication pour les citoyens et qui n’apporte que la confirmation que le président est dans une dérive démocratique grave. Tout cela est une comédie, un spectacle destiné à nous faire croire qu’il mène encore le jeu.

    Il y a un gros risque : celui de mécontenter les électeurs qui ne sont pas pris au sérieux et pourraient bien réagir.

    Cette réaction peut être multiple car pour certains ça urge : le pouvoir d’achat en tête peut être un déclencheur d’une colère qui pourrait prendre de nombreuses formes. Emmanuel Macron minore cette colère latente. N’oublions pas que plus de 18 millions de voix sur 32 millions ont exprimé au premier tour des législatives qu’ils veulent le changement que ce soit en votant pour le NFP ou le RN ce qui représente bien plus de 50 % des électeurs qui se sont exprimés...

    Si on fait le tour, on se rend bien compte de la situation où se mêlent les intérêts de ceux qui ne voient que la perspective de 2027 et qui agissent non pas pour trouver des solutions aux problèmes immédiats des français mais font aussi de la petite politique pour se placer en vue des présidentielles.

    A l’assemblée, le LR est présidé par Laurent Wauquiez annoncé comme candidat , de même le RN est présidé par Martine Le Pen,candidate. « Ensemble pour la République » a choisi Gabriel Attal. « Horizon » a aussi son candidat, l’ex premier ministre et maire du Havre Édouard Philippe.

    Emmanuel Macron a déjà prévu la suite. Il fait trainer les choses avant que de sortir de son chapeau un premier ministre qu’il pense pouvoir placer pour continuer sa politique.

    Des noms sont cités :

    Xavier Bertrand qui a de nombreuses fois retourné sa veste en quittant puis réintégrant le LR. Cet homme vise la présidentielle. Il l’a annoncé. Curieux qu’Emmanuel Macron l’ait invité ce lundi à un entretien.

    Bernard Cazeneuve cité comme le candidat miracle par une majorité de chroniqueurs ou journalistes des médias qui oublient qu’il a été un premier ministre d’Hollande éphémère pour remplacer un Valls opportuniste et qui a accompagné son quinquennat à divers postes pour aider le président  dont « l’ennemi était la finance » à trahir ses électeurs. Il a néanmoins bien mené son action en tant que ministre de l’intérieur. 

    J’attends donc cette nomination qui s’est fait attendre. Je ne vois pas en quoi monsieur Cazeneuve ferait l’unanimité pour tenter de mettre en place une politique autre que celle d’Emmanuel Macron.

    Car c’est bien de cela qu’il devrait s’agir… Nommer Bernard Cazeneuve c’est en quelque sorte revenir au Hollandisme qui n’a abouti qu’à tromper les électeurs et mettre Emmanuel Macron en orbite.. On voit au bout de sept ans où on en est… Quant à Xavier Bertrand qui a la faveur de l’ancien président Sarkozy, comment peut-on croire qu’il saura rallier à lui une majorité pour faire passer des textes législatifs et lesquels ? Ceux proposés par LR dans son pacte législatif? Pas sûr que cela corresponde bien aux besoins actuels de la population.

    QUESTIONS A FRANCOIS HOLLANDE ET MANUEL VALLS

    CONCLUSION :

    Emmanuel Macron pratique en toute légalité une entorse démocratique en ne permettant pas de laisser le groupe qui a le plus grand nombre de députés à l’assemblée nationale tenter de gouverner le pays. Même la levée de l’hypothèse de LFI au gouvernement n’a pas modifié la décision d’écarter Lucie Castets non plus que la volonté de celle-ci de proposer une manière de travailler qui puisse débloquer la situation sur nombre de points importants pour les français. Il a fait cette consultation pour écarter la candidate du NFP de la nomination à Matignon et il le fait et avec la complicité de tous les autres groupes parlementaires qui vont tous dans son sens.

    Emmanuel Macron a en effet organisé les rencontres avec les chefs de partis et de groupes, pour argumenter que ces groupes voteraient une motion de censure si une personnalité présentée par le NFP accédait au poste de premier ministre et formait un gouvernement.

    Il s’est substitué à la présidente de l’assemblée nationale qui aurait dû dès le départ organiser les conditions pour que les différents groupes de l’assemblée puissent se rencontrer et débattre d’un éventuel programme législatif consensuel. Elle ne l’a même pas tenté de le faire et de ce fait a failli à sa mission. Elle a laissé sciemment le président organiser la situation actuelle en prenant donc parti pour la minorité qui a présenté sa candidature au perchoir à savoir le groupe « Ensemble pour la République » . Elle est donc complice de la volonté d’Emmanuel Macron de vouloir poursuivre sa politique et donc entamer un changement qui serait conforme aux aspirations de changement qu’ont exprimé les électeurs aux législatives.

    Nous sommes donc dans une impasse dangereuse car de fait les groupes parlementaires ne pourront plus, à raison, croire en la volonté de la présidente de l’assemblée de jouer un rôle d’arbitre. Tout cela, risque de mener à une assemblée ingouvernable ne pouvant accoucher d’aucun texte digne de faire fonctionner la France.

    Après le cinéma de la trêve des Jeux Olympiques, celui des consultations menées par le président qui n’ont abouti à rien si ce n’est servir d’argumentation pour écarter le NFP de la gouvernance, l’étape suivante c’est la nomination d’un premier ministre qui serait « neutre », accepté par toutes les partis pour former un gouvernement et proposer un programme..
    Tout cela n’est qu’illusion et miroir aux alouettes.

    A suivre...

    EMMANUEL MACRON ET SON MIROIR AUX ALOUETTES

    (auteur OpenClipart-Vectors, CC0 domaine public)

    « LES JEUX OLYMPIQUES 2024 EN FRANCELA COMPLICITÉ DE MACRON ET DE YAËL BRAUN-PIVET »

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