DES ÉLECTIONS RÉGIONALES EN JUIN 2021 !!! 2 sur 3

La campagne des régionales et départementales est donc officiellement lancée depuis hier.

Dans mon précédent billet, après avoir analysé les différentes péripéties autour de la décision de reporter ou non les élections régionales et départementales, je concluais qu ‘il aurait fallu les reporter en l’attente que les électeurs puissent voter en toute sérénité… C’est toujours mon avis même si sur le front sanitaire les choses semblent s’améliorer mais restent fragiles. Les grandes manœuvres continuent entre les partis, sans les partis ou au sein des partis sur toile de fond des présidentielles. On est loin des préoccupations actuelles des habitants de ce pays, du fonctionnement des régions et des départements. La démocratie continue d’être au bord du gouffre au profit des ambitions personnelles notamment présidentielles et on a bien du mal à appréhender les programmes régionaux et départementaux...quand ils existent.

Image par falco de Pixabay 

LES GRANDES MANOEUVRES... EN VUE DES PRÉSIDENTIELLES

Les grandes manœuvres se sont mises en action liées donc souvent aux présidentielles alors que tous les partis ou presque ont affirmé que les élections régionales ne devaient pas être reportées, chacun brandissant le drapeau de la démocratie... En réalité tout cela n’est qu’hypocrisie à base de calculs politiciens pour se servir du vote des français tout au moins ceux qui seront dupes. Je le disais dans mon billet du 18 avril 2021 sur le sujet : «  Les opposants au report estime que  la proximité que cela entraînerait avec l'élection présidentielle ferait que les deux campagnes viendraient « se percuter » du fait que des candidats se sont déjà officiellement déclarés à l’élection présidentielle dont certains présidents de région comme par exemple celui des Hauts de France qui candidate également pour être président de région…
D’autre-part, il est clair que dans la situation actuelle, l’abstention probable aux élections régionales favoriseraient sans doute les présidents sortants. 
Ce qui me fait dire que tous ces gens n’en ont rien à faire des considérations sanitaires et que ce qui compte ce sont leurs calculs politiciens. Le seul fait de s’opposer au report en est la preuve. »

L’argument de la percussion avec les élections présidentielles ne tient pas. Ça percute déjà très fortement… Les régionales sont déjà un tremplin pour les présidentielles : Xavier Bertrand qui s’est déclaré mais aussi d’autres comme Valérie Pécresse ou même Laurent Wauquier sont sur les startings blocs… De même, Marine Le Pen qui se présente aux départementales dans les Hauts de France et on ne me fera pas croire que Dupont-Moretti qui vient de se déclarer candidat dans la même région ne le fait pas pour mettre en difficulté Xavier Bertrand. Et quand on regarde la région PACA, c’est aussi la présidentielle qui est sous jacente puisqu’on assiste à la poursuite de l’effritement du parti Les Républicains dont se séparent nombre de maires de grands agglomérations comme Renaud Muselier et Christian Estrosi entre autres qui ont également fait montre de certaines initiatives bien médiatisés pour vacciner d’autres publics que ceux officiellement prioritaires… un beau cirque qui ne me trompe pas  mais qui permet à Emmanuel Macron de préparer sa candidature à l’ élection présidentielle de 2022 et tenter d'être seul face à Marine LE PEN au second tour. Le reste n’est que poudre aux yeux teintés de soi-disant démocratie.

On mélange tout avec la complicité de certains candidats notamment ceux qui ont en vue la présidentielle et entre autres sur ce sujet les Bertrand, Le Pen, Mariani, Chenu et autres politiciens inconséquents de droite et d’extrême droite. Le pire est que si on se réfère aux sondages, nombre électeurs sont dupes.

Ainsi on constate qu'il semble que la sécurité est parmi les thèmes qui auront le plus d'importance  pour le vote de nombre de français :Ils sont 47 % à le placer en tête  devant le développement économique et la création d'emplois (39 %), ainsi que le cadre de vie et l'environnement (37 %)( sondage OpinionWay pour « Les Echos » et Radio classique pour le RégioTrack) . Alors que la sécurité ne relève pas de la compétence des régions cela montre combien cette élection régionale est de ce fait encore plus biaisée et que la duperie fonctionne.

(Source "les Echos" : https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/elections-regionales-2021-les-resultats-du-sondage-regiotrack-1285368  ).

A l'évidence les vrais thèmes de l'élection régionale et départementale sont reléguées  au second plan.

 Je confirme donc qu'il y avait de nombreuses raisons pour reporter,  ce dont les politiciens qui veulent à tout prix le maintien ne parlent pas, préférant se contenter de généraliser et d’essayer de nous faire gober leurs soi-disant prétextes démocratiques avec des grands mots qui masquent les véritables intentions. Et pourtant ces raisons sont là:  contexte sanitaire incertain (voir mes billets ), rupture d’égalité entre les candidats nouveaux et ceux déjà installés, dates proches de celles des vacances que les français attendant avec impatience et qui ne militera pas en faveur de la participation, campagne au rabais, difficulté pour tenir les bureaux de vote…

Sur certains de ces points je reviens donc.

IL FALLAIT REPORTER LES ELECTIONS POUR CAUSE DE RUPTURE D’ÉGALITÉ

Cette rupture d’égalité est celle qui concerne la campagne entre les candidats nouveaux et ceux déjà installés dans les régions ce qui est manifeste. C’est un premier déni de démocratie. Je remarque par exemple, que le président de la région PACA fait une précommande de 500 000 vaccins russes et qu’il les mettra à disposition de l’ARS dès que les autorisations auront été données pour son utilisation. Est-ce un hasard ? Peut-être mais le doute peut être émis. A espérer que nous n’assisterons pas à une multiplication de ce genre d’initiatives qui ne me paraissent pas dans l’esprit de solidarité que devrait être celui de la priorisation de la vaccination en direction de plus fragiles mais aussi des plus exposés...

Image par Tumisu de Pixabay

IL FALLAIT REPORTER LES ELECTIONS POUR CAUSE DE SITUATION SANITAIRE INCERTAINE

Le Conseil scientifique a argué que les risques "sont désormais accrus en raison de la forte contagiosité du variant britannique" et fait valoir que l'appropriation et le respect des gestes barrières pourraient être moindres en raison de la "grande lassitude". Il met aussi en avant qu'un autre report des élections permettrait une meilleure couverture vaccinale de la population. Pas faux.  J'ajoute la préoccupation qu'il faudra avoir de maîtriser le variant indien qui est en train de remettre en cause la sortie de crise au royaume uni et qui est plus contagieux encore. Il est déjà présent sur le territoire français. Sera-t-on capable de le maîtriser avant qu'une majorité de français aient reçu leur deuxième doses de vaccins? 

Pour ma part j’estime, qu’au vu de la situation sanitaire actuelle mais aussi des préoccupations qui sont celles des françaises et de français en la période difficile qu’ils vivent depuis plus d’une année et pour leur moral et pour bon nombre d’entre eux le porte monnaie, le report des élections régionales à une date ultérieure quand nous serons revenus à une situation plus « normale »- ce qui n’est pas pour tout de suite- était plus que nécessaire. Il n’a pourtant pas été décidé de reporter pour cause de calculs électoralistes chaque parti s'y retrouvant car tous ont approuvé le maintien et nous devrons aller voter fin juin…ce qui est une erreur. Comme pour les municipales, c’est une trahison démocratique de plus pour des raisons politiciennes.

Comment peut-on interdire les rassemblements de plus de 10 personnes jugés dangereux , et  ce me semble avec raison,  et autoriser la tenue d’un scrutin même sous haute surveillance…sauf pour tous les rassemblements qu’il y aura autour ici et là…et les pots pour fêter la victoire entre co-listiers ou sympathisants… C’est humain même si déraisonnable et c’est pourtant ce qui s’est produit à l’issue des deux tours des municipales..

Des électeurs, notamment les plus fragiles, les plus âgés ne seront pas tous  au rendez-vous et je pense avec raison.

Il est vrai que la situation sanitaire semble s’améliorer mais l’équilibre est encore fragile pour crier victoire. Il y a toujours des gens qui entrent à l’hôpital, vont en réanimation ou décèdent et les chiffres même s’ils ont bien baissé sont loin d‘être négligeables. Ce mardi 1er juin, 9.848 nouveaux cas de Covid-19 ont été recensés en 24 heures, selon les chiffres de Santé publique France. La vaccination  a certes pris un rythme de croisière et même si le cap des 30 millions de primo-vaccinés pourrait être atteint le 10 juin, il est pourtant clair que   l'on est loin d'une vaccination qui peut assurer qu'on soit sorti de l'auberge car on est encore loin de la vaccination pour tous et notamment la deuxième dose qui seule peut permettre d’être assuré qu’on ne tombera pas malade. 

Image par Reimund Bertrams de Pixabay

IL FALLAIT REPORTER LES ÉLECTIONS POUR CAUSE DE CAMPAGNE AU RABAIS

Je continuerai avec les arguments que j’avais émis lors du maintien des municipales dans des conditions que l’on connait et dont les résultats montrent à l’évidence que c’était une « connerie »selon le terme que j’avais choisi à cette époque et qui va se reproduire pour la démocratie pour les régionales à savoir, comme pour les municipales une campagne qui sera bâclée et un taux d’abstention qui battra probablement aussi des records . Pour mémoire, avec des mesures sanitaires très strictes pour, parait-il, limiter la contagion, le premier tour des municipales a connu un taux d’abstention de 57%. Et pourtant c’est habituellement une élection à forte participation.

Le premier ministre a beau eu dire qu’il n’y a «Pas d’élection sans vraie campagne » quels seront les moyens qu’on mettra en œuvre pour ce faire ?

Cela me semble plus que problématique.

Selon une circulaire publiée le 28 avril , la campagne électorale en vue du premier tour de scrutin ouvrira le lundi 31 mai au matin pour fermer le vendredi 18 juin à minuit. En cas de second tour, la campagne durera du lundi 21 juin au vendredi 25 juin.

La campagne a donc démarré ce lundi 31 mai 2021 à zéro heure et prendra fin le samedi 19 juin 2021 à zéro heure. Du fait du régime dérogatoire instauré par la loi du 22 février, cette campagne durera donc 19 jours au lieu des 12 habituels.

Le ministère de l'intérieur rappelle aux candidats les précautions sanitaires à respecter. Il a aussi installé « un comité de suivi sur les élections pour examiner toutes questions organisationnelles du scrutin vu le contexte sanitaire particulier ».

Ainsi

- Il est interdit d'accueillir du public dans une permanence électorale.

- la distribution de tracts sur la voie publique et le porte-à-porte sont autorisés en veillant néanmoins à respecter les consignes sanitaires (interdiction de rassemblements de plus de six personnes, port du masque, respect des gestes barrières).L

- Les réunions électorales (meetings) restent interdites dans les établissements recevant du public. Elles sont également interdites sur la voie publique dès lors qu'elles dépassent plus de six personnes.

Le ministère a donc proposé des moyens alternatifs aux candidats pour faire campagne :

- la campagne officielle qui a commencé une semaine plus tôt

- l'utilisation d'un numéro téléphonique ou télématique gratuit est autorisé

- les plafonds des dépenses électorales sont majorés de 20% ;

- les professions de foi sont publiées gratuitement sur le site du ministère de l'intérieur sous réserve de la validation de leur version numérisée par la commission de propagande.

Ce matin, au marché , des militants distribuaient effectivement des tracts pour les départementales. Peu de dialogue possible surtout quand on fait remarquer qu'il eut fallu reporter car sans doute les arguments manquent.  Un tract remis plié en deux, pas d'explications...

J’estime que tout cela n’est pas démocratiquement acceptable comme pour les dernières municipales. A cette époque , le gouvernement allait « faire confiance » aux candidats pour « convaincre les électeurs tout en adaptant leurs méthodes », dans le respect des gestes barrières. C'est donc de même pour les régionales c'est-à-dire hypocrite.

Comme pour les municipales doivent donc être privilégiées les « campagnes numériques », « les passages dans les médias » ou des professions de foi « plus détaillées ».

Le numérique est déjà utilisé mais on sait très bien que tout le monde n’est pas sur Facebook ou Twitter, loin de là.  On va donc, de nouveau comme pour les municipales créer une inégalité au niveau de l’information. On n'est pas sans savoir que la fracture numérique existe : CELA SE NOMME L’ILLECTRONISME. Emmanuel MACRON et son Secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O , ne peuvent l’ignorer. Je le rappelle donc. Les partis politiques non plus ne l'ignorent pas mais pourtant ils n'ont pas hésité à appuyer le non report...

J’y reviens dans la troisième partie de mon propos.

Image par Gianni Crestani de Pixabay